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On notera le titre, stigmatisant pour les enseignants, que retient Maryline Baumard en cette veille de rentrée. La phrase est d'ailleurs tronquée et c'est bien dommage : "En France plus qu’ailleurs, on n'enseigne pas suffisamment ce qui sera pertinent pour réussir sa vie!"« En France, l'enseignement n'est pas pertinent »
Voilà une perspective utilitariste, au sens le plus restreint, qui change bien des choses : l'école doit avant tout former des employés.
Au mépris de toute considération scientifique ou de toute logique, comme nous allons le voir.Andreas Schleicher fait et défait la réputation des systèmes scolaires.
Aucune mise à distance sur ce classement, bien sûr... Voir notre "Nouvelle livraison de PISA" .Directeur de l'éducation de l'OCDE, il est le grand patron de PISA, l'évaluation du niveau des élèves à 15 ans dans 65 pays. La France s'y classe mal...
Tiens, ce sont exactement les termes employés par la Cour des comptes dans le titre de son rapport....et selon lui, c'est d'abord parce qu'on ne gère pas les enseignants.
Pour la première fois de son histoire, la France a une femme à la tête du ministère de l'éducation. Est-ce que les ministres femmes se distinguent ?
Andreas Schleicher : Dans quelques pays, des réformes majeures, qui ont totalement modifié le visage de l'école, ont été menées par des femmes ministres.
Mais où on a su conserver un collège à trois vitesses.Je pense à mon pays, l'Allemagne, où le système a été très largement réformé dans les années 2000.
Il faut dire que, contrairement à la plupart des pays évalués, elle scolarise tous ses élèves dans le secondaire. Dans les autres pays l'évaluation PISA ne prend pas en compte les élèves non scolarisés : c'est plus égalitaire comme ça !Comment qualifieriez-vous globalement le système français ?
Les résultats obtenus dans les classements internationaux sont très en dessous de ce qu'on pourrait attendre de la France. Par ailleurs, l'école française est l'une des plus inégalitaires au monde...
Mais de quel "marasme" parle-t-on puisque "Le Monde" a célébré le 10 juillet "un taux record de 87,9 % de réussite" au bac ainsi qu'un taux record d'une génération accédant au bac (77,3%)...... alors que l'égalité est un sujet omniprésent dans le débat. Elle est très loin de l'idéal dont rêve ce pays, en dépit d'efforts conséquents comme le temps que les jeunes Français passent en classe et l'âge précoce auquel on les y envoie !
Quelle est la raison majeure de ce marasme ?
Mais comment peut-on savoir-faire sans savoir ?L'enseignement n'est pas pertinent en France. On y est en décalage. Le monde moderne se moque bien de ce que vous savez. Il s’intéresse à ce que vous savez en faire.
Mais au fait : qui est "le monde moderne" qui "s'intéresse à ce que vous savez en faire" ? L'entreprise, bien sûr ! Voilà toute une philosophie, bien libérale, de l'éducation qui s'exprime ainsi ingénument ! Le savoir libérateur, émancipateur, libéral au sens premier du terme, on s'en moque. Ce qui compte, c'est le savoir exploitable.
Car, quand on sait quelque chose, on ne peut plus être créatif. En revanche, quand on ne sait rien, on peut l'être.On a besoin de gens créatifs, capables le croiser les sujets quand l’école française fait encore trop réciter les leçons.
"réussir sa vie" au sens de l'OCDE bien sûr : dans cette philosophie libérale, c'est être facilement employable.En France plus qu’ailleurs, on n'enseigne pas suffisamment ce qui sera pertinent pour réussir sa vie!
Il a intérêt à "optimiser en effet, avec 1,5 minutes à consacrer à chaque élève par heure ! A noter qu'en France, au lycée, on arrive dans des chiffres voisins : j'avais 37 élèves l'an passé dans la classe dont j'étais professeur principal...Les pays asiatiques, premiers dans Ies classements enseignent aussi beaucoup de « par cœur », non ?
