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Les troubles chez les tout-petits exposés aux écrans
- Loys
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Dans "Le Monde" (abonnés) du 17/01/19, cette tribune : "Exposition aux écrans : « Qui défend-on, les enfants ou l’industrie du numérique ? »"
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[Thread] Le collectif #Cose dans une tribune de @lemondefr continue d'accuser #Lézécrans de tous les maux, avec de nouveaux arguments aussi inadmissibles que l' #AutismeVirtuel...
Commençons par la fin, cette tribune n'est signée par aucun membre de l'éducation nationale... vu les arguments qui y sont avancés ce n'est pas surprenant par contre ce serait honnête que ceux ayant participé à #Cose et pris leurs distances, expliquent pourquoi... #Lézécrans
La tribune de #Cose rompt ENFIN avec la notion d' #AutismeVirtuel : il n'est pas fait mention d'autisme, de TSA, de troubles ressemblant à l'autisme ou autre allusion dans cette tribune... #Lézécrans
En même brandir l'autisme, fut-il virtuel, vaut actuellement au Dr Ducanda des poursuites devant l'Ordre des Médecins, l'abandon de cet argument faux médicalement et éthiquement indigne était inévitable. Cela vient tard mais c'est une bonne chose, dont acte ! #Lézécrans
Le nouvel argument mis en première ligne est plus subtil mais tout aussi éthiquement problématique : c'est "l’explosion des troubles intellectuels et cognitifs" chez les enfants scolarisés, il y a même le terme "épidémie" ! #Lézécrans
On pourrait se réjouir que l'école soit plus inclusive en accueillant des enfants qui en étaient auparavant écartés et que les diagnostiques des troubles cognitifs soient plus nombreux, mais pour #Cose... NON ! #Lézécrans
En effet beaucoup d'enfants qualifiés autrefois de "cancres", "paresseux", "lents"... sont aujourd'hui reconnus en situation de handicap et bénéficient d'aides adaptées. Élever le niveau scolaire d'une population est à ce prix, vouloir revenir dessus est indigne ! #Lézécrans
Certes accueillir et accompagner ces enfants à l'école, avec les autres, en leur apportant l'aide et les soins nécessaires est difficile, les enseignants notamment manquent de formation et les moyens alloués ne sont pas à la hauteur du défi à relever ! #Lézécrans
Le collectif #Cose nous propose donc une explication simple et unique, qui demande peu de moyens et rend les familles responsables des troubles. Un enfant a des difficultés à l'école ? C'est à cause de #Lézécrans, il suffit de les arrêter, problème réglé à peu de frais !
Le temps qu'on se rende compte que c'est plus compliqué que ça, que ça ne marche pas, que ça ne suffit pas... on aura gagné du temps et de l'argent et tant pis pour les enfants et les familles qui vont trinquer, c'est GRAVE ! #Lézécrans
Mais continuons notre lecture... Évidemment personne ne nie que #Lézécrans utilisés de façon massive pour des jeunes enfants est mauvais, mais ce qui est en cause ce ne sont pas tant #Lézécrans que le manque d'interactions avec les adultes ! Confusion corrélation/causalité
Nous arrivons au point complot/victimisation des membres du collectif #Cose : ils ne sont pas crédibles, se sont fourvoyés avec un #AutismeVirtuel qui n'existe pas, ont produit un livre ridicule... ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes ! #Lézécrans
Voilà, je vous renvoie au dossier "#Lézécrans en questions" sur le blog d' @ecolededemain pour trouver des éléments de réflexion posés, pesés, appuyés sur la science : ecolededemain.wordpress.com/tag/les-ecrans-en-questions/
Dans "Libération" du 19/01/19 : "L'«autisme virtuel», lié aux écrans, existe-t-il ?"
