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François Taddei, le CRI et les "enfants chercheurs"
- Loys
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Dans "Le Monde" du 16/07/10 : "Pouvons-nous devenir plus intelligents, individuellement comme collectivement ?"
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A lire sur "Educavox" du 13/02/13 : "La Main à la Pâte ou "comment révéler le chercheur qui sommeille en tout élève ?"
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- Loys
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Toujours ce mythe : tous les enfant ont du talent et il faut juste leur permettre d'exprimer. Voilà qui me rappelle les publicités Acadomia avec des élèves demi-Einstein.La Main à la Pâte ou "comment révéler le chercheur qui sommeille en tout élève ? "
Démarche intéressante et intelligente, qui n'est pas sans rappeler Rousseau et L’Émile. Mais précisément c'était un enseignement du préceptorat, et non de la classe. Faut-il rappeler de plus que nous avons un des taux d'encadrement les plus faibles de l'OCDE ?La quasi "disparition de l’enseignement scientifique à l’école primaire" conduit en 1997, trois académiciens, Georges Charpak, prix Nobel de physique, Pierre Léna astrophysicien et Yves Quéré, physicien des particules, à créer avec le concours de l’Académie des Sciences, l’opération "La main à la pâte"qui se donne pour objectif de " rénover l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école primaire en favorisant un enseignement fondé sur une démarche d’investigation scientifique".
Et l'écrivain, aussi ?De l’association à la Fondation de coopération scientifique "La main à la pâte" : Comment révéler le chercheur qui sommeille en tout élève ?
C'est déjà beaucoup plus difficile à généraliser sous cette forme.Cette transposition en France du programme « Hands On » conduit dans les quartiers défavorisés de Chicago par Léon Léderman co-lauréat américain du prix Nobel de physique pour ses travaux sur les neutrinos, met l’accent sur une pédagogie de l’investigation plutôt que sur la transmission de savoirs théoriques.
Ainsi, les enseignants, avec l’aide d’un accompagnateur scientifique, généralement étudiant en école scientifique, amènent leurs élèves par le questionnement, l’exploration, le raisonnement, à réaliser des expériences pensées par eux, et à en comprendre toute la dimension par la discussion.
Effectivement."Chaque enfant doit pouvoir ainsi approfondir sa compréhension des objets et des phénomènes qui l’entourent et développer sa curiosité, sa créativité et son esprit critique."
Une "réussite" de l'opération. Mais dans le domaine des résultats, qu'en est-il ?Dès 2006 on étend en direction du Collège les principes de cette " pédagogie renouvelée par l’expérimentation sur des objets réels".
La réussite de cette démarche innovante tant en France qu’à l’étranger et le partenariat des plus grandes écoles d’ingénieurs, de grandes entreprises et des pouvoirs publics ont amené à la création en 2011 de la Fondation de coopération scientifique "La main à la pâte".
Clisthène est un collège très particulier...Il s’agit maintenant parmi les objectifs de la Fondation de produire et de diffuser des ressources pédagogiques, de favoriser l’égalité des chances par les sciences, de contribuer au développement professionnel des professeurs. Dans cette optique, la création à la rentrée dernière de quatre " Maisons pour la Science " au service des professeurs qui les mettent "en relation intensive avec la science et la technique vivante " a été permise grâce aux Investissements d’Avenir.
Le premier prix "Science et langue française au collège" de la Fondation La main à la pâte à CLISTHENE
Quel acronyme fantastique !Afin de susciter et de faire connaître des projets scientifiques particulièrement démonstratifs de la démarche d’investigation qu’elle préconise, La main à la pâte, attribue chaque année sous l’égide de l’Académie des Sciences le prix "écoles primaires" qui distingue des classes qui ont mené à l’école, au cours de l’année scolaire écoulée, des activités scientifiques expérimentales répondant à ces objectifs.
Trois autres catégories de prix, " Master enseignement et formation ", " Que faire dans le monde ?…un métier" et "Sciences et langue française au collège", qui complètent aujourd’hui cette initiative, récompensent et valorisent la mise en œuvre d’un enseignement rénové des sciences à l’école et au collège, ainsi que dans les instances de formation.
Cette année, le premier Prix "Science et langue française au collège" a été décerné par le jury présidé par Michel Serres, membre de l’Académie des sciences, au Collège Clisthène de Bordeaux, le Collège Lycée Innovant et Socialisant à Taille Humaine dans l’Éducation Nationale et Expérimental .
Michel Serres, le promoteur des néo-pédagogies et le fossoyeur de la transmission scolaire ?
Celle qui promeut un usage "nocturne" et "précoce" des écrans ?Ce Prix placé sous l’égide de l’Académie des sciences...
Un peu d'interdisciplinarité innovante....et de l’Académie française, distingue un travail mené dans une classe de sixième ou de cinquième par un professeur de lettres et un professeur de science et/ou de technologie.
La classe de 6e accompagnée par quatre enseignants du collège Clisthène, Anne Hiribarren ( lettres), Cédric Pignel et Nicolas Janaud (sciences ), Nadine Coussy-Clavaud (Arts plastiques ) a travaillé durant 6 séances de 2h sur un projet interdisciplinaire autour de l’arbre. Il s’agissait, à partir d’un arbre choisi par les élèves dans le parc municipal proche de l’établissement, de travailler à la fois sur l’aspect artistique, littéraire et scientifique.
Comme c'est intéressant.Scientifique en recherchant, par une démarche d’investigation, le nom de l’arbre et aborder ainsi la notion d’espèce et de diversité du monde vivant.
Littéraire en utilisant du vocabulaire spécifique, littéraire et scientifique, pour élaborer une description de l’arbre et l’intégrer dans un conte.
Artistique enfin en expérimentant la ressemblance (le dessin d’après nature) par la peinture, l’empreinte, le dessin.
