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La réforme de l'évaluation
- Loys
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A lire sur ce sujet : Rapport - n° 2013-072 (Juillet 2013) - Inspection générale de l’éducation nationale - La notation et l’évaluation des élèves éclairées par des comparaisons internationales
Dans la presse :
- www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/10...-notes-a-l-ecole.php
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- Loys
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Quelques commentaires rapides.
Sur RSLN, on aime beaucoup les fausses questions de ce genre : "L'université en ligne est-elle l'avenir de l'éducation ?"La suppression des notes, une bonne idée ?
Oh, une jolie image de QCM du futur ! Finies les phrases et la pensée complexe ! Qu'il est beau le progrès !
Voilà qui est sans appel...Selon un sondage Ifop pour Métro, 80% des français sont défavorables à la suppression des notes à l'école. Un rejet massif, « quelque soient leurs opinions politiques et leur âge ».
"savoir précisément où il se situe et quelles sont ses difficultés", c'est donc en réalité un affreux moyen de "garder le contrôle" ? Mauvais parents !L'incontournable « T'as eu combien ? » serait en effet, pour les parents, un moyen de garder le contrôle sur leur enfant, analyse Frédéric Dhabi, directeur général adjoint de l'Ifop : « Les notes permettent de savoir précisément où il se situe et quelles sont ses difficultés. C'est donc un système qui les rassure ».
Enquête majoritairement réalisée auprès des membres de ce syndicat minoritaire qui milite activement pour - entre autres - la suppression des notes. Amusant, non ?Pourtant, près de 39 % des enseignants sont prêts à abandonner les notes chiffrées à l'école primaire et au collège, nous apprend une récente enquête du syndicat enseignant Unsa.
Car bien sûr la note n'est pas le symptôme de l'échec scolaire, elle en est la cause profonde. C'est bien pratique pour supprimer d'un coup l'échec scolaire.Une idée à laquelle le ministre de l'Education, Vincent Peillon, se montre sensible : la note est bien souvent un « découragement pour les élèves », a-t-il jugé.
En étant moins vague, ça donne quoi comme évolution concrète ?Au Ministère, une « évolution du système de notation » pourrait être ainsi envisagée.
"évaluant les élèves par compétences" ? Quelle horreur ! Certains élèves ont dû se sentir incompétents !Par ailleurs, l'évaluation représente un gisement d'innovation pour l'école : deux professeurs, Pascal Cherbuin et Pascal Bihouée, nous l'ont montré à la journée « Quelle école pour demain ». Ces enseignants ont supprimé les notes dans leur classe, et les ont remplacées par des graphiques évaluant les élèves « par compétences ».
Parce que les commentaires qui accompagnent une note n'expliquent pas les raisons de la réussite ou de l'échec ?Résultat, les élèves leur sont plutôt reconnaissants. « Ne pas avoir de notes enlève tout le stress, témoignent-ils. Et on comprend mieux pourquoi on se trompe ».
Que c'est beau ! Un apprentissage pur et désintéressé : "apprendre pour soi-même" ! D'autant que les élèves ont évidemment la maturité pour le comprendre très tôt.De leur côté, les enseignants sont heureux de pouvoir enfin assurer aux élèves qu'il « ne faut pas apprendre pour les contrôles, mais "apprendre pour soi-même" ».
Et dans ce domaine, le numérique a un véritable rôle à jouer :
Qui sont-ils, ces braves gens ?...les spécialistes du futur des technologies éducatives...
Une "évaluation permanente" ? Sous forme de "points et de récompenses", comme pour les élèves des petites classes ? Mais c'est pire que le système de notation actuel !...estiment par exemple qu'une évaluation permanente, sous forme de système de points et de récompenses, pourrait s'imposer à moyen terme à l'école.
Et c'en sera fini de l'incontournable « T'as eu combien ? ». Le futur, ce sera : « T'as combien ? ».Une manière de rentre l'apprentissage ludique... comme un jeu vidéo.
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Encore un article contre les enseignants et l'école sorti d'on ne sait où... Luc Le Vaillant, promo 1984 de l'école du journalisme, n'est pas particulièrement habitué aux questions de l'école puisqu'il fait les portraits d'inconnus dans "Libération depuis quinze ans. Alors, ressentiment personnel lié à sa propre expérience ou simple provocation gratuite : comment expliquer le papier fielleux de ce "dandy libertaire" ?Ecole : pour en finir avec les notes !
Par LUC LE VAILLANT
Rappelons qu'en moins d'un mois les enseignants ont fais les frais des éditoriaux cinglants du "Monde" et de "Libération". Râler contre un gouvernement de droite, c'est bien, c'est même légitime, mais contre un gouvernement de gauche, c'est intolérable...
Faire "voler en éclat", tout casser, quel beau projet pour l'école.Il nous est venu une excellente idée pour faire voler en éclats le glacis de ce continent de plus en plus congelé dans ses conservatismes qu’est l’Education nationale.
