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Coursera, un mooc commercial américain
- Loys
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Merci, merci. C'est un point que je n'avais pas bien compris : un certificat vaut attestation de présence, en quelque sorte, même si le mot ne veut pas dire grand chose ici : c'est bien ça ?N°6 écrit: Quelques précisions sur l'évaluation:
- tous les cours donnent lieu a un certificat si on complète les exos. Maintenant, la "valeur" de ce certificat est à peu près la même que celle des promesses d'un politicien. Il s'agit surtout d'une distinction symbolique.
Et il faut envoyer un texte rédigé ? Ah, vous donnez la réponse plus bas.- en Génétique, nous avons des QCM hebdomadaires qui comptent pour 15 % de la note finale, et deux exam en temps limité: une fois lancés, vous avez 1H...
Des examens à l'ancienne, quoi. Et - effectivement - restreints pour l'instant : la validation dans chaque pays risque de poser bien des problèmes.Pour obtenir de "vrais" crédits (payants, 50 $), il faut s'affilier à un programme spécial ("signature track") avec vérification d'identité, conférant des crédits "ACE" (American Council of Education). L'intérêt reste limité, donc, aux USA dans ce domaine.
J'aimerais quand même en savoir plus sur le déroulement de ces certifications avec vérification d'identité : comment sont-elles organisées ? Quand ? Où ? Surveillées par qui ?
J'ai rencontré ce genre de problèmes - de casse par exemple- dans mes propres questionnaires en ligne, où certaines questions (le plus possible à vrai dire) sont de free texts : il ne peut s'agir que d'un mot ou d'une expression, ce qui limite grandement le champ des questions possibles, par rapport à un questionnaire traditionnel. C'est quand même mieux qu'un QCM mais ça ne permet en aucun cas d'évaluer une composition ou une rédaction, bref une pensée complexe.- Le gros problème est celui de la correction: en astronomie, nous avions des exercices et nous devions entrer les réponses comme valeur numériques ou expressions algébriques. Même là il y a eu quelques problèmes liés à la présentation des résultats (la virgule, par exemple, non reconnue, il fallait un point: 12,35 était "compris" par le robot comme 1235, il fallait écrire 12.35).
Admettons que c'est contingent.Bref un temps d'adaptation est nécessaire.
C'est quand même très problématique.Cela explique pourquoi il y a fort peu de disciplines littéraires (et dans ce cas, "correction par les pairs" (que l'on peut effectivement résumer comme "gratos pro deo")), car un texte ne peut être automatiquement corrigé.
On le voit avec les "Like" sur Facebook ou les "reTweets" sur Twitter : c'est une logique de l'échange.Vu l'esprit joyeux qui règne sur les forums, je crains que cette "correction" par les pairs ne s'apparente à de la cooptation pure et simple, avec force "great!" et autre "amazing!".
Les questions de la formation préalable et de la motivation me semblent effectivement cruciales. La motivation n'est-elle pas plus difficile, passé l'enthousiasme de la découverte des MOOC, quand les contraintes sont plus lâches ?Autant dans le domaine scientifique, on peut retirer pas mal de choses de ces cours (en étant précédemment, et c'est tout le problème, formé, disponible, extrêmement motivé, anglophone et assez "riche" pour disposer d'un accès web assez performant) autant dans le domaine littéraire, je me pose de très nombreuses questions...
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Loys écrit: J'aimerais quand même en savoir plus sur le déroulement de ces certifications avec vérification d'identité : comment sont-elles organisées ? Quand ? Où ? Surveillées par qui ?
J'ai creusé un peu la question sur le site de coursera, et ce n'est pas triste:
- 2 éléments d'identification à distance sont utilisés:
-- la façon de taper au clavier (il faut ensuite conserver le même clavier.... ce qui veut dire utiliser un portable, ou passer tous les exam au même endroit)
-- une photo prise par la webcam, et comparée avec une photo d'identité sur un document officiel que vous aurez préalablement envoyé
En clair, mettons que vous avez un "exam" d'une heure:
vous cliquez "go", vous devez alors:
- taper un petit texte fourni histoire de vérifier votre frappe
- vous prendre en photo avec la webcam (il ne faudra pas en changer...)
