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Pandémie et enseignement à distance
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www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/0...es_6038718_3224.html
www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/0...it_6038715_3224.html
www.lemonde.fr/education/article/2020/05...6038671_1473685.html
www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/0...ee_6038723_3224.html
www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/05/...te_6038669_3232.html
www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/0...ge_6038667_3224.html
www.lemonde.fr/education/article/2020/05...6038673_1473685.html
Et dans "Mediapart" :
www.mediapart.fr/journal/france/050520/d...ition-pas-finie-mais
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www.lemonde.fr/campus/article/2020/05/12...6039391_4401467.html
www.lemonde.fr/education/article/2020/05...6039374_1473685.html
www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/1...re_6039265_3224.html
Tribune de Vincent Troger : www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/1...at_6039385_3224.html
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www.franceculture.fr/societe/freinet-com...r#Echobox=1589824639
"Aux Etats-Unis, les étudiants ne veulent pas payer le prix fort pour des cours en ligne"
www.lemonde.fr/campus/article/2020/05/19...6040146_4401467.html
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Pascale Haag : "Après le confinement, assurer la continuité relationnelle plus que la continuité pédagogique"
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si l'on en croit la lettre ouverte des étudiants d'HEC, leur école a eu la main lourde sur les fonctionnalités de surveillance. "La plateforme Proctorio exige, avant – et parfois pendant – l’examen, un scan à 360° de la pièce dans laquelle l’étudiant subit l’épreuve. Cette pièce peut de surcroît être filmée durant la totalité de l’examen, par Zoom comme par Proctorio." Le texte estime que c'est une atteinte excessive à l'intimité, non seulement des étudiants eux-mêmes, mais aussi de "l'ensemble des membres du foyer où il réside", s'ils vivent par exemple en colocation ou chez leurs parents.
Gabrielle (le prénom a été modifié), raconte par exemple qu'une fois connectée, elle doit "prendre mon ordinateur et faire le tour à 360 degrés de la pièce où je me trouve, pour vérifier que je n'ai pas de poster avec des choses écrites, pas de bouteille d'eau avec une étiquette sur mon bureau, bref que je n'ai pas d'antisèche sur le mur".
Et une proposition de loi : www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes...2967_proposition-loi
Dans le cadre du service public de l'enseignement et afin de contribuer à ses missions, un service public du numérique éducatif et de l'enseignement à distance est [obligatoirement] organisé pour...
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La députée prend l'exemple des tablettes en Corrèze...
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chut.media/influence/lenseignant-post-covid-augmente
C’est Joan Riguet, professeure de mathématiques, qui souffle cette idée. « Au début du confinement, je faisais des classes virtuelles assez classiques, comme un cours, et puis un élève m’a demandé de l’aide. J’ai alors réalisé que la classe virtuelle serait vraiment sympa pour l’aide aux devoirs. Je n’y avais jamais pensé avant », confie-t-elle. L’enseignante souhaiterait proposer cet accompagnement à distance une ou plusieurs fois par semaine. Dans les Deux-Sèvres (79), où elle enseigne, des élèves qui prennent les transports scolaires à 17 heures ne peuvent pas rester à l’aide aux devoirs proposée de 17 à 18 h. « Avec l’aide aux devoirs en classe virtuelle, l’élève peut rentrer chez lui, se connecter entre 18 et 19 heures, par exemple, poser sa question, et rester uniquement le temps qu’il faut pour qu’il soit guidé », résume-t-elle. Cette formule, souple, pourrait bien faire boule de neige.
Edit en 2021 :
Dans trois collèges du bassin où exerce cette collègue, la direction s'efforce de mettre en place un dispositif de ce type :"il s'agit de proposer de l'aide au devoir le soir après les cours pour que les élèves puissent poser des questions".
m.lanouvellerepublique.fr/%252Fdeux-sevr...ux-devoirs-par-visio
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Quelques infos pour placer le contexte : enseignant en informatique dans une école d'ingénieurs (élèves âgés de 18 à 25 ans, donc) devenue publique, donc dépendant de l'université locale. Habitant en région parisienne avec ma compagne et une amie dans un appartement de taille suffisante pour qu'on ne se marche pas sur les pieds. Avec la fibre. Et sans enfants à charge.