Avec les nouvelles pédagogies qui ont fait la preuve de leur échec ?Pierre LENA, dans l’interview qu’il donne à l’An@é pour Educavox, décrit sans fard une école en difficulté et donne quelques éléments de réflexion pour construire l’école de demain.
Il faut d’abord redonner de l’espérance à l’école.
Car "une école sans espérance est le signe d’une société qui n’a plus confiance dans son avenir au point qu’elle ne juge plus nécessaire de mettre les meilleurs de ses fils et de ses filles face à la génération suivante pour lui transmettre le passé et pour la préparer à l’avenir."
Encore une bonne couche de culpabilisation des enseignants et de néo-pédagogies !Son livre, "enseigner, c’est espérer " publié en 2012 se veut comme un "plaidoyer pour l’école de demain" .
Le projet de loi sur la refondation de l’école apporte-il quelques réponses à la désespérance de nombre d’enseignants ?
Si l’accent mis sur la formation des professeurs, lui semble une urgence utile autant que nécessaire, il ajoute : Il faudra toutefois " des transformations beaucoup plus profondes des capacités des enseignants à travailler en équipe, de leur pratique de l’interdisciplinarité "... projets de longue haleine !
Enfin, à la destruction de la culture littéraire en l'occurrence.Construire le temps de la formation, étape par étape
Culture littéraire, culture scientifique sont intimement imbriquées, pourtant l’hyper-spécialisation du monde moderne a conduit à la caricature d’une distinction abusive et très française entre littéraire et scientifique.
Il n'y a pourtant jamais eu autant de bacheliers scientifiques...Alors, comment concilier l’acquisition d’une véritable culture générale des jeunes et la formation de futurs chercheurs dans un champ scientifique nécessairement très pointu ?
La construction se fait étape par étape
A l’école primaire on doit " passionner les jeunes pour la science et répondre à la curiosité de tous ". Au collège il faut " affiner cette curiosité par l’introduction de méthodes scientifiques en évitant le cloisonnement disciplinaire excessif " Cette sciences pour tous est le vivier pour le lycée où se préparent des orientations ultérieures en spécialisant davantage
Mais le bilan aujourd’hui, c’est un double échec ! Sur la culture du vivier et sur le nombre de bacheliers scientifiques qui choisissent ultérieurement cette voie.
Encore faudrait-il définir ce qu'elle est.La science informatique doit entrer progressivement dans l’école.
On peut aussi faire sans les écrans.Devant l’importance des enjeux économiques, Pierre Léna pose une question récurrente :
« Notre pays doit il rester un utilisateur d’écrans et de logiciels fabriqués ailleurs ?
Très bien mais c'est quoi, "ce qu’il y a derrière les écrans" ?Et y répond simplement :
« Le projet de loi veut faire de l’école un lieu qui prépare à la culture numérique, c’est bien. Encore faut il se préoccuper autant des écrans eux mêmes et de leur utilisation que de ce qu’il y a derrière les écrans. » et introduire dans l’école « la capacité de produire demain des machines et des logiciels » d’avenir
Quelle pensée fulgurante. La seule chose importante : s'agit-il d'un progrès ?Révolution anthropologique avec le numérique ?
"Celle là est une étape nouvelle mais elle n’est pas la seule. Nous vivons dans un monde en révolution, en changement majeur "
La communication n'est qu'une partie secondaire de la vie intellectuelle...…. "La communication transformée par l’informatique est un élément de ce changement. "
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Si une telle étude a été faite; qu'on me cite le nom du chercheur et le nom de la publication
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- Loys
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- François Taddei, "chercheur interdiscipliné" ("Le Monde" du 27/03/13)
- Ange Ansour : www.cafepedagogique.net/lexpress ... 33964.aspx
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- Loys
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Rien de bien nouveau. C'est le même discours qu'on entend depuis trente ans et l'émergence de nos merveilleuses sciences de l'éducation, avec les résultats fabuleux que l'on constate aujourd'hui. Deux cas d'école récents et catastrophiques : les TPE ou l'AP au lycée.Louise Tourret écrit: Cette semaine il y avait #eduinov, les rencontres de l'innovation, organisée par le Ministère [...] j'ai pu assister à des échanges très intéressants ou à des ateliers où on comprend que l'innovation, ça peut être aussi de faire rentrer les parents à l'école, organiser des parcours individuels d'enseignement dès le collège en organisant différemment les heures de cours, repenser parfois l'espace d'une classe maternelle avec les élèves...
Il faudrait proposer d'autres formes d'innovations, sur lesquelles j'ai quelques idées mais qui ne sont jamais proposées, allez savoir pourquoi...
On se demande bien au nom de quel postulat la démarche scientifique pourrait s'appliquer à toutes les disciplines scolaires : l'orthographe, la lecture devraient devenir des champs d'expérimentation ?Louise Tourret écrit: la recherche scientifique comme modèle d'apprentissage ?
Du pur constructivisme. Mais François Taddei, d'une grande audace, va encore plus loin. Il ne s'agit pas simplement d'adopter bêtement une démarche scientifique, mais de faire faire de la recherche aux enfants.François Taddei écrit: On a tous besoin d'expérimenter et plus on commence tôt mieux c'est.
Voilà qui est plein d'humilité... Quant à la motivation, je ne crois pas que valoriser faussement le narcissisme des enfants avec de telles prétentions constitue une bonne méthode éducative.François Taddei écrit: La recherche se caractérise par le fait de chercher des choses qu'on ne sait pas déjà. Alors que dans une expérimentation du type "Main à la pâte", les enfants reproduisent des résultats dont les adultes connaissent la réponse, là, les enfants sont en train d'essayer de faire des choses que personne n'a fait avant eux et en fait c'est beaucoup plus motivant pour les enfants.