- sans doute répondre à une question personnelle dont vous aurez préalablement fourni les réponses.
Ensuite une heure est décomptée, a vous de faire le travail demandé...
Je ne sais pas si la vérification est demandé avant l'examen, pendant ou a la fin.
Pour le moment, cette procédure ne concerne que 4 cours (génétique, microéconomie, nutrition et bioélectricité) sur les 221 proposés par coursera.
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- Loys
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N°6 écrit: J'ai creusé un peu la question sur le site de coursera, et ce n'est pas triste:
- 2 éléments d'identification à distance sont utilisés:
-- la façon de taper au clavier (il faut ensuite conserver le même clavier.... ce qui veut dire utiliser un portable, ou passer tous les exam au même endroit)
-- une photo prise par la webcam, et comparée avec une photo d'identité sur un document officiel que vous aurez préalablement envoyé
On en avait parlé ici il y a quelques mois : www.laviemoderne.net/veille/viewtopic.ph...0&t=450&p=1737#p1737
J'avais cru comprendre que la méthode de reconnaissance de frappe au clavier n'était pas encore au point.
J'avoue que tout ceci me laisse sceptique. Je pensais plutôt à des certifications dans de vraies salles d'examen. J'imagine que la vérification est automatisée dans les deux cas (frappe et photo).En clair, mettons que vous avez un "exam" d'une heure:
vous cliquez "go", vous devez alors:
- taper un petit texte fourni histoire de vérifier votre frappe
- vous prendre en photo avec la webcam (il ne faudra pas en changer...)
- sans doute répondre à une question personnelle dont vous aurez préalablement fourni les réponses.
Ce double système semble très facile à contourner : il suffit d'inviter un ami très calé dans la discipline étudiée et de taper ses réponses...
Ce que je comprends mal, effectivement, c'est à quel moment la frappe est identifiée : à l'inscription, pendant les cours ou pendant l'examen seulement ? Ce détail a son importance car dans les deux premiers cas il faut décider de passer la certification dès le départ. Dans le dernier cas, je ne vois pas trop la valeur de la certification.Ensuite une heure est décomptée, a vous de faire le travail demandé...
Je ne sais pas si la vérification est demandé avant l'examen, pendant ou a la fin.
Pour le moment, cette procédure ne concerne que 4 cours (génétique, microéconomie, nutrition et bioélectricité) sur les 221 proposés par coursera.
Sur les 2,6 millions d'étudiants, beaucoup risquent d'être déçus de ne pouvoir ni faire certifier leurs connaissances ni ajouter une ligne Stanford par exemple sur leur curriculum. Et même pour ceux qui suivent ces quatre cours, pour l'instant, pas de certification digne de ce nom.
Ce n'est pas grave, ce qui compte, dans la logique de Coursera, ce n'est pas encore d'offrir un système fonctionnel mais d'occuper le terrain par rapport à edX ou d'autres.
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- Loys
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J'ai enfin reçu avec retard une notification e-mail.
Je n'ai lu aucun cours de la première semaine puisqu'il n'y avait pas de quiz prévu et j'ai passé directement le quiz de la deuxième semaine sans lire ou écouter le cours. Sur les huit questions, je n'ai pas compris grand-chose (anglais+cours non suivis+philosophie+concepts philosophiques inconnus de moi) et j'ai répondu du mieux que j'ai pu, parfois au hasard cependant : résultat probant. J'ai réussi du premier coup, en quinze minutes de mon temps !
Du coup je n'ai même pas pu évaluer la difficulté ou non des questions.
