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L'iFRAP et l'école
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La Suède est passée loin derrière la France et le Royaume-Uni fait à peine mieux que la France aujourd'hui. Mais surtout, en douze ans, ces deux pays ont connu les deux plus fortes chutes de résultat dans PISA (-6% et -5%). Des modèles à suivre, donc !Le Point: Quel est, selon vous, le problème numéro un des professeurs ?
Agnès Verdier-Molinié : Le problème numéro un de l'Education nationale est son manque de flexibilité. Toutes les décisions sont prises au niveau central, et c'est ce qui fait que notre système d'enseignement est irréformable. L'avenir est dans un système éducatif géré comme au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Suède (qui sont tous devant nous dans les classements) au niveau local.
Comprendre : la réforme est beaucoup trop timide.Si l'on veut réformer notre politique publique d'éducation, il faudra aller plus loin que les bla-bla actuels et décentraliser entièrement la gestion au niveau des régions et des communes.
Ben non : ce sont précisément des exceptions. Agnès Verdier-Molinié ne connaît visiblement pas le système d'affectation en 2nde...Partons des données de terrain les élèves d'Henri-IV ou de Louis-le-Grand comme de la plupart des grands lycées de France...
Évidemment puisqu'il s'agit d'établissements de fin de carrière... Les dépenses incluant les salaires des professeurs n'ont aucun sens....sont choisis sur dossier et la dépense consacrée par élève et par an est bien plus importante dans ces établissements que dans les établissements moins prestigieux.
Quel rapport, surtout ?La suppression de l'option latin n'y changera strictement rien.
Parce que ça n'a aucun sens et que c'est surtout offrir l'occasion de dire n'importe quoi...Pourquoi ne peut-on pas avoir accès en France aux chiffres consolidés des dépenses par établissement ? Pourquoi le rapport de la Cour des comptes sur les inégalités de financement de l'éducation sur l'ensemble de notre territoire n'a-t.il jamais été publié ? Nous avons cherché à la Fondation Ifrap à obtenir les statistiques de masse salariale par établissement et la direction des statistiques du ministère nous a répondu qu'elle «ne dispose pas de ces informations». Fermer le ban.
Le détail ? La source ?Nous avons ces chiffres pour une académie, et c'est édifiant. Pour le collège, le montant dépensé par élève et par an varie entre 4139 euros et 9 692 euros et pour les lycées entre 5 402 et 12 753 euros.
Ces chiffres n'ont rien d'étonnant s'ils incluent la masse salariale : le salaire d'un professeur double entre le début et la fin de sa carrière...
On se demande bien comment accorder le pouvoir de recrutement aux chefs d'établissement, comme préconisé ici, pourrait mettre un terme à ces inégalités. Elles seront largement aggravées, au contraire.
Les "meilleurs professeurs" ?Le sujet des classes bilangues et des options est un rideau de fumée. Les inégalités viennent d'abord du fait que les meilleurs professeurs ne souhaitent pas aller enseigner en ZEP et que les syndicats de l'Education nationale sont les garants du statu quo. Personne n'a envie d'ouvrir la boite de Pandore...
Les autres en revanche s'en moquent !
Il y a des solutions possibles à l'instabilité des équipes en éducation prioritaire : mais personne, à commencer par l'iFRAP, n'en propose car elles risqueraient d'être coûteuses.
Ils "interviennent"... en vérifiant les barèmes.L'EducatIon nationale ne manque-t-elle pas surtout de super-DRH ?
Aujourd'hui, les vrais « DRH» de l'Education sont les syndicats. Ce sont eux qui interviennent pour les mutations,notamment...
Le nombre de points inclut la notation par un IPR et par le chef d'établissement... Le mérite permet un avancement plus rapide (gagner une douzaine d'années sur une carrière)....cela fonctionne non au mérite, mais au nombre de points si vous êtes pacsé ou marié, etc.
Quant au fait d'être marié ou pacsé, ça n'apporte des points... que pour rapprochement de conjoints, notamment quand il y a des enfants, ce qui fait une petite différence. Mais c'est sans doute honteux, dans un monde de la "flexibilité", de permettre aux familles de vivre dans une même académie...
