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Les derniers résultats de PISA
- Loys
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Je me souviens surtout de personnalités vantant la hausse du niveau.Avant Pisa, la désolation scolaire était un sujet qui semblait très idéologique. Nous avions –à vrai dire nous les avons toujours– d’un côté des «conservateurs» qui dénonçaient la fabrique de crétins qu’était devenue l’école, et de l’autre une critique plus sociologique qui pointait la faiblesse d’une institution qui trie les élèves en perpétuant la reproduction sociale.
Ce que nous ne cessons de dénoncer ici.Mais Pisa a fait bouger nos perceptions collectives de l’école: oui, quand on compare nos résultats, il y a bien un problème de niveau pour la grande masse de nos élèves, ceux qui ne sont ni très bons ni très faibles, et oui les écarts entre les meilleurs élèves et ceux qui sont le plus en difficulté sont très corrélés en France à l’origine sociale. Mais il y a pire: ces écarts se creusent.
Une "place" qui ne veut surtout pas dire grand chose puisque les pays classés sont très proches les uns des autres. Les écarts sont le plus souvent statistiquement non significatifs.Que dit Pisa pour la France?
Les résultats des enquêtes de 2000, 2003, 2006 et 2009 seraient bien trop longs à détailler ici, mais dans ses grandes lignes, Pisa montre que notre pays occupe une place très moyenne dans le classement. Par exemple, nous étions 18e en 2009. Une place médiocre qui a surpris lors de la première parution de l’enquête, et qui a fait de cette dernière l’objet de bien des critiques.
Ce qui est fondamentalement vrai, comme j'ai pu le constater en tant que correcteur de la première session. Ce qui est attendu par PISA n'a pas grand chose à voir avec ce qui est attendu par l'école française.D’abord sur le principe, l’enquête émanant d’une organisation internationale, on lui reprocha de trop dépendre de critères d’évaluation anglo-saxons.
Seule question : ces critiques étaient-elles fondées ?Pisa semblait trop éloignée de nos standards académiques pour juger notre système scolaire. Les critiques ont donc porté sur la méthodologie, la nature des questions posées, les QCM.
Fonder l'enseignement sur la seule utilité pratique et immédiate n'est effectivement pas une caractéristique française.L’enquête manipulait une notion au départ étrange à nos yeux: la littératie, c'est-à-dire la capacité des élèves à mobiliser leurs connaissances dans des exercices moins scolaires et par extension dans la vie quotidienne.
On peut l'interpréter comme du "stress scolaire" mais aussi comme de l'exigence. Ne pas répondre peut aussi être une qualité, et répondre au hasard un défaut. Les tests sous forme de QCM y invitent d'ailleurs...Mais l’OCDE a défendu son travail. Et ses réponses sont éloquentes. Par exemples, les élèves français sont plutôt bons en QCM et plutôt médiocres quand il s’agit de développer les réponses. Là où nous sommes très forts en revanche, c’est pour le taux de non réponse au questionnaire, et comme le rappelle Eric Charbonnier, analyste à la direction de l'Education de l’OCDE, la France se trouve dans le groupe de tête pour ce qui concerne le stress scolaire, recueillant la troisième place pour l’anxiété en 2003, derrière le Japon et la Corée.
J'ai bien une idée ou deux sur les causes de ce grand écart.Concernant les évaluations des élèves, les statisticiens de l’Education nationale soulignent à quel point les données de cette enquête recoupent leurs propres études. Ainsi en 2009, par rapport à 2000, les écarts se sont-ils creusés. Deux groupes d’élèves ont vu leurs effectifs s’accroître dans l’étude française: les très faibles et les très forts. Nos statisticiens parlent de «grand écart dans la compréhension de l’écrit».
Non, pas aussi bien, malheureusement. On ne parle ici que de la littératie, qui s'acquiert autant dans le cadre de la famille que dans le cadre scolaire.D’ailleurs, si vous êtes classé CSP++, d’après Pisa ce n’est sûrement pas la peine de vous inquiéter: pour les plus favorisés, l’école fonctionne toujours très bien!
