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Les dépenses d'éducation
Pour l'observateur de terrain que je suis en maths, le niveau d'exigence a chuté en 20 ans. Même les bons élèves ne savent plus, au niveau du bac, enchaîner des raisonnements, ils n'ont aucun coup d'avance dans les raisonnements ou les calculs, Si vous ne leur décortiquez pas un problème, ils ne savent pas l'attaquer, ils voudront tout de suite une réponse. Je pense que c'est en grande partie due à la disparition de la géométrie, exercice sans doute un peu vain pour l'utilisation quotidienne (on peut en discuter) mais qui développait les capacités d'analyse d'une situation et d'imagination d'une stratégie de solution non évidente. Cette formation à une forme d'intelligence de résolution de problème est obsolète dans la formation au lycée, sans parler des capacités algébriques rendues inexistantes.
L'évolution des programmes ne fait que renforcer le côté presse-bouton de la matière, et le désintérêt des meilleurs élèves qu'on nourrit difficilement.
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Je vois plusieurs hypothèses possibles :Loys écrit: S'agit-il du même institut ?
- deux services différents et qui s'ignorent
- une lutte d'influence entre deux coteries
- une reprise en main de l'institution qui avaient commencé à diverger par rapport à la parole officielle.
La façon dont la dernière note a été obligeamment relayée par les décodeurs laisse penser qu'il y a des attachés de presse derrière à la manœuvre. Cela conforte hélas la troisième option.
Qu'on ne puisse pas le déduire de PISA, c'est une chose. Que ce soit vrai en est une autre. Le théorème de l'angle doublé, évoqué sur néoprofs, n'est semble-t-il plus démontré, ni démontrable avant la classe de terminale. C'est pourtant un théorème tout simple pour un élève scientifique des années 1980.Loys écrit: En revanche je doute qu'on puisse accorder beaucoup de crédit à cette information :
Vanessa Wisnia-Weill écrit: Les analyses Pisa montrent aussi que la France expose peu ses élèves à des mathématiques exigeantes, par exemple des mathématiques formelles avancées et certaines mathématiques appliquées[...] La France surexpose en revanche ses élèves à des mathématiques « simples », ancrées dans le quotidien.
www.neoprofs.org/t79205-points-mouvants-...ce-phenomene#2645364
Quelle contradiction ? Entre la première phrase qui semble faire allégeance aux ambitions d'équité, et la seconde, qui ne s'intéresse qu'aux seuls enfants des élites ?Enfin un dernier point me laisse perplexe, une sorte de contradiction :
Il est généralement admis qu’équité et efficacité, deux objectifs centraux des systèmes scolaires, ne sont pas antinomiques. [...] Exigence insuffisante en mathématiques ? Les enfants des élites socio-professionnelles françaises se retrouvent par exemple moins bien dotées que ceux des allemands en mathématiques et sciences.
Je ne vois pas de contradiction. La première phrase dit qu'en étant plus efficace, on serait aussi plus équitable. La seconde phrase dit que contrairement à ce que laisse entendre les organisateurs du désastre actuel, les enfants des élites voient leur niveau baisser autant que les autres, et qu'ils se trouvent surclassés par les élites des autres nations.
Quelle contradiction vois-tu ?
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- Loys
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On est d'accord.archeboc écrit: Qu'on ne puisse pas le déduire de PISA, c'est une chose. Que ce soit vrai en est une autre.
Pour la contradiction, je ne suis pas sûr de comprendre la même chose que toi dans la seconde phrase. L'idée d'exigence est bien associée aux "enfants des élites socio-professionnelles", qui ne servent pas simplement de contre-exemple.
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Alors je vais essayer de décortiquer ce que je comprends : la doxa actuelle dit que le plus important, c'est de tout faire pour les plus faibles, et que les plus forts s'en sortiront toujours. Les mesures internationales montrent que les plus forts payent le prix de cette politique. On inverse donc le processus : commençons par l'exigence, et on rétablira aussi de l'équité.Loys écrit:
On est d'accord.archeboc écrit: Qu'on ne puisse pas le déduire de PISA, c'est une chose. Que ce soit vrai en est une autre.
Pour la contradiction, je ne suis pas sûr de comprendre la même chose que toi dans la seconde phrase. L'idée d'exigence est bien associée aux "enfants des élites socio-professionnelles", qui ne servent pas simplement de contre-exemple.
Je pense que la contradiction que tu détectes tombe si tu admets l'équivalence entre "efficacité" dans la première phrase et "exigence" dans la seconde.