Si l'on suit bien les propos de notre chercheur-pédagogue, les enfants doivent donc non pas redécouvrir par eux-même le monde tel qu'il a été découvert par les Hommes pendant des millénaires - ce qui est déjà en soi consternant -, mais découvrir ce que les hommes n'ont pas encore découvert. De la recherche ex nihilo dès le primaire : même Rousseau, dans son modèle du préceptorat dans L’Émile, n'y avait pas pensé !
Au passage j'aimerais bien savoir comment des enfants peuvent découvrir des choses nouvelles sans savoir ce qui a déjà été découvert. C'est pourtant tout préalable à la recherche scientifique, me semble-t-il...
Comme d'habitude, on en revient à l'égo vexé de nos intervenants-pédagogistes. Ainsi M. Taddei, dont la progéniture est si brillante, a compris en un éclair tout ce qui ne fonctionnait pas à l'école. Son fils ne pouvait évidemment pas avoir un petit problème d'attention ou de prise de parole dans le groupe-classe : c'était nécessairement un enfant précoce, un génie incompris.François Taddei écrit: (Pourquoi vous vous intéressez à la pédagogie ?) En fait quand mon fils est arrivé à l'école, sa maîtresse m'a dit : "Il est charmant mais il pose des questions". Et là je me suis un peu questionné sur la pédagogie française...
Notez la transition entre son fils et ses étudiants si inventifs...François Taddei écrit: ... et par ailleurs j'avais des étudiants plus ouverts qui voulaient faire des choses qui sortent des cadres universitaires classiques...
Voilà, l'école conçue comme une boîte qui enferme... Un beau modèle de confiance dans l'enseignant.François Taddei écrit: ... qui voulaient penser "en dehors de la boîte", pour reprendre une expression classique aux États-Unis...
Quoi par exemple ? Avec les pédagogistes, la réussite éducative est toujours très vague...François Taddei écrit: ... et donc on a essayé d'aider ces étudiants et on s'est rendu compte qu'ils pouvaient faire beaucoup plus de choses dès qu'on leur donnait plus de liberté...
On passe aussi du mauvais enseignant en primaire au bon enseignant dans le supérieur.
La réussite du modèle finlandais ne doit évidemment rien à son taux d'encadrement sans commune mesure avec le nôtre, à l'homogénéité de son public scolaire ou à sa sélection drastique à l'entrée à l'université.François Taddei écrit: ... je me suis rendu compte que les Finlandais, c'est ce qu'ils faisaient, y compris chez les plus jeunes.
Car évidemment l'éducation à l'université et en primaire, c'est tout à fait la même chose... On note comment une remarque formulée par une enseignante fait de n'importe quel chercheur un expert de l'éducation dans le primaire...François Taddei écrit: ... et progressivement l'OCDE m'a demandé d'écrire un rapport sur l'éducation au XXIème siècle....
Nous revoilà en plein dans les nouvelles pédagogies désastreuses dans le contexte de classe.François Taddei écrit: ... et l'importance de la créativité et de la co-construction des savoirs....
Quels résultats exactement, à part la "motivation" de découvrir ce que l'homme n'a jamais découvert ?François Taddei écrit: ... et donc j'ai été amené à me pencher toujours plus sur ces questions et à rencontrer des enseignants comme Ange - c'est un vrai bonheur parce que sur le terrain on voit qu'on peut expérimenter des choses et on voit que ça marche : ça a des résultats extraordinaires.
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- Loys
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J'ai toujours été affreusement gêné par ces professeurs prétendus "innovants" qui n'hésitent pas à présenter au reste du monde leur travail supposé plus intéressant que celui de leurs collègues, en l'occurrence par son caractère innovant, et à vocation d'être universellement généralisable (voir l'intitulé de l'émission). Personnellement j'ai le sentiment de faire du nouveau quand je crée moi-même - artisanalement - mes commentaires de textes littéraires, dont j'espère humblement que certains intéressent les élèves, mais il ne me viendrait pas à l'idée d'en vanter l'intelligence ou la popularité à la radio...
Et à aucun moment dans l'émission on ne parle des résultats concrets, d'un point de vue pédagogique et scolaire, de ces innovations. Le fait qu'il s'agisse d'innovations se suffit à lui-même.
Sur l'utilisation du numérique (il ne faudrait pas l'oublier sous peine d'être ringard), Ange Ansour explique l'importance des échanges par mail ou Twitter avec trois scientifiques, pour donner aux élèves une "exemplarité intellectuelle" (voilà en effet un dispositif facilement généralisable à toutes les classes de France) et d'autre part "il est important de relier l'école aux lieux de savoirs". Comme si l'école n'était donc pas un lieu de savoir...
Les enfants sont curieux : quel scoop pédagogique ! A ce compte-là on se demande bien qui n'est pas chercheur d'ailleurs.François Taddei écrit: Il y a des résultats qui ont été montrés à Berkeley qui montrent que les enfants naissent chercheurs, au sens où la curiosité des enfants, leur volonté de connaître le monde qui les entoure, leurs expérimentations, le fait qu'ils apprennent de leurs erreurs, tout ça c'est des caractéristiques des chercheurs qui sont là dès le plus jeune âge.
En se gargarisant du mot "chercheur", on retrouve la même péda-démagogie qui consiste à dire que tous les enfants ont du talent (Acadomia faisait la même chose dans ses publicités). C'est aussi une façon de rejoindre cette grande révolution psychosociale qui fait des enfants des adultes à part entière.
"des gens qui sont plus ou moins avancés qu'eux dans différentes dimensions"...François Taddei écrit: Ccomment est-ce que le système éducatif peut accompagner cette démarche de recherche et permettre aux enfants de s'insérer dans une communauté de savoirs avec des gens qui sont plus ou moins avancés qu'eux dans différentes dimensions...
