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La réforme de l'évaluation
- Loys
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Laurent Fillion, sur Twitter, conteste cette affirmation pour la voie professionnelle. Notre désaccord vient en effet du fait que l'affectation se fait selon une procédure académique, et que, dans l'Académie de Lille au moins, les compétences sont prises également en compte (ce qui n'est pas le cas dans de nombreuses autres académies).Loys écrit: Le paradoxe est d'ailleurs que jamais les notes n'ont été aussi cruciales ni les livrets avec les appréciations des professeurs aussi secondaires qu'avec la mise en place des procédures d'affectation informatisées (Affelnet, APB).
L'exemple de l'Académie de Lille permet malgré tout de réfléchir : cache.media.education.gouv.fr/file/affec...mie_post3_358565.pdf
On voit ici que :
- les "compétences" s'assimilent bien à des notes, chiffrées sur 20 mais avec quatre paliers imposés. L'évaluation est donc grossière : "pas acquise" ou "peu acquise" sont logiquement à égalité.
- on ne sait par qui ces "compétences" sont évaluées exactement : elles sont renseignées par le chef d'établissement
- ces "compétences" (curieusement formulées sous formes de verbes d'action) ne correspondent à rien de sérieux : comment évalue-t-on le degré de précision ou de soin avec lequel un élève est compétent pour "effectuer un travail ou une tâche" (au sens le plus vague) ? Quant à "réaliser une tâche nécessitant nécessitant un investissement physique prolongé", non seulement cette "compétence" n'est guère évaluée dans le cadre scolaire d'un collège mais elle correspond davantage à un degré de motivation ou d'endurance physique. Ce sont certes des qualités... mais pas des compétences !
Finalement l'évaluation par des notes correspondant à des disciplines est beaucoup moins injuste...
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Il n'y a pas de 0, il n'y a pas de 20 non plus.On voit ici que :
- les "compétences" s'assimilent bien à des notes, chiffrées sur 20 mais avec quatre paliers imposés. L'évaluation est donc grossière
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Un point de vue discordant dans le Monde, sous la plume de Madame Baumard ?
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En vérité, c'est l'ensemble de la refondation de l'école qui est frappée, depuis le début, de cette tare. Toutes ses mises en œuvre ont été vendues comme des réparations des erreurs de Nicolas Sarkozy.[Gilles de Robien] a crispé le débat en le politisant et a tué le sujet. C'est le risque que prend aujourd'hui la gauche en se saisissant d'une manière ostensiblement politique du dossier de l'évaluation des élèves.
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- Loys
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Voilà qui a le mérite d'être dit.Lancé par son éphémère prédécesseur, Benoît Hamon — ministre du 2 avril au 25 août —, ce dossier a été repris tel quel par la nouvelle venue. M. Hamon souhaitait en faire une de ses priorités. En reprenant le flambeau, Najat Vallaud-Belkacem ouvre un débat. Pourquoi deux ministres successifs concentrent-ils autant d'énergie sur ce dossier qui touche au cœur de la pratique professionnelle enseignante et empiète même sur la sacro-sainte liberté pédagogique du professeur ?
On comprend donc que le reproche porte sur la stratégie, pas sur la visée.Est-ce au ministre de dire aux enseignants comment noter leurs copies ? La même question s'était posée lorsque Gilles de Robien, ministre de l'éducation entre 2005 et 2007, s'était mêlé des méthodes de lecture. Ouvert en janvier 2006, le débat a duré une bonne année et n'a pas offert aux enseignants les bonnes portes d'entrée dans l'enseignement de la lecture. Au lieu de leur apporter les arguments scientifiques dont ils avaient besoin, il a crispé le débat en le politisant et a tué le sujet. C'est le risque que prend aujourd'hui la gauche en se saisissant d'une manière ostensiblement politique du dossier de l'évaluation des élèves.
Parler d'une "France où beaucoup rêvent encore de coups de règle en fer sur les doigts et de blouses grises" ou de notation sous forme de "zéros pointés", ce n'est pas de la caricature , en revanche.Pour la France, où beaucoup rêvent encore de coups de règle en fer sur les doigts et de blouses grises, le gouvernement livre sur un plateau le bâton pour se faire battre. Il propose le kit nécessaire pour laisser penser que la gauche française a encore de forts relents soixante-huitards. Que Najat Vallaud-Belkacem fasse sa première sortie sur « l'évaluation bienveillante » dans un collège qui a totalement aboli les notes ne contribuera qu'à alimenter un peu plus le moulin à caricatures.
Seulement 54 000 sortants de formation initiale sans aucun diplôme (101 000 en incluant ceux qui ont le brevet).L'ÉCOLE N'ENCOURAGE PAS
Pourtant, il y a un sujet. L'école française n'encourage pas. La notation casse précocement les élèves qui ont le plus besoin d'être valorisés et nourrit le flux des 120 000 décrocheurs.
