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Écrans et résultats scolaires
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"Dans la salle de classe du futur, les résultats ne progressent pas" sur "InternetActu" du 21/09/11.
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Dans "Le Temps", cet article du 25/05/12 : "Les tablettes numériques n’ont pas fait leurs preuves dans l’éducation".
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"Avant l’âge de 3 ans, les tablettes sont nuisibles"
Pour le psychiatre Serge Tisseron, la multiplication des écrans serait dangereuse pour les enfants.
C’est une grand-mère soucieuse pour sa petite-fille de 3 ans. La gamine n’a pas sa pareille pour dompter la tablette numérique familiale. Du bout des doigts, elle fait glisser les pièces du puzzle virtuel et l’écran semble un prolongement naturel d’elle-même. Mais pourquoi reste-t-elle les bras ballants devant un vrai jeu en bois coloré? Une même inquiétude remonte des cabinets médicaux. Des parents vantent devant leur pédiatre, les acrobaties numériques de leurs bambins. Le praticien, lui, se désole de les voir démunis devant une boîte de cubes comme un Bochiman du Kalahari tombant sur une canette de Coca.
Mutation culturelle ou évolution préoccupante? Les deux, répondent les spécialistes. En attendant, en janvier 2013, le résultat d’un rapport de l’Académie des sciences consacré aux bons usages des écrans, la prudence s’impose. D’autant plus que, du Net au papier glacé des magazines, les joues rebondies des bébés s’affichent comme autant de cibles marketing. Ou comment les fabricants tentent d’imposer l’idée trompeuse que la tablette est un outil éducatif indispensable.
D'indispensables repères spatiaux et temporels
Serge Tisseron, psychiatre technophile, vient de lancer un cri d’alarme sur son site personnel ( sergetisseron.com ). Comme un écho à sa croisade entamée en 2005 pour bannir la télé chez les moins de 3 ans. "Je ne suis pas du tout un anti-écran mais de nombreuses études de psychologie cognitive montrent qu’un enfant n’en bénéficie bien que s’ils sont introduits au bon moment", détaille-t-il. Selon lui, les tablettes doivent être rangées avant 3 ans. Son raisonnement est simple : un usage immodéré de l’écran tactile empêche l’enfant de construire les repères spatiaux et temporels qui le structurent. "Il faut se sortir de la tête l’idée que les petits sont multitâches. Ces acquisitions précoces se font aux détriments d’autres, plus fondamentales", appuie le Dr François-Marie Caron, de l’Association française de pédiatrie ambulatoire.
Pour mettre en place ses repères spatiaux et corporels, le bébé doit se déplacer dans son environnement, porter des jouets à sa bouche, les secouer, les jeter en l’air. "La tablette limite la relation au monde à ce que l’enfant en voit, précise Serge Tisseron. Il touche l’écran au lieu de saisir l’objet, il ne le flaire pas, ne le mâchouille pas. Il n’a pas d’appréhension des trois dimensions de l’espace." Et pour asseoir les repères temporels, le meilleur instrument reste le livre. "Les écrans nous introduisent à un présent éternel, dénonce Tisseron. L’enfant frotte la tablette, une image surgit. Il frotte, une autre arrive. En revanche, quand il tourne les pages d’un livre cartonné, il y a un avant, un pendant et un après. Au-delà de son rôle affectif et dans la maîtrise du langage, l’histoire du soir est un excellent support d’apprentissage de la temporalité." Après 3 ans et à condition d’être accompagnés par les parents, les jeux sur tablette sont possibles. Pour Serge Tisseron, "les écrans boostent la mémoire dite de travail qui permet de réunir des informations éparses ainsi que la plasticité psychique, capacité à s’adapter à l’imprévu".
Sur le blog de Serge Tisseron :
Faut-il mettre bébé devant un iPad ?
Culture numérique : une triple révolution, culturelle, cognitive et psychique
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La simple existence d'une "agence des usages TICE" laisse songeur à la fois sur la prépondérance accordée à l'outil et sur l'objectivité supposée d'une telle agence vis à vis du numérique...
Ne lui en tenons pas grief.
Enfin un bilan !Tablettes tactiles : premier bilan de l’expérimentation dans l'académie de Grenoble
Depuis le début de l'année scolaire 2010-2011, l'académie de Grenoble est le siège d'une expérimentation nationale portant sur les usages pédagogiques des tablettes tactiles. Cette expérimentation est pilotée par la Mission TICE du Rectorat de l'académie de Grenoble en partenariat avec le CRDP et la DGESCO.
Cet objectif me semble louable. Évaluons pragmatiquement le potentiel pédagogique. Mais par contre n'oublions pas qu'une tablette tactile connectée à Internet peut certes être un outil mais peut être bien d'autres choses encore.Objectifs
L'objectif de cette expérimentation est d'évaluer le potentiel pédagogique de l'outil tablette tactile, auprès d'élèves des premier et second degrés.
