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Miracles de la fraude numérique
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www.laviemoderne.net/veille/le-marche-de...son-cafe-pedagogiqueTout juste ouvert, le site Bonnenote.fr, propose de faire les devoirs à la place des élèves.
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Le forum TI-Planet, par le biais de l’un de ses modérateurs, a annoncé ce lundi 24 juin, des soupçons, preuves à l’appui, d’une double fuite des sujets de mathématiques du bac ES et L, mais aussi de la filière S.
Il est expliqué que certains candidats et utilisateurs du site ont pu prendre en photo des corrigés, mis en ligne avant l’épreuve, pour ensuite les convertir dans leur calculatrice avec un outil en ligne afin de pouvoir tricher pendant l’épreuve.
Photo, conversion, diffusion...
Le nouveau miracle est que les technologies numériques ne permettent pas seulement d'obtenir et de diffuser les sujets : elles permettent d'emporter aux examens les éléments de corrigés en toute impunité !
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C'est d'autant plus problématique que dans le temps même que l'administration tentait ce rideau de fumée, le responsable de TI-Planet documentait de nouveaux cas, bien plus nombreux que les premiers.
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Clé utilisateur/ secrète de la configuration non valide
Ce thread s’adresse à tous les étudiants qui veulent gagner 6 mois de leur vie !
L’année passée c'était sa dernière année d’étude. Qui dit dernière année dit mémoire de fin d’études et tout le monde sait à quel point c’est long… et il n'avait vraiment pas le temps pour ça car on montait notre agence SMMA.
D’ailleurs le premier mémoire qu'il a fait de la même manière que tout le monde, il l'a raté avec un 3/20. Il devait donc le repasser ...
Je lui ai dit gros arrête de te casser la tête trouve un moyen rapide, on a des choses plus importantes à faire (de la moula moula)
Donc il en prend un existant sur le web et le retravaille à sa manière.
il a tapé sur Google : mémoire stratégie digital PDF. Et il y avait tous les pdf avec différents secteurs d’activité et leur stratégie digitale.
Il a directement trouvé ce qu'il cherchait, un mémoire complet avec toutes les ressources (analyse qualitative, quantitative, des interviews, PESTEL, SWOT,…).
Il a même trouvé une entreprise locale qui était du même secteur d’activité que lui. Elle avait déjà un site et des réseaux sociaux. Il savait que son école utilisait un logiciel anti plagiat, il ne pouvait donc pas rendre ça en modifiant uniquement le nom de la société.
Du coup, pour tous les textes, il a utilisé rephrase.info qui permet de changer le texte tout en gardant le même sens. (à cette époque pas de ChatGPT encore)
Ensuite, vu qu'il devait « créer une stratégie digitale » il devait acquérir du trafic organique et payant sur le site, avoir des ventes dessus et créer les réseaux sociaux, bref la totale quoi.
Il a donc repris un ancien dashboard WordPress et il a fait du pur INSPECTER ÉLÉMENT pour changer le nom du site ? il a aussi crée des fausses ventes sur woocommerce
Pour montrer qu'il avait aussi fait du Google ads et Facebook ads, il a repris un ancien dashboard qu'il avait et il a également fait du inspecter élément (pour modifier les chiffres et les mots clés). Il a ensuite fait une capture d’écran de celui-ci ?
Pour le trafic organique, il a été sur semrush.com . Bien sûr quand on s’y rendait c’était 0 recherche en organique. Il a simplement utilisé la technique inspecter élément encore une fois pour modifier tout ça et que ça fasse crédible (sans oublier le screen)
Voilà, tout ça a été fait en moins de 2 heures tranquillement et sans se casser la tête ?
Il a rendu son mémoire en attendant la date pour la présentation de celui-ci. Ce jour là, il a clairement été au bluff devant le jury.
Il a crée un storytelling comme si c’était lui qu'il l'avait fait. Il leur a montré les « screen » de ce qu'il avait fait en guise de preuve sur son PowerPoint.
Tout s’est passé comme prévu, il a réussi son mémoire avec un 14/20 et a reçu un commentaire sur celui-ci : très complet, on y trouve énormément de chiffres et de recherches, il y a un réel travail qui a été fait
Voilà je voulais juste vous raconter la piraterie qu'il a fait. Bien sûr je ne vous recommande pas de faire comme lui.
