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La dévalorisation du baccalauréat
- Loys
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A lire dans le "Café pédagogique" du 7/11/13 : "Bac : Dispenses pour les redoublants"
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L'auteur de ce blog défend généralement des positions pédagogisantes. Par exemple, comme on peut le voir ici, ce n'est pas un furieux du respect de l'orthographe. L'intérêt de ce poste est qu'il confirme la grande générosité de la notation du bac, du moins dans sa matière. J'attends avec impatience le billet promis sur l'influence de l'IPR.
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- Loys
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Article repris dans "Marianne" du 01/06/14 : "La grande illusion ou l'école schizophrène" .
Pour mémoire :
- Dans les années 60 ou 70, l'obtention du bac était fixée à 12 de moyenne. On passait l'oral de contrôle si on avait entre 8 et 12 au 1er groupe d'épreuves et cet oral comportait quatre disciplines : deux au choix, déjà passées à l'écrit, et deux pas encore passées.
- à propos des options : au milieu des années 1990 les points obtenus aux options s'ajoutent désormais au total avant obtention ; jusque là, il fallait d'abord avoir obtenu son Bac pour que les points d'options soient ajoutés, pour conférer, éventuellement, une mention. Au début des années 2000, les points d'options sont désormais coefficientés : 2 pour la 1re option facultative passée (3 s'il s'agit du latin ou du grec). Dates à vérifier.
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<beeeeh, beeeeh> le niveau du bac beeehsssse
<beeeeh, beeeeh>du temps du général de Gaulle, de Napoléon, de Clovis, le bac c'était autre chose
J'invite le journaliste, et même le Général de Gaulle, Napoléon et Clovis à se farcir le programme de SVT du bac S- SVT, dans lequel j'ai été contraint de me plonger...
En matière de niveau, dans le domaine de l'immunologie, les gamins en sont à apprendre des choses totalement inconnues il y a dix ans, et si précises qu'au point que, afin d'aider une élève particulièrement curieuse de comprendre ce qu'on lui avait dis en cours, j'ai été obligé d'interroger un chercheur en immunologie qui me l'a expliqué... Le chercheur précisant d'ailleurs que les difficultés du programme était dues au fait que ce qui est enseigné n'est que depuis très récemment accepté comme vérité par la communauté des chercheurs (2-3ans), et que de nombreuses recherches sont en cours sur le sujet. De mon temps, au bac on apprenait des trucs remâchés, on abordait les nouveautés qu'une fois en fac. Aujourd'hui, la science évolue si vite que les gamins les ont direct dans le bec. Chapeau les gosses et chapeau les profs!
Tant qu'on y est, j'invite le journaleux et ses potes à se taper le reste du programme. Que je rigole.
Si ça se trouve, il mettra beaucoup plus de temps que l'élève en question à trouver l'information que mon élève, celle étant née avec Internet et sachant où trouver l'information quand ce journaliste patinera encore pour changer sa sonnerie de portable!
Alors qu'on ne vienne pas me dire que le niveau a baissé: on enseigne peut-être plus la culture des patates et à faire des pleins et des déliés, mais le contenu est correct!
Par contre, comme la situation évoquée ci-dessus le mentionne (et l'auteur de l'article a bien raison), il y a vraiment un problème pour les lycée.
Comment se fait-il qu'une bonne élève de terminale (elle a obtenu le bac avec mention) dans un lycée publique ait eu besoin qu'un intervenant privé vienne lui expliquer son cours? Pourquoi n'a-t-elle pas pu demander cela à son enseignant ou à un enseignant de son lycée?
Parce que justement, classe de 35-40 élèves, et donc gavage d'oie obligatoire. Pas le temps de s'occuper de ceux qui n'ont pas compris, qui ont loupé une virgule. Le lycée est devenu du travail à la chaîne, de la production de masse. Du spanghero.
Si cette élève n'avait pas pu faire appel à ma modeste personne, pour deux trois bricoles un peu tordues qui ont pu être expliquées en quelques heures, elle aurait probablement décroché. Et n'aurait peut-être pas eu son bac, ou en tout cas aurait complètement raté la biologie.
Combien d'élèves vont échouer pour ces économies forcées et ces classes surchargées? Quel sera le coût final sur le plan économique de ces économies de bout de chandelle? Et social aussi, dans la mesure où les enfants des plus riches auront toujours la possibilité de recevoir l'aide d'enseignants dans mon genre...
