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"Conte de Noël finlandais"
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Le 17/05/19 : www.sgen-cfdt.fr/actu/europe-formation-d...ts-exemple-finlande/
Europe : formation des enseignants, l’exemple de la Finlande
Publié le vendredi 17 mai 2019 par Annie Catelas
A la veille des élections européennes, le Sgen-CFDT se penche sur la formation initiale et continue des enseignants en Finlande. Un système singulier, qui laisse une part importante à la recherche et au terrain sans concurrence entre les deux.
formation des enseignants : l'exemple de la FinlandePrésentée souvent comme un modèle, notamment pour ses résultats aux évaluations PISA, la Finlande a depuis longtemps fait le choix de garantir une formation initiale et continue des enseignant·es qui alterne terrain et formation universitaire.
Quelques données générales :
Avec un système éducatif très décentralisé où les municipalités exercent la compétence éducative (dans un cadre national défini cependant), les établissements disposent d’une grande autonomie pour organiser l’enseignement aux élèves. Si le Parlement fixe les grandes orientations en matière d’éducation, le Ministre, quant à lui met en œuvre la politique définie par les parlementaires notamment en terme d’exigences de formation des enseignant·es.
Durant le temps de l’école obligatoire (entre 7 et 16 ans) l’enseignement est dispensé :
par un·e enseignant·e généraliste durant les six premières années (primaire)
par plusieurs enseignant·es spécialisé·es dans une ou deux matières durant les trois dernières années de scolarité (secondaire)
Une grande liberté pédagogique accordée aux enseignants
Le plus frappant dans le système finlandais est la grande liberté pédagogique accordée aux enseignant·es. Ils, elles, sont en effet considéré·es comme les mieux placé·es pour guider leurs élèves et trouver les solutions pour les faire progresser. Il ne viendrait ainsi à l’idée d’aucun ministre de donner des normes concernant les méthodes de lecture et encore moins de promouvoir un contrôle de ce que les enseignant·es font. A ce titre, les corps d’inspection ont été supprimés il y a une vingtaine d’années. Sou statut de fonctionnaires territoriaux, les enseignant·es doivent aller à la recherche d’une école, d’un établissement qui les rémunérera. C’est le chef d’établissement qui procède au recrutement, par délégation de la municipalité, et c’est l’établissement qui verse leur salaire aux enseignants. Ils, elles seront ainsi dans un premier temps employé·es en CDD, avant d’être titularisé·es par la suite et employé·es sous statut de fonctionnaire en CDI. Leur employeur reste l’établissement dans lequel ils dispensent leur enseignement.
Une formation initiale qui allie terrain et université
La formation de tou·tes les enseignant·es est destinée à satisfaire un double objectif :
créer une culture professionnelle commune entre les enseignant·es du primaire et du secondaire
élever le niveau de formation des enseignant·es tant du primaire que du secondaire.
Le concours placé à la fin des études secondaires est très sélectif puisque seulement 15 % des candidat·es sont admis·es. Le cursus de formation des enseignant·es est dès lors partagé entre la Faculté de formation des enseignants et la Faculté académique. L’objectif commun est de permettre à l’étudiant·e d’obtenir un Master « sciences de l’éducation », Graal sans lequel il, elle, ne pourra pas enseigner et être titularisé·e. D’autres chemins sont possibles, le système tendant à favoriser les changement d’orientation professionnelle des jeunes.
Formation des enseignants : Entre trois et cinq années
Durant ces années de formation initiale, les enseignant·es seront à même de bénéficier de cours de pédagogie, de connaissance de la psychologie de l’enfant, de méthodologie notamment sur l’interaction entre le maître et l’élève. Les étudiant·es sont à même de faire le choix d’approfondir leurs connaissances dans une matière donnée et ainsi de l’enseigner dans les deux dernières années de l’école fondamentale au même titre que les enseignant·es spécialisé·es. Il s’agit pour les étudiant·es de bénéficier de modélisation de pratiques d’apprentissages possibles. Ils, elles doivent avant tout concentrer leur recherche sur le « comment apprendre à apprendre ». Ils, elles sont également formé·es dès la première année à diagnostiquer des élèves en difficultés d’apprentissage et à adapter leur enseignement. Le Master sera validé par un mémoire de fin d’études basé sur la recherche et les apports didactiques. La pédagogie doit y tenir une place centrale.