N’hésitez pas à rt ! ?☠️?
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Précision importante : M. de la Higuera n'est pas un enseignant du secondaire.
p. 23
pp. 135-6[Photomath] prend une équation mathématique et la résout. Les enseignants ont été confrontés aux calculatrices à la fois comme outil d’enseignement et comme outil d’aide à la tricherie. Ce qui rend Photomath plus puissant, c’est sa simplicité d’utilisation. Il suffit de cliquer sur une photo du tableau noir ou du cahier. L’IA de Photomath scanne la photo et résout directement le problème. Les calculatrices vous fournissent la réponse : disons, 42. Les enseignants peuvent autoriser leur utilisation pour vérifier le résultat mais les élèves devront arriver à la solution par eux-mêmes. Mais les solveurs comme ceux-ci montrent plusieurs façons de résoudre et de visualiser un problème.
Un chapitre est même consacré à une question précise : "ChatGPT et son impact potentiel sur les devoirs scolaires".L’utilisation d’un traducteur automatique est-elle une tricherie ?
Il va être difficile de répondre à cette question. En consultant les forums de discussion sur internet3, on peut facilement être convaincu qu’il s’agit de tricherie : des règles strictes sont données aux étudiants pour qu’ils n’utilisent pas ces outils, et, s’ils ne respectent pas les règles, ils sont pris en train de tricher et seront punis. Mais les arguments peuvent aussi être présentés dans l’autre sens : l’éducation étant d’apprendre aux individus à utiliser intelligemment les outils afin d’effectuer des tâches, pourquoi ne pas permettre à un élève d’apprendre à utiliser les outils qu’il trouvera à l’extérieur de l’école ? Ce manuel n’est pas autorisé à donner une réponse définitive ici mais nous suggérons aux enseignants d’explorer de quelle manière ces outils peuvent être utilisés pour apprendre les langues.
Où l'on apprend que le problème, ce n'est pas ChatGPT, mais ce sont les devoirs scolaires...
pp. 177-181 :
MICHAEL HALLISSY ET JOHN HURLEY
L’avènement de l’IA
Depuis le lancement de ChatGPT1 fin novembre 2022, l’impact de l’IA, et plus particulièrement des outils d’IA générative comme ChatGPT2 sur l’enseignement a fait l’objet de nombreuses discussions et hypothèses. Il s’agit de la solution la plus récente, dans un ensemble d’outils, qui, selon de nombreux acteurs, pourraient bouleverser la manière dont nous abordons l’assignation des devoirs, habituellement exécutés en dehors des cours, à la maison. On redoute par exemple que les outils d’IA, comme ChatGPT, permettent aux étudiants de « tricher » en demandant à l’IA de leur rédiger des dissertations, en traduisant un texte d’une langue à une autre ou en exécutant des devoirs de mathématiques sans aucune participation de l’élève. Est-ce pour autant vraiment nouveau ? Certains pays ou districts scolaires avaient même commencé par interdire l’utilisation de ChatGPT. Aujourd’hui, ils reviennent heureusement sur leur décision et réfléchissent à la manière dont les enseignants pourraient utiliser ChatGPT et d’autres outils d’IA générative (comme Bard, Midjourney, Bing Chat, etc.)3.
Prenons le temps de réfléchir
Ce n’est ni la première, ni la dernière fois que de nouvelles technologies nous obligent à tenir compte de leurs implications sur l’enseignement, l’apprentissage et les pratiques d’évaluation. Au début des années 2000, les discussions portaient sur la manière dont les personnes utilisaient Internet pour procéder à des recherches, en obtenant souvent des réponses en
quelques clics. Par exemple, à mesure qu’Internet devenait une partie intégrante de notre quotidien, une question fondamentale a commencé à se poser dans le domaine de l’enseignement : comment évaluer l’apprentissage lorsque les réponses sont à la portée de tous4 ?
