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La réforme du collège 2016
- Loys
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Mieux vaut, en effet, utiliser la prosopopée que s'adresser directement aux collègues meurtris par une réforme brutale : professeurs d'allemand volontaires, promouvant depuis des années la diversité linguistique, professeurs de lettres classiques s'efforçant de transmettre la mémoire des antiquités, sans compter les nombreux collègues infantilisés ou précarisés par la réforme : multiplication des classes et des élèves en langues, globalisation de disciplines scientifiques et artistiques, perte de poste, disciplines partagées entre deux collègues pour une même classe, poste sur plusieurs établissements, intimidation, menaces etc.Lettre à la réforme
En cette rentrée, le CRAP-Cahiers pédagogiques adresse un courrier à la réforme du collège et des programmes.
Car l'innovation, c'est la seule vertu : ceux qui se contentent d'être efficaces ne sont pas dignes d'intérêt. Utiliser Twitter avec ses élèves ou enregistrer des capsules, voilà qui mérite la reconnaissance académique.Parmi ses attentes ou espoirs, la reconnaissance de tous ceux qui innovent déjà sur le terrain.
Cette tribune est donc un cri de victoire du pédagogisme, dans lequel se rejoignent les "Cahiers" et deux syndicats enseignants minoritaires qui promeuvent activement la réforme contre leurs adhérents même : le Sgen-CFDT et le SE-Unsa.Chère réforme,
Nous t’espérions tellement !
Depuis 20 ans, notre école vivait des moments difficiles, des mutations douloureuses, écartelée entre les conservatismes crispés sur le statuquo ou le retour en arrière...
On notera la rhétorique enfermante habituelle : ceux qui ne veulent pas réformer selon les principes des "Cahiers pédagogiques" ne veulent pas réformer tout court.
Il faudrait savoir......et le bouillonnement d’innovations à la fois valorisées et maintenues à la marge.
On notera encore le manichéisme simpliste des "Cahiers" : les gentils innovants et les méchants conservateurs.
Déjà deux fois la même courageuse invective : le substantif "conservatisme" permet de désigner tout le monde et personne en même temps. C'est vrai, l'École n'est pas là pour conserver, elle est là pour innover.Trop souvent, nous la voyions se raidir dans l’inertie ou dans des paroles vaines qui cachaient mal les conservatismes.
Les "Cahiers" se font lyriques.Heureusement, en même temps, nous avons vu surgir des sources de vie qui savaient la réveiller ;
Vive le numérique qui fait surgir des espoirs dans la réalité des possibles. Et, de grâce, évitons tout regard critique sur les écrans....et des impulsions produites par les évolutions du monde (dont le numérique) ont fait surgir des espoirs bien ancrés dans la réalité des possibles.
Manichéisme : "nous"/"ils".Nous sommes nombreux à avoir mis en place des enseignements différents, des modes d’évaluation au service des apprentissages, des pédagogies coopératives ou de projet, des radios et télévisions de classes, du tutorat, des actions de liaison école-collège, des formes diverses d’accompagnement...
Et si certaines crispations étaient liées à un sursaut de lucidité des collègues face à des innovations délétères ? "L'observation réfléchie de la langue" en primaire ou le "décloisonnement" de l'enseignement du français (la fameuse "séquence" didactique) par exemple.Hélas, ces mouvements se sont souvent heurtés, dans les années 1990-2010, à de multiples crispations et retours en arrière.
Rhétorique répétée inlassablement depuis mars 2015 : les équipes devraient donc librement "s'emparer" de contraintes nouvelles qu'on leur impose (thème, horaire, équipe, niveaux, pédagogie, évaluation etc.), l'autonomie tant vantée ne concernant en définitive que les chefs d'établissements. Rien n'empêchaient les équipes de pratiquer ce type de pédagogie jusque ici.Chère réforme, l’école avait bien besoin de toi pour que ces changements - et surtout leur esprit - se diffusent, que les équipes s’en emparent...
On se souvient que le décret de collège 2016 a été publié le soir même d'une mobilisation massive dans le second degré.
