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La rémunération des enseignants
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- Loys
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Dans le "Café" du 3/01/141 : "Politique salariale : Deux poids , deux mesures ?"
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- Loys
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Il faut avouer que la profession est un peu à cran depuis quinze ans (voir le reste de ce fil).Scandale, tollé, hystérie sur les réseaux sociaux: la prime versée aux recteurs en cette fin d’année a suscité la première polémique de l’année.
Tout ceci est sans doute très vrai mais on ne peut pas dire que les conditions d'enseignement se soient améliorées pour les enseignants depuis quinze ans (nombre de classes, nombre d'élèves par classe, incivilités, gestion déconcentrée des mutations etc.).Le code a changé
Depuis une dizaine d’années la fonction de recteur a considérablement évolué: le recteur est à l’interface entre l’Etat et les collectivités territoriales qui assument une part croissante de l’offre éducative. Depuis la Loi organique relative aux lois de finances (la Lolf), ils gèrent des budgets considérables, sont soumis à des impératifs de performance et administrent des volumes de personnels numériquement comparables à plusieurs villes (l’académie de Versailles c’est 10% de la population scolaire française). C’est eux qui sont en première ligne pour le « dialogue de gestion », c’est à dire la négociation annuelle sur le nombre de postes qui leur sont attribués. Sans compter la responsabilité des universités.
Certes, mais ce n'est pas comme s'ils risquaient de se retrouver au chômage...Enfin, politiquement, ils sont des fusibles commodes en cas de difficultés et peuvent « sauter » tous les mercredis en conseil des ministres.
Encore une preuve que l'école devient un peu plus technocratique.Ces nouveaux paramètres de la fonction ont conduit le ministère a changé, en 2010 toujours, les conditions de recrutement de ces haut fonctionnaires. Jusqu’alors réservé aux titulaires d’une habilitation à diriger des recherches, le plus haut grade universitaire, le vivier est désormais ouvert, à hauteur de 20%, à des personnels ayant exercé au moins trois ans dans l’administration (secrétaire général de ministère ou de directeur d’administration centrale par exemple).
L'école serait-elle une entreprise nécessitant des managers ? Cf La Barbarie douce.Au même moment, le ministère lance une mission « hauts potentiels », confiée à l’universitaire Pierre Grégory. L’objectif est d’identifier des profils montants, les managers de l’Education de demain.
Les recteurs sont surtout devenus des relais ministériels (cf l'affaire des tweets assez significative).
On peut en dire autant de l'ensemble de la profession enseignante, malheureusement.Ces trois éléments réunis: une prime, de nouvelles conditions de recrutement, et un super chasseur de têtes au ministère sont significatifs de la crise que traverse la fonction. Si je résume, difficile aujourd’hui d’attirer les talents de demain sur ce poste.
Idem. Rappelons que ce constat sociologique (qu'on ne peut que déplorer) avait valu une volée de bois vert à Antoine Compagnon quand il évoquait la profession enseignante.Pour preuve, le ministère se heurte à un problème de rajeunissement et de féminisation de la fonction (11 femmes pour 19 hommes).
Je suis loin d'en être convaincu, malheureusement ou heureusement.Le sujet est pourtant crucial: les évolutions concrètes de l’Education nationale ne se jouent pas au ministère mais dans les rectorats et dans les collectivités.
L'OCDE a surtout indiqué qu'une revalorisation de la profession était bien plus susceptible d'améliorer l'école.La qualité du management public qui s’exerce à ce niveau est un indicateur indispensable de la qualité de l’éducation dispensée dans nos territoires. Faire venir les meilleurs en réévaluant la fonction et ses conditions d’exercice, n’est peut-être pas très heureux en terme de communication, mais c’est un tournant indispensable.
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- Loys
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Salaire en baisse en janvier
L'augmentation du prélèvement pension civile, qui passe de 9,14 à 9,54% du traitement brut, va impacter le salaire net des enseignants dès le moi de janvier. Selon le Snuipp, une enseignante à l'échelon 3 perdra 96 € par an. Pour une enseignante en hors classe la baisse sera de 167 €. Du fait du gel du point fonction publique, le niveau de vie des enseignants diminue régulièrement. On en arrive à une baisse du salaire net. Difficile de parler aux enseignant après cela de "la priorité à l'éducation" ...
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Najat Vallaud-Belkacem n'a-t-elle pas déclaré avec un sourire charmant qu'on ne devient pas prof pour le salaire ?
Nos missions éducatives sont d'une telle noblesse que nous ne saurions nous arrêter à de viles considérations pécuniaires.
Un peu de tenue, Loys, je vous prie...
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- Loys
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Certes, disait-on en substance, les seconds sont mieux payés que les premiers mais il faut considérer les revenus des ménages.
En effet, les enseignants sont souvent des enseignantes mariées à des cadres du privé qui gagnent plus qu'elles - alors que les cadres du privé eux sont souvent mariés à des... enseignantes qui - elles devraient avoir honte ! - gagnent moins qu'eux.
Donc au total, les ménages gagnent la même chose... CQFD...
MAJ : ce n'est pas dans le rapport Thélot mais dans le "livre vert" de 2008 (qui servira de base à la politique sarkozyste). On y lit le paragraphe suivant, p.55 :
Rhétorique incroyable qui justifie à la fois les écarts de salaire privé/public, hommes/femmes et qui vouent ces dernières à n'être que des salaires d'appoint. Le rapport ne dit mot, ni des professeurs célibataires/divorcé(e)s/veuf(ves) ni des couples prof/prof comparés à des couples cadres/cadres....Les métiers d’enseignant sont bien plus féminisés que les métiers de cadre du public ou du privé. Seuls 30 % des cadres du privé et 40 % des cadres (non enseignants) du public sont des femmes, contre environ 60 % des enseignants du secondaire et 80 % des enseignants du primaire. Du coup, comme les couples associent des femmes à des conjoints masculins plutôt mieux diplômés et rémunérés qu’elles, les enseignants se retrouvent plus souvent associés dans leur famille à des conjoints mieux rémunérés que ne peuvent l’être les autres cadres du public ou du privé (ou même que les professions intermédiaires du privé).
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Devrait-on convoler exclusivement avec des cadres sup femmes (homo, trans) et CSP+ du privé pour s'assurer un revenu de ménage décent ?...
Comme l'espèce est réduite, la chasse est ouverte !!!
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- Loys
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Et aussi : www.capital.fr/carriere-management/actua...-se-plaindre-1010066
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