Beaucoup de désinformation, en somme.
Rien à voir avec le fait que ces établissement ont aussi "plus de latitude" (sic) dans le choix des élèves.Les DRH devraient en réalité être les chefs d'établissement. La Cour des comptes a publié un rapport montrant que l'Education nationale devrait s'inspirer de la gestion RH des établissements de l'enseignement privé sous contrat qui ont un peu plus de latitude dans le choix des professeurs, par exemple, et donc des équipes plus stables et moins absentéistes.
La scolarité en France n'est pas un "service". Agnès Verdier-Molinié raisonne dans les mêmes termes que le président de la FCPE.Car il faut, pour que la qualité de l'enseignement en France soit tirée vers le haut, pouvoir identifier qui sont les responsables de cette politique publique. Aujourd'hui, trop d'acteurs doublonnent ou « triplonnent» sans avoir vraiment vis-à-vis des parents et des élèves la responsabilité de la qualité du service.
Voilà le vrai but de la critique de la réforme : elle n'encourage pas assez l'enseignement privé hors contrat. En bonne libérale, AVM souhaiterait que l'Etat le subventionne.Il reste beaucoup de tabous. C'est avec plus de concurrence et d'enseignements alternatifs que l'on peut révéler les talents.
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Ce n'est peut-être pas évident pour tout le monde, alors expliquons : un enseignant qui va en ZAP pour 1700 € par mois, en début de carrière, avec un CAPES de français : croyez-vous qu'il y va pour 1700 € par mois ? Bien-sûr que non ! A ce prix-là, on ne va pas trouver beaucoup d'enseignants de qualité pour aller en ZEP. En réalité, en échange de son travail en ZEP, l'enseignant reçoit :Évidemment puisqu'il s'agit d'établissements de fin de carrière... Les dépenses incluant les salaires des professeurs n'ont aucun sens....sont choisis sur dossier et la dépense consacrée par élève et par an est bien plus importante dans ces établissements que dans les établissements moins prestigieux.
- ce petit salaire de début de carrière
- des points de mutation qui lui permettront d'aller ailleurs
- un statut de fonctionnaire qui lui promet un meilleur salaire plus tard.
Symétriquement, l'enseignant qui se trouve à 45 ans dans un bon lycée de centre ville touche aujourd'hui un salaire plus élevé, qui ne rétribue pas seulement le travail fourni aujourd'hui, mais aussi le travail fait il y a dix ans lorsqu'il était en ZEP. C'est ce qu'on appelle un salaire différé.
On remarquera d'abord que d'un point de vu financier, c'est comme un emprunt indolore pour l'Etat. Donc plutôt une bonne affaire.
On note aussi que s'il fallait payer les enseignants au prix du marché, cela coûterait beaucoup plus cher de faire venir un bon enseignant en ZEP que de le faire venir dans un bon collège : en comparant les salaires fixés librement par le marché, on verrait exactement combien coûte la politique d'égalité. Dans la pratique, on ne se donnerait pas cette peine, on se contenterait de mettre des faux profs en ZEP.
On aboutirait au résultat prévu par Loys :
On se demande bien comment accorder le pouvoir de recrutement aux chefs d'établissement, comme préconisé ici, pourrait mettre un terme à ces inégalités. Elles seront largement aggravées, au contraire.
Argument de mauvaise foi, Loys : la solution de l'iFrap, c'est le chèque éducation. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, mais tout plutôt que le statut quo actuel.Voilà le vrai but de la critique de la réforme : elle n'encourage pas assez l'enseignement privé hors contrat. En bonne libérale, AVM souhaiterait que l'Etat le subventionne.Il reste beaucoup de tabous. C'est avec plus de concurrence et d'enseignements alternatifs que l'on peut révéler les talents.