On se protège par des stéréotypes sur l'école asiatique. Allez dans une classe japonaise. Le professeur sait optimiser le temps qu'il passe avec chaque élève dans une classe et mobiliser chacun d'eux. Avoir 40 élèves ne lui pose pas problème ;
Quant aux stéréotypes, M. Schleicher nous ferait presque croire que les pays asiatiques, qui viennent de déclasser la Finlande, eldorado pédagogique des réformateurs en perte de vitesse, pratiquent les nouvelles pédagogies !
La Chine est évaluée par PISA ? première nouvelle !il les met en activité. En Chine, c'est de plus en plus la même chose.
Il faudrait savoir : c'est le contenu enseigné qui pose problème, ou bien la gestion de classe ?Les enseignants sont formés à la gestion de classe, bien mieux qu’en France.
C'est vrai qu'en France il y a comme un petit problème de discipline puisque, selon PISA, la France est 58e sur 64 pour le climat de discipline en cours. Mais ça, M. Schleicher se garde bien d'en parler
Habituelle clause de style préfigurant un matraquage.Pourquoi ne parvient-on pas à la même chose en France?
J'ai rencontré beaucoup d'enseignants formidables, très investis.
Mais le système ne leur facilite pas le travail. En France, les maîtres ne collaborent pas. Ils ne se perçoivent pas comme membres d'une communauté professionnelle.
Alors que s'ils étaient "gérés"...L’institution les traite comme des exécutants qui sont là pour faire passer un programme.
En même temps c'est M. Schleicher qui recommande qu'ils aient plus de pièces à façonner et qu'ils apprennent à "optimiser" (sic) leur enseignement comme les Japonais pour améliorer leur productivité ! Le concept de liberté pédagogique semble totalement échapper à M. Schleicher : un concept qui fait d'eux des "exécutants", en effet.Ils sont comme à l'usine, font leur travail dans leur coin.
Voici ce qui serait ne plus les considérer comme des "exécutants", en effet.S’ils étaient à Shanghai, on viendrait tous les jours dans leur classe leur donner des conseils.
Chiche !A Singapour, ils auraient 100 heures annuelles de formation.
Et c'est là qu'intervient le problème du recrutement, des conditions de travail et des salaires particulièrement bas en France, non ?C'est à vos yeux la clé pour améliorer notre école ?
La qualité d'un système éducatif n'est jamais supérieure au talent de ses enseignants.
"Adapter sa pédagogie au niveau des élèves", c'est vrai que jamais un enseignant français n'y avait pensé : merci pour ce précieux conseil, M. Schleicher !On ne changera les mentalités des élèves qu’en changeant celles des professeurs. Et pour ça, il faut leur donner les moyens d’enseigner différemment en adaptant par exemple leur pédagogie au niveau des élèves.
Tiens, c'est vrai, ça : quelle est la légitimité démocratique du directeur de l'OCDE ?Vous seriez ministre, vous commenceriez par quoi ?
C'est-à-dire que PISA n'est pas seulement un programme d'évaluation mais un programme de prescription.Déjà, la formation initiale est trop académique. Il y aurait plus de pratique, ce ne serait que meilleur même s’il faut reconnaître que les reformes vont fort heureusement dans ce sens.
En les infantilisant et en réduisant leur liberté pédagogique, bien sûr.Mais le vrai défi est de changer le quotidien des enseignants, les rendre acteurs de leur métier, arrêter de les considérer comme s’ils étaient des ouvriers.
Question réglée. Aucune considération sur le fait que tous les autres pays de l'OCDE ont fait le choix de revaloriser le traitement de leurs enseignants (+20% en moyenne sur dix ans) pour attirer les meilleurs : en France -8%.Ça changera l'attrait du métier. Aujourd’hui, même si vous payiez mieux les professeurs, vous ne les attireriez pas.
www.laviemoderne.net/veille/etre-enseign...aire-des-enseignants
Qui a encore envie d'être un exécutant ?
Vive les curricula ! C'est vrai que les programmes n'ont rien à voir avec des objectifs...Vous proposez de leur fixer des objectifs... et d'en finir avec des programmes très précis?