N’oublions pas qu’Internet influe sur le type de devoirs que nous donnons à nos élèves depuis plusieurs décennies, puisque les élèves peuvent procéder à des recherches Internet sur un sujet et se contenter de le copier/coller dans leurs dissertations ou dans leurs présentations. Avant cela, nous débattions de l’impact des logiciels de traitement de texte sur le processus d’écriture dans le cadre scolaire et de l’utilisation de calculatrices dans l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques. Qui, aujourd’hui, envisagerait d’écrire un texte sans logiciel de traitement de texte ou de ne pas utiliser de calculatrice pour un devoir de mathématiques ? Dans les deux cas, nous nous sommes concentrés sur l’approfondissement des connaissances : pour le traitement de texte, en insistant sur la rédaction et pour les mathématiques, en développant la compréhension et en dépassant le simple stade du calcul. C’est ce qu’ont fait les enseignants expérimentés et compétents, qui ont pris ces décisions et qui ont intégré ces technologies dans leurs classes.
La peur de ChatGPT
Pour un grand nombre de personnes, les outils d’IA générative, comme ChatGPT, viennent tout chambouler et, comme noté précédemment, certains systèmes scolaires5 et établissements d’enseignement supérieur sont allés jusqu’à bannir leur utilisation, en indiquant que « si ces outils peuvent fournir des réponses rapides et simples à nos questions, ils ne développent pas notre esprit critique et nos compétences de résolution des problèmes, essentielles pour réussir dans nos études et
tout au long de notre vie »6. D’autres acteurs ont un point de vue différent et suggèrent que nous devrions adopter ces outils et les intégrer de manière créative à nos cours, afin que les étudiants aient l’opportunité de développer leur esprit critique. Certaines personnes, comme Lalitha Vasudevan, Vice-Doyenne pour l’Innovation Numérique du Teachers College, Université de Columbia, estime que les établissements d’enseignement doivent prendre des décisions complexes en ce qui concerne ces nouveaux outils numériques et que ces décisions doivent « être prises dans le but d’améliorer l’apprentissage des étudiants »7.C’est une opinion de plus en plus populaire dans les cercles pédagogiques, où de nombreux acteurs pensent que
nous devrions former aussi bien les élèves que les enseignants à l’utilisation correcte de ces outils.
Les outils d’IA générative peuvent répondre presque instantanément à nos prompts mais ces réponses ne sont pas optimisées pour l’apprentissage des élèves8. Ils peuvent débiter leurs réponses et les présenter de manière convaincante, mais ces réponses restent, la plupart du temps, intégralement ou partiellement inexactes. Nous devons donc éduquer nos enseignants
et nos élèves en ce qui concerne les questions qu’ils soumettent, de sorte à ce que nous puissions utiliser ces outils pour développer les capacités critiques que nous souhaitons retrouver chez tous nos élèves. Ces outils peuvent ainsi avoir un impact positif sur la manière dont nous concevons et utilisons les devoirs assignés à nos élèves.
Le but des devoirs
Commençons par nous poser la question suivante : quel est le but des devoirs ? Les écoles assignent des devoirs à leurs élèves depuis longtemps et les enseignants citent habituellement les raisons suivantes9 :
• les devoirs apprennent à agir de manière responsable ;
• les devoirs donnent aux étudiants la possibilité de s’entrainer et d’améliorer leurs compétences ;
• les devoirs sont souvent réclamés par les parents ;
• le volume de travail des devoirs dépend habituellement de la rigueur de l’enseignant et
de la qualité de son enseignement ;
• les devoirs sont un rite de passage.
Pourtant, les recherches9 concernant l’impact des devoirs sur l’apprentissage des étudiants et sur leurs vies personnelles ne sont pas très positives : certaines études montrent même que les devoirs peuvent avoir un impact négatif. Ainsi, la question clé que tous les enseignants doivent se poser est la suivante : « Quel enseignement les élèves vont-ils tirer de leurs devoirs ? » En posant cette question, les enseignants doivent également tenir compte des nouvelles évolutions technologiques et de la manière dont ces outils peuvent influer sur l’intégrité des devoirs. Il convient de tenir compte de ce qui suit : Les devoirs assignés par les enseignants seront peut-être différents mais, comme pour les moteurs de recherche, les logiciels de traitement de texte et les calculatrices, les établissements scolaires ne peuvent pas ignorer les évolutions rapides des outils IA. Il est largement préférable de les adopter et de s’adapter au changement que de résister, sans pouvoir les arrêter10.