En quoi serait-il embarrassant d'être derrière la Belgique ? Surtout que l'écart n'est que d'une douzaine de points sur 400. Et techniquement en 2009 les États-Unis étaient derrière la France... à 0,5 point près.Mais tout de même, des résultats à ce point médiocres, qui nous situent derrière des pays aussi différents que la Belgique, l’Estonie ou les Etats-Unis, cela commence à devenir embarrassant.
Il y a effectivement une majorité de pays asiatiques dans les pays les mieux classés. Que faut-il en penser ?Surtout si, comme nous avons pu l’entendre lors du point presse organisé par les statisticiens du ministère, l’arrivée de nouveaux pays asiatiques nous fait encore perdre des places. A l’heure qu’il est, c’est le Vietnam qui menace de nous faire reculer dans le classement.
Vincent Peillon justifie ainsi par les mauvais résultats PISA la réforme des rythmes et le retour à la semaine de 4,5 jours alors que les résultats de 2012 concernent des élèves qui n'ont connu que la semaine de 4,5 jours !Alors que faire?
Le problème, c’est peut-être paradoxalement que l’école est en France un sujet traditionnellement très politique. Les mauvais résultats de Pisa ont servi à chaque ministre de l’Education soucieux de dénoncer l’état dans lequel il trouvait l’école à son arrivée aux affaires. Dans ses discours, Luc Chatel ne s’en servait pas moins hier que Vincent Peillon aujourd’hui.
Il faut bien dire que l'alternance politique ne change pas grand chose, à quelques différences près. Malheureusement.Lui aussi dénonçait les inégalités sociales avec vigueur. En fait, enquête après enquête, tout le monde y a trouvé matière à critiquer l’adversaire politique.
Non mais les programmes mis en place par la majorité socialiste dans les années 90 et au début des années 2000 pourraient bien l'être.Faites le calcul: sous quels gouvernements et quel ministre un élève de 15 ans en 2000, 2003, 2006, 2009 a-t-il passé sa scolarité? Tout le monde (et personne en particulier) peut-être responsable de nos mauvais résultat.
Vincent Peillon n’a rien à craindre des mauvais résultats à venir, il n’en n’est pas responsable.
Aucun rapport, donc, avec les rythmes...Le ministre ne s’est d’ailleurs pas privé de faire courir publiquement la rumeur lui-même. C’était le cas tout récemment devant le congrès des maires: «Vous allez le voir encore avec l’étude Pisa qui sera présentée début décembre, nous accroissons les inégalités scolaires.»
Avec un demi-point ?Et l’UMP aussi s’alarme: le 23 octobre, la député Annie Genevard annonçait que la France allait perdre 2 places au prochain classement…
Renseignements pris à l’OCDE, où on ne peut rien dire officiellement avant le 3 décembre, il apparaît, d’une part que l’organisation elle-même ne disposait pas encore des données définitives au moment où ces déclarations étaient faites, et d’autre part que nos résultats, nous dit-on du bout des lèvres, ne seraient même pas si médiocres cette année.
Effectivement.Bref, si l’enquête a pris de l’importance et si les politiques reconnaissent la qualité de son diagnostic c’est peut-être, comme l’avance François Jarraud, le rédacteur en chef du Café pédagogique, parce que les politiques n’utilisent Pisa que pour conforter des idées qu’ils ont déjà à l’esprit…
+8% en neuf ans.Mais comment cela se passe-t-il ailleurs? L’OCDE fait plutôt bien la promo de son enquête. Andreas Schleicher, chef de la Division des indicateurs et analyses de l'éducation, nous parle des programmes les plus spectaculaires que certains pays ont mis en œuvre pour redresser la barre:
«En 2000, le Brésil était dernier. Mais ce pays a réagi de manière volontaire. Il est toujours en bas de classement, mais il a réalisé la plus énorme des progressions.
