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L'interdisciplinarité à l'école
- Loys
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L'approche disciplinaire du réel n'a rien de "parcellaire", ce qui signifierait qu'on ne s'intéresserait qu'à une petite partie du réel : or précisément les disciplines proposent une approche organisée de la totalité.Comment tisser des liens entre les disciplines, pour aborder le réel de façon non parcellaire ? On est au cœur de la thématique de la complexité qui guide toute sa recherche.
On notera que la connaissance est essentiellement conçue sur le modèle scientifique ici ("aborder le réel"). En quoi l'enseignement d'une langue, par exemple, ou d'un art participe-t-il vraiment de ce modèle ?
La réflexion est dores et déjà mal engagée.
L'humanisme classique structure bien l'enseignement en disciplines...Le meilleur outil pour appréhender cette complexité est la transdisciplinarité. Il y a chez Edgar Morin une part de nostalgie du paradis perdu, celui de l’humanisme classique. Le grand divorce moderne entre les sciences et les « humanités » suivi d’une fragmentation de tous les domaines de spécialité sont dommageables à la connaissance, à la condition humaine.
Nouvelle confusion ici : la séparation, bien réelle dans les études supérieures par nécessité de spécialisation, entre sciences et humanités n'a rien à voir avec l'enseignement par disciplines. D'ailleurs la formation proprement scolaire ne reproduit pas ce "divorce"...
A noter que - paradoxalement - M. Morin perpétue ce "divorce" en concevant le savoir sur le modèle scientifique.
Parce qu'il est impossible de se spécialiser dans toutes les branches de la connaissance ? Quelle découverte !Il s’agit d’une crise de la culture. Le savoir est comme un univers en expansion qui va vers toujours plus d’éloignement de ses composantes. Plus nous savons, plus nous nous éparpillons et nous cloisonnons.
Nihil novi sub sole.C’est aussi pour cela que la science peut d’une certaine façon nous éloigner de la sagesse.
Il n'y a rien à renouer : l'école est toute entière mue par cet idéal...Comment renouer avec l’idéal antique qui est aussi l’idéal des Lumières d’une approche globale du savoir ? C’est le grand enjeu éthique de la philosophie de l’éducation de Morin.
Le lien logique m'échappe avec la réflexion qui précède.C’est parce que celui qui apprend est traversé par ces tensions (que Morin décèle en lui-même) qu’il saura, en les identifiant, renforcer son sens de la compréhension et du respect de l’autre. L’autre qui est en moi me permet de voir le moi qui est dans l’autre. L’empathie débouche sur une éthique. Il cite volontiers Térence : « Je suis humain, rien de ce qui est humain ne m’est étranger. »
Et si les disciplines (du latin discere = apprendre) étaient précisément constituées pour mieux apprendre ?Transmettre cela à l’enfant dès ses premiers pas.
Et concrètement ?Lui donner le sens démocratique qui va avec l’incertitude. Sortir de l’utilitarisme moderne, dépasser l’angoisse de la postmodernité, interroger lucidement la condition humaine à l’ère de la technologie et de la barbarie, garder le sens de l’émerveillement pour mieux combattre l’horreur. Tout ceci conduit finalement Morin à retrouver les vertus cardinales, celles que visait l’éducation de l’homme antique : tempérance, courage, sagesse et justice.
L'incertitude procède encore et toujours d'une conception uniquement scientifique de la connaissance... Bref Edgar Morin défend lui aussi, dès le plus jeune âge, un enseignement de la défiance.
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Interdisciplinarité sujette à caution de la voix même du Syndicat des Inspecteurs Académiques.Les EPI ne doivent pas reproduire en collège ce qu’aujourd’hui des études universitaires démontrent, à savoir la faible plus-value des TPE en termes d’apprentissage, particulièrement pour les élèves éloignés de l’Ecole.
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noisyblog.com/2017/03/09/ciy-education-2...largir-les-horizons/
Et réponse de Paul Devin sur son blog du 25/03/17 : "CIY-Education 2017 : supprimer les disciplines!"En Finlande, l’enseignement disciplinaire disparaîtra au cours des trois prochaines années, et laissera place au premier système éducatif transdisciplinaire. [...] L’École doit désormais revoir son modèle, qui prédomine depuis un siècle et en vertu duquel les étudiants se spécialisent sur un domaine précis. Elle doit s’adapter à la société de demain. Plutôt que de former des individus hyper-spécialisés, l’éducation devra enseigner la polyvalence, la capacité d’adaptation et d’approche transdisciplinaire pour répondre aux besoins de notre société. La Transdisciplinarité, c’est cette “nouvelle” approche qui prétend, en liant les savoirs, unifier les disciplines, pour les dépasser et proposer une vision d’ensemble.
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Depuis plusieurs années, l’équipe de Diderot a pris l’habitude de baliser une semaine de cours, à l’automne et au printemps, pour mener des projets un peu originaux mêlant les apprentissages en dehors des disciplines classiques – ce que l’on appelle désormais les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), généralisés depuis la réforme du collège. En cette semaine de mars, à Diderot, le programme envoie du bois : construction d’une fusée, atelier de cryptographie pour envoyer des messages secrets, etc. Il y avait aussi le projet «Graff’ton bahut», à base de mousse naturelle sur les murs du collège. Chaque élève a coché quatre vœux, les profs les ont ensuite répartis pour constituer des groupes inter-niveaux, de la sixième à la troisième. Camille Domecq prévient, un peu gênée : «Bon, dans notre groupe, je pense qu’aucun élève n’est ici vraiment par choix. Je me demande même si certains ne l’ont pas coché par mégarde.» Quand elle a demandé en début de semaine à son auditoire de lui citer à la volée les noms des candidats à la présidentielle, elle a un peu regretté d’avoir convié Libé : «Sarkozy et Hollande sont sortis tout de suite. On a aussi eu droit à Jean-Marine Le Pen.»
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Lycée : un prix Nobel commun de littérature et de physique ?
Comment favoriser l’interdisciplinarité au lycée ? Les lettres et la physique sont-elles deux matières chimiquement et pédagogiquement compatibles ? Sur la Page des Lettres de l’académie de Versailles, Sophie Saulnier raconte un projet qui veut « montrer à des élèves de classes scientifiques que Lettres et Sciences partagent les mêmes valeurs, voire les mêmes expériences ». Il s’enrichit d’ateliers photographiques qui visent à travailler sur l’image de soi et sur l’orientation : les élèves y réalisent des autoportraits individuels (pour se représenter dans leur futur métier) et une photo collective (une parodie de la photo des nobélisés prise lors de la conférence de Solvay).
www.lettres.ac-versailles.fr/spip.php?article1394
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