Et qu'est-ce ?Exactement. Avec un point à ne pas oublier, puisque la France est en pleine réécriture de son socle commun de connaissances, de compétences et de culture : il faut se fixer un idéal élevé. La Suède et la Finlande ont deux écoles assez proches. A une limite près : la Finlande a défini des standards qui disent ce qu’est l'excellence ;
C'est vrai que la Finlande applique également une politique d'excellence puisque l'entrée au lycée, à l'issue d'une école fondamentale supposée égalitaire, se fait par sélection, voire par examens pour les meilleurs lycées. Et ne parlons pas de l'entrée à l'université, qui n'est pas de droit et ne concerne qu'une minorité !
De trouver un emploi, c'est bien ça ?la Suède s'est contentée de rappeler le minimum à acquérir par tous. En termes de résultats, la Finlande arrive bien devant la Suède, car chaque enseignant, chaque famille sait ce qu'est l'excellence et tend dans cette direction. C’est important pour les enfants des familles les moins favorisées pour qui l'école est la seule chance.
En même promettre à l'inverse que les difficultés iront grandissantes avec la carrière n'est guère engageant non plus !Si cette liberté importe, l'affectation des enseignants est tout aussi essentielle à vos yeux...
Oui, or en France, vous défiez le bon sens. Plus un enseignant est installé dans le système, plus il a le choix de ses élèves. A contrario, un jeune diplômé est tout de suite confronté à une immense difficulté. Cela crée d'emblée une envie de fuir ! Ou de ne pas venir...
Cette phrase est totalement contradictoire avec ce qui vient d'être dit juste avant.A Shanghai, un chef d'établissement talentueux d'une école pour l'élite qui veut progresser dans sa carrière doit d'abord montrer ce qu’il sait faire dans une école difficile.
Par ailleurs c'est exactement ce qui se passe en France. M. Scheiccher a l'air d'être un grand connaisseur de notre système scolaire.
Donc il faut bien commencer par "une école difficile"... La logique de M. Schleicher est légèrement déroutante.C'est la même chose à Singapour, au Canada ou en Finlande et c'est aussi vrai pour les enseignants.
Dans la logique de M. Schleicher; les "meilleurs" sont donc les plus arrivistes.Cela permet d'attirer les plus dynamiques dans les établissements difficiles. Car l'équité n'est pas de donner plus d'enseignants aux élèves les plus en difficulté, mais de leur offrir les meilleurs.
Une phrase absolument creuse...Et côté enseignants, il s'agit de mettre les gens face à un challenge qu'ils soient en mesure de relever.
Merci M. Schleicher !Oui, mais les ministres sont paralysés par la peur des syndicats...
Un pays a les syndicats qu'il mérite.
C'est vrai que le Ministère est tellement paralysé par la peur des syndicats qu'il a su imposer récemment des mesures comme la réforme des rythmes scolaires, la baisse du pouvoir d'achat des enseignants avec le gel du point d'indice de la fonction publique depuis 2010, la suppression de rares avantages avec la réforme des statut de 1950 etc.
Quelle idée aussi de se battre pour que des salaires ne soient pas davantage dévalorisés dans un pays où ils sont déjà très inférieurs à nos voisins !La nature des syndicats reflète l'identité d'un système éducatif. Si vous avez un système très « industriel », les syndicats reproduisent cette structure et se battent comme ceux des ouvriers pour les salaires, les effectifs.
Et ils abandonnent derechef la question des salaires !Si vous avez un système éducatif axé sur la pédagogie, les syndicats investissent ce champ.
En même cette considération a quelque chose de vrai quand on considère la position des syndicats réformistes, plus préoccupés de nouvelles pédagogies destructrices que des conditions de travail de leurs adhérents... Le rêve de l'OCDE libérale : une France ou le Sgen et le SE-UNSA règneraient sans partage sur les syndicats enseignants !
Les pédagogistes et les libéraux de l'éducation main dans la main, un spectacle toujours touchant !
Et la Suède est le pays qui a le plus dévissé dans les résultats PISA depuis douze ans (-6%) !En Suède, en 1994, au moment de l’instauration du salaire au mérite, ils se sont largement mobilisés. Quatre ans après, 70% des syndicats s l'approuvaient.
Merci pour vos conseils avisés, M. Schleicher !