Mais elle n'a progressé que de 0,8% en neuf ans.L’Allemagne, elle, s’est rendue compte en 2000 à quel point son système était inégalitaire. Les autorités se sont vraiment concentrées sur ce sujet précis. L’Allemagne a divisé les mauvaises performances des élèves d’origine immigrée par deux et réduit les écarts sociaux.
Le Japon a légèrement baissé (-2,6%) et a reculé de la première à la sixième place (avec des nouveaux venus).Idem pour la Pologne qui a réduit les inégalités entre ses écoles. Le Japon avait des bons résultats en 2000, mais les élèves étaient médiocres dans les tâches qui requéraient des compétences plus créatives et pour les questions ouvertes, pour lesquelles il fallait rédiger une réponse un peu étoffée. Dans ce pays, la conclusion qui a été tirée de l’enquête a abouti à une reforme des contenus des programmes et des pédagogies, et cela a été visible dans les résultats.»
En oubliant plein de petits détails.Et on peut ajouter d’autres exemples. Vous avez peut-être entendu parler du «modèle finlandais». Pisa a mis la Finlande sur un genre de piédestal éducatif. Le pays est devenu un eldorado pédagogique, à propos duquel on a beaucoup écrit, réalisé des reportages, établi des comparaisons.
Une langue transparente de 28 graphèmes pour 28 phonèmes (contre 130 et 34 pour le français).Dans l’école finlandaise (où l’on apprend à lire à 7 ans!)...
Avant de parler de nouvelles pédagogies merveilleuses on pourrait parler de la rémunération des enseignants ou du taux d'encadrement (trois élèves de moins par classe en primaire en 2010). Rappelons que "La France dernière de l'OCDE pour l'encadrement des élèves" ("Le Monde" du 14/02/2011)...les élèves sont suivis avec des pédagogies différenciées qui permettent aux enseignants de s’adapter aux différents niveaux dans leur classe et de moduler leurs cours pour que tous les élèves puissent progresser.
Enfin les élèves sont quand même choisis par les lycées et subissent une sélection drastique à l'entrée à l'université.Mais ce qu’il faut surtout rappeler, c’est que la Finlande a réformé son école de manière radicale depuis le milieu des années 1970. Son système éducatif,qui était élitiste, a en quelque sorte relevé son plancher: il y a moins de mauvais élèves en Finlande et les élèves moyens sont meilleurs qu’en France.
Avec une "pédagogie différenciée" ?Autre cas: la Corée, qui cartonne aussi en tête de classement, avec un progrès notable visible d’une enquête à l’autre. Comme la France, la Corée dispose d’une élite de qualité, mais surtout ce pays a relevé son niveau en maintenant celui des autres groupes. Ce qui prouve qu’une élite brillante peut se conjuguer avec une exigence forte pour tous les élèves.
On peut l'espérer mais il ne s'agit pas d'agir dans le mauvais sens.Quand on parle avec Eric Charbonnier, on comprend que le message de l’OCDE consiste à dire que les Etats peuvent agir.
En rappelant que l'effort de l'Allemagne pour sa dépense éducative a été beaucoup plus conséquent sur la période considérée.Avec les exemples de l’Allemagne, de la Pologne et du Portugal, pour prendre des pays culturellement assez proches du nôtre, l’OCDE avance qu’il est possible de mener des réformes –sur dix ans, et même cinq– qui portent leur fruit. Cela paraît terriblement complexe en France, mais si cela a été possible en Allemagne, où les Länder menaient des politiques éducatives bien différentes, cela doit être envisageable dans de nombreux autres pays...