Des stages en semi responsabilité
Dès la première année de formation, les étudiant·es désirant devenir enseignant·es sont amené·es à effectuer des stages en établissement scolaire. Durant ces stages placés sous l’autorité d’un·e enseignant·e confirmé·e, ils, elles vont passer de l’observation à la prise en charge de séquences d’enseignement. Les étudiant·es peuvent surtout partager leurs expériences avec l’ensemble des enseignant·es de leur lieu de stage et résoudre en groupe, au sein de l’école, les difficultés rencontrées… Parallèlement, ces temps de « terrain » sont accompagnés d’une réflexion et d’apports théoriques. Ces stages font toujours l’objet d’une évaluation formative et d’une validation.
Ainsi, à l’issue de ces cinq années, 95 % des étudiant·es valident leur diplôme.
Objectif de la formation continue : questionner ses certitudes pédagogiques
La législation finlandaise régissant la formation continue des enseignant·es est inexistante. Ils, elels sont cependant tenu·es de participer à des formations entre un et cinq jours par an. Ces formations, en dehors du temps d’enseignement, sont rémunérées au même titre que les heures devant élèves. De leur côté, les établissements employeurs ont la possibilité d’obliger les enseignant·es à suivre une formation. Les modalités de départ en formation sont définies par une convention collective.
La formation continue des enseignant·es est dispensée par différents centres de formation bénéficiant tous de fonds publics fléchés pour cette mission :
université
collège de formation des enseignants
école de formation des enseignants
universités d’été
organismes privés
entreprises.
Une formation basée sur la volonté de se former des enseignants
L’enseignant·e peut de son propre chef décider de participer à des formations afin de développer ses compétences professionnelles et son expertise. Il peut à ce titre bénéficier d’un soutien des autorités locales et de l’État sous forme de bourses spécifiques. De plus en plus d’employeurs prêtent une attention particulière à ces enseignant·es et peuvent être à même de favoriser la participation à ces formations durant les heures de travail. Le nombre de demandes est cependant très élevé par rapport à la capacité de financement de ces départs en formation. Un·e enseignant·e doit donc souvent attendre plusieurs années avant de pouvoir bénéficier d’un tel programme.
Une formation continue qui doit tenir compte de l’évolution de la société
Ces formations continues visent à adapter les pratiques pédagogiques des enseignant·es à l’égard des problématiques sociétales et des changements : arrivée d’enfants de migrants, développement des outils numériques, par exemple. Mais il s’agit aussi de pouvoir favoriser de façon continue une mise à niveau en matière de recherche pédagogique afin de permettre aux enseignant·es de modifier leurs pratiques. Basée sur des allers-retours entre pratiques et analyses didactiques, la formation continue rencontre un vif succès.
Une formation au centre de la réussite du système finlandais
La formation initiale et continue est en Finlande un élément central de la réussite éducative des élèves. Centrées sur l’élève, sur le partage collectif de pratiques, elles montrent la volonté de ce pays de garantir la possibilité pour les élèves d’atteindre les objectifs nationaux.
Mais c’est avant tout l’autonomie laissée aux équipes qui permet au sein d’un collectif de partager ses réussites et ses échecs professionnels.
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Le modèle d'éducation finlandais, toujours la recette miracle ? www.franceinter.fr/emissions/le-vrai-fau...l-europe-16-mai-2019
Toujours dans le top 5 des pays de l'OCDE, la recette miracle finlandaise ne semble plus aussi performante que dans les années 2000.