"curseur des évolutions", "avancées" : il n'y a qu'un seul progrès, celui décidé par les "Cahiers pédagogiques"....que le curseur des évolutions soit poussé en ce sens. Pour une révolution ? Non, mais pour des avancées décisives. Et te voilà !
Il faut ici entendre (car le courage de cette tribune se borne à la seule allusion), les sections bilangues et les sections de langues anciennes. Le latin, option proposée à tous, ne constitue pas une filière : il est d'ailleurs choisi par de nombreux élèves en éducation prioritaire et contribue, au contraire, à la mixité sociale.Courageuse, tu envisages de donner à notre société une école qui accompagne tous ses enfants vers un avenir réussi, sans privilégier certains dans des filières d’élite...
Les seules 'filières' sont celles de la ségrégation résidentielle ou de l'enseignement privé, mais ce questionnement-là semble totalement étranger aux "Cahiers pédagogiques", qui préfère lutter contre une ségrégation imaginaire (dans le collège) que de seulement évoquer les seules vraies ségrégations qui affectent les collèges.
Des slogans qui ignorent la cruelle réalité sociologique....une école équitable, une école laïque, une école juste, une école de demain.
On se demande bien pour quoi savoir si ce n'est pour réfléchir, ou bien comment réfléchir sans savoir.Une école qui apprenne à réfléchir plutôt qu’à savoir, pour une société de la solidarité, des valeurs.
Encore une fois, une opposition binaire, simpliste, et pour tout dire caricaturale.
Voilà comment les "Cahiers pédagogiques" insultent donc les trois-quarts des enseignants opposés - par raison, et non par intérêt - à cette réforme.Tu es tellement ambitieuse que tu as fait frémir ceux qui appréciaient leur école parce que depuis tout temps elle accompagnait l’élite, surtout ceux qui croient à tort que faire progresser « les autres » nuirait à leurs enfants.
Au demeurant, on se demande bien comment la suppression des sections et options fera progresser "les autres", quand aucun dispositif n'est prévu à cet effet dans la réforme.
Pour le reste, l'accusation infamante qui est celle des "Cahiers" n'est pas nouvelle : pour s'en convaincre, voir comment ils sont présentés par certains progressistes en profiteurs du système.
Rhétorique, encore une fois. Où et comment certains sont-ils "mis de côté", si ce n'est par les ségrégations auxquelles les "Cahiers" refusent de s'attaquer. ?Drôle d’image de la société que celle qui accepte de mettre de côté certains pour mieux faire réussir ceux qui ont déjà les meilleurs atouts au départ.
Seuls ceux qui défendent la réforme des "Cahiers" peuvent être partisans d'une école plus juste.Timide réforme, tu avais besoin d’un large soutien pour atteindre tes ambitions, et tu n’as pas su convaincre ceux qui se sentaient remis en cause parce que leur ambition n’est pas la tienne.
S'agissant du "large soutien", en dehors des nombreuses grèves massives, il suffit de consulter les sondages et les enquêtes depuis un an et demi : ils sont catastrophiques. La pétition en faveur de la réforme n'a pas su rassembler 3.000 signatures depuis plus d'un an, malgré tout le soutien des "Cahiers pédagogiques".
Répétition de l'insulte.Au contraire, tu as cédé du terrain quand tes adversaires ont exigé de revenir à un enseignement « comme avant » avec les filières qui leur sont chères et qui assuraient un bon départ à leur enfant.
Le temps est loin où les "Cahiers" célébraient les langues anciennes : mêmes devenues langues et cultures de l'antiquité, elle ne s'attirent plus que ce substantif méprisant : "filières".
A lire ou à relire sur ce triste sujet : "Les "progressistes" au chevet des langues anciennes".
Euphémisme sur le nombre, comme on l'a vu.Tu n’as pas su non plus donner à assez d’enseignants la formation, le courage et la confiance en eux qui leur sont nécessaires pour te faire triompher des nostalgiques du passé
Caricature : il s'agit d'opposer les progressistes et les réactionnaires, comme si la tradition scolaire ne pouvait être que mauvaise. On pourrait pourtant s'interroger sur la dégradation actuelle et objective des résultats : selon la DEPP, l'école enseignait mieux à lire et à compter en primaire aux élèves les plus faibles en 1987 qu'en 2007 : mais faire ce constat, c'est être nostalgique du passé.
