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[LVM] "L'acculture en Serres"
Tu veux m'extorquer des sous alors qu'il est de notoriété publique que je fais partie, à un poste élevé, d'une organisation tentaculaire visant à contrôler l'ensemble de la production culturelle mondiale (et qui y est déjà parvenu mais chut, il ne faut pas le dire à Wikibuster, il ferait une syncope) ?Typhon écrit: Je réclame des droits d'auteurs exorbitants , cher DrBrains.
Typhon
Allons allons, restons sérieux, pauvre mortel. Tu n'es résolument pas de taille.
Bon, ça va pour cette fois. Je suis magnanime et je consens à te laisser plaider la folie. Mais attention ! Si tu réitères ce genre de blasphème, je serai forcé de faire un rapport à ma hiérarchie.
Il ne faudra pas alors t'étonner de voir les Men in Black débarquer chez toi.
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Dr Brains écrit: et qui y est déjà parvenu mais chut
Oui enfin le problème c'est toujours avec le dernier village : Wikibusterix
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C'est très agréable de lire, sous le clavier de loys, une prose à la fois simple et intelligemment structurée, ça change du langage sms des ados et des formules creuses des journalistes
Quant à la critique contre michel serres, j'applaudis des 2 mains et des 2 pieds : je suggère de cogner sur jean d'ormesson à l'occasion d'un autre billet, il n'est pas mal non plus dans son genre
D'une manière plus générale, je crois nécessaire que des profs comme loys cultivent leur pensée du refus face à une modernité stupidement galopante. Les thèmes abordés dans les différents billets sont vraiment rafraichissants à parcourir.
Tout cela ne m'empêche pourtant pas de penser que si loys a raison dans ce qu'il critique, il a tort dans ce qu'il affirme. A mon avis, l'internet tend à l'école un miroir déformant. Certes, la communication permanente des smartphones n'est guère intelligente mais l'école, aussi massive qu'interminable, ne l'est pas davantage.
Quel est le projet de l'école, en réalité ? Puisque ce n'est visiblement pas de préparer l'insertion dans le monde du travail, on pourrait au moins s'accorder sur la modeste nécessite d'apprencre à lire, écrire et compter. Mais cela, l'école ne s'y intéresse plus du tout, alors qu'elle déborde d'activités sans aucun intérêt que wikipédia permet heureusement d'abréger.
A mon sens, la stupide modernité numérique renvoie l'école à sa propre stupidité. Je conçois que les profs n'en soient guère flattés, mais ça ne donne pas raison pour autant aux élèves éternels qu'ils ont décidé d'être.
Que dites-vous qu'est la vie ? Qui dites-vous qu'est l'homme ? Toute ma reconnaissance à qui saura répondre à cette question, laissée en jachère par l'optimisme de la modernité numérique comme par le pessimisme des vieilles institutions dépassées.
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Jack Mc Coy écrit: A mon sens, la stupide modernité numérique renvoie l'école à sa propre stupidité. Je conçois que les profs n'en soient guère flattés, mais ça ne donne pas raison pour autant aux élèves éternels qu'ils ont décidé d'être.
Je pense que la fonction effective principale de l'Ecole dans la société est de garder les enfants pour que les adultes soient libres de travailler. Le plan de rendre obligatoire l'Ecole maternelle (avec des excuses comme de "réduire l'échec scolaire", vous imaginez, à 3 ans !) a bien comme but d'envoyer les quelques dernières "mères au foyer" pointer à Pole-Emploi.
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- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18149
Je suis assez d'accord avec ce constat. D'une certaine manière Internet ne fait que prolonger (à une nouvelle échelle cependant) l'échec de l'école.Jack Mc Coy écrit: Tout cela ne m'empêche pourtant pas de penser que si loys a raison dans ce qu'il critique, il a tort dans ce qu'il affirme. A mon avis, l'internet tend à l'école un miroir déformant.
L'école dont vous parlez est une école gangrenée par les "nouvelles pédagogies". Mais vous seriez surpris par le nombre d'enseignants qui les récusent.Quel est le projet de l'école, en réalité ? Puisque ce n'est visiblement pas de préparer l'insertion dans le monde du travail, on pourrait au moins s'accorder sur la modeste nécessite d'apprendre à lire, écrire et compter. Mais cela, l'école ne s'y intéresse plus du tout, alors qu'elle déborde d'activités sans aucun intérêt que wikipédia permet heureusement d'abréger.
Cette stupidité a été imposée par le haut depuis plus de vingt ans. C'est moins une source de déshonneur que de désolation.A mon sens, la stupide modernité numérique renvoie l'école à sa propre stupidité. Je conçois que les profs n'en soient guère flattés...