Dans la dernière étude PISA (programme international pour le suivi des acquis des élèves), les jeunes finlandais de 15 ans ne sont plus que 5ème et leurs résultats décrochent : moins onze points en sciences, moins 5 points en compréhension de l'écrit, moins 10 en mathématiques. Les experts du monde entier venaient à helsinki chercher la recette miracle de ce système éducatif le plus performant au monde. Désormais les éducateurs finlandais sont inquiets. Cela dit la Finlande a toujours de bons résultats, même s'ils sont moins bons qu'avant. Très critiqué actuellement selon Eric Charbonnier, expert à l'OCDE, le "lyçée modulaire" où les élèves choisissent leurs options. La Finlande est l'un des pays sur lequel la France a pris modèle pour la réforme qui entre en vigueur cette année. "Certains parents d'élèves dénoncent des inégalités entre les lyçées qui proposent des options intéressantes et d'autres moins."
Suède, Finlande : quand les modèles éducatifs s’embourbent dans le marché scolaire :
www.skolo.org/2019/03/29/suede-finlande-...-le-marche-scolaire/
Alors que la Finlande occupait la toute première place des classements PISA 2001 et 2003 en matière d’équité scolaire, elle est désormais devancée par la Norvège et l’Islande et sa position se dégrade régulièrement (voir graphiques).
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Avec la citation de la thèse de doctorat de Aino Saarinen :
Frequent use of self-directed teaching practices or digital learning materials at school were associated with students’ weaker learning outcomes in several knowledge domains. Instead, frequent teacher-directed practices were related to students’ higher learning outcomes. Moreover, frequent use of self-directed teaching practices or digital learning materials had more negative impact on students’ learning outcomes in students with (vs. without) risky background.
Cette vidéo curieuse du Word Economic Forum :
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3.1 Education
Les forces et les faiblesses du système éducatif français sont bien documentées, les réformes à entreprendre sont en débat depuis longtemps et certaines en cours de mise en œuvre. Mais il faut aller plus loin. Le système éducatif français, de la maternelle à l’enseignement supérieur, présente au moins deux faiblesses.Tout d’abord, hormis pour une petite élite qui réussit bien, la qualité de l’enseignement n’est que moyenne alors même qu’à 5,5 % du PIB, les dépenses d’éducation sont supérieures à la moyenne de l’Union européenne. À titre d’exemple, les scores des élèvesfrançais de 15 ans au PISA sont à peine supérieurs à la moyenne de l’OCDE. Cela n’est pas de bon augure pour l’avenir, dans la mesure où les emplois de qualité nécessitent l’acquisition de compétences techniques et comportementales. Le classement médiocre des élèves français en sciences et en mathématiques est particulièrement inquiétant s’ agissant de leurs perspectives d’occuper des emplois de qualité. Ainsi, l’enquête TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) réalisée récemment auprès d’élèves de CM1 et de quatrième place la France, au vu de ses performances en mathématiques, à la dernière place des pays développés, aux côtés de la Roumanie et du Chili. La France a non seulement régressé par rapport aux meilleurs, à savoir les pays de l’Asie du Sud-Est (Chine, Corée du Sud, Japon, Singapour et Taïwan) ou la Finlande, mais également par rapport à la moyenne des pays avancés.Ensuite, comme nous l’avons vu précédemment, notre système éducatif est très inégalitaire. Les moyens d’y remédier ont été identifiés à maintes reprises et les dernières réformes vont dans la bonne direction. Cela étant, les actions restant à mener sont à la fois connues et nombreuses. La réduction de la ségrégation scolaire est indispensable. Il faut consacrer encore davantage de ressources aux élèves défavorisés. En cohérence avec la thématique de l’immigration évoquée dans le Chapitre III sur la démographie, l’intégration scolaire et l’augmentation des dépenses en faveur des établissements accueillant des élèves défavorisés doivent aller de pair1. Il faut rattraper le retard