Et quand on aura identifié ce qui est "novateur", on étudiera ce qui est efficace ?L'objectif est également d'identifier des usages novateurs de l'outil tablette et d'observer son appropriation au sein des établissements, tant par les élèves que par les équipes d'enseignants.
On aurait aimé en savoir un peu plus sur ce panel d'étude. S'agit-il de professeurs volontaires, promoteurs des TICE, ou s'agit de professeurs pris au hasard ? Les résultats peuvent en être largement influencés.Apports des tablettes
Après plus d'un an et demi d'expérimentation et une quarantaine d'établissements participants, les premiers retours d'utilisation et des observations menées en classe permettent de dégager quelques tendances.
Autant d'actes qui n'ont pas lieu d'être en classe... :scrL'outil tablette présente l'avantage de pouvoir s'intégrer à l'espace de la classe, à la manière des petits ordinateurs portables (netbooks) des classes mobiles : il n'est plus nécessaire de se déplacer en salle informatique pour utiliser la messagerie électronique, effectuer une recherche sur Internet, lire et produire des documents numériques.
Voilà qui relativise le propos précédent, mais également l'intérêt de la tablette.Cette intégration à la classe permet une utilisation ponctuelle de l'outil numérique (par exemple consulter un dictionnaire, vérifier une information par une recherche en ligne de quelques minutes, écouter ou créer un court enregistrement audio).
Voilà qui est franc. N'oublions que la tablette occasionne des coûts légèrement supérieurs aux supports d'apprentissage traditionnels.La tablette trouve ainsi sa place au côté des supports d'apprentissages traditionnels, sans les remplacer.
C'est vrai.L'avantage de la tablette sur les ordinateurs portables est son autonomie et sa réactivité plus grandes : la tablette reste en veille et est immédiatement disponible.
C'est vrai aussi.De plus, l'interface tactile permet une appropriation du matériel très rapide, tant pour les élèves les plus jeunes que pour les enseignants peu coutumiers des TICE.
Ces ressources sont quand même quasiment nulles à l'heure actuelle dans la plupart des disciplines.Cette simplicité d'utilisation permet à la technique de se faire oublier au profit des ressources et des usages pédagogiques choisis par l'enseignant (voir à ce sujet les témoignages vidéos d’Alain Jourdan Utilisation de tablettes tactiles en primaire et Florian Colombat Les tablettes tactiles au collège : utilisation en EPS)
Certes, mais l'intérêt est très limité, non ?Un outil social d'apprentissage
Périphérique de lecture ou encore livre-écran, la tablette numérique offre une expérience de lecture numérique de qualité, complétée par des fonctionnalités telles que la synthèse vocale et la possibilité d'agrandir le texte.
Certes mais ce genre de documents ne peuvent être consultés en classe sans casque... Autant dire que la classe en tant que telle n'est plus une classe, un peu à la manière des labos de langue.Elle permet également de produire des documents multimédias intégrant textes, sons, images et vidéos.
De jolis mots ("partage", "mutualisation", "coopération") mais qui oublient le principe de réalité : le travail scolaire est rarement une "production" (et pourquoi pas une œuvre d'art, pendant qu'on y est ?) digne d'intérêt pour qui que ce soit.De plus, via une connexion à l'Internet sans fil (wifi), la tablette encourage la mutualisation et le partage de ces productions. Les élèves se retrouvent ainsi au cœur de situations de communication et de coopération particulièrement motivantes.
Dynamiques mesurées précisément de quelle manière ? A partir de quels résultats ?Il ressort de l'expérimentation que l'utilisation des tablettes a créé de véritables dynamiques, au sein des équipes comme dans la classe, avec des effets d'entraînements importants auprès d'utilisateurs parfois réticents au départ.
Ah quand même !Limites et contraintes posant question
Si la tablette apparaît ainsi comme un outil pédagogique pertinent et efficient, elle n'en pose pas moins certaines questions.
"pertinent et efficace" : saisir un texte sur une tablette tactile, plus efficace qu'avec un clavier ? La tablette est avant tout un outil de consultation, et non de travail. Ce qui est un peu embêtant à l'école...
C'est une vraie question... Un élève que le travail scolaire ennuie sera autant ennuyé sur un livre que sur un écran. Et qu'on ne me parle pas de ludo-éducatif !La motivation induite par son utilisation serait-elle la même sur le long terme, une fois un certain effet de mode passé ?
Il n'y a aucune raison à cela. D'autant que non seulement les systèmes d'exploitation ses concurrencent entre eux, mais ils sont obsolètes tous les six mois.Les problèmes de compatibilité avec des logiciels et plateformes existantes vont-ils être surmontés à moyen terme ?
Utilisation, oui. Raisonnée, non. Comment le pourrait-elle ?L'utilisation raisonnée du wifi trouvera-t-elle sa place dans les établissements ?
Sur deux ans d'expérimentation, c'est quand même la moindre des choses. Et l'autonomie, ça donne quoi ? Car la batterie d'une tablette atteint rarement la durée d'une journée de cours.Même si ce matériel a prouvé sa fiabilité, avec quasiment aucune panne constatée, son coût reste élevé.
