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L'"absentéisme" des enseignants
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Comme quoi "l'absentéisme" qui accuse les enseignants permet d'éluder la responsabilité de l’État qui ne recrute plus assez d'enseignants...Vous avancez souvent le pacte enseignant comme une solution aux difficultés de remplacement. Or, il ne couvre que des absences de courte durée, là où les parents s’inquiètent surtout de celles de longue durée. Comment répondez-vous à cet enjeu ?
Cette question est centrale dans les doutes et les inquiétudes des familles quant à l’élévation du niveau de leurs enfants. Nous avons augmenté le nombre de postes de remplaçants depuis 2017, mais nous sommes dans une situation où des remplaçants sont positionnés sur des postes vacants dès la rentrée, et nous avons donc ensuite plus de mal à couvrir les remplacements. La réponse à cet enjeu, c’est l’attractivité, il faut que l’on arrive à recruter davantage. Je suis convaincu que nous pouvons y arriver.
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"l'école craque à cause [des absences]"
"Zone Interdite" du 12/11/23 avec toute une première partie importante (plus de 6') sur "l'absentéisme" des enseignants : www.6play.fr/zone-interdite-p_845/profes...-naufrage-c_13037859
Extrait entier ici : www.laviemoderne.net/images/forum_pics/2...dite_absenteisme.m4v
Après avoir donné la parole à la CPE d'un lycée accusant des enseignants d'absentéisme (et d'autres joyeusetés poujadistes puisque assurer 18 heures d'enseignement lui semble déjà honteux), la journaliste précise bien :
Après avoir donné deux exemples calamiteux, un lycée et un collège où les absences sont effectivement nombreuses (11 absents au collège, le cumul d'absences simultanées caractérisant, semble-t-il, l'absentéisme) au moment du reportage (sans contextualiser ces absences et sans chiffrer l'absentéisme sur une année), la journaliste conclut en reprenant les éléments de communication du ministère :En réalité, les profs sont un peu moins absents que la moyenne des salariés en France, mais ça, c'est une moyenne car de nombreux établissements font face à un absentéisme continu.
Chiffre dont nous avons déjà montré qu'il semble démesuré mais qui est en réalité dérisoire compte tenu du volume d'heures assurées : plus d'un demi-milliard, soit un taux d'absence de l'ordre de... 3%. Non seulement ce taux n'a rien de nouveau mais il ne peut expliquer les difficultés générales de l'école (pour la journaliste, "l'école craque à cause [des absences]").Il ne s'agit pas de cas isolés : chaque année en France, quinze millions d'heures de cours ne seraient pas assurés au collège et au lycée.
Au reste, les cours peuvent être non assurés pour de nombreuses raisons, ici mentionnées ni en général (maladie, congé de longue durée, grève, réunion, formation, sortie ou voyage scolaire : à noter qu'une partie des absences est tout simplement professionnelle) ni en particulier. Le reportage mentionne bien la crise de recrutement mais n'explique pas clairement que les postes non pourvus deviennent des postes vacants à chaque rentrée, et qu'en ce cas, les cours non assurés n'ont rien à voir avec des "absences" quelconques.
"L'absentéisme", sans doute très local et marginal, n'est jamais chiffré précisément mais le lien est explicitement fait avec le volume global des absences en France. Imaginons les ravages que ce lien produit sur l'opinion publique.
Le reportage aurait pu chiffrer cet absentéisme marginal et expliquer, quand il existe (en zone sensible), pourquoi il existe (la zone sensible). Un AED le fait d'ailleurs dans un collège, et on comprend vite en voyant les problèmes de discipline éprouvants affrontés par le malheureux AED infiltré. Le lycée du début du reportage est également de faible niveau scolaire, avec un pourcentage important d'élèves n'obtenant pas leur bac. Et les absences ne concerne pas que les titulaires dans ces établissements où les contractuels sont souvent très nombreux (ce que le reportage aurait pu étudier...) : l'affectation de contractuels dans les établissements difficiles, souvent dans des conditions hasardeuses, explique aussi une partie des absences et des cours non assurés.
Par la suite, une longue partie du reportage ( voir ici ) s'attarde d'ailleurs sur la faiblesse extrême parfois du niveau scolaire, les problèmes de discipline parfois très graves et le manque de soutien hiérarchique. Précisément : le reportage aurait pu montrer que l'absentéisme (marginal) est peut-être moins une cause de la dégradation (générale) du niveau scolaire et de la discipline en milieu scolaire qu'un simple symptôme de cette dégradation, extrême en zone sensible.
Dommage, d'une manière générale, d'accuser les enseignants en s'appuyant sur d'éventuels abus marginaux au lieu de mettre en évidence une évolution systémique : la pénibilité extrême du métier dans certains établissements ou la difficulté toujours plus grande à pourvoir les postes vacants en général, pourtant simple à chiffrer.