Certains suggèrent même que ces outils, comme ChatGPT, peuvent améliorer les chances des élèves qui reçoivent moins de soutien chez eux ou qui apprennent dans une langue étrangère. D’autres estiment que l’IA peut en réalité élever le niveau scolaire, en dépassant les questions de maitrise pour accéder à un apprentissage approfondi8. Ainsi, l’IA générative pourrait nous permettre de créer une nouvelle forme d’évaluation, qui encourage les apprenants à se montrer plus critiques.
Réfléchissez à comment vous pourriez utiliser ChatGPT (ou un autre outil d’IA générative) de manière créative, avec vos étudiants, afin que leurs devoirs ou leurs travaux en classe aient plus de sens ? Il est de plus en plus souvent avancé que les outils d’IA générative, comme ChatGPT, peuvent faire gagner du temps aux enseignants pendant la planification et la conception des activités d’apprentissage, tout en aidant les étudiants à surmonter le défi de la « page blanche ». Les
outils d’IA générative sont très doués pour « débiter » du texte, c’est pourquoi les étudiants et les enseignants peuvent les utiliser pour générer un grand nombre de contenus différents, par exemple :
• des idées de programmes de cours pour les étudiants,
• des dissertations,
• des billets de blogs,
• des poèmes ou des textes de chansons,
• des présentations,
• du code informatique,
• résoudre des problèmes informatiques.
N’oubliez pas toutefois que si les IA peuvent présenter ces réponses de manière sophistiquée et convaincante, elles ne sont pas toujours exactes ou appropriées.Il convient donc d’examiner attentivement, d’un œil critique, leurs résultats avant de décider quels éléments nous souhaitons garder et quels éléments nous souhaitons éliminer. En fin de compte, ces outils ne
vont pas disparaitre et nous devons « apprendre » à nos enseignants et à leurs élèves à les utiliser, afin qu’ils décident comment les exploiter de manière optimale selon le contexte. La liste de ces outils et de leurs capacités ne cesse d’évoluer, et nous ne savons pas encore comment ils peuvent modifier la manière dont nous enseignons et nos évaluations. Ce sera aux enseignants de décider s’ils leurs sont utiles, à eux et à leurs apprenants. Il est temps de commencer à utiliser ces outils afin que vous puissiez déterminer s’ils vous permettent de gagner du temps et s’ils peuvent aider vos étudiants à développer les compétences clés requises pour vivre et travailler au 21ème siècle.
Pour commencer à réfléchir à d’autres possibilités, vous pouvez consulter ce blog et voir si certaines idées proposées peuvent s’appliquer à votre situation
p. 206-208
Mais jamais de se poser la question d'un progrès qui n'en est donc pas un.Lorsque le devoir implique la remise du résultat de ce devoir, plusieurs moyens de « tricher » ; existent, et dans chaque cas, des outils d’intelligence artificielle ont été développés [...] une question demeure : est-ce de la triche ? Si nous nous contentons de suivre les « règles du jeu », c’en est. Mais supposons un instant que la tâche prévue soit de déplacer des briques d’un côté de la route à l’autre. Et les règles étaient que vous n’êtes pas autorisé à utiliser une brouette. Mais il y a une brouette disponible et vous avez l’impression que personne ne regarde. Oui, vous n’êtes pas censé utiliser la brouette, mais n’y a-t-il pas beaucoup de sens à rendre la tâche plus courte tout en étant plus efficace ?
L’enseignant dans la boucle
De ce qui précède, nous constatons que les occasions de tricher vont être de plus en plus présentes. Et que – du moins en ce moment – il semble difficile de convaincre l’élève de ne pas utiliser un outil qui va être de plus en plus présent. Donc la question cruciale est : est-ce qu’on va trouver des moyens de faire la différence entre les activités à faire en classe et celles qui seront faites à la maison, et dans ce deuxième cas, est-ce qu’on va accepter que ces activités à la maison soient faites avec l’aide de l’IA ?
La comparaison avec la brouette et les briques, si elle vise à souligner de façon caricaturale l'absurdité d'un enseignement jugé archaïque, est en réalité parfaitement inepte : les exercices scolaires n'importent précisément pas par leur but (scolaire donc factice), mais par leur apprentissage de méthodes.
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