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- Loys
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La tribune du #CoSE fait état d’une “épidémie des troubles mentaux” chez les écoliers en faisant état d'une hausse de 24% des troubles intellectuels et cognitifs, de 54% pour les troubles psychiques et de 94% pour les troubles de la parole et du langage;
Pour le #CoSE cette augmentation n'est pas liée a l'application de la loi de 2005 sur l'inclusion scolaire pourtant mais cette affirmation n'est pas étayée. C'est donc tout simplement une opinion non fondée
Le #CoSE affirme aussi qu aucune étude à ce jour ne montre un effet bénéfique de l’exposition aux écrans sur le développement” alors même que des études citées par le collectif disent le contraire (Anderson et Subrahmanyam, 2017; Anderson et al., 2017)
Le #CoSE fait un compte-rendu très partiel des études sur lequel il s’appuie. par exemple une étude citée montre que pour chaque heure devant la télévision, les enfants ont 16.99 points de moins sur une échelle de développement.
Mais cette même étude montre AUSSI que pour les enfants plus grands aucune relation n’est trouvée entre la télévision et les scores à la Peabody (Zimmerman et al., 2007)
En ce qui concerne la télévision, ii y a un consensus sur les éléments suivants : il y a une relation négative pour les JEUNES ENFANTS (< 2a)entre un TEMPS IMPORTANT de TV et le développement du langage.
Pour les enfants plus grands, les choses sont plus compliquées; Une autre étude citée par le #CoSE montre que l'impact cognitif du temps passé avec la télé dépend du temps, du programme et du contexte social. Anderson et Subrahmanyam (2017)
Le problème est moins les écrans que l'absence d'interactions langagières avec les parents On sait en effet qu'en présence de la TV les interactions des parents baissent quantitativement et qualitativement.
On sait aussi - l'étude est citée par le #CoSE - que les maisons ou les enfants regardent le plus la TV sont celles ou les mères sont déprimées, ou la famille appartient a un minorité, ou la mère regarde BEAUCOUP la TV (Dutch et al., 2013).
L'étude précédente montre que moins d'écrans n'est pas la solution. Ce qu'il faut c'est une intervention psychosociale et une politique sociale d'aide aux familles pour que les parents puissent être disponibles à leurs enfants
Ce que montrent les chercheurs, c'est que ce sont les enfants qui ont des troubles du développement qui se retrouvent devant les écrans, et non les écrans qui créent des TD (Radesky et al., 2016)
La relation entre la télévisons et les problèmes attentionnels n'est pas directe. On la retrouve pour les enfants de moins de trois ans qui ont regardé des programmes de divertissement mais pas pour ceux qui ont regardé des programmes éducatifs. (Zimmerman et al., 2007)
Par ailleurs cette relation est "modeste" (Ka et al., 2018 qui ont travaillé sur la relation entre le TDAH et la télévision notent qu'ils qu'ils ne se sont pas donnés les moyens de faire véritablement un diagnostic de TDHA.
Cette étude est un bon exemple des biais que l'on peut rencontrer. Les auteurs donc corrélé un usage important des écrans avec quelque chose qui ressemble à un TDAH mais qui peut être autre chose.
FINALEMENT, ce qu'affirme le #CoSE est platement faux. 1) il n'y a pas d'EPIDEMIE des troubles du développement mais davantage d'enfants qui relèvent du handicap qui sont à l'école. 2) les effets des écrans ne sont pas massivement et uniformément négatifs.
La tribune du #CoSE le positionne comme un entrepreneur moral qui alimente la panique morale autour des écrans. Cette position est à combattre parce qu'elle donne une vision erronée de la situation
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- Loys
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Olivier Houdé écrit: ...on exagère par manque de raisonnement scientifique les effets négatifs des écrans
video.lefigaro.fr/figaro/video/les-troub...houde/6002074851001/
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Loys écrit: L'analogie est assez parlante, en effet. Cette défense systématique devient absurde quand Yann Leroux défend les jeux vidéos PEGI-16/18 face à une tribune qui s'intéresse aux tout-petits et n'aborde pas la question des jeux vidéos. Tu auras noté que M. Guillaud ne veut pas me répondre sur ce point !