Nous y voilà. Une bonne vieille néo-pédagogie qui s'applique (sans doute) aux enfants brillants comme le fils de François Taddei... L'élève est l'égal du maître, la présomption de compétence etc.François Taddei écrit: ... on peut tous apprendre les uns des autres...
Notez le glissement abrupt et effrayant de la licence à la primaire, présenté le plus naturellement du monde.François Taddei écrit: On avait commencé à le faire au niveau des universités, avec des élèves toujours plus jeunes : on l'a fait avec des étudiants de licence et maintenant on est en train de la faire y compris au niveau du primaire...
Est-ce à dire que cette démarche sera assurée par des animateurs sans information et payés 8€ de l'heure (1 animateur pour 18 enfants) et non par le professeur de la classe ? Est-ce à dire qu'un tel temps extra-scolaire a vocation a devenir le "modèle d'apprentissage" du temps scolaire ?François Taddei écrit: On est en train d'essayer de la modéliser, en partenariat avec la mairie de Paris qui nous a demandé de le faire dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.
En toute simplicité.François Taddei écrit: On essaie de repenser tout l'écosystème de connaissances...
Voir "comment" uniquement. Voir si c'est applicable ou utile, c'est une perte de temps.François Taddei écrit: ...et voir comment on peut transposer ce qui se fait depuis longtemps dans les universités au niveau des plus jeunes et en utilisant les nouvelles technologies pour abaisser les barrières et catalyser les interactions et permettre l'émergence de nouveaux projets...
M. Taddei, avec son jargon techno-pédagogue bien rodé ("abaisser les barrières et catalyser les interactions et permettre l'émergence de nouveaux projets"), a toutes les qualités pour participer aux twitteuses ridicules .
Les élèves de CM1-CM2 consultent donc les thèses de leurs collègues chercheurs en universités.Ange Ansour écrit: Il n'est absolument pas question de simplification.
Les questions d'éthique en CM1 et CM2, c'est le bon moment effectivement.François Taddei écrit: La démarche scientifique permet de passer du questionnement qui est très important pour tout à une méthode de résolution de problèmes et à une compréhension d'enjeux dans un cadre bien défini qui peuvent permettre ensuite de comprendre beaucoup d'autres choses, à la fois les enjeux scientifiques et techniques, qui bouleversent nos sociétés, et des enjeux de société plus génériques, par exemple des questions d'éthique, les questions de choix de société...
A noter qu'il est assez curieux, et même assez inquiétant à vrai dire, de penser que la réflexion éthique procède d'une démarche scientifique et d'une simple "résolution de problèmes". L'éthique, par essence, est une partie de la philosophie distincte de la connaissance (de la "physique" pour parler en philosophe).
Le fait que l'école assure d'abord la transmission de l'existant ne semble pourtant pas avoir empêché le progrès (technique) ces derniers siècles...François Taddei écrit: On est dans un monde qui change tellement vite, on ne peut pas se contenter de reproduire l'existant connu par les générations précédentes.
Encore l'expression d'un certain mépris pour les générations d'enseignants qui nous ont précédé : heureusement que des génies de l'éducation comme François Taddei ont pris en main le destin de l'école et du monde.
Pourquoi un tel besoin ? Le bonheur de l'homme consiste dans l'invention, dans l'innovation, sur le modèle des grands groupes technologiques ?François Taddei écrit: On a besoin d'inventer, on a besoin d'une démarche de créativité...
Interrogé sur la transmission, François Taddei fait cette concession du bout des lèvres :
C'est toujours facile de savoir ce qui est "pertinent" pour un monde qu'on ne connaît pas.François Taddei écrit: On doit transmettre évidemment les choses les plus pertinentes pour le monde de demain et qui nous viennent d'hier et il y en a beaucoup...
J'aimerais bien avoir des exemples de ce qui l'est et de ce qui ne l'est pas. L'observation du tri sélectif, sur un mode utilitariste, des champs disciplinaires par François Taddei serait intéressante.
Les enfants doivent donc être capables de "comprendre et critiquer" une culture qu'ils n'acquièrent pas ?François Taddei écrit: ... mais il faut aussi être capable de comprendre et de critiquer et de réinventer des choses du passé pour voir comment on les adapte aux défis d'aujourd'hui. Et donc il y a cette tension permanente entre qu'est-ce qu'on doit garder du passé et qu'est-ce qu'on doit réinventer pour demain et comment on doit faire ça, à la fois individuellement et collectivement.
Parce que François Taddei pense que les publications scientifiques font partie de ce qu'il faut transmettre à des enfants de primaire ?François Taddei écrit: Il y a une croissance exponentielle du nombre de publications scientifiques : il y en a un million de fois plus qu'au début des Lumières et il y en a cent fois plus qu'il y a un siècle. Et clairement on ne peut pas transmettre tout ce qu'on transmettait il y a un siècle, c'est pas possible.
Par la transmission, il s'agit - comme ça a toujours été le cas d'ailleurs, même bien avant les Lumières - de fournir aux enfants une culture générale et une capacité de raisonnement qui puisse leur permettre d'appréhender le monde. Nihil novi sub sole.
Le propos de M. Taddei devient franchement incohérent : selon lui, donc, on ne peut pas transmettre... ce qu'"il faut" pourtant savoir aujourd'hui.François Taddei écrit: En plus, même si on faisait ça, ça ne serait que 1% de ce qu'il faut savoir aujourd'hui.
M. Taddei, quand il parle de transmission, n'a pas l'air de bien connaître ce que l'école a la charge de transmettre.
Et un slogan pédagogiste, vieux de plusieurs décennies, un.François Taddei écrit: Donc il faut forcément faire des choix. En fait ce qu'il faut c'est apprendre à apprendre...
C'est bien l'aveu, quoiqu'il s'en défende, que l'école n'a plus vocation à rien transmettre.