Je ne vois pas mon métier comme cela....mais ça ne donne pas raison pour autant aux élèves éternels qu'ils ont décidé d'être.
Je ne crois pas qu'elles soient si dépassées que vous le dites : elles ont surtout besoin d'un regard neuf et bienveillant.Que dites-vous qu'est la vie ? Qui dites-vous qu'est l'homme ? Toute ma reconnaissance à qui saura répondre à cette question, laissée en jachère par l'optimisme de la modernité numérique comme par le pessimisme des vieilles institutions dépassées.
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- Messages : 7
eh ben.....................................................
- "l'école gangrenée par les "nouvelles pédagogies" que récusent les enseignants"
- "cette stupidité a été imposée par le haut depuis plus de vingt ans. C'est moins une source de déshonneur que de désolation."
- "Je ne crois pas qu'elles (les vieilles institutions scolaires) soient si dépassées que vous le dites : elles ont surtout besoin d'un regard neuf et bienveillant."
bref, c'est pas la faute des profs, ils ne sont que les victimes du système pédagogiste, et l'école a besoin d'être regardée avec indulgence...
j'ai comme l'impression de m'être pris une pleine marmite de choucroute sur la tête et de n'avoir plus qu'à pédaler...
Si l'école a un projet stupide, c'est pas la peine de s'acharner contre wikipédia que les profs utilisent tous (faites ce que je dis, pas ce que je fais)
Personnellement, je vois l'internet comme de l'huile :
- huile dans les rouages d'une société totalement bloquée (rôle positif, donc, quoique ne résolvant pas le problème de base)
- huile sur le feu par le miroir grossissant en temps réel sur les aberrations gigantesques de la société et de l'école
L'école enseigne aujourd'hui la stupidité et la soumission inconditionnelle à la stupidité impersonnelle du système. Les élèves, avec leurs smartphones, se contentent d'opter pour une stupidité plus personnelle et plus distrayante. Comment les en blâmer ? Et que perdent-ils à échanger une bêtise contre une autre ?
L'école n'est d'ailleurs pas seule responsable : sa stupidité est juste en phase avec l'époque et la société où elle évolue. Les parents sont évidemment fautifs quand ils comptent sur les profs pour empêcher l'usage des smartphones offerts aux enfants, les enfants ne le sont pas moins avec leurs textos et leur facebook moutonnier. Que dire des profs qui méconnaissent totalement le monde des entreprises où devront évoluer les élèves ? Alors, la « culture », les « grands auteurs » devant lesquels on se prosterne aussi bêtement que passivement, et en avant vers une très gauloise « magie du verbe » déconnectée de toute réalité...
Il ne s'agit pas d'esquiver en montrant une indulgence optimiste (celle de l'imbécile heureux) ou une sévérité pessimiste (celle de l'imbécile malheureux) : il s'agit de qualifier les choses pour ce qu'elles sont. C'est très bien que les profs soient capables de s'exprimer de façon plus structurée que les enfants de facebook et de twitter, mais quand se mettront-ils à penser ????????Alors, oui, il y a du monde pour condamner hypocritement le numérique sur le refrain « c'était mieux avant », mais concrètement les profs continuent à faire ch... leurs élèves avec des programmes parfaitement crétins qu'ils appliquent bien docilement.
Quand on ne sait pas quoi dire de sensé, il est toujours possible de critiquer les imperfections de l'interlocuteur : c'est ce que j'appelle « la raison des tort des autres ». Alors, ça donne peut-être une contenance en société, mais sur le fond ça ne fait pas avancer le schmilblick d'un poil...
Si on est de bonne foi, il faut être capable de dire ce qui vaut en profondeur, indépendamment des circonstances changeantes. J'ai cru comprendre que Parménide, très soucieux de conserver sa cohérence intellectuelle, s'était rabattu sur un incontestable « est ce qui est », totalement désincarné. De son côté, Héraclite s'était au contraire prononcé en faveur de l'adaptation au changement, attitude très pragmatique mais passablement cynique et fataliste. Ce sont là 2 extrêmes de la conscience humaine, il me semble qu'il serait temps de remplir le fossé entre ces 2 pôles. Visiblement, ce ne sont pas les patrons qui se dévoueront à cette tâche, pas davantage les journalistes et politiciens, et quant aux profs qui ont préféré aux entreprises du monde réel les bancs éternels de l'école...
Bref, quel est le projet de l'école ? Et corrélativement, que dites-vous qu'est la vie ? qui dites-vous qu'est l'homme ? En avant les profs, essayez un peu de répondre sérieusement à ces questions de fond plutôt que de plonger dans la désolation face à un numérique qui vous remet en cause.