La semaine du 9 au 13 mars, tout se passait encore comme s'il n'y avait pas d'épidémie. En particulier, les campagnes BDE se sont déroulées normalement : journées de campagne avec animations diverses à l'intérieur comme à l'extérieur, soirées... Jeudi 12, il est encore question que l'école reste ouverte, et les évènements futurs (passation des bureaux pour les autres associations de l'école, notamment)sont toujours programmés. Ce même jeudi, plus tard dans la soirée, on apprend que l'école va fermer la semaine prochaine, mais pour les étudiants uniquement. Vendredi 13 au matin, on fait les cours normalement, la présence du personnel est toujours obligatoire. Ce même vendredi dans l'après-midi, les profs sont autorisés à rester chez eux, mais ils devront quand même venir lundi 16 et mardi 17 pour centraliser les décisions. En attendant, le groupe de travail créé à l'université pour anticiper ce genre de situation nous propose d'utiliser Teams de Microsoft pour continuer à faire nos cours en ligne. Des comptes sont créés pour les étudiants comme pour les profs (pour information, pour utiliser pleinement Teams, il faut une licence Office 365 payante, heureusement il existe des licences universités).
Samedi 14, la direction lance un sondage pour savoir qui vient lundi, et encore uniquement le matin. Dimanche 15, la décision est prise : on reste tous chez nous, à quelques rarissimes exceptions. Je n'ai pas pu assurer les cours du lundi 16 mars (trop préoccupé par le choix du lieu de confinement), mais le mardi 17 j'étais à nouveau opérationnel. Les élèves ont massivement répondu présent, et entre collègues on a été massivement au rendez-vous. Nous sommes vite tombés d'accord sur les moins pires des façons de continuer à enseigner malgré le contexte et la distance (la "continuité pédagogique", quoi) : maintien de tous les créneaux de cours, TD, TP prévus dans l'emploi du temps, maintien du programme dans sa totalité (en tout cas, pour les matières où j'intervenais), maintien autant que possible des évaluations (même si on verra plus tard les modalités, si on les change ou si on les maintient, et comment), réunion hebdomadaire par départements pour signaler les problèmes. A part ça, chacun fait selon ses moyens, et demerden Sie sich.
La vie continue, donc, dans des conditions plus qu'avantageuses pour moi. Je n'ai pas d'enfant. J'ai la fibre, donc pas de problème de connexion pour ma part. J'avais pris l'initiative de faire un sondage auprès de tous mes élèves pour m'informer de leur propre connexion la moitié avaient la fibre, l'autre moitié l'ADSL et une petite minorité tournait sur 56k, donc la quasi-totalité d'entre eux a pu suivre mes cours. Teams est un excellent palliatif, avec de nombreuses possibilités : partage d'écran, enregistrement de la session, chat, création de groupes avec sous-canaux particuliers pour les binômes et groupes de projet, espace de dépôt... Dans ces conditions ultra-privilégiées, les matières que je devais enseigner (algorithmique, programmation, développement web...) se sont très bien prêtées au cours à distance : mélanges de diapos, de tutoriels en direct, avec questions et réponses elles aussi en direct, et partage d'écran pour admirer le résultat d'un code, la correction des exercices, ou les propositions de corrections par les élèves... J'ai donc pu faire l'essentiel de ce que je faisais avant dans mes cours en présentiel. Et encore une fois, j'ai eu la chance, parmi toutes les autres, d'avoir des élèves sérieux et volontaires, qui répondaient massivement présent, et qui pour certains d'entre eux avaient besoin de garder ce contact. Du moins au début.
En ce qui concerne les évaluations, certains collègues se sont orientés vers les QCM, assez facile à rédiger et à mener avec les outils à notre disposition. D'autres ont maintenu les DS et les TP notés avec les plages horaires habituelles (le plus souvent 1h30 ou 2h). Avec une probabilité de triché décuplée par rapport à d'habitude. D'ailleurs, les élèves eux-mêmes s'en vantaient. Témoin, ce meme montrant une image de vikings peinturlurés prêts au combat, avec la légende suivante : "Quand l'intello de la classe rejoint le discord pendant le partiel - Odin is with us !". Car en effet, les élèves ont massivement utilisé Discord entre eux. Moi-même, pour une vacation dans une autre école, j'ai utilisé Discord, qui présentait globalement les mêmes avantages que Teams. D'ailleurs, à ce sujet, parmi les élèves suivant ce cours, il y avait un petit nombre d'étudiants américains qui ont pu être rapatriés chez eux, mais qui ne pouvaient plus suivre le cours sur les mêmes créneaux que leurs homologues français, décalage horaire oblige. J'ai donc pris sur moi de leur aménager des créneaux supplémentaires, rien que pour eux, pendant les vacances de Pâques (créneaux qui ont été d'ailleurs appréciés et rémunérés par mon employeur).