Un belle vision utilitariste de la culture, réduite aux seules "informations". C'est effrayant.François Taddei écrit: Apprendre à rechercher l'information dont on a besoin quand on en a besoin
Et est-ce que les Chantefables et chantefleurs de Robert Desnos, c'est une information utile ?
Ange Ansour, qui a fait écrire des chantefables et chantefleurs à ses élèves, montre que ce travail "pluridisciplinaire" est la suite logique de sa démarche expérimentale en sciences...
Joli lapsus. Il faudrait quand même voir à ne pas confondre plagiat et pastiche.Ange Ansour écrit: Le plagiat est très efficace en élémentaire. Nous faisons des pastiches, c'est une manière d'exercer la créativité des élèves...
Le pastiche était effectivement un bon exercice de rhétorique, à vrai dire vieux comme le monde (songeons aux pastiches de Proust) et très formateur pour des élèves disposant d'une solide culture littéraire et capables de style mais difficile de voir en lui le modèle même de l'exercice de la "créativité". Il est même symptomatique d'une certaine pédagogie qui laisse penser aux élèves que la littérature est affaire de recette et qu'un élève peut se hisser sans difficulté au niveau d'un auteur, devenir ainsi chanteur, poète et chercheur !
Quand au rapport avec la démarche scientifique, elle m'échappe toujours.
Voilà un magnifique exemple de vraie-fausse séquence didactique interdisciplinaire totalement factice et artificielle.
François Taddei insiste ensuite sur l'importance de communiquer : des communications scientifiques via des tweets, c'est sûr que ça garantit une démarche rigoureuse.
Ah... moi qui croyais naïvement que les sciences étaient nées dans l'antiquité grecque.François Taddei écrit: La science est née après que l'imprimerie ait permis (sic) aux chercheurs de se lire les uns les autres.
C'est vrai que les CDI et les bibliothèques publiques empêchaient dans le monde ancien les élèves d’accéder non seulement à l'information mais à la culture. La révolution numérique a démocratisé d'autres accès mais encore une fois François Taddei - comme d'autres - succombent au numérisme en pensant que l'accès à l'information vaut information : "Désormais, tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c’est fait." (Michel Serres, dans ses meilleurs moments)François Taddei écrit: Aujourd'hui la révolution du numérique a démocratisé l'accès à non seulement la réception de l'information mais aussi la production et l'échange d'information.
Eh bien malheureusement pas du tout. Les opéras des grand compositeurs sont en ligne mais il y a toujours aussi peu de personnes qui les écoutent, notamment parmi les publics les plus défavorisés...
Les élèves aussi avaient accès à leur manuel ou à leur grammaire : les connaissances, pourtant triées, simplifiées et adaptées à leur niveau, étaient-elles acquises pour autant ?
L'OCDE enfonce des portes ouvertes.François Taddei écrit: L'OCDE montre que ceux qui le sont plus capables de faire le tri sont ceux qui ont le plus de livres à la maison, le plus de bagage culturel et que aujourd'hui les écarts se creusent...
M. Taddei se contredit gravement : il prône le "apprendre à apprendre" au lieu de donner au plus d'élèves possible ce "bagage culturel" qu'il reconnaît nécessaire !François Taddei écrit: Il faut que l'école s'empare de ces question et accompagne les enfants dans ce type de démarche. Il est essentiel que les enfants sachent faire le tri, qu'ils développent leur esprit critique...
Ange Ansour insiste à juste titre sur l'importance de lire et écrire avec ses élèves de ZEP.
Oh la la mais c'est drôlement fortiche, ça.François Taddei écrit: Ce qu'on voudrait faire, c'est créer des sites web où les enfants pourraient poser des questions...
M. Taddei ne va pas assez loin dans le constructivisme : il faut que les enfants fabriquent eux-même cette encyclopédie, voire qu'ils apprennent eux-mêmes à créer des serveurs...François Taddei écrit: Avoir un Wikipédia pour enfants. Il y a Vikidia qui existe aujourd'hui mais ça ne suffit pas : je pense qu'il faut aller plus loin, il faut aider les enfants à produire des contenus avec des adultes, des contenus de qualité, pertinents et accessibles aux enfants...
Prendre Wikipédia comme modèle de la transmission scientifique : il fallait oser et François Taddei l'a fait !
J'ai hâte de voir fonctionner une telle "encyclopédie".
Ben voyons, ce n'est pas par facilité... A noter que les contributeurs eux-mêmes ne comprennent pas eux-mêmes toujours ce qu'ils écrivent ou ce qu'ils éditent.François Taddei écrit: L'une des raison pour lesquelles il y a beaucoup de plagiat [sur WP] et qu'ils font simplement du copier-cioller, c'est parce qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils trouvent...
Si on relit ce qu'il a déclaré en début d'émission, M. Taddei demande aux élèves d'être eux-mêmes des géants...François Taddei écrit: Depuis Newton, on sait que la science progresse en gravissant les épaules des géants pour voir plus loin.
Voilà qui est très clair.François Taddei écrit: Il faut inventer de nouvelles échelles pour que les enfants puissent gravir les épaules de géants. Ces échelles, il ne faut pas que les marches soient trop hautes. Il faut inventer un processus dans lequel chaque marche vous invite à aller vers la marche suivante et vous donne envie de continuer.
Whaa... François Taddei redécouvre le principe de la progressivité pédagogique, auquel personne n'avait songé avant lui.François Taddei écrit: dans les jeux par exemple, les environnement numériques ont été pensé pour qu'on progresse de niveau en niveau...
On note au passage que son modèle éducatif est puisé dans les jeux d'arcane.
Quel lyrisme et quel optimisme bien à propos dans l'état de l'école actuel.François Taddei écrit: Est-ce qu'on peut arriver à faire des choses équivalentes pour inviter les enfants à aller toujours plus loin, jusqu'aux frontières du savoir ?