Évolution des dépenses d’éducation en % du total des dépenses publiques entre 2000 et 2009
Bizarre car on n'a jamais formé autant les enseignants que depuis qu'on a créé les IUFM en 1989. Les résultats auraient dû monter en flèche, non ?Et Charbonnier avance les idées phare de l’OCDE: la formation des enseignants est essentielle, la formation continue;
Un point retenu par la majorité des pays de l'OCDE ( +20% sur dix ans contre -8% en France selon Eric Charbon nier lui-même ).il faut attirer de bons étudiants vers le métier et le rémunérer convenablement.
Mieux : de ne pas le créer artificiellement dès le primaire.Il faut aussi former les chefs d’établissement: à Singapour, cette formation dure un an par exemple. Et surtout, il est vital d’agir sur l’échec scolaire.
Pas les rythmes hebdomadaires...Eric Charbonnier ne donne pas tout à fait tort à Vincent Peillon sur certains dossiers. Les rythmes scolaires devaient être réformés...
La Finlande a des vacances d'été de 11 semaines (contre 8,5 en France)....puisque les comparaisons montrent que nous avons des semaines chargées et mal équilibrées (mais aussi trop de vacances d’été) contrairement aux pays qui réussissent le mieux.
C'est comme si c'était fait : les candidats se pressent aux concours de recrutement.Oui, il faut aussi donner plus de moyens au primaire, qui est relativement sous doté en France, c’est le sens du dispositif «plus de maîtres que de classe» par exemple.
On pourrait dire que l'objectif au départ, c'est de diminuer le nombre d'élèves en grande difficulté, pas d'être mieux classé.Mais aux yeux de l’expert, il faut surtout une réforme cohérente et claire sur ses objectifs. Et la baisse de l’échec scolaire devrait être le premier d’entre eux en France. D’ailleurs, on le reconnaît à la DEPP (Département de l’évaluation, prospectives et performances de l’Education nationale). Catherine Moisan, sa directrice, estime que nous pourrions être vraiment beaucoup mieux classés dans Pisa rien qu’en diminuant le nombre d’élèves en grande difficulté.
Enfin un certain niveau.Qu'en conclure?
Pisa évalue le niveau des élèves...
Sans doute....mais elle nous montre aussi que les politiques scolaires volontaristes et explicites peuvent inverser la tendance. Il n’est pas obligatoire d’appliquer les recettes de l’OCDE, mais si des pays comme la Corée ou la Finlande se trouvent en tête du classement avec des systèmes éducatifs extrêmement différents, c’est aussi parce qu’ils mènent une politique éducative cohérente, continue et consensuelle.
C'est-à-dire qu'on peut s'interroger quand même sur le sens d'un pays médiocre dans les comparaisons internationales mais qui conduit chaque année plus d'élèves à un diplôme ouvrant les portes du supérieur.Peut-être faudrait-il en France recentrer aussi le débat et faire un peu moins de publicité aux polémiques stériles qui masquent les vraies urgences: dans notre pays, on passe plus de temps à s’indigner de ce que 80% d’une génération décroche le bac et que le diplôme soit moins prestigieux qu’au bon vieux temps, qu’à se soucier du sort des 150.000 individus qui quittent chaque année le système sans formation, dans un pays où l’accès à l’emploi est de plus en plus lié au diplôme.
Correction : c'est 73,1% d'une génération en 2013 mais il ne faut pas oublier ceux qui obtiennent un CAP. Et que vraisemblablement moins de 100.000 jeunes quittent le système scolaire sans diplôme aujourd'hui. Ensuite on peut s'interroger sur la valeur de ce diplôme...
Oui mais sans se tromper de diagnostic pour éviter une saignée supplémentaire.Bref, ce n’est pas aux élèves français que Pisa attribue une mauvaise place dans le classement, ni à leurs enseignants, c’est à un discours et des politiques éducatives qui n’ont pas été à la hauteur. Pour parvenir à redresser l’école française, il faudra que les politiques et les citoyens s’accorde sur des objectifs, les placent au centre et tiennent leurs priorités dans le temps.