On notera que, dans cette représentation binaire, la majorité des collègues sont ici accusés de lâcheté, de manque de conviction et de manque de formation.
Non seulement cette réforme est aberrante mais, malgré la communication ministérielle les moyens de "formation" ont été indigents, en qualité (une information, la plupart du temps) comme en quantité (loin des 8 jours annoncés en 2015) : comment pourrait-on, il est vrai, former dignement à une réforme indigne ?
Précaution pour excuser à l'avance tous les errements de la mise en place de la réforme.Chère réforme, tout est à faire. Nous te verrons vraiment à l’œuvre à partir de la rentrée 2016, tu es encore toute jeune, il faut te laisser le temps de faire ton chemin.
Des promesses qui suffisent, semble-t-il.Et de notre côté, notre détermination à voir l’école changer ne s’arrêtera pas aux craintes que nous donne ta timidité. Forts des innovations prometteuses de ces dernières années...
... que tu imposes par un brutal décret, plutôt. Cette réforme constitue une atteinte sans précédent à la liberté pédagogique : et les "Cahiers" voudraient faire croire qu'elle s'en trouve renforcée ?...nous allons nous saisir de ce que tu nous proposes, et de tous les changements que tu autorises...
Et du "CRAP-Cahiers pédagogiques"....pour les faire fructifier en réussites d’établissements, de classes et d’élèves.
Ô joie ! Célébrons notre victoire sur les décombres de la lutte de nos collègues.
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Sur "ToutEduc" du 5/11/16 : "Réforme des collèges : des points de vue d'acteurs de terrain avant un premier bilan" .
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C'est le moins qu'on puisse dire…ToutEduc a choisi de donner la parole à des acteurs de terrain, quatre principaux, une principale-adjointe, une enseignante d'histoire-géographie-EMC, un CPE, une représentante de parents d’élèves (PEEP). Certains ont des responsabilités syndicales (SNPDEN), et plusieurs sont membres de l’association "Éducation & Devenir" (favorable à la réforme). Cet échantillon n'est donc pas représentatif de l'ensemble des acteurs de terrain.
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Sondage repris par "Le Figaro" du 28/11/16 : Sondage : www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/11...on-de-la-reforme.php
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Najat Vallaud-Belkacem écrit: Mais la situation l’exigeait, et il faut lire, dans les résultats de TIMMS et de PISA – qui encore une fois portent sur les élèves d’avant nos réformes – la confirmation de la nécessité évidente qu’il y avait à réformer. Enfin, c’est le souci d’efficacité qui commandait. En même temps qu’on modifiait les pratiques pédagogiques, on modifiait également les programmes notamment pour les rendre cohérents avec ces nouvelles règles.
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Lors d'un stage "Réforme 2016", l'IPR nous a infligé ce texte de P. Perrenoud...et en sous texte l'idée de faire le deuil de sa liberté pédagogique- à la faveur de la pensée procédurale et technique (évaluation par compétences).
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Extrait :
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Aucun "paradoxe" ici. Juste une réalité d'une part et un mensonge pour la travestir d'autre part.Le paradoxe de cette réforme est qu’elle a été et est toujours vécue comme l’expression d’une “prescription verticale” qui s’impose à tous alors que son enjeu est de redonner du pouvoir aux équipes dans les établissements.
Joli euphémisme : avec le décret brutalement passé au soir d'une grande mobilisation enseignante, le 19 mai 2015, ou le mépris du vote enseignant aux différents CSE (voire du vote du CSE lui-même), on a pu mesurer ce "tact" (cf infra pour des exemples plus concrets).Change t-on les pratiques enseignantes par décret ? Non bien sûr. Tout est affaire de tact et de mesure dans l’accompagnement de ce changement. Et malheureusement, il arrive que la technostructure de l’Éducation Nationale, imprégnée encore de culture bureaucratique, de respect des procédures et des prérogatives et pouvoirs de chacun n’en fasse pas toujours preuve…
Rappelons que les principales mesures de la réforme n'étaient absolument pas inscrites, telles qu'elles sont appliquées, dans la Loi de refondation.