Confondre les effets et les causes ("l'école craque à cause [des absences]"), c'est non seulement analyser de travers mais ici - malheureusement - contribuer aux causes en mettant en cause publiquement le professionnalisme de toute une profession, et en donnant l'occasion au ministre, après le reportage, de proposer sa solution au faux problème des absences non remplacées : dégrader encore un peu plus, avec le pacte enseignant (travail supplémentaire) ou les réunions ou la formation hors du temps scolaire, les conditions de travail des enseignants.
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Dans "Le Parisien" du 21/11/23 : www.leparisien.fr/societe/bac-faute-de-p...F5TPE2ZPMHUKX3QY.php
Bac : faute de prof, ces élèves de première n’ont pas eu cours de français depuis la rentrée
Dans un lycée du Val-de-Marne, des élèves qui passent le bac français en fin d’année n’ont toujours pas eu la moindre heure d’enseignement dans cette matière. Une situation loin d’être isolée.
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De nombreux établissements peinent à trouver des remplaçants en cas d'absence d'un enseignant en ce début d'année. Soucieux de poursuivre le programme, certains d'entre eux assurent la classe à distance.
"Un professeur devant chaque classe" : c'est ce que promettait le gouvernement à la rentrée de septembre. Pourtant, à quelques jours des vacances de Noël, des postes restent non pourvus dans de nombreux établissements qui peinent aussi à trouver des remplaçants en cas d'absence d'un enseignant. Alors, certains professeurs font comme ils peuvent pour ne pas "lâcher leurs élèves".
En Haute-Savoie, au collège Saint-Jean-d'Aulps, plusieurs d'entre eux continuent de travailler, malgré un arrêt maladie ou un congé maternité. C'est le cas de Camille, professeure de français. Arrêtée pendant trois semaines au mois de décembre pour subir une opération, elle n'est pas remplacée : "Je me doutais bien qu'on ne trouverait personne pour ces trois semaines-là, donc je leur ai donné du travail pour limiter l'impact de mon absence sur leur travail en français."
Des exercices, que les élèves retrouvent en ligne, sur le logiciel Pronote : "Les 3es, je leur ai donné un devoir type brevet. Je leur ai demandé de m’en poster une partie quand même sur Pronote, donc soit rédigée sur ordinateur, soit en prenant une photo de leur copie manuscrite. Je prends connaissance de la copie et ensuite voilà je leur envoie une correction."
Aucune candidature pour assurer les remplacements
Tout cela, donc, pendant son arrêt et elle n’est pas la seule ! Sa collègue d’histoire-géo, partie début décembre en congé maternité, n’est pas remplacée pour l’heure. Elle ne reviendra qu’en mars, et donne elle aussi, en attendant, des éléments de cours à distance. Mais Camille précise bien qu’elles n’ont pas été forcées, ni même incitées par le principal de l'établissement : "Avec ma collègue, on a vraiment fait ça de manière spontanée. Et on est plutôt découragée par nos chefs d'établissements : ils nous encouragent surtout à nous reposer."
"En aucun cas, ils ne nous ont demandé de le faire, c'est vraiment une initiative personnelle."
Camille
Initiative que saluent certains parents d’élèves. L’enseignante d’histoire-géo en congé maternité a reçu une vingtaine de messages de remerciements. Camille, pourtant, a bien conscience que cela ne devrait pas être à elles de "gérer la pénurie" : "Ça crée un peu des dissensions parce que nous, on le fait pour le bien de nos élèves parce que c'est quelque chose qui nous soucie. Et en fait, on prend le risque de se le faire reprocher par nos collègues ou nos conjoints. Le mien a menacé de changer mon code pour que je ne puisse plus accéder à l'ENT, que je ne puisse pas travailler et que je me repose !"
Plusieurs syndicats désapprouvent également mais au sein de l’établissement, on nous le confirme : il n’y a aucune candidature pour assurer ces remplacements. La situation géographique n’aide pas, dans cette vallée assez isolée et proche de la Suisse, où la vie est chère. Le rectorat, lui, indique être pleinement mobilisé pour trouver une solution pérenne.
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La porte-parole tente d'éteindre l'incendie le lendemain :Je vais vous raconter brièvement cette histoire : celle de notre aîné, Vincent, qui, comme sa maman, a commencé à l'école publique, à l'école Littré. Et puis la frustration de ses parents, mon mari et moi, qui avons vu des paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées ; il y a un moment on en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles qui à un moment ont fait un choix, voilà, d'aller chercher une solution différente.