On est d'accord, et il y a beaucoup à dire sur la confusion entre ce qui est "bon pour les enfants" et ce qui est "bon pour la société" tout entière... Sans parler de la confusion qu'on fait souvent entre "les écrans" et "les jeux vidéo", qui n'en sont qu'un aspect, et qui poussent certains défenseurs de ces derniers à voler aussi au secours des smartphones ou des tablettes
Pour prendre un exemple issu d'un autre medium : un de mes films préférés est Les Damnés de Visconti. Je le recommanderais volontiers à mon entourage. Mais surtout pas à des enfants, sauf si on veut les traumatiser à vie.
Loys écrit: Je partage assez ton analyse s'agissant de M. Ferguson et j'ai bien conscience que ses recherches sont validées scientifiquement (ce qui n'en fait pas des dogmes pour autant : toute recherche, dans un sens comme dans l'autre, peut faire l'objet de critique).
Là encore, on est d'accord, et j'aurais pu te le préciser beaucoup plus tôt. Je ne prends pas pour argent comptant ce que raconte Ferguson, sous prétexte qu'il serait "de mon bord". Sa recherche est critiquable au même titre que celle de Craig Anderson ou de Brad Bushman. Mais il est dans le même cas qu'eux, à savoir qu'il y a de la matière à critiquer.
En ce qui concerne ce que je pense personnellement de Christopher Ferguson et de "toute la bande" (Patrick Markey, Andrew Przybylski, Malte Elson, Amy Orben, Joe Hilgard...) : disons que je suis content qu'ils existent et qu'ils fassent contrepoids à la "bande" de Craig Anderson, Douglas Gentile, Brad Bushman, etc (je trouve en effet que ces derniers ont longtemps manqué de contradicteurs solides, et que leur manière de présenter leurs travaux de recherche a été pour le moins problématique).
Toutefois, ça ne va pas au-delà d'une sympathie de principe. Beaucoup de prises de position de Ferguson sur Twitter me font grincer des dents, et pas seulement quand il se mêle de politique.
Loys écrit: Mais l'engagement polémique me semble contraire à l'éthique scientifique.
J'aimerais abonder dans ton sens, mais à mon avis c'est peine perdue depuis longtemps. La recherche sur les effets des jeux violents a pris son envol juste après une tuerie de masse (Columbine, 20 ans déjà...), et elle a été exploitée dès le début à des fins polémiques : demande de législation, voire d'interdiction, déclarations médiatiques fracassantes... Merci Dave Grossman. Merci Jack Thompson. Merci Thomas Radecki, à qui l'on doit cette confusion délétère entre recherche scientifique et polémique médiatique.
Et si on veut en savoir plus sur le degré d'animosité qui existe entre les deux camps (Ferguson & cie d'un côté, Anderson & cie de l'autre), petit retour sur une affaire d'article rétracté et de doctorat révoqué :
retractionwatch.com/?s=bushman
www.vice.com/en_us/article/8xb89b/two-re...-hit-for-being-right
Pour en revenir au sujet : j'ai décidément du mal à voir en quoi les écrans de toute sorte peuvent être d'une quelconque utilité pour des tout-petits. Et j'ai encore plus de mal à voir en quoi le fait de concevoir qu'ils puissent être dangereux pour les tout-petits implique quoi que ce soit pour les adultes, ou même les enfants plus âgés.
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Stéphanie de Vanssay, promotrice des écrans à l'école et qui a montré sur les réseaux sociaux son parti pris outrancier à l'égard du collectif CoSE (harcèlement en ligne du docteur Ducanda, retweets d'injures, diffamation, pressions diverses mais constantes pour empêcher toute expression de la part du collectif CoSE), vient d'intervenir à la journée d'étude "Les dossiers de l'écran : controverses, paniques morales et usages éducatifs des écrans" du 5 juin 2019 à l'EHESS, avec une présentation intitulée ; "L'autisme virtuel provoqué par la surexposition à #Lézécrans relève-t-il d'une panique morale ?"