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- Loys
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- Loys
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D'où le caractère absurde d'évaluer le résultat de ces dépenses avec PISA...Pour autant il est vrai que l’on dépense plus en France pour le secondaire que dans les autres strates d’enseignement. On dépense en moyenne 10 877$ par élève dans le secondaire en France contre 9313 dans l’OCDE. L’écart va dans l’autre sens au primaire : 6 622$ par écolier contre 7 974 dans l’OCDE. En fait ce coût du secondaire est avant tout celui du lycée : 11 470 € par lycéen contre 8370 € par collégien.
J'ose espérer que le coût des CPGE n'est pas intégré dans le coût du "secondaire"...C’est aussi celui des filières CPGE en lycée : on arrive à 15 080 € soit le coût de deux collégiens…
C'est juste mais il y a d'autres éléments d'explication : les lycées concentrent des professeurs agrégés ou des professeurs certifiés en fin de carrière.Ce qui explique le coût du lycée est bien connu. Il y a d’abord le nombre des enseignements et le volume d’heures de cours nettement plus important dans le système éducatif français. Dans la plupart des pays européens les lycéens se spécialisent à partir de la première et ne gardent que 5 ou 6 disciplines. En France, les filières sont peu spécialisées et la majorité des élèves conserve la quasi-totalité des disciplines jusqu’en terminale.
Bref en supprimant les options "ségrégatives". Merci le "Café pédagogique" !Enfin, les établissements ont utilisé les enseignements optionnels dans leur stratégie de différenciation. Il en résulte une multiplication des ces enseignements en réponse souvent aux vœux des familles. Faire des économies sur le lycée reste donc possible. Mais au prix d’une remise en question du rôle social du système éducatif.
Supérieur inclus...Peut-on pour autant faire des économies sur l’enseignement ? La France consacre 10 182 $ par élève en moyenne pour son système éducatif.
Du primaire au supérieur, il est difficile de faire des comparaisons à vrai dire, surtout en s'appuyant sur PISA, une évaluation à 15 ans. Puisqu'il est question de la Finlande, François Jarraud oublie opportunément de rappeler qu'une impitoyable sélection y existe pour entrer à l'université (et même pour entrer au lycée après l'école fondamentale) mais ne parlons pas des choses qui fâchent !Une somme qui est supérieure à la moyenne OCDE (9 313 $). Douze pays de l’OCDE dépensent davantage, mais pas la Corée du Sud ni la Finlande qui sont en tête de Pisa.
C'est surtout qu'on est totalement hors-sujet ici...Ce que le Commissariat ne précise pas c’est que c’est dans l’enseignement supérieur que l’écart est le plus fort par rapport aux autres pays : 15 067 $ par étudiant en France, 13 528 $ dans l’OCDE avec des taux de décrochage, de redoublement et d’échec élevés.
Pourcentage qui ne veut pas dire grand chose puisqu'il fait abstraction de la démographie...Enfin ces moyennes cachent des évolutions longues négatives. Alors que les pays de l’OCDE ont augmenté leurs dépenses d’éducation sur la décennie 2000-2010, la France fait partie du petit groupe de pays (avec l’Italie et la Hongrie) où les dépenses d’éducation ont baissé. Tous les autres pays de l’OCDE ont une croissance positive, parfois très forte. Les États-Unis sont passés de 6,2 % du PNB à 7,1 %, le Royaume-Uni de 4,9 à 6,5 %, le Danemark de 6,6 à 7,1 % par exemple.
Nous avions étudié ces variations en analysant "Le fabuleux rapport de la Cour des comptes" .Comme le précisait une note de la Depp de 2012, « entre 2000 et 2009, les dépenses par élève des établissements d’enseignement des niveaux primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire ont augmenté en moyenne de 36 %, et de 16 % au moins dans 24 des 29 pays dont les données sont disponibles. L’augmentation est inférieure à 10 % seulement en France, en Israël et en Italie ». Le zèle budgétaire s'impose-t-il ?
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Note d'information - N° 37 - novembre 2014
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- Loys
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Note à télécharger ici : cache.media.education.gouv.fr/file/2015/...OCDE_2011_394722.pdf
Graphique intéressant, où l'on voit que c'est le lycée qui porte la France dans la moyenne des dépenses dites cumulées :
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- Loys
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Au moins une remarque de bon sens sur l'évolution des dépenses en fin d'article.
"L'Ecole combien ça coûte ?" (27/02/15)
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