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Carte scolaire et mixité
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www.metropolitiques.eu/Quand-les-institutions-jouent-les.html
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Edit : projet validé par le Conseil de Paris
rmc.bfmtv.com/emission/mixite-scolaire-p...otoient-1093389.html
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Clé utilisateur/ secrète de la configuration non valide
www.education.gouv.fr/cid112584/communic...sociale-college.html
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Dans "Le Monde" (abonnés) du 01/02/17 : "A Toulouse, la fermeture de deux collèges défavorisés met le Mirail à vif"
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Sur l'efficacité scolaire de la mixité en 2023, pour Élise Huillery, l'objectif se limitait finalement à "la cohésion sociale et le vivre ensemble" ("la solidarité", "la coopération", "le climat scolaire" pour tous les élèves) à 18:15 :
www.twitch.tv/videos/1817184356?t=375s
Finalement, en fait de progrès scolaires...
Élise Huillery écrit: Ces compétences sociales qui ont été acquises avec l'ouverture à l'autre, savoir s'adapter à la diversité etc., c'est des compétences dont le rendement sur le marché du travail augmente dans un monde de services, dans un monde beaucoup plus digital etc. On sait que ce sont des compétences qui ont de plus en plus d'importance.
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Les inégalités sont institutionnelles avec le privé financé par l'État en France. "Rebattre les cartes", c'est poser cette question.La France est la championne des inégalités sociales à l’école, et l’un des pays du monde où le milieu familial pèse le plus dans le destin scolaire. Il y a urgence à rebattre les cartes.
Tous publics. Rebrassage plus que limité donc, puisque l'essentiel de la ségrégation s'observe entre privé et public.Dans le cadre d’une politique de plus grande mixité sociale lancée par la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, le Conseil de Paris a adopté lundi 30 janvier des expérimentations de nouvelle carte scolaire pour atténuer ces écarts sociaux. Dans les 18e et 19e arrondissements, les secteurs de collèges vont fusionner pour mieux brasser les élèves dans les établissements concernés.
Et les parents de Saint-Louis ou de Saint-Michel ne sont pas interrogés : il faut dire qu'ils sont heureux de ne pas être concernés par ce brassage et ont bien fait de ne pas mettre leurs enfants dans le public.Trois " couplages " ont ainsi été votés, deux dans le 18e et un dans le 19e. Mais dans le 18e, autour de la Butte Montmartre, un collectif de parents du collège Antoine-Coysevox (11% d’élèves défavorisés) dont le secteur sera réuni à celui du collège Hector-Berlioz (47% d’élèves défavorisés) donne de la voix. Il s’inquiète de ce que cette expérimentation mette en péril "un équilibre fragile et récemment acquis" à Coysevox. Les parents de Berlioz, eux, ne sont évidemment pas si critiques...
La DEPP communique cette composition sur simple demande.Comment comprenez-vous la mobilisation des parents et des professeurs d’Antoine-Coysevox contre cette fusion ?
L’Education nationale alimente l’inquiétude par son manque de transparence. Le Rectorat de Paris ne diffuse pas la composition sociale des collèges, protégée par le secret statistique en vertu de la loi de 1951. Les chiffres utilisés par les parents, partiels, sont ceux que j’ai calculés moi-même dans l’enquête que j’ai présentée en juin 2016, qui avait été reprise dans l’article de Thomas Piketty publié dans "Le Monde" en septembre.
Les statistiques de répartition sociale devraient être publiées pour l’ensemble des collèges de Paris. Cette opacité est contre-productive.
www.education.gouv.fr/pid33441/nous-cont...emande_d_info_stat_2
Bien sûr que Coysevox est privilégié socialement (à peine plus que Saint-Louis et beaucoup moins que Saint-Michel). Mais on parle ici de mixité scolaire.Cette absence de chiffres fiables fait le lit d’argumentaires fallacieux. Les parents de Coysevox estiment par exemple que leur collège est "déjà mixte" et "fragile sur le plan scolaire". En réalité, avec 11% d’élèves défavorisés en 2015-2016, ce collège fait partie des 20% de collèges publics parisiens qui comptent le moins d’enfants d’ouvriers, de chômeurs ou d’inactifs.