Les expressions "panique morale" ou "#Lézécrans" trahissent assez le parti pris polémique de cette journée d'étude, tout comme celui de cette présentation : toute critique des écrans ne peut que relever de la "panique" et n'être par conséquent qu'irrationnelle. Sur le même principe, Mme de Vanssay a pris l'habitude de qualifier tout contradicteur de "troll" (au point même de publier un livre sur la manière de "dompter les trolls"). De fait, un précédent billet publié par Stéphanie de Vanssay le 4 avril 2018 et intitulé "Panique à propos des écrans, que peut-on en penser ?" constitue déjà un étrange plaidoyer pro-écrans mêlant indistinctement tous les âges, ne faisant aucune mention - ce qui est grave de la part d'un ex-éducatrice et enseignante exerçant des responsabilités syndicales nationales - ni des recommandations de la Haute autorité de santé de 2018 ("Les écrans ont une influence délétère [...] des incidences négatives majeures sur le développement des fonctions cognitives") ni de celles du carnet de santé 2018. A l'évidence, de telles mises en garde, notamment concernant les plus petits, relève du "fearmongering", de la "diabolisation de #Lézécrans" et de la "panique morale"...
Une version Twitter de la présentation permet d'en étudier les aspects les plus intéressants.
Pas de légitimité... et un conflit d'intérêt
Mme de Vanssay commence avec une déclaration de non-neutralité sur la question de l'autisme virtuel : c'est en effet la moindre des choses compte tenu de la virulence de son engagement contre le collectif CoSE (sa participation par exemple au collectif "Hashtag France Autisme" qui a notamment appelé à "dégommer le docteur Ducanda"). Cette absence de neutralité interroge par conséquent sur la neutralité de la journée d'étude elle-même, aucun contradicteur n'étant invité pour porter la contradiction à Mme de Vanssay, dont la participation a été retenue par le comité scientifique de cette journée d'études. Mme de Vanssay, seule intervenante à ne pas s'exprimer à titre universitaire mais syndical (au nom de l'UNSA-Education), justifie sa compétence à faire cette présentation : "j'ai travaillé avec des enfants autistes". De fait, Mme de Vanssay n'a plus aucun contact professionnel avec des élèves ou des enfants depuis presque dix ans.
Cette absence de légitimité universitaire, médicale ou scientifique n'empêche pas Mme de Vanssay d'accuser publiquement sur les réseaux sociaux des professionnels de la médecine de "charlatanisme" (sic) .
De même concernant la déclaration d'absence d'intérêt de Mme de Vanssay : "je travaille au quotidien sur les questions numérique & éducation mais n'ai aucun lien ni intérêt financier avec des entreprises du numérique éducatif, ou du numérique en général" déclare Mme de Vanssay : la décharge syndicale totale d'une professeur des écoles devenue "conseillère nationale pédagogie et numérique à l'école" justifie pourtant pleinement l'activisme de Mme de Vanssay, dont l'intérêt professionnel et personnel est bien de défendre et promouvoir sans relâche les écrans, et ce dès la maternelle...
Des alertes scientifiques tournées en dérision
Mme de Vanssay présente d'abord le "contexte médiatique actuel autour des écrans" avec la caricature de toute critique : "#Lézécrans c’est le MAL un “diable folklorique”". Sans donner aucun lien, elle mêle alors des titres d'articles de presse de qualité diverse alertant sur les effets des écrans pour ridiculiser et disqualifier, par un effet d'accumulation censé ne pouvoir correspondre à aucune réalité, tout discours critique sur les écrans.
Si l'on se penche sur la réalité de ces articles, on trouve pourtant d'inquiétantes et bien réelles études scientifiques démontrant la nocivité des écrans.
Ainsi, pour prendre deux exemples au hasard, le court reportage "Les écrans rendent aveugles" sur "France 2" du 23/08/2018 renvoie bien à une étude scientifique sur une démonstration de la dégénérescence maculaire publiée dans la revue "Nature" le 5/07/18. Autre exemple : l'article "Réseaux sociaux et dépression à l'adolescence" de "LCI" du 07/01/19 renvoie également à une étude scientifique publiée le 4/01/19 : "Social Media Use and Adolescent Mental Health: Findings From the UK Millennium Cohort Study" .