Allez, une petite couche encore de néo-pédagogie avec l'individualisation, chose toujours facile à réaliser dans le cadre d'un enseignement collectif, dans un pays où le taux d'encadrement est particulièrement bas (contrairement à la Finlande).François Taddei écrit: Si on normalise, si on impose à chacun de passer sous les mêmes fourches caudines, c'est très difficile.
A noter l'expression "fourches caudines" qui assimile l'éducation actuelle à une défaite militaire et à une humiliation, et les enseignants à des ennemis des enfants. C'est toujours sympathique.
Ça y est, le mot "talent" est lâché.François Taddei écrit: Aujourd'hui le monde est très divers et on a besoin d'une grande diversité de talents...
Je vois mal en quoi le monde d'aujourd'hui est plus divers que celui d'hier... Par bien des aspects, avec la mondialisation et la société de consommation, il s'est même normalisé et uniformisé.
Les étudiants d'aujourd'hui apprécieront.François Taddei écrit: On n'a pas besoin juste d'un type de bête à concours que le système produit massivement aujourd'hui.
C'est vrai qu'en primaire on se focalise déjà sur les concours. M. Taddei a des difficultés conceptuelles pour distinguer élève et étudiant.
Encore une fois un propos bien confus et contradictoire : M. Taddei veut généraliser l'enseignement du codage (= le numérique ?) dans les écoles mais en même temps M. Taddei réclame des "personnalités qui sont capables d'intégrer y compris des savoirs qui n'existent pas à l'école"...François Taddei écrit: On a besoin de tout un tas d'autres personnalités qui sont capables d'intégrer y compris des savoirs qui n'existent pas à l'école et qui existent seulement en dehors, par exemple les savoirs liés au numérique : savoir coder aujourd'hui, ça s'apprend trop peu dans les écoles.
Je connais quelques élèves codeurs de très bon niveau, et "comprendre un jeu" n'a jamais été leur motivation...François Taddei écrit: par contre, il y a tout un tas d'enfants qui apprennent ça parce que, pour mieux comprendre un jeu, ils ont besoin d'apprendre à coder.
On se demande bien si M. Taddei, qui donne tant de leçons de pédagogie, connaît des élèves du primaire ou du secondaire.
Le but de l'école est donc économique : voilà qui m'avait quelque peu échappé.François Taddei écrit: On a besoin, dans l'économie du XXIème siècle, de créer des innovateurs...
François Taddei répond ensuite sur les moocs (voir "Gober les moocs" ) dans le secondaire et le primaire, qui lui semblent utiles pour l'orientation au lycée.
M. Taddei aime beaucoup le mot "catalyseur", très à la mode pédagogique. Les enfants, après tout, c'est comme des solutions chimiques.François Taddei écrit: Si on avait des moocs qui soient des moocs d'initiation à la médecine, au droit, à la psychologie ou à l'informatique, ça permettrait d'aider ces élèves et ils pourraient être orientés dans leur discussion avec leurs enseignants qui pourraient jouer un rôle essentiel de catalyseurs d'accompagnement pour qu'ils puissent se définir et qu'ils puissent définir leur orientation.
Les enseignants se passeront des bons conseils du docteur Taddei.François Taddei écrit: Les moocs peuvent permettre à des enseignants d'apprendre de nouvelles pratiques pédagogiques.
On nage en plein délire. C'est le summum du "apprendre à apprendre" : les élèves peuvent apprendre à enseigner eux-mêmes !François Taddei écrit: Si on fait un mooc sur "apprendre par la recherche", on peut avoir des parents ou des enseignants qui peuvent le suivre et qui peuvent apprendre comment accompagner des enfants et ensuite les enfants eux-mêmes peuvent suivre ce genre de formations accompagnés par leurs enseignants...
On apprend en fin d'émission qu'Ange Ansour, après huit ans dans l'enseignement depuis 2005, travaillera au CRI en tant qu'assistante de recherche avec François Taddei "à l'intention d'autres classes, et pas dans [sa] classe". Cette "enseignante innovante" pour le "Café pédagogique" en 2011 dans une école de quartier difficile à Bagneux abandonne donc le métier au bout de huit ans de carrière pour devenir enseignante-chercheuse chargée de mission au CRI (Centre de Recherches Interdisciplinaires). Elle écrit également dans les "Cahiers pédagogiques" ou le "Café pédagogique".
Évidemment puisque ses élèves ont appris à apprendre : ils n'ont plus besoin d'enseignant.
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- Loys
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Voilà un subtil jeu de mot qui fait écho à cette vieille néo-pédagogie dont les ravages dans l'école n'ont cessé de se faire sentir : l'interdisciplinarité.François Taddei, chercheur interdiscipliné
Un joyeux chaos, créateur sans doute.La visite, éclectique, commence sur les chapeaux de roue. "Ici, ce sont les paillasses de biologie", annonce François Taddei, l'hôte de ces lieux, dont le bureau possède un modeste canapé. "Là c'est le Fabelier, sorte de hackerspace", dit-il dans une pièce où l'on remarque des ordinateurs, une imprimante 3D et une espèce d'hélicoptère téléguidé. Dans le couloir, les murs sont tapissés d'affichettes présentant les étudiants qui parlent de génétique, vieillissement, tri de cellules, bactéries... Mais en même temps d'escalade, musique, jonglage, cinéma... Le tout en anglais.
Le chaos a ses limites.Un petit portrait de Liliane Bettencourt souligne le financement du centre par sa fondation.
On a pu le constater avec joie concernant l'éducation."Ici, la cafétéria", où l'on peut enfin se poser pour recueillir le torrent d'idées que ce chercheur atypique a toujours en stock.
Ah cette jubilation, ce frisson d'être à la marge de l'école et des conventions sclérosantes... tout en y gardant un pied quand même, on ne sait jamais.Et le comprendre, lui et son laboratoire.