Jolie pirouette rhétorique avec cette notion d'unanimité : pour "avancer" (ou reculer puisque cette réforme est une grave régression scolaire), la réforme du collège n'a obtenu le soutien que d'une minorité des enseignants. L'immense majorité des enseignants s'y est opposée (voir les multiples sondages successifs ).Mais on peut aussi se poser la question inverse : faut-il attendre l’adhésion de tous pour avancer ? Connait-on une seule réforme qui ait remporté l’adhésion de tous les enseignants ?
Rappelons l'exemple de Jean Zay, selon Najat Vallaud-Belkacem : "Il avait compris, peut-être le premier, que les réformes de l’éducation ne peuvent se faire qu’avec les enseignants".
Et si on avait expérimenté l'AP tel qu'il est mis en place ou les EPI avant leur généralisation autoritaire ? Il est vrai que la principale "efficacité" de ces mesures est budgétaire, et non pédagogique.Pourquoi juger de l’efficacité d’un dispositif avant même qu’il soit en place ?
Quand à "l'efficacité" de cours de latin ou de grec ancien mutilés de 40% de leur horaire au moins (même si ce n'est qu'un détail de la réforme), difficile de ne pas en juger à l'avance, mais on se souvient que les "Cahiers pédagogiques" ont largement milité pour la suppression totale de ces enseignements.
Parce qu'évidemment seul le pouvoir politique (ou Philippe Watrelot) est capable de prendre en compte l'intérêt général. Les collègues de M. Watrelot n'en sont évidemment pas capables.Au delà des intérêts et des conditions de travail des enseignants, n’y a t-il pas à prendre en compte l’intérêt général ? N’est-ce pas justement le rôle du pouvoir politique ?
Il est amusant à ce sujet de relire les propos de l'ancien président des "Cahiers pédagogiques" à propos des désobéisseurs, dont M. Watrelot a à plusieurs reprises relayé les positions ( un exemple ici ). C'est que la cause de la liberté pédagogique était bonne alors !
Comme le disait M. Watrelot en 2015 (dans une tribune intitulée de façon amusante "Changer l’école... avec les enseignants" ...) : "La liberté pédagogique qui a pu être dans d’autres temps la protection de ceux qui innovaient peut ainsi aujourd’hui, à l’inverse, devenir le refuge de ceux qui ne veulent pas changer. Elle ne peut être vécue en tout cas comme la liberté illusoire de celui qui, refermant la porte de sa classe, croit qu’il n’a de comptes à rendre à personne."
La liberté pédagogique, mais pour innover, exclusivement ! Il est vrai qu'aujourd'hui innover est devenu une vertu institutionnelle : M. Watrelot n'est-il pas devenu d'ailleurs le président du CNIRÉ ?
Aveu cynique : la liberté pédagogique, ici relativisée ("pas si ancienne"), raillée (les guillemets, "la sacro-sainte"). M. Watrelot parle comme un IGEN rappelant les devoirs des fonctionnaires.Au risque de choquer, on peut considérer aussi que cette condition nécessaire ne doit pas faire oublier le statut de salarié et de fonctionnaire qui est le nôtre qui touche aux limites de la sacro-sainte (mais pas si ancienne) “liberté pédagogique”.
C'est évidemment oublier que les enseignants ne touchent pas un salaire (mais un traitement) et que l'école publique n'est pas une entreprise : ce discours est habituellement celui que tiennent les tenants d'une libéralisation de l'école. C'est un discours qui ne voit d'ailleurs dans les enseignants que des agents d'exécution de pédagogies décidées en haut lieu : toute une philosophie de la pédagogie, en somme.Connait-on beaucoup d’entreprises où un salarié peut dire face à un changement instauré par la direction « je la sens pas cette réforme, je ne vais pas l’appliquer, de toutes façons, je ne risque rien » ?