Ces études médicales et scientifiques relèvent-elles de la "panique morale" ?
Tout comme elle occulte systématiquement les avertissements de la Haute autorité de santé ou du Carnet de santé, Mme de Vanssay, qui prend soin de ne jamais renvoyer à des études scientifiques, encourt ici le risque grave de les ridiculiser au mépris de toute considération sanitaire. Rappelons que la présentation de Mme de Vanssay à l'occasion de cette journée d'étude ne se fonde sur aucune légitimité universitaire, médicale ou scientifique.
La perpétuation volontaire d'un amalgame grossier
L'archéologie de l'expression "autisme virtuel" conduit Mme de Vanssay à se référer, par amalgame, aux travaux de trois économistes américains en 2006 faisant le lien entre télévision et autisme : elle donne enfin un lien. Mais l'autisme virtuel, tel qu'il a été défini par le collectif CoSE et comme son nom l'indique, se distingue précisément de l'autisme (cf infra). Il est vrai que Mme de Vanssay entretient continuellement et dans un dessein polémique la confusion entre autisme et autisme virtuel. Un exemple assez étonnant par ailleurs par sa logique propre :
Elle continue d'ailleurs dans sa présentation. Ainsi Mme de Vanssay a beau jeu de dénoncer une "fake news"... qu'elle contribue largement à diffuser.
Une cible unique : le collectif CoSE
Mme de Vanssay s'en prend ensuite au collectif CoSE, véritable cible de sa présentation
Rappelons ici que j'ai participé à la fondation de ce collectif. J'ai cessé d'y participer non pas parce que je pense depuis longtemps que l'expression "autisme virtuel" est inadaptée, certains enfants surexposés très jeunes chaque jour des heures et des heures aux écrans pouvant présenter des symptômes graves rappelant ceux de l'autisme et pouvant même être diagnostiqués autistes à tort, mais parce que j'ai considéré le choix de cette expression comme malheureux vis à vis des enfants autistes et de leurs parents : il explique une grande partie des réactions d'une agressivité sidérante témoignée par certains parents d'enfant autiste (refusant par ailleurs toute critique éventuelle des écrans, comme Mme de Vanssay). A mon sens, en parlant d'un "nouveau trouble neuro-développemental" , le professeur Marcelli évite cet écueil tout en alertant sur leur gravité.
Mme de Vanssay attaque le collectif CoSE sans jamais le présenter. Il est vrai que la légitimité de terrain de ses membres ne souffre pas de comparaison avec celle d'une représentante syndicale déchargée de cours depuis presque une décennie : ce collectif regroupe pédiatres, médecins spécialistes de la petite enfance, psychologues, pédopsychiatres etc. Elle ne précise évidemment pas que la charte de CoSE a été signée par des centaines et des centaines d'autres professionnels de l'enfance inquiets de ce qu'ils peuvent observer sur le terrain.
Mme de Vanssay cite ensuite, sur le site de CoSE, la page de mise au point sur l'autisme virtuel et la surexposition qui n'est effectivement plus accessible (sans doute en raison de la refonte du site) : Mme de Vanssay, dans le souci d'entretenir l'amalgame, ne va pas jusqu'à citer cette page qui précisément distingue autisme et autisme virtuel : "nous ne disons jamais que les écrans sont à l’origine de l’autisme [...] Dans certains cas, on peut confondre ces enfants avec des enfants autistes car leurs symptômes se ressemblent".
Les seules références intellectuelles à l'appui de la présentation de Mme de Vanssay sont celles relatives à la notion de "panique morale", qu'elle dénonce vis à vis des écrans. Or on a vu que cette dénonciation occulte volontairement toutes les alerte, fussent-elles scientifiques ou médicales...
Dans son élan, Mme de Vanssay critique d'ailleurs les membres de CoSE en ces termes très étonnants :
Faut-il penser que Mme de Vanssay se mobilise en faveur de la surexposition des enfants aux écrans ? Qu'elle ignore délibérément que les troubles sont constatés par les institutions médicales françaises (cf supra) ?
