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Le redoublement
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Extrait :
Le budget entérine la baisse du redoublement davantage que les progrès des élèves
Quels objectifs l'Etat donne-t-il au système éducatif avec la proposition de budget pour 2017 ? Parce que la vérité d'une politique se lit dans le budget, cela vaut la peine d'éplucher les prévisions budgétaires. Le changement des indicateurs à l'occasion du renouvellement des programmes et des cycles brouille le repérage. Mais les documents budgétaires permettent quand même de suivre la réduction du redoublement et des perspectives modérées sur le plan pédagogique. Il n'y aura pas non plus de grand soir éducatif en 2017...
Des baisses de redoublement effectives
L'élément le plus marquant est la baisse importante des taux de redoublement suite à la publication du décret n'autorisant celui ci que dans des cas exceptionnels. Ainsi en CP le taux de redoublement est passé de 3% en 2014 à 1% en 2016, taux qui devrait être maintenu en 2017. Au Cm2 on passe de 1% à 0.2%. En sixième, on attend une baisse de moitié du taux de redoublement de 2016 à 2017 (de 0.9% à 0.5%). En seconde le taux était de 7.3% en 2014. Il est passé à 6.2 en 2016 et on prévoit 5.5% en 2017. Ces baisses dégagent des économies dans le budget de l'éducation.
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Si l'on en croit PISA 2015 (I. 6. 14), 12% pour l'OCDE et 22% pour la France à 15 ans.
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Commentons.
Le graphique donné par "Le Monde" est celui du CNESCO (synthèse de 2015) , un organisme dépendant du MEN (bien qu'il s'en défende : il a été créé en 2013 et sa présidente a été nommée par le MEN en 2014 , sous la majorité précédente, tout comme cinq de ses huit membres). Ce graphique de 2015 se réfère à PISA 2012. Pourquoi ne pas consulter les chiffres plus récents de l'OCDE ? PISA 2015 (II, 5) confirme une diminution rapide du redoublement en France, qui confirme ce que nous avons montré sur ce fil de discussion depuis 2012 : ainsi 33% des élèves de 15-16 ans avaient redoublé en 2009, 22% en 2015.
Malheureusement, les résultats des mêmes cohortes n'ont pas progressé pour autant dans PISA sur la même période, tandis que les écarts se sont eux creusés entre les meilleurs et les plus faibles. Embêtant, n'est-ce pas ?
D'abord affirmation à nuancer fortement : le taux de redoublement aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse, en Chine (BSJG), à Hong-Kong (entre 17 et 21% en 2015) n'est pas très éloigné du nôtre (22%) et leurs résultats PISA ne sont pas éloignées des meilleurs résultats dans PISA. En Belgique ou au Portugal (souvent donné en exemple), le taux de redoublement est beaucoup plus marqué qu'en France (entre 32 et 34%) mais ces pays obtiennent de meilleurs résultats. La Norvège pratique la promotion automatique et ses résultats sont semblables à ceux de la France. En tout cas, une chose est sûre : le redoublement n'est pas, contrairement à ce qu'affirme "Le Monde", "une tradition bien française".Les pays à promotion automatique ont de bien meilleurs résultats que les autres.
Mais surtout ce jugement associe - de façon bien peu rigoureuse et scientifique - un résultat multifactoriel (la performance PISA) à un seul facteur (le redoublement). On peut imaginer que la réussite au Japon ou en Finlande peut-être liée à bien d'autres facteurs, comme nous l'avons montré ici , qu'au simple redoublement. Un exemple avec le taux d'encadrement : en Finlande, pour un collège moyen de 500 élèves 55 professeurs en Finlande contre 32 professeurs en France : avec un tel accompagnement, on comprend dès lors pourquoi le redoublement est moins nécessaire. En France, il s'agit évidemment de supprimer le redoublement sans améliorer le taux d'encadrement : comme l'indique "Le Monde", le redoublement a un coût ("deux milliards"). Mais il oublie de préciser que de tels taux d'encadrement en ont un bien supérieur !
D'une manière générale, rappelons que les résultats PISA ne concernent que des compétences très limitées et dans trois champs seulement. Rappelons aussi que certains pays ne pratiquent pas le cursus unique jusqu'à quatorze ans, comme l'Allemagne : certes l'Allemagne pratique la promotion automatique en primaire mais l'orientation précoce (à partir de onze ans) prend alors en partie la place du redoublement.
Bref, il semble peu pertinent de fonder une démonstration de l'inefficacité du redoublement sur une simple comparaison internationale, avec toutes les limites que cela représente.
PISA ne se fonde pas sur les notes des élèves mais peu importe. On voit bien ici le sophisme habituel, avec inversion de la causalité : les bons élèves sont de bons élèves PARCE QU'ils n'ont pas redoublé.Les élèves français qui n'ont pas redoublé à quinze ans en seconde ont des résultats parmi les meilleurs de l'OCDE alors que ceux en retard d'un ou deux ans ont des notes bien inférieures à la moyenne.
Parmi les alternatives au redoublement : "le rattrapage en fin d'année qui existe dans presque tous les pays européens", "la promotion conditionnelle", "le système école d'été comme en Italie où les élèves comblent leurs lacunes pendant la période estivale et passent un examen en septembre". Pas besoin d'aller très loin pour trouver l'origine de ces alternatives mirifiques :
Pas de mise en perspective critique. On peut par exemple rappeler que les résultats PISA de l'Italie sont… inférieurs à ceux de la France dans PISA. Il y a d'ailleurs quelque chose d'amusant à voir les mêmes progressistes proposer d'alléger les rythmes scolaires annuels des élèves et de travailler l'été aux élèves les plus faibles avec un examen à la rentrée.
On le voit : "Le Monde" ne fait ici que copier-coller les élément donnés par le CNESCO dans sa synthèse de 2015, un organisme qui vise moins à faire l'état objectif de l'école qu'à donner une caution scientifique et censément indépendante aux politiques du MEN.
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Et le 23/06/17 : www.alternatives-economiques.fr/redouble...n-francaise/00079377
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A noter que "la recherche" dans cet article, c'est le CNESCO (comme pour "Le Monde" cf supra) avec ces conclusions sidérantes, confondant causes et symptômes : "le redoublement « demeure le meilleur déterminant du décrochage » et « impacte négativement le revenu futur du jeune adulte » qui sera perçu par les entreprises comme moins performant." Mais le plus sidérant est ici :
la réforme du collège de 2016 a ouvert la possibilité d’une aide personnalisée pour tous les élèves.
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