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La (nouvelle) réforme du lycée général et technologique
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Dans le contexte sanitaire 2021, il convient :
de préciser le cadre solide au sein duquel le contrôle continu permettra à la fois de garantir la pleine légitimité du baccalauréat comme examen national et la confiance que les établissements d’enseignement supérieur peuvent avoir dans l’évaluation menée par les enseignants dans les lycées.
Bon, au delà du contexte sanitaire (annulation des épreuves communes, des épreuves de spécialités), le contexte est celui... de la réforme du lycée.
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www.liberation.fr/societe/education/plus...UUVDFLLKWFFBBQ4KMKI/
www.la-croix.com/Famille/Baccalaureat-co...021-06-28-1201163671
www.lemonde.fr/education/article/2021/06...6086116_1473685.html
blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/...-le-controle-continu
Au Sénat le 30/06/21 :
Jean-Michel Blanquer écrit: C'est une réforme de régénération du bac. Plus que jamais il aura de la valeur et un caractère national.
www.vousnousils.fr/2021/07/01/grand-oral...t-jm-blanquer-652279
« Bien sûr qu’il y a du contrôle continu depuis toujours dans les établissements, ça fait le bulletin scolaire. Et c’est ce bulletin scolaire qui sert à l’admission dans l’enseignement supérieur », a-t-il expliqué. « En valorisant le contrôle continu, […] nous poussons les établissements à une réflexion plus collective sur l’objectivité de la notation. »
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www.franceinter.fr/reforme-du-bac-les-pr...-le-controle-continu
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Pour Claire Krepper, du @SE_Unsa, cela va dans la bonne direction, mais nous serons vigilants sur les conditions de mise en œuvre. S'il n’est pas régulé, nous serons dans une dérive.
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On observe les effets pervers du contrôle continu depuis la mise en place de Parcoursup : une course aux bonnes notes.
Il est remarquable, dans cet article, que P. Mathiot, apporte le problème (le contrôle continu) en même temps que la solution : ne pas en tenir compte ! Et de donner l'exemple avec Sciences-Po Lille qui préfère recruter avec des épreuves nationales.
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Avec notamment :
- une commission d'harmonisation comparant les moyennes dans un établissement et les moyenne académiques (ce qui suppose que tous les lycées ont le même niveau) et pouvant s'appuyer sur "des éléments statistiques sur l'établissement d'inscription des candidats au cours des deux dernières sessions du baccalauréat"
- la présentation d'un "projet d'évaluation" pour "élaborer au sein de chaque établissement un cadre réfléchi et organisé" pour garantir "l'égalité entre les candidats".
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- Loys
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« Se concerter sur les pratiques à l’échelle de l’équipe pédagogique, de l'établissement, par l'instauration dans tous les lycées d'un projet d’évaluation» c’est ce que préconise le Guide de l’évaluation publié par le ministère de l’éducation nationale sur son site et formalisé par une note de service du 28 juillet 2021. Ce texte fait suite aux modifications dela part du contrôle continu dans le cadre de la réforme du lycée. Elle se traduit dans les lycées par des demi-journées banalisées et autres invitations/injonctions à produire un tel document.
Et immédiatement c'est une levée de boucliers contre cette atteinte a la sacro-sainte « liberté pédagogique » chez de nombreux enseignants concernés. A rebours de ceux—ci, pour ma part, je me réjouis de cette « invitation » à la concertation. Je voudrais développer quelques arguments sous la forme d'une interpellation à mes collègues de lycée.
Faites l’expérience : expliquez ce projet à des collègues du primaire. Je l’ai fait. Vous n'obtiendrez que de l'incompréhension devant votre indignation. Paradoxalement, les enseignants de l‘école élémentaire s’ils sont seuls dans leur classe toute la journée sont bien plus rompus au travail en équipe que leurs collègues du secondaire. Et la nécessité de se doter d’un projet d'école et de se coordonner sur l'évaluation n'est pas un vain mot creux destiné a complaire à l’échelon hiérarchique mais une nécessité. Nous (je m'inclus dedans) dans le second degré sommes de foutus individualistes comparés à nos collègues du premier degré que nous ignorons quand ils ne sont pas l'objet d'un certain mépris...