Dans la suite de sa présentation, elle s'efforce ensuite de réduire la mobilisation de professionnels de l'enfance engagés sur le terrain à une posture psychologisante (une volonté d"'héroïsation" des "lanceurs d'alerte").
La dénonciation d'enseignants inquiets
La fin de la présentation est assez décousue : Mme de Vanssay s'efforce de discréditer le collectif en citant des documents disparates (un message Facebook citant "une" directrice d'école) et donnant dans l'ensemble raison au collectif : un message d'une enseignante, des mots d'enseignants inquiets à propos des écrans et délivrant aux parents des recommandations proches de celles de la Haute autorité de santé ou le Carnet de santé. Ce sont de telles recommandations de collègues que Mme de Vanssay, représentante syndicale, entend donc dénoncer !
Mme de Vanssay s'indigne que partout en France, à l'initiative du collectif CoSE, des conférences sur les dangers des écrans soient organisées pouvant véhiculer "des idées relevant davantage de l’alerte dramatisée que d’informations scientifiques" : on a vu que la dimension "scientifique" des informations véhiculées par Mme de Vanssay était quasiment nulle. De fait, la seule caution scientifique de Mme de Vanssay est Serge Tisseron... qui a promu, dans l'Avis de l'académie des sciences rendu en 2013 les tablettes à l'usage des enfants de six mois !
Mme de Vanssay termine d'ailleurs en généralisant étonnamment sa défense des écrans : "Par ailleurs, il semble légitime de s’interroger sur la validité des autres maux imputés aux écrans qui pourraient, eux aussi, relever de paniques morales."
Nous pouvons pour notre part conclure :
- qu'il est scandaleux qu'un comité scientifique ait accordé un temps de parole à une personne sans compétence particulière et revendiquant une partialité que confirme toute sa "présentation"
- qu'il est atterrant qu'une personne déchargée de cours depuis presque dix ans et rémunérée pour défendre les conditions de travail des enseignants puisse nier leur expérience de terrain et dénoncer leur mobilisation dans l'intérêt des élèves
- qu'il est grave qu'une personne disposant d'une parole publique puisse occulter délibérément des messages de prévention sanitaires à l'intention des enfants.
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Findings
In this cross-sectional study of 47 healthy prekindergarten children, screen use greater than that recommended by the American Academy of Pediatrics guidelines was associated with (1) lower measures of microstructural organization and myelination of brain white matter tracts that support language and emergent literacy skills and (2) corresponding cognitive assessments.
siecledigital.fr/2019/11/06/selon-cette-...cerveau-des-enfants/
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Il ne ressort d’aucun document que le Dr Ducanda ait jamais dit ou écrit que l’autisme pourrait être provoquée par la surexposition aux écrans, ni promis la guérison de l’autisme par l’éloignement des écrans. Le Dr Ducanda, fait valoir qu’elle a constaté au cours de ces consultations de médecin de PMI de l’Essonne, que de plus en plus d’enfants âgés de 0 à 4 ans présentaient des troubles identiques aux Troubles du Spectre Autistique, qu’elle a fait le lien entre ces troubles et la surexposition aux écrans à laquelle ces enfants étaient confrontés et a décidé de mener une action d’information sur ce point…; que le devoir du médecin étant de prévenir de la survenue d’un risque lié à un comportement, même si ce risque n’a pas encore été du point de vue scientifique clairement établi. Il ne saurait être reproché au Dr Ducanda d’avoir tenté d’alerter la communauté médicale afin que des études et recherches scientifiques soient entreprises concernant ces constatations, et d’enrichir le débat.
Comme disait Mme de Vanssay du SE-Unsa le 29 mars 2018 en s'efforçant de faire annuler ensuite toutes les conférences auxquelles Mme Ducanda était conviée : "Ce n'est pas pour rien que le conseil de l'ordre des médecins est saisi !".
