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Twitter à l'école
- Loys
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Les pédagogistes comme Michel Guillou détestent le concept même de "liberté pédagogique", il est toujours important de le souligner.Par dessus tout, vous souhaitez qu’on respecte enfin votre sacro-sainte liberté pédagogique...
Ce qui est bien avec Michel Guillou, c'est que ce genre de choses ne risque pas de lui arriver, vu qu'il n'a pas d'élèves !Pire, il y a un risque non négligeable que vous croisiez un de vos élèves ! Habituellement, vous mettez tout en œuvre pour éviter d’avoir un rapport quelconque avec ces trublions bruyants, au-delà des cours, bien sûr.
Si Twitter est un endroit pour "penser", c'est effectivement inquiétant.Croyez-moi, non, vous n’avez strictement rien à dire à tous ces médiocres ni même rien à retirer de leurs babillages fielleux. Vous avez fort justement votre dignité et ne souhaitez pas condescendre à participer à cette cacophonie étriquée d’où la pensée ne sort pas grandie.
Tiens, Michel Guillou ne prend même pas la peine de réfuter les arguments de ceux qui critiquent cette pratique. Il est vrai que cela demanderait d'argumenter.Savez-vous que des maîtres irresponsables y font travailler leurs élèves ? On se demande par quel miracle cette noble institution qu’est l’Éducation nationale peut autoriser ces pratiques honteuses et particulièrement mesquines. Il serait temps de mettre bon ordre à tout ça et de mettre les jeunes à l’abri de ces bauges virtuelles.
Ah...Twitter, vous a-t-on dit, c’est un lieu idéal pour la vie sociale et la relation à l’autre.
Comprendre que ne pas se connecter à Twitter, c'est refuser l'engagement politique...Vous détestez plus que tout que les avis se valent et que n’importe qui parlant haut et fort puisse vous asséner ses convictions, qui plus est si elles sont politiques et donc nauséeuses.
De fait on ne trouve que rarement des références contradictoires sur les sites pédagogistes comme ""EducaVox" et bien d'autres... Sur LVM, on les trouve, avec le lien valide qui plus est. La preuve avec cet article, d'ailleurs.Fuyez donc ce réseau social qui s’assoupit à la remorque de curateurs — encore un mot branché qui devrait vous irriter — auto-proclamés et suffisants qui exercent une forme néo-moderne de censure de l’information.
Ils veulent "partager"... mais en ignorant ou en bloquant ceux qui leur portent la contradiction ! Un "partage" très endogène, finalement.Mais ce qui devrait vous rebuter davantage, c’est que la norme, sur les réseaux sociaux et sur Twitter en particulier, c’est celle de l’échange et du partage. Que veulent tous ces gens à partager les informations qu’ils détiennent ? Qui sont-ils ? Quels sont leurs réseaux ?
Sans oublier ceux qui, en lieu d'argumentation, insinuent, invectivent ("le pourrisseur"), ou mettent en cause votre professionnalisme.
En vérité les réseaux sociaux sont moins un lieu de rencontre qu'un lieu de recherche du même, de l'identique.
Quand on voit qu'une collègue déchargée de service trouve le temps de créer et d'alimenter un "twittmooc" pour expliquer le fonctionnement (simplissime) d'un réseau commersocial, on peut effectivement se poser des questions.Le pire vient quand on vous demande de collaborer à des projets collectifs voire collectivistes ! S’il y en a un qu’il convient de fuir à toutes jambes, c’est bien le TwittMooc qui se donne pour mission d’accueillir les nouveaux participants.
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- Loys
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- Loys
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Loys écrit: Et si l’on trouve que les élèves s’y lancent bien assez ? L’apport d’Internet n’est ici jugé que sous son aspect positif : l’implication supposée des élèves et la facilitation de leur travail. Mais cette facilitation n’est-elle pas problématique, précisément, s’agissant des échanges de devoirs sur les réseaux sociaux, des sites de corrigés ou de résumés de lectures et de tout ce qui permet de ne pas faire son travail d’élève. Quant à l’implication des élèves, elle ne change pas, sur Internet ou ailleurs dès lors que les professeurs font part des mêmes exigences.