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- Loys
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Dans cette infographie du "Monde" (2 septembre 2014), on apprend que :
De ce fait la journée des écoliers français était plus dense et plus chargée que celle de la plupart des autres élèves dans le monde. Elle a été signalée par de nombreux experts comme préjudiciable aux apprentissages et la cause principale de la médiocrité des résultats du système scolaire français dans les classements internationaux.
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En fait, la moyenne française reflète une réalité éclatée entre les très petite classes uniques des zones rurales et les classes bien plus chargées des zones urbaines.
Selon la géographie du pays et les choix d'implantation des écoles, les moyennes représenteront des situations très différentes.
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Donc on peut en conclure un effet de seuil. Jusqu'à un certain nombre d'élève par classe, ce paramètre n'est pas significatif, mais dès qu'on commence à dépasser 25 élèves par classe, on a une densité critique propice à la réussite de PISA.
La seule conclusion logique à prendre, c'est qu'on ne fait pas assez d'effort, les salles de classes ne sont pas suffisamment des poulaillers pour qu'on voit l'effet sur nos enfants, mais nous ne sommes plus très loin. En fait c'est encourageant tout ça
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- Loys
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La meilleure façon de ne plus entendre parler des rythmes, ç'aurait été de revenir aux rythmes d'avant 2008...Un vœu en cette rentrée scolaire 2014 ? Ne plus entendre parler des rythmes !
Pourtant les ministres successifs ont insisté sur l'importance de cette réforme...L’éducation en France, on en parle abondamment au moment de la rentrée scolaire chaque année, mais malheureusement beaucoup moins le reste du temps. Pire encore, cette année, le débat sur la mise en place des nouveaux rythmes scolaires a une nouvelle fois monopolisé l’attention, au détriment d’autres sujets autrement plus importants pour le redressement du système éducatif français.
On ne fait surtout que revenir au même nombre de journées en France qu'avant 2008... M. Charbonnier a l'air de croire que nous vivons au rythme de quatre journées depuis un siècle.Pourtant, en passant de quatre jours à quatre jours et demi d’école dans le primaire, la France ne fait que se mettre au diapason de ses voisins, où les cinq journées d’école sont la norme et où, rassurons les parents, on ne déplore jusqu’à présent aucune fatigue excessive chez les enfants.
Simplement, les "rythmes", ce n'est pas que le nombre de journées : ce sont les journées non allégées, la semaine sans pause, la désynchronisation du week-end conservée voire aggravée, la perte des pics de vigilance du milieu d'après-midi.
Ou leur absence, plus exactement.Dans les pays les plus performants dans les enquêtes internationales, le débat n’est pas focalisé sur le rôle des animateurs ou sur les activités périscolaires.
Quel est le sens de cette phrase qui fleure bon la langue de bois ?Dans ces pays-là, on ne ferme pas les écoles en guise de protestation. Dans ces pays-là, toute la communauté éducative coopère pour recenser les bonnes pratiques liées aux rythmes scolaires et les appliquer dans la majorité des établissements.
A transmettre au ministre !Il est temps de faire de même en France, de prendre de la hauteur et d’admettre que les activités périscolaires auront peu, voire aucune influence sur les résultats obtenus par les élèves.
De ce point de vue c'est une réussite, comme signalé plus haut...La réussite de cette réforme passera uniquement par une meilleure utilisation du temps scolaire.
On se demande bien quel est le rapport mais il faut bien caser le fétiche de l'OCDE, la suppression du redoublement, pourtant divisé par trois ou quatre depuis trente ans...Ainsi, il sera crucial de faire de ces nouveaux rythmes une utilisation « qualitative », par exemple en tirant profit de cette demi-journée supplémentaire pour changer les pratiques pédagogiques et, à terme, trouver une alternative au redoublement pour prendre en charge les élèves en difficulté.