"Le Centre de recherche interdisciplinaire [CRI] n'a pas vraiment d'existence légale", commence François Taddei dans un sourire. Nous ne sommes pourtant pas dans un lieu clandestin de la recherche, mais dans un bâtiment de l'université Paris-Descartes, en face de l'Institut Cochin. Près de 80 étudiants y préparent des licences, des masters ou des doctorats. Mais aussi s'activent pour un club de journalisme scientifique ou un concours international de biologie de synthèse. Ici, on forme par la recherche en laissant beaucoup d'initiative aux étudiants.
Curriculum amusant pour quelqu'un qui insulte l'école... On retrouve un peu de notre Michel Serres ."LA LIBERTÉ ET LE LUDIQUE"
Le responsable de ce drôle de chaos a pourtant un CV des plus respectables. François Taddei, bientôt 47 ans, est polytechnicien, directeur de recherche à l'Inserm, Prix Inserm 2003 de recherche fondamentale la même année que son directeur de thèse, Miroslav Radman, Prix européen du jeune chercheur en 2005...
Comme dit M. Taddei, "responsable de ce drôle de chaos", il faut laisser de la liberté aux étudiants. Et aux élèves de primaire.
Ce qui aurait été innovant, c'est d'ouvrir ce magnifique institut ailleurs que dans un des quartiers les plus chers de la capitale... Pour l'investissement, on remarque que l'institut n'est pas non plus très innovant puisqu'il dépend de nos institutions pourtant si sclérosantes (voir le portail des Investissements d'avenir )."En huit ans d'existence, le CRI a doublé tous les dix-huit mois ses effectifs. Et nous allons bientôt déménager dans le quartier du Marais, à Paris, pour occuper 6 000 m2 et devenir un institut innovant pour la formation par la recherche, grâce aux Investissements d'avenir", s'enthousiasme François Taddei... .
Comme c'est malin et bien dans l'air (festif) du temps. De son côté, la Ministre du Supérieur prépare la FUN (France Université Numérique)....qui rappelle, facétieux, qu'il aurait préféré le baptiser "Fiesta", pour "Faculté pour l'innovation, l'éducation, la science, la technologie et les arts"
Deux objectifs très éloignés l'un de l'autre. M. Taddei est assurément un grand professionnel de la communication."François pousse loin la liberté et le ludique", estime Pierre Sonigo, ancien biologiste de l'Inserm, qui avait invité au début des années 2000 son confrère à participer à plusieurs formations assez originales sur l'île de Berder, en Bretagne. Le microcosme rassemblé là était très interdisciplinaire et essayait d'inventer une autre manière de réfléchir à la science ou de la diffuser.
Ce n'est pas l'impression qu'il a donné dans "Rue des écoles" en défendant sa démarche novatrice, pourtant appuyée sur aucun résultat concret."Comme moi, François voulait monter des enseignements originaux pour les étudiants. Par exemple en favorisant l'observation des choses", se souvient Stéphane Douady, physicien aujourd'hui à l'université Paris-VII et intervenant dans des modules du CRI après son passage à Berder. "François est très énergique et très convaincant. On a discuté plus d'une heure en bas de chez moi avant que j'accepte sa proposition !", ajoute-t-il. "C'est un moulin à idées. Il est sans cesse en train de s'interroger.
Je croyais que c'était une remarque formulée au sujet de son fils.Il joue avec les idées, les siennes comme celles des autres", complète Ariel Lindner, qui a rejoint le CRI après une discussion mémorable d'une journée entière avec François Taddei et Miroslav Radman à parler biologie, éducation, recherche...
"LES QUESTIONS D'ÉDUCATION"
On l'aura compris, François Taddei est toujours un chercheur, mais plus vraiment en biologie. "Mes travaux sur les bactéries et leur évolution m'ont convaincu que ce que je voulais faire dans l'éducation avait quelque fondement", explique-t-il.
Voilà un bon modèle pour l'école : la "coopération des bactéries" !Il a ainsi étudié la coopération entre bactéries, les effets collectifs, les phénomènes de coévolutions.
Car, c'est logique, ce qui est nécessaire dans la recherche l'est aussi dans l'éducation ou dans le chauffage central.L'interdisciplinarité était souvent nécessaire pour aborder ces questions. Exactement ce qu'il défend pour des enseignements rénovés.
C'est vrai quoi, l'éthique, c'est pas la fiesta."Quand j'ai eu à me frotter, à l'Inserm, aux questions éthiques posées par mes travaux ou ceux de mes collègues, j'ai pris conscience que la recherche, que j'avais toujours considérée comme un jeu, ne l'était plus vraiment. J'ai alors préféré travailler sur les questions d'éducation."
Autant de motivations pertinentes expliquent son génie de la pédagogie, effectivement.Un père député, les attentats du 11 septembre 2001 et les interrogations de collègues étrangers au moment des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises l'ont aussi conduit à cette bifurcation et à cette volonté, en quelque sorte, de changer le monde, en travaillant à la formation des jeunes de tous âges.
Trop fort, ces enseignants innovants !Au sein du CRI, l'innovation est donc partout. François Taddei a des liens avec des enseignants qui tweetent avec leur classe de primaire.
C'est beau comme du Lyssenko.Il a contribué au lancement de Paris-Montagne, une association qui permet l'accueil de lycéens dans les laboratoires de recherche. Il promeut sans cesse la science citoyenne...
Si une mère américaine a pu devenir chercheuse, c'est effectivement que n'importe quel enfant de primaire peut le devenir. La logique est imparable......et aime à citer cette mère américaine devenue chercheuse professionnelle (avec des dizaines d'articles à son actif) à la suite de la maladie de son enfant. "Tout peut devenir objet de science", assène-t-il.