Aucune réflexion sur la suppression de la notation dans le primaire : quels en sont donc les résultats ?
Et ça, ça change tout : un élève qui a un cinq qui ne vaut rien se sent beaucoup mieux !D'autres systèmes sont cependant possibles. La Finlande, bonne élève des classements internationaux, ne note pas avant 11 ans et ne descend pas au-dessous de 5 sur 20...
La plupart des pays qui réussissent dans PISA pratiquent au contraire une notation assez peu bienveillante...
Car supprimer les notes, c'est de l'innovation... même si c'est une vieille lune soixante-huitarde.Depuis plusieurs années, la direction de l'enseignement scolaire piétine. L'innovation reste là où elle naît. En collège surtout, les inspecteurs sont incapables de faire bouger la pratique.
Curieux qu'il existe une science d'une pratique aussi aberrante.On pressent que la docimologie, cette science de la notation...
Peut-être parce que l'essentiel est ailleurs et que la "réflexion" sur la notation (traduction : qu'il faut donc supprimer) est un leurre.... devrait figurer en bonne place dans la formation des professeurs, elle en reste le parent pauvre ! Le sociologue Pierre Merle, auteur de plusieurs livres sur le sujet, regrette le peu d'information dispensée aux néoenseignants sur ce dossier majeur d'un point de vue éducatif.
Ah...Les nouvelles écoles de formation en train de se mettre en place — les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) — font la même impasse sur le sujet que les instituts de formation d'antan ! C'est pourtant le seul moyen d'agir sur les pratiques.
L'euphémisme pour la propagande idéologique, pourrait-on dire plutôt.Surtout quand la formation continue existe à peine. Comme rien ne se fait nulle part, il ne restait que l'entrée politique !
Place donc à la mise en scène politique du sujet ! « Évidemment que cette conférence nationale a un air de grande kermesse. Mais puisque ça ne coûte pas cher, on peut toujours essayer. Même si la manifestation nationale n'a qu'une portée symbolique, elle permettra toujours de faire de la pédagogie », analyse Pierre Merle.
Une circulation qui risque d'être très limitée, comme on l'a vu avec la désignation du jury.C'est aussi ce qu'estime le physicien Etienne Klein, président du jury de cette médiatique consultation nationale et qui se veut très modeste sur ses compétences en la matière. « Je suis un béotien chargé de faire circuler la parole républicaine. Rien de plus ».
"Le Monde" était moins vipérin quand les mêmes thèmes étaient développés par Vincent Peillon.Si le coup de projecteur ne change rien dans les classes, il aura au moins parlé aux parents. Cela tombe d'autant mieux que Najat Vallaud-Belkacem veut être leur ministre. A la rentrée scolaire, interrogée sur les postes non pourvus, la ministre n'a pas répondu sur sa stratégie de « grand recruteur », mais a « rassuré les parents » sur la présence d'enseignants dans les classes. Elle leur a inventé des « Cafés des parents »... Et sur la notation, c'est à eux qu'elle s'adresse. En cela, elle a des faux airs de sa première patronne en politique : Ségolène Royal. Ministre déléguée à l'enseignement scolaire, Mme Royal a d'abord été la ministre des familles. Personne autant qu'elle ne s'est occupé de pédophilie ou de bizutage. Il y a cependant une différence entre les deux ministres la première a été limitée dans son approche par son ministre de tutelle, Claude Allègre, quand la seconde la choisit. C'est vrai que les élèves sont 12 millions, les enseignants 900.000. En bénéfice dans les urnes, c'est incomparable. En cote de popularité aussi. Or, une stratégie d'ascension politique se construit.
Pas sûr que ce débat soit consensuel. Rappelons que plus des deux tiers des parents et des trois quarts des Français sont opposés à la suppression de la notation (cf supra). Sans même parler des enseignants...Et puis, à sa décharge, Najat Vallaud-Belkacem arrive en seconde partie de mandat. La loi d'orientation a été mise en place par un autre. Il est impossible d'ouvrir de vrais dossiers aujourd'hui, vu la cote d'impopularité de François Hollande et des siens et au regard de la déception palpable des enseignants sur le terrain, face aux postes promis qui se font attendre. Alors pourquoi se priver d'un tel sujet qui, même s'il ne change pas l'école, ne mettra personne dans la rue ?
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Déjà cette étude sent le sapin, dans l'analyse, il y a beaucoup de prise de positions sans rapport avec les questions posées qui montrent clairement la prise d'opinion dès le départ.
Dans les détails on note des incohérences, des questions formulées à l'avance pour garantir des résultats, etc. Une petite perle est la suivante: 46% des parents dont les enfants sont en maternelle se sont trouvé dans la situation de ne pas savoir comment réagir face à une note! Dites-moi si je me trompe mais en maternelle il n'y a pas de notes?
