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La réforme de l'évaluation
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En lisant l'appréciation qui accompagne la note ?Une moyenne de 13 en langue cache parfois de profondes disparités: l’élève peut être considéré comme bon à l’oral mais moins solide à l’écrit, voire parfois faible. Cependant, comment cerner une faiblesse dans une moyenne globalement satisfaisante?
On confond ici les notes et les moyennes...
Dans une évaluation par compétences, le principe des moyennes est bien conservé puisque des "piliers" peuvent acquis malgré des compétences non acquises. Il est vrai que ce système est plus hypocrite puisque le seuil à partir duquel un pilier est acquis reste bien vague...
De même on peut faire des moyennes de points de couleur...
Quel professeur accorde la moindre valeur à une moyenne générale, sans observer les moyennes ni écouter les observations des collègues ? C'est en vérité, comme on le constate ici, un travers des élèves eux-mêmes...La moyenne a tendance à camoufler les divergences pour tout recentrer autour d’une seule note, souvent insignifiante, voire parfois décourageante, dévalorisante et dégradante.
La marge entre acquis et non acquis est parfois faible également...Entre 9,78 et 10, la marge est faible. Pourtant, un élève à 9,78 se sentira frustré d’être considéré « en-dessous » de cette moyenne tant recherchée.
L'école n'est pas un lieu d'aventures.Des professeurs sont d’ailleurs d’accord sur ce principe, et quelques-uns sont prêts à tenter l’aventure de l’école sans note.
Des expériences ont déjà été entreprises. Notation grâce à des codes couleurs, bilan pour évaluer les progressions sans aucune note, transmission aux parents de l’évolution des acquis de leurs enfants: toutes les méthodes sont essayées. Et il faut dire que cela intéresse de nombreux chefs d’établissements, qui semblent désireux de revoir ce système, notamment en collège où les notes ne semblent plus dire grand-chose.
C'est vrai : pourquoi accorder une importance à des compétences en mathématiques pour en affectation dans une filière mathématique ?
Allons jusqu'au bout de cette logique : qu'est-ce qui vaut, en ce cas, à cette lycéenne d'être dans le lycée qu'elle a choisi ?
Amusant de voir en tout cas des lycéens du même avis que des chefs d'établissement.
Le problème n'est donc pas la note par elle-même...D’ailleurs, au côté peu significatif de celles-ci, s’ajoute le stress qu’elles apportent. Il n’y a qu’à voir les yeux des élèves au bout de cinq semaines. Tout le monde est fatigué, stressé. L’abondance des contrôles en fin de trimestre (pour « faire les moyenne », justement) n’apporte même pas d’aspect positif, puisque les apprentissages sont souvent fais très vite et sous pression.
Il faudrait donc qu'il n'y ait pas de sélection : puisse cette élève s'appliquer à elle-même ce généreux principe au moment de l'affectation post-bac.Inutile de préciser qu’une semaine après l’épreuve, la moitié des connaissances s’est déjà envolée. Le problème étant que le système actuel valorise plus le fait de réussir que le reste et est donc, une sorte de machine à trier.
Les décrocheurs n'ont jamais été aussi peu nombreux et les bacheliers si nombreux : alors pourquoi la nécessité de changer maintenant ?Il n’y a qu’à voir le nombre de décrocheurs chaque année, si notre système reste performant quant à la formation des élites, il est un véritable calvaire pour les élèves considérés comme « moyen moins ».
Cette élève récite ici des clichés ressassés par des syndicats dits "progressistes" ou la FCPE.
Il y a malheureusement de fortes chances qu'une école sans note soit une école encore plus injuste. Mais ce sera moins visible !Si nous voulons changer cela, il faut lutter pour une école plus juste. Il est souhaitable d’obtenir une véritable égalité des chances, qui manque encore désespérément à l’appel. Faire de notre école l’école rêvée du XXIeme siècle n’est pas une chose évidente, mais nous n’y parviendrons pas sans obtenir petites réussites sur réussites.