... qui a toqué à la bonne porte.L'INTELLIGENCE COLLECTIVE
Des rapports lui ont été commandés sur les questions d'éducation par l'Organisation de coopération et de développement économiques ou des parlementaires.
Il faudrait organiser des compétitions IreadFrench dès le primaire.Son confrère Ariel Lindner veut répliquer dans d'autres domaines le succès du jeu Fold-it, qui a permis de trouver des formes de protéines grâce à l'intelligence collective. Il a lancé pour cela la compétition Igam4er, dont la finale se tiendra à Paris en décembre.
Bon courage pour réformer Wikipédia. Il y a au passage d'autres choses plus importantes à réformer dans cette encyclopédie, me semble-t-il.Un autre veut améliorer Wikipédia en proposant automatiquement des pages "vertes", "bleues" ou "rouges", plus ou moins faciles à comprendre, comme il y a des pistes de ces couleurs au ski.
Avec François Taddei, la science est toujours très politiquement correcte.Un autre encore développe une application qui permet de faire des sciences du genre en recensant le nombre de femmes et d'hommes dans une assemblée. Ses jeunes troupes ont été primées aux Etats-Unis, en biologie de synthèse. D'autres, par l'Union européenne, pour un film promouvant la place des femmes dans les sciences...
Voilà qui s'applique à merveille à l'école !"Je ne travaille qu'avec des gens qui ont envie"...
Portunus était plutôt le dieu des ports... Il s'agit sans doute d'une confusion avec Janus. C'est ça, le génie créateur dans ce "drôle de chaos" !...précise ce formidable catalyseur en rappelant que son dieu favori est Portunus, le dieu des clés et des portes. Et il compte bien continuer à en ouvrir.
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Lol, mdr, ptdr.
Sourire, éclat de rire, allongé parterre.
Difficile et un peu tard de rebondir sur tous les rebonds déjà proposés.
Je me permets de copier une réaction qui a suivi le passage de cette même personne, drôlement médiatique dans Ce soir ou jamais, il y a maintenant quelques temps ]"Le café du commerce a toujours eu de très bonnes idées : happy hours, habitué ristourné, autosatisfaction par autopropagande, etc.
Si seulement il ne parlait pas de ses enfants (rappelons-le enfants de polytechnicien) pour illustrer le système scolaire (quoique finalement j'en doute que ce soit ses enfants car il sort les mêmes anecdotes d'années en années, on dirait un humoriste de Ruquier). NB : le coup du gosse qui pose des questions ou de la gamine qui va chercher des livres sur les baleines et détecte les erreurs de wikipédia, ça tient deux minutes dans une conversation avec des personnes célibataires ou stériles (après leur avoir dit qu'ils ne pouvaient pas comprendre qu'on arrive en retard parce qu'ils n'avaient pas d'enfants, eux) mais 8 ans de psychanalyse.
Ceci dit, il a tout à fait raison de critiquer l'élitisme français dans une conférence avec TED (non, pas Ted M qui n'a pas réussi donc qui est prof mais TED qui mélange les génies pour en ressortir des idées ... de génies) et en faisant une association qui promeut bien mieux les sciences que tous ces paumés de prof très souvent même pas agrégés.
Replaçons aussi le contexte de soutien national à cette association par le "casse toi des sciences pov con" et "finit avec une gourmette et une p*** à frange" (dixit Proust, Gaspard et pas Marcel) très à la mode, plus communément appelé désertion des sciences au profit des filières rémunératrices.
Pour conclure, au moins, il fait quelque chose ; ce qui n'est pas trop mon cas ces temps-ci donc je critique ! En même temps c'est tout à fait ce qu'il défend, le sens critique sans légitimité, n'est-ce pas ?
Evidemment, toute société avec uniquement des gens comme lui, ça serait super ! Je préférerais des un peu plus bêtes (comme moi quoi !).
Société et humanité monomaniaque, quel pied. Mais monomaniaque meilleur car plus intelligent et avec plus de sens critique. Bref, le discours des moralisateurs du café du commerce peut vite être dangereux, notamment sans sens critique."[/quote]
Ceci dit, il est tout de même polytechnicien donc, naturellement, il a toute légitimité sur tous les sujets. N'est-ce pas ainsi que nous présentons le concept des études supérieures françaises si uniques ?
Quoiqu'il en soit, un grand merci de mettre en perspective les propos unidirectionnels avancés dans cette émission.
Le gouffre avec, par exemple et entre autres, Les Nouveaux chemins de la connaissance et la magnifique voix d'Adèle V R que j'ai pu trouver conteste l'opinion que j'avais de mon sens critique.
Au moins, grâce à Rue des Ecoles, j'ai pu découvrir votre site que je vais désormais arpenter, petit à petit.
Au sujet de la recherche scientifique, cependant, je n'aimerais pas qu'on l'ôte si rapidement d'une réflexion sur l'école primaire. Naturellement, il est, en amont, nécessaire d'accompagner les professeures et professeurs des écoles (limite de l'autocensure, accompagnement humain, matériel). Prêt à développer, ici ou là, un jour ou l'autre.
Johan
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- Loys
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Pour prolonger, un autre portrait sur le mode hagiographique de François Taddei ce 01/04/13 dans le NYT : "French Scientist Invites Public Into Research Realm" .
Et à propos de cette expérimentation avec les fourmis en CM1-CM2 :
Dr. Taddei says that while he hopes the students’ observations will lead to publishable research, getting them involved in the process is just as important.
Sinon, on retrouve la fameuse épiphanie :
It was his experience as a parent that turned Dr. Taddei into an education reformer.
“When my son was 6 his teacher told me ‘He’s a very nice kid. But he’s asking questions.”’ he said. “Ever since that day I’ve been questioning the education system. For instance, I know that errors can help evolution. I know that cooperation can foster adaptation. I know that information exchange can do all this much better. This is what’s happening today with the Web.”
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- Loys
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