Bref, pour mes propres évaluations, j'ai adopté autant que possible la moins mauvaise des solutions en ce qui me concerne : les projets de groupe. Encore une fois, les matières que j'enseignais s'y prêtaient très bien. Et même si le risque de triche n'était pas nul (j'en ai fait l'amère expérience), il était au moins fortement réduit. Pendant ces créneaux de projet, les étudiants travaillaient en autonomie, même si je restais à mon poste pour répondre aux questions (et bien entendu, ils pouvaient en poser en dehors de ces créneaux, et j'y répondais aussi vite que possible). J'ai pu profiter de ce pseudo-répit pour avancer d'autres tâches : correction de copies, réponse aux emails, organisation de réunions, préparation de cours ou d'examens, etc... En contrepartie, il y avait de moins en moins d'élèves présents à ces créneaux, vu qu'ils travaillaient de leur côté avec leurs propres moyens et leurs propres outils, dont Discord (c'est ce que je préfère me raconter). Le nombre d'étudiants présents sur le canal est passé en quelques semaines de 35 à 10 personnes au mieux. Mais le plus souvent je me retrouvais à passer 2 heures dans un silence complet, si ce n'est le bourdonnement de mes écouteurs.
J'en viens donc au bilan. Les points positifs : j'ai pu maintenir jusqu'au bout, dans des conditions plus que favorables, la totalité de mon enseignement. Grâce à ces conditions plus que favorables, j'ai pallié au mieux les difficultés et la dégradation que pouvaient générer la distance et le contexte sanitaire. J'ai également gardé l'intégralité de mon quotidien, de ma paye, et de ma santé mentale, et je conserverai mon travail pour l'an prochain. Dans son ensemble, l'école a continué de tourner à régime "normal", et collectivement on s'en est plutôt bien tirés ce qui était loin d'être gagné. Nous avons été là pour nos élèves, ils ont globalement répondu présent. On s'en est sortis, on a survécu. Ouf !
Les points négatifs : l'enseignement intégralement à distance, même dans ces conditions, n'est qu'un pis-aller, une forme dégradée et abâtardie de l'enseignement qu'on dispense habituellement en présentiel. On a pallié comme on a pu, tous ensemble, avec nos moyens et notre bonne volonté, étudiants comme professeurs, administratifs ou techniciens (et, je le répète, des conditions plus que favorables), mais il est hors de question de faire passer un palliatif pour un remède miracle qui va résoudre tous les problèmes ou pire, va permettre d'enterrer l'enseignement "classique" avec lequel certains ont des comptes à régler. L'image qui me vient à l'esprit, c'est une population occupée (nous sommes en guerre à ce qu'il paraît) qui survit grâce à des repas de famine à base de pelures de rutabagas, que l'on présente tout à coup comme le renouveau de la gastronomie, qui va mettre à bas la cuisine traditionnelle.
Autres points négatifs, plus pernicieux : j'ai l'impression d'avoir travaillé bien plus qu'avant. Parce qu'en plus du travail que j'ai continué à fournir comme avant, il y a eu tout le sucroît de travail, à cause des solutions qu'il a fallu imaginer, puis mettre en place soi-même avec des outils dont il a bien fallu apprendre le fonctionnement, et qui ont entraîné une augmentation des sollicitations des uns et des autres. Quand il n'y avait pas un cours, il y avait une réunion, parfois programmée en même temps que le cours, donc il fallait jongler entre les deux. D'ailleurs, j'ai littéralement jonglé entre les deux puisque j'ai constamment travaillé avec deux ordinateurs et trois écrans simultanément (on m'a surnommé "Shiva"). Et bien entendu, je n'ai pas eu un seul jour de répit depuis le début du confinement.
Sans oublier la paperasse qui n'a pas disparu, mais qui a été alourdie par la distance. Avant le confinement, on pouvait être sollicités par les nombreux élèves qui avaient besoin qu'on valide leur stage ou qu'on signe leur convention. Mais il suffisait de signer, et basta. Même si le geste était répété des dizaines de fois, ça prenait quelques dizaines de secondes. Là, il a fallu télécharger, puis imprimer avec nos propres moyens (heureusement que j'avais récupéré une imprimante juste avant le confinement), puis signer, puis scanner, puis renvoyer un email. Et ce n'est que l'un des exemples les moins pénibles. Mais quand on répète ce procédé en le multipliant par dix, par vingt, par cinquante, cela ajoute à la lourdeur ambiante.
Voilà en ce qui concerne ma situation. Encore une fois, elle est mille fois plus enviable que celle d'un prof du secondaire, ou d'un parent, j'en suis bien conscient. Mais elle me permet de ne pas être trop dupe des discours évangéliques sur le "numérique éducatif".
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