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La (nouvelle) réforme du lycée général et technologique
- Loys
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On réforme le bac en lui retirant ses exigences, on l'accuse ensuite de ne plus servir à rien et on demande sa suppression : la logique est imparable.Bac : un examen qui ne sert plus ni à évaluer ni à orienter
Le collège continue à fonctionner mais Maryline continue à sous-entendre le contraire : merci beaucoup !Faire passer le bac coûte plus de 2 000 euros par élève, ont mesuré les proviseurs du SNPDEN (syndicat majoritaire) en juin 2013. Bien loin des 80 euros de l'évaluation officielle, ce calcul intègre le coût caché du bac, ces quatre semaines de cours perdus pendant lesquelles la machine du secondaire continue de fonctionner à plein régime.
A relire de l'an passé : www.laviemoderne.net/veille/cursus-et-ex...1-5-milliard-d-euros
Effectivement.Pour 1,5 milliard d'euros d'argent public, la nation française est en droit d'attendre de son bac une évaluation claire de ce que sait chaque élève et un outil d'orientation vers l'enseignement supérieur.
Effectivement.En 2013, 92 % de ceux qui se sont présentés dans la voie générale y ont été reçus. L'éducation nationale s'est félicitée, arguant qu'il ne s'agit pas d'un concours. Pourtant, le faible taux d'échec interroge.
Ah oui... L'interrogation est finalement limitée.D'abord, pourquoi dépenser autant pour diplômer quasiment tous ceux qui tentent l'épreuve ?
Rien sur la contradiction avec "la fabrique à cancres qui tourne à plein régime" (Le Monde) ?
C'est déjà le cas...« Au-dessus de 80 % de réussite à un examen, il est raisonnable d'envisager du contrôle continu ; tout au moins sur une partie de la dizaine d'épreuves passées par les élèves », estime le recteur Christian Forestier, ancien conseiller de plusieurs ministres.
Mais avec le contrôle continu, tout sera résolu !Ce taux interroge aussi par son augmentation continue : il a gagné 32 points depuis 1960. Un rapport de l'inspection générale de 2012, intitulé « Propositions pour une évolution du baccalauréat », interrogeait d'ailleurs le lien entre cette « progression continue du taux de réussite » et « la qualité certificative du baccalauréat ». Question d'autant plus brûlante que ses auteurs, têtes pensantes du ministère, estimaient superflu d'être bon en lettres pour décrocher un bac littéraire : « En 2010, 37,2 % des bacheliers L ont été diplômés malgré une note inférieure ou égale à 8 dans l'une des trois principales épreuves. »
Il suffit de rétablir les exigences minimales.PAS UNE GARANTIE DE NIVEAU
Un bac ne garantit donc pas le niveau d'un élève dans ses dominantes. Pas plus qu'il ne dit ce qu'un élève sait faire.
Et pourquoi aujourd'hui plus qu'hier ? On ne le saura pas.Une dissertation ? Epoque révolue ! Un candidat peut très bien n'en faire aucune aujourd'hui.
Sur le même sujet, même relativisme, historique cette fois, de Claude Lelièvre dans "L'Express" du 16/06/14 : "Mais qui a mis en place une dissertation de philosophie au bac?"
Un travail d'une exigence comparable avec la dissertation !Quant à des compétences comme traiter de l'information sur Internet...
Première nouvelle.... ou travailler en groupe, le bac reste quasi muet sur le sujet, fussent-elles incontournables pour réussir dans l'enseignement supérieur.
Et dans la vie professionnelle en général on est évalué sur des compétences collectives ?
Ajoutons que le travail en groupe est évalué en TPE, avec le magnifique résultat que l'on constate.
Ça ne peut pas être lié au niveau scolaire des élèves et au sacrifices des exigences au bac : c'est forcément qu'ils ne savent pas chercher sur Internet ou travailler en groupes !D'ailleurs, la moitié des reçus au bac qui se retrouveront à l'université y échoueront dans les deux ans.
C'est vrai qu'une dissertation, c'est typiquement un exercice de "bachotage"...De l'avis général, le bac évalue surtout la capacité à « bachoter », ce qui n'est pas intellectuellement le plus formateur.
Tiens, puisqu'on parle de bachotage, que lisons-nous dans "Le Monde" ces derniers temps (voir plus bas) ?