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Question
What is the association between screen use and children’s language skills across the extant literature?
Findings
In this systematic review and meta-analysis of data from 42 studies, greater quantity of screen use (ie, hours per day/week) was negatively associated with child language, while better quality of screen use (ie, educational programs and co-viewing with caregivers) were positively associated with child language skills.
Une méta-analyse prudente et mesurée donc, mais néanmoins immédiatement rejetée - pardon "décryptée" sur le blog de Franck Ramus du 9/04/20 par Coralie Chevallier, chercheuse à l'Inserm : "Les écrans et l’enfant: décryptage de la nouvelle méta-analyse"
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Ce "décryptage" appelle lui-même quelques commentaires.
Coralie Chevallier aura mal lu le résumé qui dit exactement le contraire : "... while better quality of screen use (ie, educational programs and co-viewing with caregivers) were positively associated with child language skills.". Caricaturer une étude pour la critiquer n'est pas très efficace.Dans un article récent paru dans JAMA1, ces précautions intellectuelles sont en partie mises de coté pour "montrer" ce que tout le monde se tue à répéter : les écrans, c'est mal. [...] Les écrans ont un impact négatif sur le développement du langage
Le "décryptage" de Coralie Chevallier part ensuite dans tous les sens : elle met en cause la méta-analyse dans son principe même (à partir de petites études ou de mauvaises études, sans faire aucune démonstration à ce sujet) ; elle critique la causalité tirée d'une corrélation... alors que le titre de l'étude explicite bien qu'il s'agit d'une corrélation ("Associations Between Screen Use and Child Language Skills") et que le pluriel montre que cette association peut être négative ou positive selon l'usage. Elle critique en général les études qui ignorent d'autres facteurs possibles (notamment sociaux), sans désigner précisément les études qui seraient dans ce cas et en ajoutant étrangement : "Même si le niveau socioéconomique est souvent inclus dans les modèles statistiques, il est impossible de contrôler l'ensemble des facteurs (souvent appelés "inobservables") qui peuvent influencer la corrélation entre écrans et développement cognitif."
Ou en limitant l'accès ou le temps d'écran...Pour ne citer que quelques exemples, les familles où les enfants regardent le plus les écrans sont en moyenne plus pauvres et moins éduquées. Et on a de bonnes raisons de penser que le niveau d'éducation des parents et leur niveau de ressources peuvent influencer le langage des enfants, indépendamment de la consommation d'écrans.
Coralie Chevallier récuse également les questionnaires auto-déclarants des parents sans en apporter la moindre preuve :
On peut ainsi imaginer que les familles éduquées soient davantage influencées par la norme du "pas d'écran" que les familles moins éduquées. Si c'est le cas, cela pourrait conduire les familles les plus éduquées à davantage sous-déclarer le temps d'écran que les familles moins éduquées, créant ainsi une association statistique artéfactuelle.
Pour toutes ces raisons, d'une assez grande faiblesse argumentative, Coralie Chevallier conclut que la méta-analyse n'aurait pas dû conclure :
Il faudrait donc même rejeter le principe de précaution pour cette curieuse raison "éthique" ?Mais alors, ne faut-il pas dans ce cas adopter le "principe de précaution" ? Que risque t-on à être trop prudents ? On risque tout simplement de nuire, en particulier aux populations les plus défavorisées. Tout d'abord, la recommandation de ne pas utiliser les écrans est stigmatisante pour les familles qui consomment beaucoup d'écran. En résumé, on est en train de leur dire que les loisirs qu'ils choisissent pour leurs enfants sont en réalité toxiques. Si c'est le cas, il faut bien sûr le dire. Mais si ce n'est pas le cas, cette stigmatisation n'est pas éthique.
Voilà une considération sur le langage des familles "très peu éduquées" qui est très "éthique", en revanche...Ensuite, il n'est pas impossible que la recommandation ait un effet néfaste sur certaines populations. On peut par exemple imaginer que les enfants qui grandissent dans des familles très peu éduquées bénéficient d'opportunités langagières supérieures en regardant la télé : vocabulaire plus diversifié, syntaxe correcte, narrations, etc.