Taux de réussite moyen "parmi les collèges publics" : il est inférieur à la moyenne parisienne si on inclut les collèges privés, curieusement exceptés dans la comparaison de M. Grenet (86%). Rappelons que dans le privé, le taux de réussite est de 95%.Quant au taux de réussite au Brevet des collèges de Coysevox - 80% en 2015, soit le taux de réussite moyen parmi les collèges publics à Paris -, il n’a rien de surprenant lorsqu’on considère l’évolution de la sociologie de ce collège.
Comme nous l'avons déjà dit, pour apprécier la mixité ou la ségrégation, le taux de réussite au brevet mérite d'être complété par le taux de mentions.
Ce qui correspond au taux moyen parisien et n'en fait pas un établissement privilégié scolairement...Ce taux reflète très fidèlement la composition sociale des élèves de troisième qui ont passé l’examen en 2015, et qui sont entrés en sixième cinq ans auparavant : seuls 37% d’entre eux étaient alors d’origine sociale très favorisée. La situation a bien changé depuis : l’an dernier, on comptait 58% d’élèves très favorisés dans les classes de sixième du collège Coysevox. Les résultats au brevet 2016 de ce collège se sont d’ailleurs sensiblement améliorés, avec un taux de réussite de 86%.
Curieux de n'évoquer que le 6e : la mixité globale de Coysevox, c'est 57% de catégories favorisées et très favorisées à la rentrée 2016 (source DEPP). Rappelons à ce sujet, puisque M. Grenet ne le fait pas, que Saint-Louis abrite 54% de catégories favorisées et très favorisées et Saint-Michel... 74%.
Aucune mention des établissements privés plus proches.Les parents de Coysevox contestent le fait que le nouveau secteur n’agrège que deux collèges, alors qu’en l’élargissant à un troisième, voire un quatrième établissement aisé du 18e, on aurait pu mieux répartir les élèves défavorisés…
On peut effectivement regretter que l’expérimentation menée à Paris ne porte que sur un nombre limité de collèges à la rentrée 2017 et que, dans le 18e, elle ne concerne pas des collèges publics favorisés comme Yvonne-Le-Tac, Jules-Ferry ou Roland-Dorgelès, qui comptent respectivement 9%, 12% et 13% d’élèves défavorisés.
Ne sont ici envisagés que des collèges publics assez éloignés. Les collèges privés tout proches, en revanche...J’ai cependant quelques réserves sur la proposition formulée par les opposants au projet d’élargir le secteur Berlioz-Coysevox à un, voire deux autres collèges favorisés. Elle compromettrait en effet d’autres perspectives de rapprochement pour atténuer la ségrégation sociale dans les collèges du 18e : je pense par exemple aux collèges Georges-Clemenceau et Roland-Dorgelès, qui présentent des écarts sociaux gigantesques (respectivement 57% et 13% d’élèves défavorisés) alors qu’ils ne sont distants que de 300 mètres.
La mixité sociale (toute relative) sert ici à masquer la ségrégation scolaire, comme on l'a vu avec Saint-Louis plus haut.Les parents brandissent la menace de voir une partie des élèves s’inscrire dans le privé si cette fusion entre Coysevox et Berlioz avait lieu…
La "fuite" des catégories sociales les plus favorisées vers le privé constitue évidemment une menace pour l’expérimentation, mais je ne pense pas qu’il faille en exagérer la portée. Dans le 18e arrondissement, les établissements privés – deux catholiques, un juif - qui accueillent entre 16 et 20% d’élèves d’origine défavorisée, affichent déjà une mixité sociale plus élevée que les collèges publics les plus favorisés de l’arrondissement.