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- Loys
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Je crois que vous êtes facilement abusé par l'ampleur et la complexité des programmes dans toutes les disciplines, une spécificité moderne... qu'il est prudent de distinguer de la réalité des exigences scolaires à l'examen par exemple.LeCancre écrit: J'invite le journaliste, et même le Général de Gaulle, Napoléon et Clovis à se farcir le programme de SVT du bac S- SVT, dans lequel j'ai été contraint de me plonger...
En matière de niveau, dans le domaine de l'immunologie, les gamins en sont à apprendre des choses totalement inconnues il y a dix ans, et si précises qu'au point que, afin d'aider une élève particulièrement curieuse de comprendre ce qu'on lui avait dis en cours, j'ai été obligé d'interroger un chercheur en immunologie qui me l'a expliqué... Le chercheur précisant d'ailleurs que les difficultés du programme était dues au fait que ce qui est enseigné n'est que depuis très récemment accepté comme vérité par la communauté des chercheurs (2-3ans), et que de nombreuses recherches sont en cours sur le sujet.
Un professeur de SVT membre de ce forum pourra peut-être nous éclairer à ce sujet.
Ce n'est visiblement pas le cas de l'élève que vous avez aidée !Si ça se trouve, il mettra beaucoup plus de temps que l'élève en question à trouver l'information que mon élève, celle étant née avec Internet et sachant où trouver l'information quand ce journaliste patinera encore pour changer sa sonnerie de portable!
Le contenu... des programmes.Alors qu'on ne vienne pas me dire que le niveau a baissé: on enseigne peut-être plus la culture des patates et à faire des pleins et des déliés, mais le contenu est correct!
Alors que cette génération née avec Internet sait où trouver les informations.Par contre, comme la situation évoquée ci-dessus le mentionne (et l'auteur de l'article a bien raison), il y a vraiment un problème pour les lycée.
Comment se fait-il qu'une bonne élève de terminale (elle a obtenu le bac avec mention) dans un lycée publique ait eu besoin qu'un intervenant privé vienne lui expliquer son cours?
Parce qu'ils ne savent pas - a contrario - accéder aux informations sur Internet.Pourquoi n'a-t-elle pas pu demander cela à son enseignant ou à un enseignant de son lycée?
Au contraire l'enseignement est devenu en partie "personnalisé" au lycée.Parce que justement, classe de 35-40 élèves, et donc gavage d'oie obligatoire. Pas le temps de s'occuper de ceux qui n'ont pas compris, qui ont loupé une virgule. Le lycée est devenu du travail à la chaîne, de la production de masse. Du spanghero.
Comme vous l'avez vu dans l'article, pour rater son bac aujourd'hui, il faut le faire. En série générale 92% de réussite dont plus de la moitié avec mentions.Si cette élève n'avait pas pu faire appel à ma modeste personne, pour deux trois bricoles un peu tordues qui ont pu être expliquées en quelques heures, elle aurait probablement décroché. Et n'aurait peut-être pas eu son bac, ou en tout cas aurait complètement raté la biologie.
C'est d'ailleurs extraordinaire : plus d'élèves au bac, plus de mentions et des programmes beaucoup plus complexes !
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Ce même programme est en effet celui de l'agrégation de SVT. On y retrouve les même thèmes. Inutile de dire, pourtant, qu'on attend davantage d'un candidat à ce concours que d'un lycéen. Pourtant, le programme est le même...
Dans les faits, à quoi se réduit ce programme, en immunologie ? Le lycéen va revoir des notions abordées en troisième, en complétant l'échelon moléculaire et en étoffant ses connaissances au niveau cellulaire. C'est tout (et ce serait déjà pas mal).
Le plus souvent, on se contente de présenter les défenses innées, rapidement, puis les défenses adaptatives avec une brève présentation des mécanismes moléculaires. On mâche le travail en présentant quelques exercices sur des expériences "arrangées" pour la circonstance, où ce qu'il faut déduire, ou observer, est fortement souligné. On montre succinctement le rôle de certaines molécules, mais les parties les plus complexes (sélection clonale et origine de la diversité des Ac) sont juste abordées, et souvent au moyens de termes dont les élèves ignorent le sens, mais qu'ils vont se contenter de répéter (et que l'on se gardera bien de leur demander de définir).