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Un prolongement dans l'actualité. "Le Monde" du 5/12/14 : "« Les élections chez les enseignants montrent une mobilisation de l’électorat de droite »"Loys écrit: Et une réponse à Rémi Noyon dans notre article : "La pégagogie “gauchisante”" (3/12/14)
A l’issue des élections professionnelles chez les enseignants, les syndicats FSU du primaire et du secondaire restent en tête, mais reculent nettement : le SNUipp-FSU, dans le premier degré, cède près de 4 points, tandis que le SNES-FSU recule d’environ 6 points, perdant la majorité absolue parmi les certifiés et les agrégés.
En revanche, FO et le SNALC réalisent une percée, deux syndicats qui « ont en commun un discours réactionnaire, hostile à tout changement pédagogique », explique Laurent Frajerman, spécialiste du syndicalisme enseignant, chercheur à l’Institut de recherche à la FSU et auteur de La grève enseignante en quête d’efficacité (éditions Syllepse, 2013).
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A vrai dire ce n'est pas un "rapport" : ce sont des propositions.Difficile par moments de rester serein quand on lit le déferlement de commentaires négatifs sur le rapport sur l’évaluation des élèves rendu par le Conseil supérieur des Programmes.
Si peu !Certes, des débats contradictoires ont parfois été organisés, mais trop souvent autour de la question : « faut-il supprimer les notes ? » alors que le CSP n’a jamais posé le problème de l’évaluation de cette manière très réductrice. Certes, des personnalités ont pu prendre la parole pour dire des choses intéressantes (par exemple Pierre Merle sur France Culture –mais c’était France Culture !) et on a juste eu droit à quelques flashes sur des expériences de classes sans notes, avec souvent un parent pour et un parent contre (telle cette mère argumentant sur TF1 pour les notes, car il faut bien qu’un jour « le couperet » -sic !- arrive…)ou la vue d’une fiche d’évaluation (du collège de Vic-Fezensac sur i-tele par exemple) qui, sortie de son contexte d’utilisation, peut sembler une pièce d’une machinerie d’usine à gaz ou à cases…
Finalement, sans "débat contradictoire", ce serait tellement mieux.Mais on a surtout eu un florilège calamiteux d’intellectuels médiatiques et de politiciens, qui visiblement n’ont pas lu le rapport du CSP et du haut de leurs certitudes ont fait feu sur ces affreux gauchistes-bisounours-apprentis sorciers, Khmers rouge ou décadencenaïfs irresponsables, qui veulent détruire un des piliers de notre civilisation.
Le parti de l'opposition n'est "modéré" en somme... que quand il contribue à supprimer les notes.On pouvait espérer mieux de la part d’un ancien ministre de l’éducation nationale qui fut responsable du conseil national des programmes, du chef d’un des partis de l’opposition réputé modéré ou d’un linguiste qui, en son temps, avait produit quelques idées intéressantes sur l’illettrisme.
Comme quoi...Dans leurs différentes déclarations, j’ai relevé quelques figures de la rhétorique conservatrice qui s’ajoutent à la paresse intellectuelle qui consiste à parler d’un rapport sans jamais le citer vraiment, sans le situer, sans prendre en compte le message essentiel, en l’occurrence : il faut changer le système d’évaluation. On est loin des réflexions soixante-huitardes (mais de mars ! au colloque d’Amiens) d’un ancien ministre de l’éducation nationale gaulliste, réputé très droitier pourtant...
Non plutôt de l'imposture, mais il est vrai que les notes y participent déjà, du moins dans le cadre des examens. Mais il s'agit ici d'imposer une pratique pédagogique dans l'enseignement.....qui doutait de la validité d’un système qui a peu changé depuis cette époque, mis à part la tentative avortée d’Edgar Faure quelques mois plus tard.