important accumulé en matière d’apprentissage, même si les dernières réformes incitant davantage les employeurs à embaucher des apprentis et les étudiants à choisir l’apprentissage ont permis de combler une partie de ce retard. Il faut redoubler d’efforts pour faire le lien entre la formation professionnelle et l’emploi. Les jeunes, en particulier ceux issus de milieux défavorisés, doivent être mieux informés sur l’importance des qualifications, les emplois et les carrières disponibles (une thématique reprise dans le Chapitre III relatif aux défis démographiques et à la participation des personnes issues de l’immigration au marché du travail). Ils devraient avoir les moyens de s’ y retrouver dans le labyrinthe des filières d’enseignement secondaire et supérieur et être informés des différences entre des filières en apparence similaires mais aux perspectives d’emploi et de carrière très distinctes. Le choix des filières doit refléter les possibilités d’emploi, actuelles et futures. Il faut renforcer l’attractivité des carrières de l’enseignement. Comme en Finlande, plus d’autonomie (accompagnée de responsabilisation) doit être accordée aux établissements et aux enseignants pour leur permettre de développer des démarches novatrices fondées à la fois sur l’expérimentation et l’analyse comparative. La Finlande montre aussi que l’attractivité des carrières n’est pas qu’une question budgétaire. Ce pays, qui se place dans les tout premiers rangs mondiaux en mathématiques, en sciences et en lecture et compréhension de texte, a l’un des systèmes éducatifs les plus performants et les plus égalitaires, malgré un budget limité (bien sûr, la Finlande a des spécificités par rapport à la France, y compris une moindre inégalité due au milieu familial et à la langue). L’autonomie et la liberté des méthodes pédagogiques peuvent y contribuer, ainsi qu’une solide formation continue des professeurs.Ceci dit, les salaires des enseignants étant trop faibles en France, les candidats qualifiés sont trop peu nombreux à se présenter aux postes d’enseignant, en particulier dans les disciplines scientifiques si essentielles aux emplois de qualité. Il faudrait que les salaires reflètent davantage les compétences et que le montant des primes soit suffisamment élevé pour inciter les enseignants les plus chevronnés à exercer leur métier dans des zones défavorisées. La revalorisation des salaires des nouvelles recrues et le renforcement de leurs compétences ne devraient pas présenter de difficultés particulières. En revanche, l’application des nouvelles conditions salariales aux enseignants en poste, si elle aurait un effet bénéfique sur leur moral, aurait un coût budgétaire très élevé. Notre commission n’a pas eu le temps d’explorer les voies de réforme en la matière. Sans doute faudra-t-il réfléchir à des approches nouvelles, sans préjugé, et aussi regarder ce qui a été fait à l’étranger – par exemple, en Finlande, en Corée du Sud ou en République tchèque1.
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1 En Finlande, les enseignants sont des fonctionnaires municipaux. La protection de l’emploi est juridiquement très similaire à celle d’employés permanents, mais dans la pratique, elle peut être plus élevée. Les enseignants licenciés peuvent faire appel avec les mêmes motifs que les salariés, mais les litiges sont traités par le tribunal administratif plutôt que par les tribunaux ordinaires. Par exemple, le recrutement des nouveaux personnels en contrat à durée indéterminée de droit privé plutôt que sous le statut de fonctionnaire, comme cela a été fait pour La Poste et France Télécom, pourrait être exploré. Les personnes en CDI percevraient un salaire plus élevé et les enseignants en poste, dont le statut de fonctionnaire serait préservé, auraient la possibilité d’opter pour le nouveau statut. Ils seraient alors soumis aux nouvelles modalités contractuelles, et un recyclage professionnel pourrait leur être proposé en cas de besoin. Il peut également être judicieux de rémunérer davantage les professeurs de mathématiques et de sciences, plus difficiles à recruter.
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