L'Angleterre dont les résultats dans PISA ont baissé de 5% en douze ans, une des baisses les plus remarquables...Pour le moment, les enseignants français sont loin d’y parvenir. Ainsi, à titre d’exemple, selon l’enquête internationale de l’OCDE sur les enseignants au collège (Talis), ils sont bien moins nombreux que leurs collègues des autres pays à déclarer utiliser des pédagogies différenciées pour les élèves qui ont des difficultés d’apprentissage et/ou qui apprennent plus vite (22 % en France, contre 44 % en moyenne dans les pays participant à Talis, et 63 % en Angleterre).
Ajoutons que la pédagogie différenciée avec les taux d'encadrement français, voilà qui peut faire sourire. Curieusement Eric Charbonnier évoque asse peu les pays en tête du classement PISA s'agissant des pédagogies différentiée...
Et chez nous avant que les experts décident que la semaine de quatre jours était une bonne chose...Rappelons aussi que la France, avant cette réforme, était dans une situation atypique en Europe et dans le monde, cumulant un nombre élevé d’heures d’instruction par an dans le primaire (864 heures contre 794 selon la moyenne de l’OCDE) réparties sur un petit nombre de semaines de cours (36 semaines par an, contre 38 en moyenne dans les pays de l’OCDE) et sur quatre jours par semaine (au lieu de cinq partout ailleurs).
Alors qu'en l'état la semaine sera beaucoup moins dense...En d’autres termes, ce rythme engendrait des journées denses, des coupures de rythme tout au long de l’année et une véritable fatigue, notamment chez les élèves en difficulté.
C'est peu de le dire...Cette réforme met donc un terme à cette exception française. On ne peut que s’en féliciter, tout en reconnaissant clairement que les nouveaux rythmes à eux seuls ne règleront pas tous les maux de l’école française.
Tiens, l'Angleterre n'est plus citée.Pour cela, il faut recentrer le débat et admettre que le système français a besoin d’une réforme beaucoup plus profonde que celle des rythmes scolaires, et fixer des objectifs clairs à atteindre rapidement. Soyons optimistes, des progrès rapides sont possibles. D’autres pays avant la France (l’Allemagne, l’Estonie, la Pologne ou le Portugal, pour ne citer que des pays de l’Union européenne) ont ainsi vu les premiers effets positifs de leurs reformes au bout d’à peine cinq ans.
Faut-il une pédagogie différenciée, façon abandon du collège unique, comme en Allemagne, avec des filières dès dix ans ?
111 000 pour 2009-2011...Aujourd’hui, la réforme essentielle pour sauver le système français, c’est une réforme qui luttera contre l’échec scolaire croissant (selon l’enquête PISA, la proportion d’élèves de 15 ans en échec est passée de 15 % à 20 % en l’espace de dix ans), renforcera les chances de réussite des élèves issus des milieux défavorisés et, enfin, permettra aux 150 000 jeunes qui sortent chaque année de l’école sans qualification...
Car c'est avant tout la vocation de l'école, selon l'OCDE, qui visiblement ne connaît pas les Lumières...... de trouver à travers l’éducation une deuxième chance pour sortir de la précarité et s’insérer sur le marché de l’emploi.
Encore une fois, à transmettre...Tout doit être mis en œuvre pour parvenir à cet objectif.
A cet égard, les rythmes scolaires apparaissent comme une réforme secondaire ;
Les choses ont pourtant bien changé depuis un quart de siècle, avecles IUFM, ce me semble......les priorités doivent se porter avant tout sur la mise en place de cinq grands chantiers qui, si vous lisez régulièrement ce blog, vous sont familiers.
Renforcer le volet pédagogique dans la formation initiale des enseignants
En France, la formation des enseignants est bien trop académique.
Même chose que la semaine de 4,5 jours plus haut : on dirait que pour Eric Charbonnier les IUFM n'ont jamais existé.Les enseignants s’estiment bien préparés au contenu de la matière qu’ils enseignent, mais près de 40 % d’entre eux se sentent insuffisamment préparés sur le volet pédagogique de leur métier, soit la proportion la plus élevée des 34 pays participant à l’enquête Talis. Cependant, avec la mise en place des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) depuis 2013, la formation des enseignants a récemment évolué en France...
Il faudra m'expliquer comment on peut savoir sans savoir faire et réciproquement...... et les étudiants suivent maintenant une formation mêlant apprentissage des savoirs et maîtrise du savoir-faire.