D'où l'intérêt de faire une expérimentation sur le long terme, non ? Au lieu de céder à l'urgence de l'équipement systématique. De toute façon l'obsolescence de ces outils est programmée par leurs constructeurs. Si elles marchent encore, les élèves dans trois ans riront des tablettes achetées il y a deux ans.Sa durée de vie effective ne peut pas encore être évaluée.
Cette conclusion me rassure (un peu).A l'heure actuelle nous n'avons donc pas encore assez de recul pour déterminer si les tablettes représentent un investissement financier réaliste.
Mais pourquoi en instaurer usage, alors ? Les élèves sont-ils des cobayes ?La tablette est encore un outil en cours de mûrissement, porteur d'un fort potentiel pédagogique, et seul l'avenir nous dira si elle trouvera une place stable au côté des habituels crayons, stylos, calculatrices, manuels et livres papier.
Pour conclure, ce bilan, même s'il prend un peu de recul, reste très vague et impressif et passe sous silence quelques aspects dérangeants. Toujours pas de données chiffrées pour évaluer les éventuels progrès des élèves.
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- Loys
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Les TICE peuvent-elles venir au secours de la numératie ? Selon une étude de l'université de Durham, l'application Number Net, développée pour une table interactive, a un effet positif sur les résultats des écoliers. Avec elle la moitié des enfants ont amélioré leur sort en maths et seulement 16% pour ceux qui travaillaient avec un bloc papier. La table permettrait d'apprendre en groupe.
L'étude
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www.laviemoderne.net/images/audio/201212...erique-a-l-ecole.mp3
Invités :
- Serge Bergamelli, Directeur général du CNED (Centre Nationale d’Enseignement à Distance)
- Jérémie Pelé, Professeur de SVT au Collège Rouault (Paris 19ème) et participant au dispositif ADELL (Aide aux Devoirs et Leçons en Ligne)
- Jean-Marc Merriaux, Directeur du CNDP (Centre National du Document Pédagogique)
Un auditeur pose la question de la pertinence de l'usage du numérique dans l'école. Réponse de Jérémie Pelé, enseignant innovant, a cette réponse convaincante : "Le numérique, a priori ça marche"
Intervention de Delphine Regnard qui promeut "l'écriture créative" sur Twitter pour préparer ses élèves au baccalauréat. Très convaincant.
L'efficacité du numérique, "j'en suis intimement convaincu" dit Serge Bergamelli, directeur général du CNED. Nous voilà donc rassurés.
Jérémie Pelée a l'infini mérite de reconnaître que son expérience du numérique n'a pas aidé les élèves décrocheurs. Il faut changer les contenus, avec la logique du jeu, rétorque Jean-Marc Merriaux, directeur du CNDP.
Un parent déplore l'absence d'utilisation des ordinateurs fournis gratuitement aux lycéens : Jean-Marc Merriaux explique qu'il faut davantage "accompagner les enseignants" avec "ce nouvel outil". Le vrai problème, c'est que l'enseignant reste le seul à juger de la pertinence ou pas d'un outil pour enseigner et qu'ici les enseignants n'ont jamais été consultés. Les conseils généraux ou régionaux n'ont aucune compétence éducative et la décision d'équipement est davantage politique que pédagogique.
Le numérique est le seul outil que l'on voudrait imposer de force aux enseignants.
Le père constate également que sa fille n'a pas fait le meilleur usage de son ordinateur et que celui-ci est même devenu problématique pour sa scolarité...
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- Loys
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Première remarque d'importance : l'étude est publiée par l'ISLS ("The International Society of the Learning Sciences") sponsorisée notamment par "the International Journal of Computer Support for Collaborative Learning (IJCSCL)" et par "the International Conference on Computer-Supported Collaborative Learning (CSCL)", elle-même sponsorisée en 2011 par ASTRI ("The Hong Kong Applied Science and Technology Research Institute (ASTRI)") ou SUNNY Interactive, une agence web de publicité et de marketing ou BEA.Le "Café Pédagogique" de ce jour nous signale cette étude :
Un gage d'objectivité et d'impartialité scientifique, donc.
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- Loys
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Des gains significatifs, mais sur un échantillon insignifiant...Pilot results from 32 students indicate significant in the number of calculations that students produce from pre to post test
Par ailleurs, l'étude ne mesure que les résultats avant et après l'utilisation de l'outil NumberNet, manipulé pendant cinq heures. Il n'y a pas de comparaison avec un groupe témoin qui ne l'aurait pas utilisé et on se demande bien, après une lecture attentive du document, d'où sortent les 16% de progrès seulement (en comparaison de 50% avec l'outil) pour les élèves sans outil technologique évoqués par le "Café Padagogique".
Further studies comparing students who use NumberNet with students who practiced the paper-based version of the activity are necessary to determine wether this was in fact the case.
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