Ajoutons qu’Internet ne se résume malheureusement pas seulement à des « médias » (eux-mêmes de qualité très diverse, dont les élèves ne sont pas capables de juger) et qu’on y trouve bien des choses plus divertissantes, voire problématiques. Et que les enfants sont déjà de manière précoce surexposés aux écrans…
Alexandre Acou écrit: Je suis l’enseignant interviewé dans cet article et me permets de répondre à votre commentaire.
L’apport d’Internet est ici jugé en effet positivement après avoir intégré, depuis 10 ans, son usage raisonné au travail de classe comme expliqué dans l’article. Il ne s’agit pas pour moi de partir d’un postulat positif sur le Web. Je reconnais, par contre, un a priori négatif de votre part en citant des exemples qui ne permettraient pas de « faire son travail d’élève », exemples tels que des échanges, des recherches, des lectures de résumés… qui, en changeant de point de vue, peuvent (et doivent) apparaître comme du travail d’élèves également, tant les compétences qui sont derrière sont importantes : communication, choix, esprit critique… Cela change certainement notre regard sur la manière de « travailler » et même d’apprendre, davantage dans l’échange, la rapidité d’accès au savoir et le multi-plateformes (livres, sites, vidéos, jeux…). Cela mériterait d’être développé… c’est la cas dans le livre.
Sur l’implication des élèves, vous avez raison, « l’exigence » des professeurs domine mais ce n’est pas une raison pour se passer d’outils modernes qui peuvent et doivent aussi induire des exigences fortes (règles d’usage d’un ENT, d’un compte Twitter de classe…). Ce qui est moderne peut (aussi) être intelligent et efficace…
Quant à l’éducation plus stricte aux médias, notre propos n’est pas de laisser naviguer les élèves de primaire sur n’importe quel site d’infos, mais plutôt de les rendre acteurs d’une certaine médiatisation de la vie de classe afin de leur transmettre, en actes, les règles de communication, la liberté d’expression et finalement un usage de la citoyenneté, si chers en ce moment.
Enfin, sur la « surexposition aux écrans », nous en sommes loin en classe avec les taux d’équipements tels que décrits dans le livre ! Les écrans sont en fait utilisés, par quelques élèves par jour, après un travail d’écriture individuel sur brouillon ou de prise de photo, par exemple ou encore pour diffusion à la classe de vidéos sélectionnées avec questionnaire à remplir, d’abord en classe 15 minutes puis à finir à la maison. L’attitude, plus active, face à l’écran à la maison peut en est modifiée.
Ce qui doit être « précoce », c’est cette éducation que je ne vois pas se faire sans une pratique réelle d’Internet en classe, évidemment à guider auprès des enseignants, d’où ce livre…
Autre réponse :Loys écrit: Vous me permettrez d’être sidéré par le numérisme qui est le vôtre : un élève qui copie le travail d’un autre par le biais des réseaux sociaux, qui lit un résumé plutôt que de lire une œuvre, qui recopie un corrigé plutôt que de réfléchir par lui-même, ce serait donc du « travail d’élève également » ? Ce n’est pas le « regard qui change » sur la manière de travailler (où l’on voit que l’outil est censé transformer les objectifs mêmes de l’école), c’est un véritable renoncement à travailler dont il y a toutes les raisons de s’inquiéter. Le copier-coller ne développe pas « l’esprit critique », bien au contraire. Et il ne s’agit malheureusement pas « d’a priori »…
Bien sûr que ce qui est moderne peut être intelligent et efficace : encore faut-il ne pas céder à la sidération numérique. L’utilisation de Twitter en primaire, par exemple, ne me semble devoir obéir à aucune nécessité pédagogique. D’abord parce qu’il s’agit d’un réseau commercial utilisé en majorité par des adolescents et des adultes et que le faire découvrir à des élèves si jeunes n’est pas la meilleure façon de mettre à distance du marketing numérique : Internet offre de nombreuses autres façons de communiquer, à la fois libres, modérées et adaptées à des enfants. D’autre part parce que l’usage que vous en faites en classe est factice et ne correspond en rien à la réalité des usages de Twitter, où les comptes sont individuels, anonymes et ne respectent aucune charte : ce réseau se caractérise en réalité par une absence de modération (les #tendances homophobes ou racistes en témoignent), qui devrait interdire de l’utiliser avec des enfants : Facebook, un réseau social pourtant plus modéré, est en principe interdit avant treize ans. Twitter, hébergé aux Etats-Unis, n’est même pas tenu de respecter les lois françaises ! Ajoutons évidemment la médiocrité de la communication que permet Twitter : pour toutes ces raisons, difficile de voir dans ce réseau un bon « outil » pédagogique.