De fait la fuite dans le privé ne s'arrête pas aux limites d'arrondissement. Saint-Michel-des-Batignolles, dans le 17e, est le collège le plus proche de Coysevox (à 5 minutes à pied : Berlioz est à 8 minutes).Quant au collège privé Saint-Michel des Batignolles (17e), vers lequel pourraient se tourner certains parents du secteur Coysevox, sa capacité d’absorption est limitée et les listes d’attentes y sont déjà très longues.
Le raisonnement de M. Grenet est terrible pour les parents de Coysevox puisqu'ils sont considérés comme prisonniers du public. C'est évidemment oublier de préciser que Saint-Michel a été reconstruit en 2016 et a ouvert de nouvelles classes. On note d'ailleurs que M. Grenet n'évoque ni la composition sociale ni la réussite scolaire hors norme de cet établissement.
Et pour cause : il vient de faire l'aveu qu'avec sa "liste d'attente" (et un taux de pression que la fusion autoritaire du secteur public voisin ne pourra qu'augmenter), ce collège privé aura plus encore demain qu'hier l'embarras du choix pour sélectionner les meilleurs dossiers et aggraver la ségrégation scolaire. Le taux de mention ne suffira plus à mesurer sa réussite.
Le raisonnement n'est pas recevable : les parents ne s'inquiètent pas de la composition sociale mais de la réussite scolaire. Une projection des résultats montre que le secteur fusionné est toujours d'une très grande faiblesse : seuls 13 collèges à Paris ont obtenu en 2015 un taux d'échec supérieur à 32%.La fusion des secteurs pourrait par ailleurs avoir un effet de sens opposé : les parents qui évitent actuellement Berlioz et inscrivent leur enfant dans le privé pourraient se raviser si ce collège cesse d’être un établissement ghetto. A Paris, lorsqu’un secteur compte entre 20% et 25% d’élèves défavorisés, on retrouve grosso modo les mêmes proportions dans le collège. Mais dès lors que la proportion dépasse 30%, l’évitement s’accélère et les parents cherchent des alternatives dans le privé. Or le nouveau secteur Berlioz-Coysevox compte précisément 20% d’élèves défavorisés. Ce projet ne me paraît donc pas condamné à l’échec.
Si l'on suit le raisonnement, avec ces moyens, les parents de Berlioz pourraient déjà être rassurés, non ?Un autre élément doit être pris en compte, qui devrait rassurer les parents. Berlioz accueille une équipe de choc, un principal qui a une excellente réputation, et qui transforme l’image du collège. Par ailleurs, la mairie a annoncé que des moyens supplémentaires importants seraient octroyés aux collèges concernés : classes à 25 élèves maximum, implantation de nouvelles options et langues, augmentation de la dotation de soutien aux projets éducatifs…
On en peut que déplorer que les efforts et les moyens consentis ne le soient qu'après protestation des parents. Une vraie politique pour revaloriser l'éducation prioritaire ne devraient pas être une transaction.
Ce sont des établissements si proches qu'on se demande à quoi rime leur rapprochement...Les autres projets de secteurs fusionnés semblent moins sujets à polémique. Pourquoi ?
Les écarts sociaux sont moins marqués. Dans le 18e, les secteurs de Gérard-Philippe (56% de PCS défavorisés) et Marie-Curie (34% de PCS défavorisés) seront regroupés. Dans le 19e, ce sont deux collèges Bergson et Pailleron qui avaient tendance à perdre des élèves. La réforme de la carte scolaire se double d’efforts pour rendre ces établissements plus attractifs.
Et c'est oublier qu'un autre regroupement encore plus explosif avait été envisagé avant d'être abandonné : Ronsard/Boris Vian dans le 17e.
Par contre on peut "forcer" le public.Que penser d’inclure le privé dans cet effort de mixité sociale ?
En l’état du droit, on ne peut pas forcer le privé à le faire.
Une simple abrogation de loi changerait cet "état de loi" présenté comme immuable.