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- Loys
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A travers le phénomène du Mooc, ces cours en ligne gratuits sur Internet, le marché universitaire est-il en train de passer sous contrôle américain ? C'est l'interrogation de BBC News qui annonce 2,8 millions d'étudiants sur Coursera, le grand mooc lancé par Stanford University. Des cours venues du monde entier y sont maintenant proposés. L'Ecole polytechnique, par exemple, y participe. Ces cours suivis à domicile grâce à Internet remettent en cause le marché mondial de l'enseignement supérieur et pour la BBC risquent de faire le vide dans les universités britanniques.
Article BBC News
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Loys écrit: Les matières "littéraires", regroupées hâtivement dans la seule catégorie "humanities" , (lettres, philosophie, anthropologie, psychologie, histoire, etc.) sont largement sous-représentées. Cette catégorie ne représente que 16% des cours, soit autant que la "Computer science", présentée d'ailleurs dans deux catégories distinctes
Non, dans quatre catégories.
Loys écrit: Autre lacune à mes yeux : aucune progression n'est proposée. Les cours sont comme déconnectés les uns des autres. Il n'y a pas de cursus au sens strict.
Trop difficile. Cela demande une vraie ingénierie pédagogique.
Loys écrit: Des QCM posent un gros problème dans les matières littéraires, et même dans les disciplines scientifiques, j'en suis convaincu.
Ils ont certes un gros avantage : ils n'exigent aucune correction humaine : la notation peut être automatisée, ce qui constitue une belle économie.
Pas seulement. S'ils sont bien conçus, ils permettent d'étaler les fumistes. Avec notation canadienne, évidemment, c'est-à-dire des points négatifs pour les mauvaises réponses. Le fin du fin, c'est de faire des questions faciles, mais avec plein de réponses fausses, et de noté en négatif aussi les absences de réponse. C'est un moyen efficace de tester qui a réellement lu un document.
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C'est pas faux, mais ce n'est visiblement pas le cas des QCM (parfois en Oui/Non) de Coursera.archeboc écrit: Pas seulement. S'ils sont bien conçus, ils permettent d'étaler les fumistes. Avec notation canadienne, évidemment, c'est-à-dire des points négatifs pour les mauvaises réponses. Le fin du fin, c'est de faire des questions faciles, mais avec plein de réponses fausses, et de noté en négatif aussi les absences de réponse. C'est un moyen efficace de tester qui a réellement lu un document.
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Coursera vend du "signature track", c'est-à-dire la capacité à prouver que c'est bien tel utilisateur et lui seul qui, sans tricher, a suivi tel cours et validé les évaluations requises. Ce qui revient à vendre, en quelque sorte, la preuve que l'utilisateur a effectivement appris quelque chose. C'est cette preuve là qui peut ensuite intéresser non seulement les universités mais aussi les employeurs. On bascule ainsi d'une logique où l'enseignement structure l'organisation pédagogique vers un modèle où c'est bien l'apprentissage qui est au cœur.
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Extraits :
L'article déplore le manque de gain de productivité des enseignants :
S'agissant d'enseigner, la productivité d'un professeur du Moyen âge et d'un professeur d'aujourd'hui ne sont pas très différentes.
"une éducation de haute qualité"...Les MOOCs offerts par une une grande université à travers des plate-formes comme Coursera montre qu'un seul enseignant peut offrir des contenus complexes et une éducation de haute qualité à des milliers, voire des dizaines de milliers d'étudiants simultanément.
C'est évidemment une chance, selon "Forbes", pour les pays sous-développés d'un point de vue universitaire.
Des deux côtés, le marché du travail, aussi bien que les gouvernements nationaux, s'intéresse essentiellement à une croissance économique à long terme, aspire à une éducation qui revienne moins cher et qui soit plus adaptée aux changement des conditions économiques, une éducation offerte aux étudiants à leur rythme.
De nombreux étudiants de par le monde souhaiteront suivre les cours des "meilleurs" professeurs de statistique à Caltech, du meilleur ingénieur nucléaire au MIT, du meilleur spécialiste de Shakespeare de Cambridge et du meilleur économiste de l'université de Californie, Berkeley.
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