La nouvelle porte-parole du gouvernement a commenté la "polémique" lancée par la ministre de l'Éducation sur le "paquet d'heures non remplacées" dans les écoles publiques.Prisca Thevenot assure ce samedi sur France 2 que le gouvernement a "répondu" à la question du non-remplacement des professeurs. "Il y aurait polémique si un membre du gouvernement en responsabilité posait un constat sans proposer de solutions (...) ce constat nous avons été au-delà de le poser, nous y avons répondu", assure-t-elle.
Dans "Le Monde" (abonnés) du 13/01/24 : "Amélie Oudéa-Castéra « regrette » d’avoir pu « blesser certains enseignants » du public avec ses déclarations sur les heures d’enseignement non remplacées" :Dans son argumentaire, elle avance la revalorisation de leur rémunération pour les heures de remplacement.
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Des regrets... mais tout un argumentaire pour démontrer combien la réflexion de la nouvelle ministre est pertinente.
Où l'on retrouve l'argument des "15 millions" qui ne sont qu'une goutte d'eau dans les heures dispensées (3%).L’année scolaire dernière, 15 millions d’heures n’étaient pas remplacées.
Le premier ministre a critiqué l'"hypocrisie" des commentateurs.
Une crise du recrutement sans précédent depuis un demi-siècle, des milliers de postes non pourvus, des recrutements de contractuels de plus en plus nombreux, avec des job dating désespérés mais la "première raison des absences non remplacées" serait "d’abord l’organisation du système de l’éducation nationale" !Selon lui, la « première raison des absences non remplacées, c’est d’abord l’organisation du système de l’éducation nationale », ce sur quoi le gouvernement a amorcé des réformes a-t-il ajouté, en citant le pacte enseignant mis en place à la rentrée 2023 et la formation des professeurs hors temps scolaire .
Quelle politique dégrade l'enseignement public et fait, sans le dire, la promotion de l'enseignement privé ?« Le problème aujourd’hui, c’est que vous avez beaucoup trop de parents qui font un choix par défaut de scolariser les enfants dans le privé parce qu’ils considèrent qu’ils ne trouvent pas, au sein de l’école publique, suffisamment d’éléments qui justifient qu’ils y restent », a affirmé Aurore Bergé, avant d’ajouter : « Notre enjeu, c’est de faire en sorte que tous les parents considèrent qu’ils n’ont plus à faire de choix par défaut. »
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- TF1 : "Professeurs non remplacés : le désarroi des parents"
Professeurs non remplacés : le désarroi des parents Heureusement qu'il y a les vidéos sur internet, l'ancien cahier du grand frère et le soutien des parents, car Zoé Beaumier, élève en troisième, n'a pas de professeur de physique-chimie depuis la rentrée de septembre 2023. Alors, pour faire bouger les choses, des parents ont décidé de frapper un grand coup et faire cours eux-mêmes. Face aux collégiens, il y a Céline Talineau, parent d'élève. Elle travaille dans une station d'épuration, rien à voir avec l'enseignement. Le rectorat dit ne pas réussir à recruter. À 80 kilomètres de là, à La Chartre-sur-le-Loir, dans l'après-midi de ce dimanche 14 janvier 2024, ils étaient une cinquantaine de parents et d'élèves excédés, eux aussi. Dans le collège Pierre de Ronsard, un quart des professeurs manquent à l'appel. Les élèves de la sixième à la troisième sont concernés et la liste des matières donne le tournis. Alors, que faire dans cette situation ? Maître Valérie Piau, avocate, conseille de se réunir entre parents et de mettre en demeure le rectorat, car la loi est claire. L'État a l'obligation de mettre en face des élèves un professeur dans chaque matière obligatoire au programme. TF1 | Reportage D. Sitbon, V. Topenot, K. Gaignoux
- "FranceInfoTV" du 14/01/24 qui rectifie le lendemain mais le mal n'est-il pas fait ?
"Éducation : pourquoi tant d'absences chez les enseignants ?"
L'erreur vient toujours du même effet d'optique : parents ou médias ne voient que l'absence. En réalité, peu d'absences des enseignants mais très visibles et de moins en moins remplacées. Quand l'erreur ne trahit pas un rapport hostile à l'école et à ses enseignants, comme en témoigne ce fil. Rapport qui se rencontre au plus haut degré de l’État.
De fait, dès le 14/01/24, "Libération" ( "La défense d’Amélie Oudéa-Castéra sur la scolarisation de ses enfants fragilisée par l’ancienne institutrice de son fils" ) a montré que la ministre a pris les cours non remplacés comme prétexte imaginaire, son fils ayant été scolarisé à peine six mois en première année de maternelle dans une école privilégiée sans absences particulières de l'enseignante.
Et le lendemain : "Les enseignants prennent moins de congés maladie que les autres travailleurs"
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