Au fait qui est ce "nous" qui a des idées si excellentes qu'elle existent depuis longtemps dans l'esprit de nos amis pédagogistes et qu'elles sont même déjà appliquées dans beaucoup d'école ?
En quoi serait-elle intéressante puisque "après, on verra" ?Notre recommandation à Vincent Peillon est simple : il faut qu’il supprime les notes… Cela devrait enfoncer plus encore le ministre de l’Education dans la panade où la réforme des rythmes scolaires l’a mis. Mais cela aurait une autre envergure, une autre gueule. Il se ferait enfin taper dessus pour une cause intéressante.
Il faudrait poser la question à Nicolas Demorand .Car pourquoi se polariser sur ces quatre jours et demi ou sur la diminution des vacances d’été ? On a bien compris que les chronobiologistes et les pédagogues précautionneux voulaient que les temps d’apprentissage et les rythmes de repos alternent harmonieusement et que les enfants fassent dodo, l’enfant do, l’enfant dormira bientôt. De là à en faire l’alpha et l’oméga de l’école de demain, on est perplexe.
Première erreur journalistique : les syndicats ont désapprouvé cette réforme absurde, et une majorité écrasante, bien avant la mobilisation sur le terrain, le 8 janvier 2013 .Il est vrai que Peillon s’est enferré dans cette histoire avec le soutien des syndicats qui l’ont lâché aussitôt que leurs troupes ont ravivé leurs corporatismes croquignolets.
Heu non... de travailler plus de quatre jours dans les conditions ubuesques proposées par le Ministre, supposément dans l'intérêt de l'enfant.Nos néo-hussards noirs de la démocratie sont pour les quatre jours et demi, mais pas question de travailler plus de quatre jours.
En l'occurrence les deux se superposent. Parent d'élève moi-même, j'aimerais bien savoir où est l'intérêt de l'enfant dans la réforme imposée.Le sacro-saint intérêt de l’enfant a bon dos, qui n’est plus qu’un loup de carnaval masquant la légitime défense des acquis sociaux.
Rappelons que ces lignes sont écrites dans un journal de gauche.On veut bien admettre que, dans l’élémentaire, les salaires moyens (2 000 euros mensuels net environ, instituteurs et professeurs des écoles mêlés) ont perdu en euros constants depuis une dizaine d’années.
"ont perdu en euros constants" : quel bel euphémisme pour désigner la paupérisation des enseignants depuis en réalité beaucoup plus que dix ans ! Pour être exact : "Entre 2000 et 2010, les salaires de base des enseignants français en milieu de carrière ont ainsi diminué d’environ 8 % en prix constants" ( source ). Et depuis 2010 l'indice de la fonction publique est gelé...
Au fait, pourquoi choisir dix ans ? Parce que ça correspond au règne de la droite ?
Le SMIC a augmenté de 4% en euros constants entre 2000 et 2013 (de 1083€ à 1430€). Deuxième erreur journalistique factuelle.Mais quelle profession n’est pas logée à la même enseigne, garantie de l’emploi en moins ?
Le plus ennuyeux, c’est que Vincent Peillon remonte en cette matière horaire sur les vieux canassons chers à une Ségolène Royal qui bataillait contre l’heure d’hiver, au nom du respect des traditions campagnardes et de la préservation des horloges normandes.
Attention, digression hasardeuse...Il faut admettre que l’école n’est plus le lieu unique du savoir dispensé.
Ben voyons, "je google donc je sais" ! On voit comme ce discours d'une touchante naïveté s'insinue partout, enfin partout ailleurs que dans l'enseignement.L’autorité des maîtres est définitivement sapée par l’accès instantané aux informations numériques.
Quels conditionnels intéressants !Sur la Toile, rien ne serait mis en perspective, l’esprit de synthèse manquerait ?
Un bon journaliste juge avec pertinence le présent mais aussi le futur.Possible, mais cela ne va pas durer.
L'école sera sauvée !Internet en sera bientôt à hiérarchiser les contenus, tout en s’empressant de mettre aux enchères les mots-clés du programme de révision.
Encore un journaliste qui confond "crédibilité" et "crédit". Avec ce présupposé merveilleux que l'école ne sert donc à rien puisque tout est sur Internet.Le temps passé au sein de l’école est moins déterminant que la recrédibilisation des maîtres...
Eh oui, la présomption de compétence de l'élève, comme dirait Michel Serres !... via l’abandon de l’argument d’autorité...
Ah... Le traumatisme des évaluations...... et la suppression des évaluations stigmatisantes.
Mais au fait pourquoi seraient-elles "stigmatisantes" si l'enfant a conscience de sa supériorité sur l'adulte grâce à Internet ?
Pas particulièrement. Ce serait plutôt l'échec scolaire dont elle est le symptôme.La notation rend chèvre éducateurs, élèves et parents.
Allez, une petite couche de bourdieusisme mal digéré. Car les professeurs sont les serviteurs de la classe sociale dominante : c'est là qu'est la véritable vocation enseignante !Les profs pinaillent au demi-point pour reproduire l’existant social.