Il se redresse depuis 1989, voyons.Il conviendra de faire un point régulier sur la mise en place de cette réforme qui, comme en Finlande dans les années 1970, peut aider le système français à se redresser.
Ou la donner tout court... Soyons honnêtes : dans un système qui tourne à l'économie, cette perspective est iréraliste.Redonner toute sa place à la formation continue des enseignants
La logique de cette phrase m'échappe quelque peu...La qualité d’un système d’éducation n’excède jamais la qualité de ses enseignants. En général, les pays dont le système d’éducation est performant accordent autant d’importance à la formation continue des enseignants qu’à la formation initiale. Les enseignants doivent avoir les moyens d’évoluer tout au long de leur carrière pour tirer bénéfice des avancées technologiques de la société...
Ah bon... et pourquoi de plus en plus ?...et pour acquérir au fil du temps des compétences sur de nouvelles pratiques pédagogiques qui leur serviront à faire face à des classes de plus en plus hétérogènes.
Quant aux nouvelles pratiques pédagogiques, c'est vrai qu'elles n'ont pas du tout été imposées en France depuis les années 1990... avec les merveilleux résultats que l'on constate. De même la suppression du redoublement, quasi effective aujourd'hui.
Les salaires des professeurs ne suivent pas l'inflation, alors la formation... Et c'est presque tant mieux si cette formation devait ressembler à celle pratiquée dans les IUFM.Or la formation continue en France est délaissée et insuffisamment ciblée sur leurs besoins.
A titre indicatif, à Singapour, chaque enseignant est évalué annuellement sur ses forces et ses faiblesses...
On notera que, dans l'esprit d'Eric Charbonnier, la formation se confond avec le management.
C'est vrai que comparer une ville de 700km2 et la France a beaucoup de sens.... et bénéficie de 100 heures de formation professionnelle par an pour lui permettre de s’améliorer.
Ces incitations existent déjà, à un faible niveau, et ne sont pas efficaces. On peut de toute façon douter de la réussite d'un système où la motivation serait purement financière. Il serait plus avisé de garantir aux enseignants affectés dans ces établissements difficiles des conditions de travail beaucoup plus favorables.Donner davantage de moyens aux établissements défavorisés
Les établissements défavorisés ne sont pas très bien lotis en France car on y affecte souvent de jeunes enseignants inexpérimentés et insuffisamment préparés à cette tâche. Il convient donc d’améliorer la qualité du corps enseignant dans ces établissements en dispensant une formation spécialisée permettant de doter les enseignants des compétences et connaissances nécessaires pour exercer leur métier auprès d’élèves défavorisés et/ou en difficulté, et surtout en créant des incitations financières conséquentes pour attirer des enseignants expérimentés dans ces établissements difficiles.
Le Brésil est l'un des derniers pays dans PISA.A titre d’exemple, le Brésil a accordé à la fin des années 1990 une augmentation de salaire de 60 % aux enseignants des régions les plus pauvres.
L'Estonie est plus petite que certaines régions françaises : les zones rurales sont à quelques dizaines de kilomètres d'une ville...L’Estonie, elle, verse une prime de 12 750 euros sur trois ans aux enseignants qui iront exercer dans les zones rurales défavorisées.
Jamais les filières professionnelles n'ont été autant valorisées en France avec le bac professionnel obtenu par un nombre record d'élèves.Valoriser les filières professionnelles et développer les programmes de seconde chance
Heureusement qu'il y a "42"...Il serait temps d’agir pour qu’en France, échec scolaire ne rime pas avec échec tout court, tant ceux qui sortent précocement sans diplôme du système d’éducation aujourd’hui ont peu de possibilités de réintégrer une formation professionnelle et de terminer leurs études.
Bon, ils n'ont jamais été si peu nombreux. D'après Eurostat 2013 la proportion des 18-24 ans sortis du secondaire avant l’obtention d’un diplôme, et qui ne sont ni en formation ni en études est plus faible en France qu'en Allemagne ou au Royaume-Uni...