La contradiction : ça ne change rien ou c’est le doigt dans l’engrenage ?
Cela n’embarrasse pas les défenseurs de la notation traditionnelle : ils peuvent à la fois clamer qu’une évaluation non chiffrée ne change rien (le rouge aussi traumatisant que le zéro, comme si le problème était là !) et qu’abandonner la déesse note serait un pas de plus vers la décadence et le triomphe de l’enfant-roi et de l’égalitarisme absolu.
A noter que si contradiction il y a, elle est plutôt chez ceux qui, au nom du bien-être de l'élève, proposent de remplacer un système d'évaluation par un autre qui n'en diffère que sur la forme.
Eh oui, les premiers ravages du pédagogisme commencent à remonter mais ses conséquences actuelles sont bien tangibles.Cela peut être les deux en même temps. Cela me rappelle la chanson de Brel Ces gens-là quand le personnage qui parle dit : « j’ai jamais tué de chats, ou alors il y a longtemps, ou ils sentaient pas bon… » Car, pourquoi s’affoler si ça ne change rien ? Ou alors, pourquoi dire que ça ne change rien si cela détruit un des piliers essentiels de ce qu’il resterait de notre système éducatif (en détresse, comme on disait déjà dans les années 80, trente-cinq ans déjà) ?
Pour l'instant, des invectives mais aucun argument justifiant un changement de système d'évaluation.
C'est la preuve que la notation est bienveillante...Le coup du thermomètre
« Comparaison n’est pas raison » : cet ancien précepte est toujours valable. La métaphore du thermomètre qu’on casserait en abolissant les notes est particulièrement inappropriée dès lors qu’on s’imagine être non dans l’illustration d’une idée mais dans l’explication par l’analogie. Si on veut rester dans cette métaphore, on aura beau jeu de dire que lorsqu’un thermomètre est peu fiable, il faut le remplacer, mais au-delà il y a deux points essentiels qui interdisent à cette comparaison d’avoir une vertu éclairante. Le thermomètre ne fait qu’indiquer une mesure objective, la note serait plutôt du côté de ce qu’on appelle maintenant en météo la température « ressentie », puisqu’il y a variation selon les correcteurs, selon l’ordre de correction, selon qu’on est dans tel ou tel établissement, telle ou telle classe. Que quelqu’un qui est sur le terrain me contredise : vraiment le 12/20 est équivalent du collège REP+ du 93 au collège-lycée prestigieux des beaux quartiers ?
De fait la notation, dans le cadre de l'enseignement, n'a jamais prétendu à une objectivité universelle, contrairement à la notation dans le cadre des examens où des exigences académiques ou nationales sont définies. En vérité, le naufrage est tel que ce n'est pas la notation qui pose problème dans ce cas précis, mais le niveau d'exigence, malheureusement adapté aux différents publics scolaires.
Ce qui est décourageant, ce n'est pas la note, c'est le fait de ne pas atteindre le niveau des exigences attendues.Et puis le thermomètre n’a aucune influence sur la température. Alors que la note, en décourageant ou encourageant peut modifier la qualité du travail, l’observateur modifiant ainsi l’objet observé. Et souvent c’est beaucoup plus simple dans le sens négatif. Sans parler des prophéties auto-réalisatrices (« de toutes façons, j’aurai zéro, car je suis nul « ).
Pour renverser la proposition, ceux qui militent pour l'évaluation positive veulent un thermomètre qui affichera la bonne température même en pleins frimas.
Que de naïfs face à un esprit supérieur comme celui de M. Zakhartchouk !Les vrais naïfs sont ceux qui, au mépris de tous les travaux en docimologie qui ont plus de cent ans, croient encore au miracle de la note-repère, objective et suffisamment informative pour permettre à chaque élève de se situer dans ses apprentissages.
Comment une note portant par exemple sur l'apprentissage de dix verbes irréguliers en anglais par exemple pourrait-elle présenter la moindre scientificité ?