Alors, pourquoi ce qui semble normal au primaire ne l'est pas au secondaire et particulièrement au lycée ?
Parce que nous somme de foutus individualistes ! Bien qu'ayant souvent un discours très radical, nous avons un « exercice libéral » du métier enseignant. Gare à celui qui se risquerait à inviter les enseignants à travailler de manière plus collective ! Cela serait vu comme une ingérence dans notre liberté pédagogique... Une « liberté » qui est bien trop souvent la liberté de ne pas changer. Il faudrait quand même s'interroger sur cette posture très conservatrice...
Évidemment, la réforme du lycée a été très mal vécue parce qu’elle a percuté de manière assez brutale un ordre établi et des manières de faire sans prendre le temps de la négociation ni même de l'explication. Je partage certaines des critiques qui sont adressées à cette réforme.
Outre le caractère très vertical et donc l‘absence de négociations, je déplore aussi le fait que cette réforme transforme le lycée en une vaste antichambre du post-bac, sommant les élèves d'avoir un « projet » dès la fin de la classe de seconde. On devrait avoir le temps de choisir et de se tromper.
Mais je ne suis plus l‘opinion dominante (?) lorsqu’on invoque | «égalité républicaine » comme une sorte de mantra pour justifier la défense du baccalauréat « a la française ». Toutes les études de docimologie montrent que la supposée égalité républicaine ne résiste pas à l’examen des biais de la notation. Le « bac a la française » c’est confier son avenir à sa performance en un seul jour où l'on est soumis a toutes les lubies de votre correcteur. J'ai plein d’exemples a fournir...
Évidemment, on va me rétorquer que le contrôle continu ouvre la porte a toutes les pressions des élèves et de leurs familles. La solution a cette pression réside dans une réponse collective. Pas de bol, c'est ce que refusent les enseignants, au nom de la sacro-sainte « liberté pédagogique » !
Je suis toujours surpris, en tant que Vieux prof et malgré les années et la somme de désillusions qu’elle provoque, par le peu de confiance des enseignants dans la force du collectif. J'en Viens a me demander si, malgré les beaux discours, ce défaitisme ne les arrange pas…
Je ne pense pas que l'invitation à se concerter soit la panacée a tous les problèmes. Je sais aussi qu’elle est souvent initiée de la pire des manières par des injonctions verticales de la part de l'inspection ou des chefs d’établissements. Rappeler que nous sommes des fonctionnaires ne me vaudra que des invectives. Au delà du statut, je voudrais surtout insister sur la force du collectif. Et si c’était l’occasion de penser notre foutu métier trop individualiste de manière collective ?
Ça vaut le coup d’essayer ?
Commençons par rappeler le soutien de Philippe Watrelot au passage du baccalauréat, cet examen obsolète, au contrôle continu. L'aberration du contrôle continu apparaissant à présent qu'il doit être mis en place, il fallait bien que ses promoteurs sortent du bois pour défendre la réforme.
Le "progressisme" condamne par définition toute "levée de bouclier", preuve de conservatisme : pour progresser, il faut embrasser les décisions venues d'en haut.Et immédiatement c'est une levée de boucliers contre cette atteinte a la sacro-sainte « liberté pédagogique » chez de nombreux enseignants concernés.
De fait, se référer, comme Philippe Watrelot, à la liberté pédagogique avec des guillemets en lui accolant l'épithète "sacro-sainte", c'est dire tout ce que l'on pense de cette liberté : le "progressisme" pédagogique, qui prétend atteindre à l'émancipation des élèves, ne souhaite guère celle des enseignants.
Le plaisir de la distinction. Quant à l'"invitation à la concertation", il s'agit évidemment d'un élément de langage pour un nouveau dispositif imposé d'en haut aux personnels.A rebours de ceux—ci, pour ma part, je me réjouis de cette « invitation » à la concertation. Je voudrais développer quelques arguments sous la forme d'une interpellation à mes collègues de lycée.