Plutôt que de « rendre acteurs » les élèves de manière artificielle, nous ferions mieux de les préparer par une solide éducation (maîtrise de la langue, rigueur logique, repères culturels) leur permettant d’apprécier de façon autonome tout ce que l’on trouve sur le web.
La surexposition aux écrans ne renvoie évidemment pas à la seule école : le temps moyen d’exposition des 8-18 ans aux Etats-Unis en 2012 était de 7h30 en moyenne par jour et cette exposition est de plus en plus précoce. Dans ce déferlement, l’école apparaît comme un havre qu’il est important de préserver, non qu’il faille déconnecter totalement l’école, mais tenir les écrans pour très secondaires dans la mission qui est la nôtre et avoir conscience – en toute lucidité – de tout ce qui, dans les écrans, fait précisément écran à cette mission, à l’école comme à la maison.
Les enfants rencontreront toujours les écrans bien assez tôt.
Loys écrit: J’ajouterais une remarque : Twitter présente cette dimension très particulière d’une communication qui, sous l’apparence de s’adresser au monde entier, n’est adressée à personne. Ce réseau asymétrique entretient à merveille ce que l’on peut appeler l’illusion narcissique, qui consiste à faire croire que ce qu’on écrit, parce qu’il peut potentiellement être lu par le monde entier, est digne d’être lu par le monde entier. C’est au contraire la valeur de ce que nous écrivons qui mérite un éventuel intérêt et pas le fait que nous écrivions : la communication scolaire entre deux classes est en vérité aussi factice que n’importe quel exercice scolaire. Pire : elle ne « donne du sens » à l’écrit que dans le rapport à l’extérieur de la classe, comme si écrire pour les autres élèves de la classe ou pour le professeur n’en avait pas. Plutôt que d’encourager les élèves à l’exposition d’eux-mêmes, il serait plus avisé de leur apprendre aux élèves en quoi cette exposition est problématique.
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Mais enfin d'où sortent ces chiffres !Loys écrit: Selon le ministère de l’Education nationale, 97% des enseignants français sont conscients de la valeur ajoutée des outils numériques dans l’enseignement, mais seuls 5% d’entre eux les utilisent tous les jours.
C'est vraiment n'importe quoi. Je connais plutôt 97% de collègues qui se battent tous les jours contre les outils numériques et 5% qui sont conscients de la valeur ajoutée des outils numériques dans l’enseignement.
Marre des statistiques fabriquées...
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Enquête SOFRES 2014 : 29% des enseignants utilisent un manuel numérique.Desbois écrit:
Mais enfin d'où sortent ces chiffres !Loys écrit: Selon le ministère de l’Education nationale, 97% des enseignants français sont conscients de la valeur ajoutée des outils numériques dans l’enseignement, mais seuls 5% d’entre eux les utilisent tous les jours.
C'est vraiment n'importe quoi. Je connais plutôt 97% de collègues qui se battent tous les jours contre les outils numériques et 5% qui sont conscients de la valeur ajoutée des outils numériques dans l’enseignement.
Marre des statistiques fabriquées...
Ah bon, où ça ? Je n'en connais aucun !
Méthodologie de l'enquête : 15283 questionnaires remplis on-line.
Sur 839700 profs (chiffres 2013-2014 sur education.gouv.fr), l'échantillonnage est léger pour tirer des conclusions générales...
Qui a répondu à ce questionnaire envoyé à tous ?
Il est probable que ce sont surtout les collègues intéressés par le numérique, donc pas les autres.
Conclusion : le chiffre de 29% relève davantage de la sophistique que de la vérité.
Bref, c'est de la fumisterie caractérisée, du "foutage de gueule"!
Brassens chantait : "99 fois sur 100, les femmes s'emmerdent en baisant'.
Ce chiffre a-t-il autant ou moins de valeur que ceux du MEN ?
Un avis sur la question ?
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