Et ça c'est la preuve d'un système éducatif performant.Dans certains pays, a contrario, il est courant d’obtenir son diplôme de fin d’études secondaires après l’âge de 25 ans. Ainsi, environ 10 % des diplômés du secondaire au Danemark, en Finlande et en Norvège ont décroché leur diplôme à 25 ans ou plus ; ce pourcentage s’établit à 20 % en Islande et à plus de 40 % au Portugal.
Dans cette logique renonçons donc au collège unique.De plus, en France, par comparaison avec les autres pays de l’OCDE, la formation professionnelle n’est pas suffisamment dispensée en alternance, c’est-à-dire qu’elle se passe trop au lycée et pas assez en entreprise. Par opposition, les pays dits « d’apprentissage » (c’est-à-dire l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suisse) ont le mieux réussi à assurer, avec l’aide des partenaires sociaux, une formation de qualité à tous en agissant bien en amont.
Car un bon système scolaire est un système qui renonce à apporter des compétences scolaires et les remplace par des qualifications. Bref qui n'est plus scolaire.Ainsi, l’Allemagne organise des formations de préapprentissage pour les jeunes qui ont des faibles compétences scolaires et les accompagnent afin qu’ils n’échouent pas dans l’obtention d’une qualification.
Et de "quelles politiques" parle-t-on concrètement pour y arriver ?Lutter activement contre l’échec scolaire dès l’école maternelle
Les politiques qui ont pour objet de s'assurer dès la maternelle que tous les élèves atteignent au moins un niveau minimum de compétences à la fin de l'enseignement secondaire sont essentielles. Recentrer les programmes sur la définition et l’acquisition du socle commun des compétences et aider les élèves dans l’apprentissage de la lecture dès la dernière année de l’école maternelle sont des initiatives clés pour réduire l’échec scolaire et s’assurer que les difficultés sont traitées dès le début de l’apprentissage.
En France le socle date de 2004...L’Allemagne s’est d’ailleurs engagée dans cette voie en 2005-2006 et a défini un socle commun de connaissances et de compétences que tous les élèves doivent acquérir au cours de leur scolarité obligatoire.
Définir un socle, c'est définir une "politique" contre l'échec scolaire ?
Tiens, rien sur les salaires des enseignants pour attirer les étudiants les plus compétents, rien sur le climat de discipline déplorable en France, rien sur la taille des classes en France dès la maternelle (voir graphique)...Toutes les études de l’OCDE, qu’il s’agisse de l’étude PISA sur les élèves de 15 ans, de l’étude PIAAC sur les compétences des adultes, de l’étude Talis sur les enseignants au collège ou encore du dernier Regards sur l’éducation qui paraît mardi 9 septembre ( www.oecd.org/edu/rse.htm ) ont pointé ces faiblesses et mis en avant l’importance d’activer simultanément ces cinq leviers pour lutter efficacement contre l’échec scolaire.
Oui, avec le taux record d'une génération au bac en 2014, on se demande bien pourquoi il faudrait redresser quoi que ce soit.Il ne faut pas sombrer dans le fatalisme. L’école française a su faire face par le passé à des mutations importantes, comme en témoignent l’enrichissement des compétences et l’accroissement du niveau de formation de sa population.
Il est moins inégalitaire que tous les pays qui n'incluent pas tous les élèves dans le secondaire et ne les présentent pas aux évaluations PISA...Elle a aussi des points forts, comme par exemple un niveau préprimaire bien structuré et ouvert au plus grand nombre. Elle produit également des élites avec, rappelons-le, un tiers de bons élèves à l’âge de 15 ans, soit plus que la moyenne des pays de l’OCDE.
Cependant, elle doit faire face aujourd’hui à un défi de taille qu’elle se doit de relever et de surmonter, au risque de voir son système devenir encore plus inégalitaire qu’il ne l‘est.
Quelle perte de temps et d'énergie depuis 2008...Pour être efficace, la réforme du système éducatif aura besoin du soutien de tous : politiques, parents, enseignants et syndicats. Et dans un premier temps, il sera essentiel que le débat prenne de la hauteur, que l’on cesse de remettre en question le bénéfice des nouveaux rythmes scolaires pour s’atteler en priorité au reste.
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