Ces éléments ne sont pas des éléments de compensation : dans le cas d'une évaluation complexe, ils importent plus que la note elle-même...Que de nombreux enseignants compensent la pauvreté des informations qu’elle donne par des appréciations, des grilles de critères, des barèmes, cela est indéniable.
Chose qui ne se produira pas avec les mentions "acquis"/"non acquis" ou des pastilles de couleur !Mais il s’agit souvent de palliatifs et de toute façon, cela est assez peu pris en compte par les élèves qui ne regardent que le chiffre global.
Dommage que M. Zakhartchouk ne porte pas de jugement sur les exemples précis donnés dans la presse !Le mépris pour les pratiques différentes et la désinformation
Le plus insupportable dans ces anathèmes lancés contre des innovations autour de l’évaluation, réside surtout dans le mépris suffisant pour les pratiques réelles des équipes qui travaillent à construire d’autres types d’évaluation. Que l’on puisse émettre des avis critiques, bien sûr ! Mais encore faut-il étudier réellement ce qui se fait ici ou là en regardant aussi les résultats obtenus (les progrès constatés, les chiffres d’obtention du brevet, etc.) Réduire ce qui est fait à Clisthène (qui garde en partie des notes), à Vic, au collège privé Saint-Louis la Guillotière à Lyon, et dans toutes ces « classes sans notes » qui se multiplient dans notre pays à un livret de compétences lourd et chronophage ou encore au développement d’un laxisme généralisé est tout bonnement scandaleux. Que savez-vous de cela, monsieur Lagarde, avez-vous été lire de près les productions de ces équipes, monsieur Bentolila, avez-vous fait une enquête précise et rigoureuse, monsieur Ferry –puisqu’il faut les appeler par leur nom (voir plus haut), mais ce ne sont que trois exemples d’une grande indigence intellectuelle face à ces questions ?
L'Australie et la Nouvelle Zélande, des pays à peine meilleurs que la France dans PISA 2012, ont perdu entre 4 et 5% dans PISA en douze ans (la France 1,5%). Pour le reste, en Europe du Nord la Suède, le Danemark et la Norvège ont de moins bons résultats que la France à PISA 2012...La désinformation, elle règne aussi lorsqu’on oublie d’inscrire dans l’histoire cette réflexion sur l’évaluation au lieu de clamer qu’il s’agit de la dernière lubie de notre ministre, lorsqu’on ne mentionne pas ce qu’est le CSP (un organisme dirigé par un scientifique éminent et comprenant aussi des parlementaires de l’opposition), lors qu’on n’évoque qu’en termes lapidaires ce qui existe dans d’autres pays (certains journalistes l’ont fait, mais pas toujours avec précision), en particulier dans des pays par ailleurs très compétitifs en Océanie ou Europe du Nord.
Des pays "très compétitifs", on le voit !
Pour le coup Jean-Michel Zakhartchouk oublie de rappeler la dégringolade (-6%) de la Suède dans PISA depuis douze ans...La désinformation règne quand il est affirmé que les pays qui ont essayé d’autres modes d’évaluation sont revenus dessus, ce qui n’est pas vrai pour la majorité, et ceux qui ont abandonné une évaluation davantage basé sur les compétences l’ont davantage fait pour des considérations politiques (l’intense campagne droitières de l’UDC en Suisse, le retour en arrière éducatif de la Suède et partiellement du Québec)
On sait déjà quelles seront ses conclusions.Pour le moins, tout cela devrait provoquer un vrai débat, autrement qu’en termes binaires, à partir de la problématique : « que faut-il faire pour rendre notre système évaluatif plus juste et plus efficace ? » On espère que la conférence nationale de décembre sous l’impulsion d’un président du jury qui est aussi une haute figure intellectuelle, le permettra davantage.
L'argumentation en faveur d'une réforme s'est montrée ici d'une grande pauvreté.
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