C'est surtout l'absence de débat au niveau décisionnel qui frappe. La cohérence idéologique de l'action du Ministère de l'EN, quelle que soit la majorité, a quelque chose de saisissant.Mais quand on connaît l’histoire du débat éducatif dans notre pays, on ne peut pas dire que cette conclusion soit vraiment optimiste.
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- Loys
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Quand on voit les chiffres en France, où chaque année, seuls 47,5 % des étudiants en première année de licence passent en deuxième année, nous n'avons pas l'air d'être bien meilleurs que ces si mauvais coréens. Certes, le Français s'accroche, il redouble, il se réoriente, on a bien vu combien il était difficile d'avoir d es chiffres pour une statistique aussi simple en apparence.44 % des étudiants abandonnent avant d'avoir un diplôme universitaire.
Avec plus de 550 suicides pour les 15-24 ans, nous ne sommes pas très loin des coréens. Certes le chiffre pour les collégiens seulement n'est pas diffusé en France, mais ça ne donne pas l'impression que nos jeunes ont une meilleure santé mentale que les sud-coréens.celui du nombre de suicides de jeunes qui n'arrivent pas à supporter les exigences que l'on fait porter sur eux. En 2009, 202 élèves du secondaires se sont suicidés selon les chiffres du ministère.
On entend le même genre de critique quand on parle du bachotage...Selon un universitaire très critique de ce système, les élèves coréens sont préparés pour les tests,
Effectivement, le témoignage est de haute valeur.Autrement dit, l'école fabrique énormément de jeunes dociles, mais privés de ce qui fait une éducation culturelle complète et riche. "L'école est morte, l'éducation reste morte, les élèves agonisent", dit un jeune coréen
Mais quel argument facile !Ce système est somme toute conforme au totalitarisme qui a régné et règne encore sous d'autres formes dans ce pays, la dictature militaire ayant été remplacée par la dictature patronale
La France a subi l'occupation Nazi, la dictature patronale n'est pas absente non plus. En écoutant bien, la France est surement dans le même cas, voir pire que la Corée du Sud...
Bref, j'ai quand même l'impression qu'on parle d'un pays lointain, que peu de personne connait, balançant des chiffres en vrac pour discréditer l'utilisation des résultats des enquêtes Pisa, mais on tombe dans les mêmes travers que ceux qu'on essaye de critiquer.
@de la méthodologie très discutable de l'enquête PISA :
La partie où on se met à nous parler de la sémantique générale et de Korzybski est surement très intéressante, mais elle a l'air de remettre en question toute forme d'évaluation classique plutôt que celle de PISA en particulier.
Plein de questions sont posées, mais en mettant en question de manière aussi abrupte le principe même de synthèse avec un seul indicateur chiffré, je sens venir le rejet total de l'évaluation dans son principe d'évaluation plutôt que des points précis.
Or au départ, l'introduction laisse entendre qu'il y a une bonne façon d'interpréter les résultats de ces enquêtes PISA. Mais si la méthodologie est si mauvaise, pourquoi s'évertuer à interpréter d'une meilleure façon ces résultats ? Toute cette hargne pour dénigrer ces enquêtes PISA discrédite l'analyse alternative qui est faite en introduction.
Oui, La Science, La Culture, ne sont pas définit clairement, et même Jean-Marc Lévy-Leblond, qui est cité dans cet argumentaire, qui a travaillé sur ce genre de question ne donne pas une réponse claire et univoque à ce genre de question. À voir tous les travers décrits, je vois bien des travers que nous avons en France. S'engager autant dans la critique de la définition de la science, vouloir à tout prix y insérer un aspect politique, c'est surement louable, mais je trouve que c'est perdre le lecteur dans l'argumentation. Je peux être d'accord ou non avec les arguments, s'ils n'ont pas vraiment de rapport avec la problématique posée, ça s'appelle noyer le poisson !