Une relative mixité sociale peut parfaitement occulter une réelle ségrégation scolaire, comme on le voit à Saint-Louis dans le 18e.Mais il existe des expérimentations intéressantes, notamment dans l’académie de Bordeaux où le privé participe avec le public à la procédure Affelnet d’affectation au lycée, sur la base du volontariat. Dans cette académie, les élèves peuvent faire des vœux en mêlant lycées publics et privés. Une autre piste : la subvention versée au privé pourrait être modulée en fonction des efforts d’ouverture sociale des établissements.
Quant à la participation à Affelnet, elle relève moins de l'effort du privé que de sa promotion...
Ici, il s'agit donc de valoriser, à l'image de la ministre, la bonne volonté du secteur privé, lequel occasionne le plus gros de la ségrégation et reste en dehors de tout brassage.
Cela dit, on ne sent pas l’enseignement privé très pressé de contribuer à l’effort collectif en faveur d’une plus grande mixité sociale au collège. A Paris, il accueille moins de 4% d’élèves défavorisés (contre 22% dans le public). J’essaie, à mon niveau, de faire valoir le hiatus entre les valeurs mises en avant par l’enseignement catholique – l’accueil, le partage, la générosité -, et l’exclusion sociale qui est pratiquée de fait par la plupart des établissements privés.
Bref, rien ne changera. La ségrégation ne fera même que s'aggraver.Beaucoup d’élèves, y compris les plus défavorisés, font une demande d’inscription dans le privé, mais les pratiques de recrutement y restent extraordinairement opaques et socialement biaisées.
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Quant aux remèdes, je me permets d'émettre quelques remarques (elles-même à discuter !).
1) L'enseignement privé est une fleur qui pousse sur le cadavre de l'enseignement public.
Ce n'est pas en coupant la fleur qu'on ressuscitera ledit cadavre.
(Allez, il n'est pas complètement mort mais on s'en rapproche si on n'agit pas vite et avec un remède de cheval.)
2) ... mais si vous la coupez quand même, c'est-à-dire si vous supprimez le "privé sous contrat", je sais comment cela se passera : le "privé hors contrat" prospèrera d'autant. Les parents paieront ! La ségrégation par le fric s'accentuera.
Améliorer l'enseignement public est la seule façon d'avoir une chance de sauver l'enseignement public. Mais cela coûtera cher et sera douloureux (soyez heureux, j'ai mis au futur et pas au conditionnel).
Signé : un prof qui a eu foi dans l'enseignement public jusqu'à ses 30 ans, mais qui en est revenu (ma femme et moi nous sommes barrés dans le privé, et nos enfants avec !).
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- Loys
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Candidat à l'élection présidentielle pour le PS, Benoit Hamon propose d'"élargir les bassins de recrutement", permettre aux parents de "formuler plusieurs vœux", "que l'enseignement privé soit associé par discussion". La continuité absolue avec le ministère actuel, donc.
Objectif de chaque académie : "que tout collège soit mixte socialement". C'est d'abord oublier que la mixité sociale peut cacher une certaine ségrégation scolaire mais surtout que "tout collège" concerne, semble-t-il, uniquement l'enseignement public puisqu'à la question de la coercition, M. Hamon répond qu'il existe déjà une forme de coercition avec la carte scolaire... laquelle ne s'applique pas à l'enseignement privé.
Sur quelle étude est fondée ce constat (qui ne distingue pas mixité sociale et scolaire) ?Benoit Hamon écrit: C'est parfois un peu contre-intuitif, cette idée selon laquelle, pour des parents qui ont un enfant qui a de bons résultats en classe, d'imaginer que s'il est dans la même classe que des élèves en difficulté, il s'en sortira mieux. Pourtant nous constatons que dans toutes les classes où il y a justement de la mixité - différents niveaux - ceux qui sont les meilleurs sont tirés encore plus vers le haut parce qu'ils accompagnent ou sont impliqués dans des projets où des élèves sont plus en difficultés.
Najat Vallaud-Belkacem n'affirmait pas autre chose.
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