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- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18149
Utiliser Wikipédia intelligemment n'a rien de honteux. Simplement, il faut en avoir les moyens intellectuels.Jack Mc Coy écrit: Si l'école a un projet stupide, c'est pas la peine de s'acharner contre wikipédia que les profs utilisent tous (faites ce que je dis, pas ce que je fais)
Vous ne prenez pas beaucoup de risques avec de tels propos.Personnellement, je vois l'internet comme de l'huile :
- huile dans les rouages d'une société totalement bloquée (rôle positif, donc, quoique ne résolvant pas le problème de base)
- huile sur le feu par le miroir grossissant en temps réel sur les aberrations gigantesques de la société et de l'école
Pas que je sache.L'école enseigne aujourd'hui la stupidité et la soumission inconditionnelle à la stupidité impersonnelle du système.
C'est un peu relativiste, tout ça. Personnellement je ne mets pas une tragédie classique et un Storify à égalité.Les élèves, avec leurs smartphones, se contentent d'opter pour une stupidité plus personnelle et plus distrayante. Comment les en blâmer ? Et que perdent-ils à échanger une bêtise contre une autre ?
L'école n'est pas une usine à fabriquer de futurs bons employés : voilà qui me semblerait plutôt une forme de "soumission inconditionnelle", pour reprendre vos termes.L'école n'est d'ailleurs pas seule responsable : sa stupidité est juste en phase avec l'époque et la société où elle évolue. Les parents sont évidemment fautifs quand ils comptent sur les profs pour empêcher l'usage des smartphones offerts aux enfants, les enfants ne le sont pas moins avec leurs textos et leur facebook moutonnier. Que dire des profs qui méconnaissent totalement le monde des entreprises où devront évoluer les élèves ?
Pas besoin de se prosterner pour apprécier les grands auteurs de la littérature, qui permettent de comprendre la réalité mieux que vous ne le pensez.Alors, la « culture », les « grands auteurs » devant lesquels on se prosterne aussi bêtement que passivement, et en avant vers une très gauloise « magie du verbe » déconnectée de toute réalité...
J'ai une grande liberté pédagogique et je m'en sers. C'est l'intérêt d'être professeur de lettres. Quant à la stupidité des programmes, à quoi songez-vous exactement ?Alors, oui, il y a du monde pour condamner hypocritement le numérique sur le refrain « c'était mieux avant », mais concrètement les profs continuent à faire ch... leurs élèves avec des programmes parfaitement crétins qu'ils appliquent bien docilement.
Vous me semblez très ambitieux.Si on est de bonne foi, il faut être capable de dire ce qui vaut en profondeur, indépendamment des circonstances changeantes. J'ai cru comprendre que Parménide, très soucieux de conserver sa cohérence intellectuelle, s'était rabattu sur un incontestable « est ce qui est », totalement désincarné. De son côté, Héraclite s'était au contraire prononcé en faveur de l'adaptation au changement, attitude très pragmatique mais passablement cynique et fataliste. Ce sont là 2 extrêmes de la conscience humaine, il me semble qu'il serait temps de remplir le fossé entre ces 2 pôles.
Vous savez, l'école c'est aussi le monde du travail. Et croyez-moi, dans certains collèges bien sentis, c'est un monde beaucoup plus proche de la réalité que dans de nombreuses entreprises aseptisées : pourquoi y a-t-il une crise des vocations, selon-vous ?Visiblement, ce ne sont pas les patrons qui se dévoueront à cette tâche, pas davantage les journalistes et politiciens, et quant aux profs qui ont préféré aux entreprises du monde réel les bancs éternels de l'école...
Le numérique ne remet en cause les enseignants que dans l'esprit qui croient naïvement qu'il peut les remplacer. Ce n'est pas pour demain, malheureusement ou plutôt heureusement.Bref, quel est le projet de l'école ? Et corrélativement, que dites-vous qu'est la vie ? qui dites-vous qu'est l'homme ? En avant les profs, essayez un peu de répondre sérieusement à ces questions de fond plutôt que de plonger dans la désolation face à un numérique qui vous remet en cause.
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Jack Mc Coy écrit: L'école enseigne aujourd'hui la stupidité et la soumission inconditionnelle à la stupidité impersonnelle du système.
Attendez, vous voulez dire que l'École enseigne encore quelque chose à quelqu'un ? Champagne ! Moi qui était persuadé du contraire, je vois combien mon attitude pessimiste et négative m'empêche de voir la vérité.
Typhon
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- Loys
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Je préférais son intervention pour l'anniversaire de l'INRIA.
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