Certes avec l'idéologie actuelle où on est encore jeune à 28 ans, et donc pas encore entré dans la vie active, effectivement tous ces exemples sont hors de propos.Mais on s'étrangle à la lecture des items censés évaluer ce qui devrait être une préoccupation d'ado de 15 ans
Tout ça pour quelle conclusion ? Celle-ci :
Heureusement que l'introduction est plus accessible...PISA est un instrument d'objectivation de l'homogénéisation que la comparaison cherche à imposer. PISA cherche à produire quelque chose qui n'existe pas! L'équivalence. Le sacro-saint moteur de la dynamique capitaliste.
L'idée même d'instaurer une commensurabilité sur la multiplicité hétérogène des différences culturelles, sociales, éthiques, éducatives est une contradiction insoluble, mais la maitrise, le contrôle, la capture sont à ce prix.
Si PISA n'a aucune "valeur scientifique", c'est bien parce qu'il s'agit d'un dispositif de pouvoir, non pas réglé sur une logique épistémique de vérité mais sur une contrainte normative de productivité ; non pas d'efficacité mais de performativité, à tout prix, quelles qu'en soient les conséquences.
Quand à la France qui prévoit la ré-écriture des programmes scolaires, on n'a pas vu l'ombre du bout de la queue d'une esquisse de questionnement sur ces orientations.
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- Loys
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Juste en passant : il est quand même vrai que le modèle éducatif coréen est très particulier et rarement pris en modèle par nos amis néo-pédagogues. Concernant le taux de suicide des adolescents, on peut comparer en 2008 avec une étude de l'OCDE publiée en 2011 : ce taux avoisine 4 pour 100 000 adolescents de 15-19 ans en France contre 7 pour 100 000 en Corée (et presque 12 pour 100 000 en Finlande). A croire que la réussite à PISA est corrélée au taux de suicide...
Sur le caractère contestable de certains indicateurs de l'OCDE, je vous renvoie à celui sur la souffrance à l'école précisément : comme quoi, sous une apparence de rigueur évaluative et de scientificité peuvent se dissimuler des mesures folkloriques.
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Le chiffre le plus élevé pour la Finlande, l'un des pays qui a la moins d'ensoleillement dans l'année, ce qui n'est pas très bon pour le moral. Doit-on forcément lier le suicide à l'école ?Loys écrit: Concernant le taux de suicide des adolescents, on peut comparer en 2008 avec une étude de l'OCDE publiée en 2011 : ce taux avoisine 4 pour 100 000 adolescents de 15-19 ans en France contre 7 pour 100 000 en Corée (et presque 12 pour 100 000 en Finlande). A croire que la réussite à PISA est corrélée au taux de suicide...
3 de plus chez les coréens par rapport à la France, c'est confirmé avec es chiffres, je n'appelle pas ça une véritable victoire pour la France. L'argument du taux de suicide est plutôt un contre-argument Certes il y a moins de suicides en France qu'en Corée, mais l'article nous fait croire qu'en Corée que les suicides de jeune constituent une véritable hécatombe.
Sinon, à propos du folklore derrière l'apparence de rigueur, je ne le nie pas. Je dis juste que si on s'évertue à prouver le caractère folklorique d'une étude, je ne vois pas comment on peut commencer l'article par tirer des interprétations de ces études.
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- Loys
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Mais ce n'est pas moi qui ai établi ce lien, c'est le ministre de l'EN (voir l'article sur la souffrance à l'école cité ci-dessus) : les enfants français sont « ceux qui souffrent le plus, avec les petits Japonais » et « nous sommes le pays où les adolescents se suicident le plus [...] tout cela est lié [...]."Frist écrit: Le chiffre le plus élevé pour la Finlande, l'un des pays qui a la moins d'ensoleillement dans l'année, ce qui n'est pas très bon pour le moral. Doit-on forcément lier le suicide à l'école ?
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Eric Charbonnier est expert en éducation à l'OCDE.
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