L'expérience est faite. Voici ce qu'un collègue professeur des écoles m'a répondu : "La liberté pédagogique reste importante au primaire surtout concernant l'évaluation. Il y a bien moins d'enjeux dans les évaluations en cm2 qu'en fin de secondaire. Les seules évaluation communes sont les tests de positionnement CP CE1 et en fluence au cycle 3. Ces dispositifs sont imposés et ne sont pas l'œuvre d'un travail d'équipe. Donc le travail en équipe n'est certainement pas plus répandu en primaire qu'au secondaire et certainement moins qu'entre les professeurs d'une même matière. [...] il est classique d'encenser les enseignants du premier degré en les parant de qualités que les enseignants du secondaire n'auraient pas lorsqu'on veut imposer des réformes ou de nouvelles pratiques au secondaire. [...] Alors oui il y a dans les écoles du travail en équipe, l'équipe se compose généralement de moins de 10 enseignants et il s'agit surtout d'entraide, de partage des tâches au besoin avec comme objectif de se faciliter le travail et de partage tout simple de son travail avec ceux qui le veulent bien".Faites l’expérience : expliquez ce projet à des collègues du primaire. Je l’ai fait. Vous n'obtiendrez que de l'incompréhension devant votre indignation.
Ce paradoxe, postulé par Philippe Watrelot, relève essentiellement de la volonté d'opposer premier et second degré.Paradoxalement, les enseignants de l‘école élémentaire s’ils sont seuls dans leur classe toute la journée sont bien plus rompus au travail en équipe que leurs collègues du secondaire.
Il n'y a guère que les Philippe Watrelot pour penser qu'un "projet d'école" ou un "projet d'établissement" ait un sens. D'ailleurs, le fait que l'évaluation relève désormais d'un "projet" souligne toute la vacuité du mot. Il est vrai que le mot sonne plus heureusement que "cadre contraignant".Et la nécessité de se doter d’un projet d'école et de se coordonner sur l'évaluation n'est pas un vain mot creux destiné a complaire à l’échelon hiérarchique mais une nécessité.
Une sympathique accusation qui relève, à coup sûr, du mépris pour... les collègues du secondaire, "foutus individualistes" méprisant les collègues du primaire.Nous (je m'inclus dedans) dans le second degré sommes de foutus individualistes comparés à nos collègues du premier degré que nous ignorons quand ils ne sont pas l'objet d'un certain mépris...
Il s'agit donc bien de soumettre l'enseignant à un cadre collectif non pas seulement pour évaluer le travail des élèves, mais pour "travailler" en général, revendication "progressiste" ancienne : on se souvient, pour prendre un exemple récents, des EPI de collège 2016 dont la vocation était moins de faire travailler en équipe que de réduire les coûts d'enseignement : "Les enseignants ne se saisiraient pas suffisamment de la liberté pédagogique, assure le ministère, qui veut par conséquent leur imposer un «cadre»."Alors, pourquoi ce qui semble normal au primaire ne l'est pas au secondaire et particulièrement au lycée ?
Parce que nous somme de foutus individualistes ! Bien qu'ayant souvent un discours très radical, nous avons un « exercice libéral » du métier enseignant. Gare à celui qui se risquerait à inviter les enseignants à travailler de manière plus collective !
Le caractère libéral du métier d'enseignant (qui n'exclut nullement les échanges avec les collègues) est précisément ce qui lui donne sa grandeur. Mais cette liberté, qui subit coups sur coups dans l'école actuelle, est précisément insupportable à des Philippe Watrelot voulant imposer des méthodes d'enseignement ou d'évaluation (les deux se rejoignant puisque, bien avancée au collège, l'évaluation par compétences par exemple veut imposer l'enseignement par compétences).
Ou sur ce que Philippe Watrelot ne comprend pas dans le mot "liberté".Cela serait vu comme une ingérence dans notre liberté pédagogique... Une « liberté » qui est bien trop souvent la liberté de ne pas changer. Il faudrait quand même s'interroger sur cette posture très conservatrice...
Il est vrai qu'il ne souhaite pas "conserver le baccalauréat".
Car c'est - dans l'ensemble - une bonne réforme, simplement brutalement appliquée, mal expliquée : voilà comment les réformistes entendent se présenter comme les défenseurs des enseignants tout en étant les défenseurs de la réformeÉvidemment, la réforme du lycée a été très mal vécue parce qu’elle a percuté de manière assez brutale un ordre établi et des manières de faire sans prendre le temps de la négociation ni même de l'explication. Je partage certaines des critiques qui sont adressées à cette réforme.