L'école est bien plus qu'un service public, c'est une mission républicaine, envers laquelle les enseignants ont une responsabilité morale et civique.
Suivons néanmoins le raisonnement de M. Watrelot : parce que dans le secteur privé, les salariés n'ont pas la possibilité protester contre les réformes qu'on leur impose, les enseignants devraient suivre leur exemple ? Curieux progressisme...
Dans l'expression "je ne risque rien", doit-on voir un appel aux sanctions de la part de M. Watrelot ? Il est vrai qu'on a pu voir comment cette réforme pouvait être appliquée avec "tact" :
- à l'ESEN en 2015, on a proposé d'établir une "cartographie des acteurs" résistants au changement
- à Créteil, une présentation pour les personnels de direction des stratégies pour contourner les "résistances au changement"
- à Toulouse en 2015, l'académie a mis en place un outil de pré-repérage pour identifier la "typologie" des enseignants, notamment les "opposants, rebelles, hostiles, irréductibles", et des "protocoles de formation ajustés".
- à Orléans-Tours en 2015, une note de la DSDEN assimile les "grèves, blocages, manifestations, rassemblements" à des "atteinte à la sécurité/au climat de l’établissement" et "des faits de violence et évènements graves en milieu scolaire".
- à Grenoble en 2015 le rectorat s'indigne "des attitudes d'opposition" lors des journées de formation et demande aux chefs d'établissement un signalement pour verser "une lettre de remarque" au dossier des personnels concernés.
- Des barèmes baissés ou l'opposition à la réforme mentionnée dans un rapport d'inspection.
Traduisons M. Watrelot : l'opposition à la désastreuse réforme du collège ne peut que procéder du souhait de ne rien changer. Glissement rhétorique habituel de l'immobilisme : toute opposition à CETTE réforme est une opposition à TOUTE réformeComme dit un proverbe arabe : « Qui veut faire quelque chose trouve un moyen. qui ne veut pas faire trouve une excuse. »
Revirement donc de M. Watrelot qui voit mal - avec raison - comment une réforme pourrait s'appliquer contre les enseignants. Concession ("mais il est vrai") très rhétorique, après les propos qui précèdent.Mais il est vrai que l’adhésion ou du moins l’absence d’hostilité est nécessaire dans des métiers où l’engagement des personnes est essentiel.
Une réforme qui donne "du pouvoir d'agir"... en portant donc atteinte à la liberté pédagogique des enseignants !Et pour cela, il faut en effet (et c’est d’ailleurs l’esprit de la réforme) redonner du pouvoir d’agir aux enseignants et faire « la pédagogie de la pédagogie ».
"faire « la pédagogie de la pédagogie »" : après avoir considéré les enseignants comme de simples exécutants pédagogiques, considérons-les comme des "enfants" qui n'auraient pas compris ce que les adultes comme M. Watrelot tentent d'expliquer.
A noter qu'il n'y a ici qu'une seule pédagogie : "LA pédagogie" telle qu'elle est conçue par M. Watrelot par exemple. Ce qui revient à sous-entendre, comme pour le refus de la CETTE réforme, que le rejet de CETTE pédagogie particulière équivaut au rejet de TOUTE pédagogie. A relire à ce sujet : "Mais qui sont les déclinistes ?" .
Craignant (anticipant ?) un immanquable échec, M. Watrelot donne donc les bases de sa rhétorique à venir : l'échec est dû à la mauvaise exécution de la réforme, pas à la réforme elle-même.Car il faut aussi éviter le phénomène bien français, de la prophétie auto-réalisatrice : Si, dès le départ, on pense que ça ne va pas marcher c’est sûr qu’il y a toutes les chances pour que ça ne marche pas ! Ce pessimisme critique permanent est d’ailleurs une bonne partie du malheur français.
Ce qui est "bien français", c'est 1.d'imposer brutalement 2.de mauvaises décisions... et de s'étonner ensuite de leur rejet.
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