Mais comme souvent, le plus beau vient des médias, qui tirent des conclusions hors normes à partir des conclusions d'une étude manquant franchement de sérieux. Petit tour d'horizon:
L'Express
www.lexpress.fr/education/73-des-parents...#BVzzA2T0xCALeeAR.99
Absolument pas, l'assertion que l'outil d'évaluation est soumis à trop d'aléas est une affirmation de la part de OpinionWay dans eur synthèse, à aucun moment la question n'a été formulée dans ce sens. Les parents ont été interrogés sur l'influence des facteurs, mais leur faire dire que c'est soumis à trop d'aléas est absurde.Influencées par la personnalité du professeur, le niveau global de la classe et le type d'établissement concerné, les notes constituent, selon les parents interrogés, un outil d'évaluation soumis à trop d'aléas.
Bon rappel de la question:Selon le sondage de l'APEL, 90% des parents considèrent les mauvaises notes comme anxiogènes
«Selon vous, des mauvaises notes ont-elles tendance à... ?»
«Inquiéter les parents» 90% sont d'accord.
Donc anxiogène pour les parents. Bon, c'est un peu le but tout de même, si le gamin ne ramène que des mauvaise notes et que ça ne vous inquiète pas le moins du monde, là il y aurait un problème.
France Inter
www.franceinter.fr/depeche-les-parents-o...ur-des-fausses-notes
Pour être précis, à la question «Vous est-il déjà arrivé de ne pas savoir quels points devaient être à retravailler après une mauvaise note», 42% ont répondu «oui de temps en temps» et 14% «oui, souvent». Entre se dire démuni face à une mauvaise note et dire que de temps en temps on ne sait pas quoi faire, il y a un gouffre. Si on retourne l'analyse, on peut dire que 86% des parents estiment savoir quoi retravailler le plus souvent. Pas mal non? Avec les petits points verts et rouges, ce qui est drôle c'est que les parents ne sauront pas si c'est vraiment nécessaire de retravailler.Plus de la moitié des adultes (56%) se disent démunis face à une mauvaise note. Ils ont du mal à analyser le système de notation et à comprendre quel élément de l'exercice n'a pas été compris. Dans ces conditions, ils n'arrivent pas à aider leurs enfants pour les faire progresser.
20 Minutes
www.20minutes.fr/societe/1483091-2014111...se-pendant-scolarite
Comme pour France Inter, mais en plus fort. Cette fois c'est démontré.Il est aussi démontré que 56% d’entre eux ne savent pas comment réagir, ni comment aider leur enfant lorsqu’il reçoit une mauvaise note
Non. 90% des parents sont inquiets, mais on ne sais pas de quoi.Une grande majorité des parents (90%) se disent même «inquiets» concernant «la perte de motivation» et «d’estime de soi»
75% estiment que les mauvaises notes ont tendance à «fragiliser son estime de soi» et 73% estiment qu'elles ont tendance à «Décourager les élèves». Notons au passage la perte de motivation entre guillemets alors que le mot motivation n'apparaît pas une seule fois dans le rapport!
L'Obs
tempsreel.nouvelobs.com/education/201411...tance-des-notes.html
Le titre:
87% pour les parents en ZEP, mais s'est moins racoleur de préciser dans un titre.Neuf parents sur dix pour une baisse de l'importance des notes
Décidément!Plus de la moitié des parents se sentent démunis face à une mauvaise note, qu'ils n'arrivent pas toujours à décrypter, selon un sondage.
Le telegramme
www.letelegramme.fr/france/ecole-les-not...11-2014-10429617.php
Ce n'est pas un reprise des chiffres de l'étude, mais dur de laisser passer ceci:
Déjà les finlandais sont notés à partir de 11 ans, en plus il y a plein d'autres raisons qui ont plus de poids. Pour les classements, je suppose qu'il parle du classement qui fait couler tant d'encre. D'ailleurs la Finlande y a perdu plus de plumes que la France lors de la dernière volée…Comment, par ailleurs, comprendre qu'un pays comme la Finlande, qui a depuis longtemps abandonné la notation, est aujourd'hui parmi ceux qui obtiennent les meilleurs résultats scolaires alors que la France se retrouve reléguée dans les classements internationaux. De quoi faire, en tout cas, réfléchir.
Et puis, je trouve toujours cela cocasse de justifier la suppression des notes qui «créent des classements», à cause de la perte de deux places dans un classement créé par une note. Cherchez l'erreur!
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- Loys
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J'ajouterais que le "classement" PISA (dont les meilleurs élèves pratiquent la notation la plus traditionnelle) est de toute façon à prendre avec précautions : www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/6...le-livraison-de-pisa
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