Si l'on lit bien Coralie Chevallier, le principe de précaution voudrait donc... qu'on encourage à augmenter le temps d'écran, surtout dans les familles très peu éduquées !
Mais la suite du "décryptage" est encore plus étonnante encore.
Alors que la méta-analyse publiée dans "Jama" porte sur le langage et exclut les enfants de plus de 12 ans, Coralie Chevallier entend lui apporter la contradiction en se fondant sur une étude à laquelle elle participe et qui porte sur...20 000 collégiens. Plus amusant encore : à travers cette étude (hors sujet donc et qu'il est de toute façon difficile d'étudier puisqu'elle n'a pas été publiée...), elle entend démontrer qu'un programme éducatif améliore les performances scolaires : ce serait démontrer donc... ce que la méta-analyse affirme pour les enfants plus jeunes : "better quality of screen use (ie, educational programs and co-viewing with caregivers) were positively associated with child language skills"...
Coralie Chevallier célèbre donc ce paradoxe : "les élèves bénéficiaires déclarent passer plus de temps (oui, plus, pas moins) à regarder des écrans"... en oubliant de préciser qu'il s'agit d'un usage qualitatif ("un programme éducatif").
Même glissement en supprimant la condition nécessaire à ce "plus d'écrans" : "plus d'écrans" éducatifs (ici dans un cadre scolaire). Car à défaut, et donc à en croire Coralie Chevallier, jouer à Fortnite toute la journée, ce serait "faire moins d'activités qui nuisent à la réussite scolaire"...Comment peut-on expliquer ce résultat sachant que les notes de ces mêmes élèves s'améliorent ? Notre étude ne permet pas de répondre à cette question, mais une possibilité est que regarder plus d'écrans, c'est faire moins d'activités qui nuisent à la réussite scolaire (être dehors sur un banc à découvrir les joies du tabac, par exemple).
Un tel glissement n'est évidemment pas innocent sur un blog prenant la défense systématique "des écrans" en général : il est surtout grave sur le blog d'un membre du Conseil scientifique de l'Éducation nationale.
Addendum 1 : le discours sur les écrans éducatifs est bien entré dans les mentalités, comme on peut le voir avec le témoignage d'une professeur des écoles en éducation prioritaire se rendant chez un élève qui ne veut pas revenir en classe : www.huffingtonpost.fr/entry/pour-un-de-m...8675c5b69c333237d569
« Qu’est-ce que tu fais de tes journées, J.? — Je joue. — À quoi? — À la console. — Toute la journée? — Non, dit Maman. — Si, corrige J. — À quel jeu est-ce que tu joues? — À Fortnite, dit J., fier. Dans deux jours, il y a un nouveau niveau, je sens que je vais le réussir lui aussi.“ Maman reprend la parole. “Mais il construit aussi dans ce jeu, c’est pédagogique.”. J. la coupe. “Non, je ne construis pas Maman, je tue.”. »
Addendum 2
Non seulement l'illustration (très souriante) du billet de Coralie Chevalier entre en totale contradiction avec son propos (puisqu'elle recommande une régulation stricte des écrans et d'autres activités), mais elle fournit une citation très partielle des recommandations 2018 de la Haute autorité de santé (p.96). Et pour cause !
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Question
Are screen media exposure and social and demographic factors associated with the risk for autism spectrum disorder (ASD) or ASD–like symptoms on the Modified Checklist for Autism in Toddlers at 2 years of age?
Findings
This cohort study of 2152 children controlled for perinatal and demographic variables and found that television and/or video exposure and less caregiver-child interactive play at 12 months of age were each significantly associated with greater ASD-like symptoms, determined by total revised Modified Checklist for Autism in Toddlers score, but not with the risk of ASD. Additional perinatal and demographic findings are discussed.
Meaning
Less screen exposure and more parent-child play at 12 months of age were associated with fewer ASD–like symptoms at 2 years of age, and more research on early experiential factors is recommended.
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