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Source : L'homme nouveau, 20 juin 2015, p.11 sqq.Anne Coffinier écrit: Dans La Polis parallèle de 1978, le Tchèque Václav Benda invite à une forme de dissidence qui ne consiste ni en une opposition radicale ni en un réformisme à l’égard des institutions publiques, mais en l’érection d’une polis parallèle dans les champs philosophique, scientifique, culturel, économique et éducatif, libre de l’oppression des décisions publiques et régie par ses valeurs propres. Il ne s’agit pas de construire un paradis sur terre dans une perspective communautariste mais bien de fonder des institutions à visée universaliste qui sauront suppléer les carences des institutions étatiques puis, progressivement, prendre le pas sur elles. Ces institutions parallèles procèdent du refus de vivre plus longtemps dans le mensonge. En raison de la puissance inhérente de la vérité, visage de Dieu, nul doute que cette polis parallèle, « manifestation la plus articulée de la vie dans la vérité » (Václav Havel), prévaudra de plus en plus sur la cité fondée sur le mensonge, cette « dissociété » qui porte en elle-même sa propre condamnation.
En matière éducative, cessons de nous évertuer à réformer l’Éducation nationale pour dénoncer publiquement ses méfaits et montrer en quoi ils sont non pas accidentels mais consubstantiels à sa nature. Ainsi, l’école publique, volontairement détachée de tout fondement religieux comme de la loi naturelle, se condamne à un relativisme qui sape fatalement sa propre autorité. Comme le dit Benda, « le fait de crier “le roi est nu” peut avoir des conséquences totalement imprévues et incontrôlables, transformer de fond en comble le statu quo. »
Le 3/6/15 : "Collège unique : les réformes à faire"
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Deux ans plus tard, le tableau de l'iFRAP est copié-collé tel quel dans les préliminaires du dossier "Education, enseignement : vers un nouveau départ" (août 2015) des Jeunes Forces Démocrates (UDI).Loys écrit: "La force d'iFRAP du Figaro" du 22/09/13.
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Dossier : "Régions, des économies sont possibles" N° 161 • 22 octobre 2015
Et dans "Le Figaro" du 22/10/15 : "Comment les régions pourraient économiser jusqu'à 7 milliards d'euros"
Extraits concernant l'école :
Lycées
Question éducation, l'Île-de-France pourrait mettre de côté plus de 280 millions d'euros si elle s'alignait sur la région la moins dépensière, Rhône-Alpes. Mais peut-on reprocher à une collectivité de dépenser trop dans l'Éducation? «Ce sont des questions que nous nous sommes posées évidemment. L'idée est de regarder comment font les régions les plus rationnelles en termes de gestion et prendre exemple, quand c'est possible. Ce sont les économies potentiellement réalisables», explique Agnès Verdier-Molinié. Qui ajoute que la nouvelle région la moins dépensière, Auvergne-Rhône-Alpes, «n'a pas moins de besoins pour les lycées qu'une autre». Pour faire des économies, l'étude préconise de mutualiser l'investissement, l'entretien et la gestion des personnels techniques des lycées et collèges, et à terme, d'aller plus loin en déléguant progressivement la politique d'éducation aux régions qui assureraient, en lien avec les communes, la gestion des personnels enseignants et des établissements.
Apprentissage et formation professionnelle
Côté apprentissage et formation professionnelle, comment peut-on économiser sur ce terrain, alors que le chômage ne cesse d'augmenter? «En faisant des comparaisons entre la France et l'Allemagne, on s'est aperçu qu'il faudrait revoir le temps et le coût du travail des apprentis. Et puis il faut entrer dans la boîte noire de la formation professionnelle», répond la directrice de la fondation.
Cette étape supplémentaire vers plus de décentralisation, et donc plus de responsabilité des régions, «ne pourra se faire que si les régions démontrent leur capacité à être de bons gestionnaires, à réaliser des économies sur le fonctionnement et l'investissement et à participer à la maîtrise de la dépense publique», peut-on lire dans l'étude.
La nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes pourrait économiser plus de 130 millions d'euros si elle alignait ses dépenses au standard de la Picardie, la référence dans le domaine. La région PACA, de son côté, est celle qui aurait le moins d'économies à faire. Mais le taux de chômage de cette région est un des plus élevés de France en 2014, 11,6% selon l'INSEE, contre une moyenne de 9,9% en métropole. Quant à la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, elle affiche un taux de chômage de 9,6%.
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