Un nouveau coup porté à l'enseignement du français, après la dissertation inutile. C'est vrai que la connaissance de textes étudiés pendant l'année est tout à fait nouvelle au bac...Ainsi les inspecteurs regrettent-ils qu'en français, en fin de 1ère, « l'interrogation se fondant sur un recueil de textes étudiés dans l'année favorise le bachotage de commentaires de textes préparés avec les professeurs de la classe, de sorte que la dimension certificative des compétences des candidats paraît incertaine ».
En vérité, on attend des élèves non seulement cette connaissance montrant une véritable compréhension des textes étudiés, mais également l'intelligence puisqu'il s'agit de répondre avec pertinence à une question posée.
Parce que ces oraux font partie de la machine à donner le bac. La solution semble assez simple...Si les grandes épreuves sont critiquables, c'est aux oraux de « rattrapage » que revient, selon les inspecteurs généraux, la palme du non-sens évaluatif : « Que vaut réellement le candidat, le 6 qui lui a été notifié le mardi matin ou le 14 qu'il obtient le jeudi lors de l'épreuve orale ? »
Les options n'ont rien de nouveau et elles ne sont pas réservées aux bon élèves, dont Maryline Baumard laisse supposer que le succès est illégitime.A l'autre extrémité de l'échelle des notes, chez les très bons élèves, les mentions s'obtiennent en choisissant bien ses options facultatives plutôt qu'en étant fort dans sa dominante.
Mais tout ceci est lié à l'arbitraire du bac, et non au renoncement à ses exigences.Un 15 sur 20 en option latin équivaut à 2 points de plus en maths pour les bacheliers S. C'est comme si le bac certifiait à tour de bras pour faire passer dans le supérieur. On comprend du même coup pourquoi ce même enseignement supérieur ne s'en sert pas pour recruter dans les filières les plus courues.
C'est en effet l'absurdité d'Admission post-bac.RITE DE PASSAGE
Tous les ans, plus de 8 lycéens sur 10 savent ce qu'ils feront à la rentrée avant même de connaître leurs notes au bac.
Mais on ne voit pas d'où peut bien venir le problème.Cette année, les résultats des candidatures au système « Admission post-bac » ne seront connus qu'après l'écrit du bac, mais ce n'est qu'un recul artificiel, rendant moins manifeste cette absence du bac dans le processus d'orientation. Ainsi, les classes préparatoires recrutent sur dossier, les IUT et BTS aussi, les écoles plutôt sur concours… Personne ne s'offusque de cette sélection vers les voies les plus prisées fondée sur le livret scolaire, alors que la raison première avancée pour maintenir le bac reste que seul un regard extérieur serait à même d'offrir justice et équité…
Il suffirait pourtant d'écouter certains journalistes éclairés et progressistes.Malgré tout cela, le pays reste farouchement attaché à son « bachot ». Preuve qu'il assure très bien sa mission symbolique de rite de passage. Mais est-il raisonnable de dépenser 1,5 milliard pour un symbole ? Si l'on en croit l'absence de volonté réformatrice sur ce point des équipes successives, de gauche comme de droite, il semble bien que oui.
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Il progresse déjà dans les BTS, sournoisement et à la surprise de certains enseignants qui n'avaient pas prévu le travail considérable que réclament ces « épreuves » (plus difficiles pour les concepteurs que pour les candidats).
Personne ne semble s'émouvoir que les examens sont ainsi dévalorisés et dépendants de leur lieu de passage, sans doute parce que le public visé reste marginal.
Plus de notes, plus d'examen national, restera le copinage pour connaître la valeur d'un candidat à un quelconque poste, les hypocrisies d'hier deviendront la règle demain. La transparence est-elle à ce prix ?
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Dans "Le Monde" du 2/04/15 : "« Tant qu’on ne touche pas au bac, on ne peut pas toucher au calendrier scolaire »"François Testu écrit: Enfin, je l’ai souvent dit, c’est le baccalauréat qui, en France, détermine le calendrier scolaire dès les petites classes. Tant qu’il sera maintenu dans sa forme actuelle – un examen final organisé sur tout le mois de juin –, on n’arrivera pas à toucher à l’année. Le transformer en contrôle continu est une proposition explosive… Au moins pourrait-on envisager de distinguer le calendrier scolaire du lycée et celui du primaire et du collège.
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Dans le "Huffington" du 15/06/15 : "Pourquoi je suis pour la suppression du baccalauréat" par Katia Blas, ancienne cde.
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"Le Monde" du 18/06/15 : "Le bac, ce verrou dont l’éducation ne peut se passer"
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Le bac, un "verrou" ?
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