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[LVM] "L'acculture en Serres"
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Extrait :
En effet, qu’en est-il au juste des conditions concrètes dominantes dans lesquelles se développent aujourd’hui les technologies numériques, conditions dont Petite Poucette ne dit quasiment pas un mot ? Ce sont celles d’une industrie de masse planétaire, orientée d’abord vers la consommation effrénée de produits sans cesse renouvelés (y compris et de plus en plus « culturels ») et pilotée par un marketing agressif et addictogène qui vise globalement la captation et le contrôle toujours plus fins des consciences et des désirs individuels, en particulier des plus jeunes. Ce qui s’est donné à soi-même le nom trompeur de « société de la connaissance », et dont le développement est de fait de plus en plus aux mains de quelques grandes multinationales (en particulier les « Big Four » de l’Internet[10]), fonctionne pour le moment surtout comme un nouveau capitalisme « cognitif » reposant sur l’exploitation industrielle de l’énergie psychique et des systèmes nerveux : les savoirs et les actes psychiques y sont d’abord traités comme une matière première à exploiter, une fois réduits à des données informationnelles susceptibles d’être soumises au calcul informatique. Le modèle économique de ces firmes est en effet de tirer un maximum de profits dérivés de l’intensification des échanges d’informations et des possibilités de traitements automatisés ultrasophistiqués qu’on peut leur appliquer pour les monétiser
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Loys écrit: Bernard Stiegler confirme en affirmant... le danger irréversible de passivité devant les écrans ! Et en mentionnant Michel Desmurget.
A ce sujet, avez-vous été à la conférence d'Ars Industrialis de l'an dernier ? Bernard Stiegler avait invité Michel Desmurget à faire une présentation sur les effets de la télévision et des écrans. Les vidéos sont disponibles sur YouTube :
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- Loys
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Un internaute acrimonieux, Marvin Martin, n'a pas apprécié l'article de Julien Gautier (lien ci-dessus) et en a fait l'exégèse. Je ne peux résister à citer quelques extraits amusants :
L'auteur commence par une illustration d'un porte qui s'ouvre un espace vert avec quelques arbres puis il déroule une liste de mots, eux-mêmes organisés en phrase, elles-mêmes regroupées en paragraphe, à leur tour séquencés par 3 sous-titres et s'achevant par une liste de références. Cette présentation de type académique est réalisée sur un support numérique qu'est le site skhole.fr. Cette construction est la plus satisfaisante aux yeux de son auteur puisque c'est cette mise en forme qu'il a retenu et il ne fait pas cas qu'il s'agit d'une étude en cours mais d'un travail finalisé. Il fait peu cas des possibilités offertes par l'intégration du numérique dans un discours réalisé avec un outil technologique et qui sera promu en complément d'autres outils dont Twitter. Excepté une illustration d'introduction, aucune utilisation d'écriture trans-média. Ainsi des lecteurs qui auraient plus de facilité à comprendre grâce à des images conceptuelles, des illustrations sonores, ... sont davantage susceptible d'interrompre leur lecture surtout si elle se réalise depuis un terminal mobile comme une tablette ou un smartphone. Exemple dont je ne suis pas exempt par la taille de ma contre-analyse.
Par ce choix, l'auteur nous informe de sa représentation idéale d'un message.
Le recours aux références en bas d'article est réalisé comme à l'époque pré-numérique. Aucune insertion de liens hypertexte ne permet aux lecteurs qui ne disposerait du même corpus théorique de faire une lecture critique du choix des références et de leur juste utilisation.
Cela place les lecteurs dans une position première de soumission à l'argument d'autorité qu'est sa fonction de professeur de philosophie en Lycée et de rédacteur de site ne pouvant donner aux lecteurs la possibilité de vérifier par eux-même et en temps réel les références comme le permet aujourd'hui Internet.
De plus, il n'est pas certain qu'un lecteur qui souhaite valider les références puissent savoir où retrouver tous les ouvrages cités, sa bibliothèque de proximité ne les contient peut-être pas.
Cette mise à distance de l'esprit critique du lecteur apparait comme paradoxale pour une personne qui souhaite justement par son écrit développer l'esprit critique de ses lecteurs en ayant recours aux outils du web.
Cela pose 5 premières questions :
- S'agit-il d'une insuffisance en littératie numérique ?
- Et si oui, comment peut-il envisager de construire une critique viable des conséquences des pratiques éducatives associant le numérique sur l'individu nommé digital native ?
- Comment l'auteur pallie-t-il cette insuffisance pour qu'elle ne soit pas un frein ou une zone aveugle mais un axe de réflexion supplémentaire dans son analyse du concept de Petite Poucette développé par Michel Serres ?
- Cela reflète-il pour lui la dominance de certaines compétences sur d'autres pour qu'un individu soit capable de réfléchir par lui-même et d'agir en toute connaissance de cause ?
- Pouvons-nous en déduire qu'il y aurait un cheminement intellectuel à privilégier sur d'autres ?
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- Loys
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Le mot "acculture" n'existant pas (à la différence du verbe "acculturer" ou du nom "acculturation"), c'est un néologisme visant à faire un jeu de mot. Et en même temps dont le sens est transparent : l'absence de la culture (et non le simple manque de culture comme dans "inculture"), ce qui correspond bien à la tête coupée de Petite Poucette sur le modèle de Saint Denis.A propos de l'article « L'acculture en Serres » : qu'entendez-vous par « acculture » ? Acculturation, ou inculture ?
Je sais ce que vous allez me dire et vous aurez raison : dans le verbe "acculturer" le préfixe n'est pas privatif.
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- Loys
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Considérez qu'il s'agit du préfixe latin ab- avec assimilation.
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- Loys
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Mais pour "anormal", par exemple on retrouve bien le préfixe latin ab- dans l'anglais "abnormal".
A lire sur ce point (deuxième onglet) : www.cnrtl.fr/definition/a-
Bref "aculture" ou "acculture", les deux possibilités se défendent. Disons que la seconde m'évite les remarques orthographiques désobligeantes.
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P.S. : Si vous préférez la prochaine fois je vous répondrai également par le formulaire.
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