Deux exemples de ce décalage entre le niveau affiné et le niveau réel:
Dans le programme, au niveau "capacités", il est noté "Observer et comparer une coupe histologique ou des documents en microscopie avant et lors d'une réaction inflammatoire aiguë." Dans les faits, on ne fait pas observer une lame (les pauvres petits sauraient ils se servir du microscope utilisé lors de l'examen ? ) mais on distribue un document intitulé "réaction inflammatoire aiguë" avec deux microphotographies de coupes de peau saine et enflammée, et on pose des questions "Doresques" du genre "que montre le document ?" - recopier le titre donne les points; et "montrer les différences entre les deux documents" - il suffit de jouer aux jeu des sept erreurs; et montrer juste les différences évidentes suffit à obtenir la majorité des points. On ne se risquera pas à demander l'origine des différences observées, se ce n'est en fin d'examen, pour quelques points accessoires.
"Concevoir et réaliser une expérience permettant de caractériser la spécificité des molécules intervenant dans l'immunité adaptative" est aussi demandé. Dans les faits, il s'agit de mélanger deux gouttes de sang de groupes différents et d'observer la formation de "grumeaux" liés aux réactions antigène-anticorps. Un titre ronflant qui recouvre...pas grand chose!
Il en est ainsi pour l'ensemble du programme: si les mécanismes sous-jacents aux phénomènes étudiés sont, certes, issus de recherches récentes, ce ne sont pas eux qui sont enseignés: bien qu'un professeur exigeant puisse demander beaucoup à ses classes en s'appuyant sur les programmes, il est cependant retenu de le faire par le peu de temps disponible, les limites bien mentionnées dans le programme et, surtout, par les aptitudes scientifiques très limitées de la majorité des élèves et le fossé entre ses attentes personnelles et le niveau de connaissances qui sera évalué à l'examen.
Un dernier exemple, le programme stipule "les cellules de l'immunité adaptative, d'une grande diversité, sont produites aléatoirement par des mécanismes génétiques complexes qui permettent potentiellement de répondre à une multitude de molécules." Fort bien, mais il nous fixe les limites suivantes :"Limites : la description des mécanismes génétiques à l'origine de la diversité du répertoire immunologique. On en reste donc à évoquer des "mécanismes complexes", comme un deus ex machina...
Il ne faut pas oublier aussi que, très souvent, le programme n'est tout simplement pas couvert: au collège, lors qu'il n'y a pas de "nécessité" liée à un examen final, seul les ⅔ environ du programme peuvent être réalisés, le temps nécessaire au dernier tiers étant consommé par les activées péri-para-pata-scolaires qui enlèvent bien trop souvent les élèves des classes...
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A relire, sur le même thème, notre article : "Miri est contente" .
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"Le bac donné à tout le monde ?" (05/06/14)
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- Loys
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Le taux de réussite, en progression constante, était de 65% pour les séries générales en 1983 et... 92% en 2013.A vrai dire, le taux de succès au bac a toujours été élevé.
Et si on n'atteint pas ce qu'on attend, il reste des moyens d'action.Cela tient à deux raisons. La première c'est que cet examen sanctionne un niveau moyen de fin d'étude. Ce n'est pas un concours. On peut attendre du système éducatif qu'il assure 80% de réussite comme il assure 90% pour les compétences en maths ou français en fin de primaire ou de collège.
J'ai du mal à voir le rapport entre l'un et l'autre.Ce taux est d'autant plus facile à atteindre qu'en fait la sélection a lieu avant le bac.
François Jarraud est bien renseigné. Citons plutôt la DEPP :Ce taux de 80% cache le fait que seulement 66% d'une génération (à l'exception de 2012) obtient le bac.
2011 : 71%
2012 : 76,7%
2013 : 73,7%
...
Il s'agirait plutôt d'un jeune sur quatre : il n'y en a jamais eu si peu mais il suffit de laisser penser le contraire.Un jeune sur trois quitte l'école sans le bac.
Repostons notre graphique pour étudier la "stabilité" de ces dernières années :Ce taux de réussite n'est pas seulement faible. Il est stable depuis 1995 où déjà on atteignait 63%
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- Loys
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