Car la note ne veut strictement rien dire, c'est bien connu.Les élèves stressent de cette dramaturgie ou décrochent en ricanant.
Un vrai drame pour la France. Heureusement que M. Le Vaillant a compris où se situait les vrais problèmes.Les parents, même les plus coulants, se noient dans l’exigence chiffrée, engueulant le rejeton faillible ou retournant leur hargne contre l’arbitre, bêtement pointilleux ou mou du commentaire.
(mes élèves comprendront)Au final...
Ou l'école des fans, plutôt. Quand 77,5% d'une génération obtient le bac, on se demande bien où est la compétition , en l'occurrence...... la France organise une compétition permanente au sein d’une nouvelle génération qu’elle feint de destiner à l’excellence
Et tout ça, c'est la faute de l'école, bien sûr.... mais qu’elle consigne au chômage des jeunes, aux CDD reconductibles et à la précarité compensée par l’aumône familiale infantilisante.
Rien que ça !Vincent Peillon et l’Education nationale s’honoreraient d’inventer un monde sans notes ni classements.
Il faudrait donc renoncer à la "stratégie globale pour le numérique".Il est ridicule de vouloir adapter la formation initiale aux besoins économiques inconnus d’une société de l’après-travail et de la mutation permanente.
Et depuis quand la "formation initiale" a-t-elle vocation à être adaptée aux "besoins économiques" ?
Sens ?Il est idiot de vouloir segmenter les talents...
Ben voyons, quelle bonne idée de changer le monde comme ça : la "société du loisir" et le "revenu d'existence". On se demande bien pourquoi personne n'y avait songé avant....surmultiplier les efforts, valoriser les conformismes quand il faudrait penser le partage du travail, la société des loisirs et la notion de revenu d’existence.
Avec la facilité d'Internet, c'est gagné d'avance.Il s’agit de transmettre un sens critique, un goût d’apprendre...
Le plaisir de l'apprentissage provient de la difficulté vaincue par l'effort et le travail.... un plaisir des jeux de l’esprit...
Quel sens de la formule !... une sensibilité artistique, une jubilation du corps exercé.
Allez on mélange tout gaiement...En supprimant les notes et les classements, Peillon et l’Education nationale lanceraient la rupture avec la pensée commune. Cela serait un délice au piment doux de troubler ainsi la digestion des puissances libérales autoritaires. Ils rompraient avec l’étude Pisa qui mesure et standardise les acquis cognitifs et avec le classement de Shanghai qui liste les universités, dans une tentative de mondialisation de la norme éducative et d’augmentation des droits d’inscription.
Et je propose qu'on fixe par décret le nombre de lecteurs de "Libération" et qu'on tire au sort les médecins et les mécaniciens. Finissons-en avec toutes ces "normes éducatives" idiotes !
Agences de notation et enseignants, même combat bien sûr.Ils rompraient aussi avec les agences de notation qui sadisent les Etats pour les mettre à l’amende et pour qu’ils bradent leurs services publics que rachètent à l’encan les établissements financiers sauvés par ces mêmes Etats.
La notation sadique, encore un sympathique jugement de valeur des enseignants, après "conservatisme" et "corporatisme".
Allons plus loin : au nom de quoi Luc Le Vaillant, journaliste star de "Libé, dispose-t-il d'un travail privilégié, mieux rémunéré que la moyenne des français ?Ils rompraient avec la Star Ac, Top Chef et les notes données aux footballeurs - mais au moins Ibra, Beckham et autres chanteurs et cuistots sont-ils des classés volontaires.
Quel jean-foutisme courageux et libertaire !Supprimons les notes ! Et après ? Après, on verra.
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Là où j'enseigne (université), ou de façon plus large ?, il a été décidé que les diplômes seraient obtenus par défaut par "contrôle continu".
Qu'est-ce que cela peut bien signifier de "contrôler continument" (nouvelle graphie) quand on dispose de 12 séances d'1h30 de cours magistral (un petit amphi de 150 étudiants) ? On ne peut pas à la fois contrôler et transmettre un contenu en si peu de temps à autant d'étudiants. En fin de compte, on se retrouve à faire un unique contrôle à la 12ème séance, ce qui fait non seulement perdre une séance de cours, mais constitue un examen à bas coût : pas d'examen : pas de copies anonymes, pas de surveillants... Comment surveiller plus d'une centaine d'étudiants quand on est seul ? Et même si l'on en prenait à tricher, cela servirait-il à quelque chose ? La réponse est désormais connue.
Le contrôle continu : ou comment faire encore monter le niveau !
Après le "bac pour tous", vivement le "doctorat pour tous" !
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Et beh si je ne suivais pas ce forum disons un peu fortuitement je n'aurais jamais imaginé que la déprime scolaire puisse avoir atteint de tels niveaux !Rinette écrit: Après le "bac pour tous", vivement le "doctorat pour tous" !
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Complément : eduscol.education.fr/cid65721/l ... -note.html
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