Mais pourquoi diable Philippe Watrelot tient-il à dénoncer "l'imposture Blanquer" ? Pour mieux faire oublier la sienne, criante aujourd'hui ?
Ironique que Philippe Watrelot ironise ici sur le mot "projet".Outre le caractère très vertical et donc l‘absence de négociations, je déplore aussi le fait que cette réforme transforme le lycée en une vaste antichambre du post-bac, sommant les élèves d'avoir un « projet » dès la fin de la classe de seconde. On devrait avoir le temps de choisir et de se tromper.
Sa critique de la réforme - redisons-le : Philippe Watrelot est un opposant - est ici, formulée avec cette réserve, étrange car c'est l'esprit même de la réforme (avec ses "spécialités", le dispositif Parcoursup...) que Philippe Watrelot a soutenue. Le continuum bac-3/+3 est une vieille lune "progressiste". On se souvient quand Marie Duru-Bellat plaidait en 2014 : "L’orientation dans l’enseignement supérieur devrait être mécanique voire autoritaire" .
On a bien compris que Philippe Watrelot soutenait la disparition d'un examen national : c'est d'ailleurs le vrai sens de son billet. Le "projet d'évaluation" n'est qu'un épisode de la guerre contre le baccalauréat.Mais je ne suis plus l‘opinion dominante (?) lorsqu’on invoque | «égalité républicaine » comme une sorte de mantra pour justifier la défense du baccalauréat « à la française ».
Le bac ne se passe pas en "un seul jour", la notation ne se fait pas selon des "lubies" (encore un exemple de mépris pour les collègues) mais à travers des procédures équitables (même sujet, copies et établissements anonymes, consignes de correction et barèmes communs, harmonisation des notes). A croire Philippe Watrelot, le baccalauréat relèverait de la loterie. Il faut croire que seule une caricature peur discréditer le baccalauréat.Toutes les études de docimologie montrent que la supposée égalité républicaine ne résiste pas à l’examen des biais de la notation. Le « bac a la française » c’est confier son avenir à sa performance en un seul jour où l'on est soumis a toutes les lubies de votre correcteur. J'ai plein d’exemples a fournir...
Au reste, la réussite miraculeuse au baccalauréat, pilotée par l'institution, augure bien de celle du contrôle continu.
Heureusement, dans sa curieuse logique, "toutes les études de docimologie" ne concerneront miraculeusement pas... le contrôle continu !
Dans la logique de Philippe Watrelot, la conséquence délétère (qu'il reconnaît au passage : il n'est jamais trop tard) d'une réforme délétère devrait donc occasionner un abandon délétère, celui de la liberté pédagogique.Évidemment, on va me rétorquer que le contrôle continu ouvre la porte à toutes les pressions des élèves et de leurs familles. La solution à cette pression réside dans une réponse collective. Pas de bol, c'est ce que refusent les enseignants, au nom de la sacro-sainte « liberté pédagogique » !
Dit celui qui vient d'exprimer tout son mépris pour l'évaluation collective au baccalauréat... A noter que "la force du collectif" ne doit surtout pas s'exprimer dans une "levée de boucliers", ou pire un mouvement de grève ou de protestation.Je suis toujours surpris, en tant que vieux prof et malgré les années et la somme de désillusions qu’elle provoque, par le peu de confiance des enseignants dans la force du collectif.
On aurait pu penser qu'accepter toutes les réformes relève du "défaitisme"...J'en viens a me demander si, malgré les beaux discours, ce défaitisme ne les arrange pas…
Mais c'est une autre forme de "liberté", après tout !Je ne pense pas que l'invitation à se concerter soit la panacée a tous les problèmes. Je sais aussi qu’elle est souvent initiée de la pire des manières par des injonctions verticales de la part de l'inspection ou des chefs d’établissements.
Jean-Michel Blanquer peut remercier, encore une fois, l'ex-président des "Cahiers pédagogiques".Rappeler que nous sommes des fonctionnaires ne me vaudra que des invectives. Au delà du statut, je voudrais surtout insister sur la force du collectif. Et si c’était l’occasion de penser notre foutu métier trop individualiste de manière collective ?
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