Carte scolaire et mixité

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28 Mar 2016 23:31 - 28 Mar 2016 23:32 #16260 par Loys
Sur "Ajeduc" du 25/03/16 : "Pascal Balmand : « Je suis favorable à ce que nos établissements soient tous dans une logique de mixité »"

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Dernière édition: 28 Mar 2016 23:32 par Loys.

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10 Mai 2016 07:35 - 10 Mai 2016 07:57 #16431 par Loys
Dans "La Croix" du 9/05/16 : "Mixité sociale à l’école, le match public-privé"

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Et aussi : "Mixité sociale dans l’enseignement catholique : « Nous nous associons à une expérimentation dans 20 départements »"

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Dans le "Café" du 10/05/16 : "L'enseignement catholique champion de la mixité sociale ?"

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Dernière édition: 10 Mai 2016 07:57 par Loys.

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10 Mai 2016 08:15 - 10 Mai 2016 18:12 #16432 par Loys
Quelques observations.

Mixité sociale à l’école, le match public-privé

Il n'y a pas de match quand une équipe choisit ses joueurs et l'autre ne les choisit pas. :fur

Une étude, conduite par un chercheur de l’Edhec et dont La Croix dévoile les résultats, montre que les collèges privés sont surreprésentés parmi les établissements les plus mélangés socialement.

Évidemment puisque les établissements privés servent à fuir les établissements les moins mélangés socialement... :roll:
On observe ainsi, dans l'arrondissement de Nanterre, que les établissements privés ne sont guère implantés dans les villes les plus défavorisées : lorsqu'ils sont implantés dans les villes voisines, ils en recrutent en revanche les meilleurs élèves.
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Voilà de quoi bousculer bien des idées reçues sur l’école. À en croire une étude (1) menée par Pierre Courtioux, chercheur à l’Edhec, l’une des principales écoles de commerce françaises (2), qui s’appuie sur des statistiques du ministère de l’éducation, « le privé fait plutôt mieux que le public » en matière de mixité sociale.

C'est surtout que le public n'a pas le choix : il est le reflet de la ségrégation sociale résidentielle, accentuée par le contournement scolaire, dont la première forme, la plus institutionnelle et la seule légale ou presque, est... la fuite dans le privé.
On note surtout que cette étude ne mentionne que la ségrégation sociale et pas la ségrégation scolaire (les écarts de niveau). Les élèves de bon niveau sont les bienvenus dans le privé, quelle que soit leur origine sociale.

Les collèges qui y concourent, précise cet économiste, sont ceux « dont la composition se rapproche le plus de la répartition moyenne des élèves français entre les différents groupes sociaux ».

La ségrégation sociale résidentielle correspond rarement à une moyenne...

En retenant cette acception et en distinguant, parmi les établissements publics, ceux qui relèvent de l’éducation prioritaire de ceux qui n’en relèvent pas...

Précisément, l'éducation prioritaire concerne essentiellement le public. Ainsi, dans l'arrondissement de Nanterre, 19 collèges relèvent de l'éducation prioritaire : aucun n'est privé.

...Pierre Courtioux montre que « les collèges privés sont surreprésentés au sein des collèges les plus ”performants” en termes de mixité sociale : alors qu’ils ne représentent que 20 % de l’ensemble des collèges, 50 % des collèges privés appartiennent au tiers des collèges les plus mélangés socialement », souligne ce chercheur, qui est aussi associé au Centre d’économie de la Sorbonne (CNRS et Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne).

Reste à indiquer comment se mesure ce mélange social. On peut en effet le soupçonner d'être limité, comme la considération suivante le confirme.

En clair, s’il accueille globalement des élèves issus de milieux plus favorisés (avec une surreprésentation d’enfants de cadres, de chefs d’entreprise et de personnes exerçant une profession libérale), l’enseignement privé, très largement dominé par l’enseignement catholique, offre malgré tout un plus grand brassage social que le public.

Il est mathématiquement plus facile d'obtenir de la mixité sociale dans un établissement où les enfants de cadres, de chefs d'entreprise ou de personnes exerçant une profession libérale sont présents que dans un établissement où ils ne le sont pas... :santa:

Celui-ci se caractérise plus souvent par des établissements scolarisant des enfants issus, dans une forte proportion, d’un même milieu, qu’il soit ou non défavorisé.

Il ne s'agit pas d'un effet de sa volonté...
Le MEN le dit lui-même : "La répartition des élèves dans les établissements reflète essentiellement la distribution spatiale de la population. Dans une moindre mesure, elle dépend des stratégies d’évitement de certaines familles qui choisissent de scolariser dans le privé ou dans un autre établissement du secteur ou du bassin de formation."

Une volonté d’ouverture sociale et scolaire
Bien entendu, ces phénomènes varient grandement d’un point de vue géographique. La question de la composition sociale des établissements se pose différemment dans un département comme la Vendée, où plus de la moitié des collégiens sont scolarisés dans le privé, que dans des zones largement « déchristianisées », dont Paris, où, estime l’auteur, l’inscription dans le privé répond souvent à une logique « d’entre soi ». La part des collèges privés au sein des collèges contribuant le plus à la mixité sociale est en tout cas supérieure à 52,3 % dans une vingtaine de départements.

On a vu que cette part ne signifie pas grand chose. Peut-on reprocher à un établissement public qui n'accueille aucun enfant issu de CSP+ de n'avoir pas de "volonté d’ouverture sociale et scolaire" ?
Une volonté un peu hypocrite d'ailleurs, car "l'ouverture sociale" si généreuse est fortement limitée par les considérations de niveau scolaire, de comportement scolaire, voire de handicap. Dans l'arrondissement de Nanterre on compte 27 Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire), dont 2 dans l’enseignement privé alors qu'on devrait en compter 6. Plus généralement en France il y a 65 Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté) dans des collèges privés (4,3%) sur 1500 : il devrait y en avoir quatre ou cinq fois plus.

Les résultats de l’étude sont sans doute en partie liés au fait que les collèges publics sont soumis à une sectorisation, et sont donc davantage tributaires de la composition sociale de leur territoire que les établissements privés, qui recrutent librement et du coup sont susceptibles d’accueillir des élèves venus de zones très différentes.

"Sans doute"... :rirej

Mais cela n’explique pas tout. La volonté d’ouverture sociale – et aussi scolaire – de l’enseignement catholique ne date pas d’hier. « On peut même dire qu’elle remonte à nos pères fondateurs, Don Bosco ou saint Jean-Baptiste de La Salle, soucieux de l’accueil du “plus petit” et convaincus que l’on accède à la dignité par le savoir et la culture », relève Caroline Saliou, la présidente de l’Apel, l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre.

La sélection sur dossier serait très chrétienne ?
Comme dit La Rochefoucauld, "Nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés."

Une convention avec ATD Quart Monde
Pour elle, l’école n’est pas là uniquement pour transmettre des savoirs. « Elle doit aussi aider chaque enfant à construire sa personnalité, à devenir un adulte responsable. Et cela suppose de rencontrer des personnes différentes », justifie-t-elle. « Si la contribution des parents varie grandement d’un établissement à l’autre (de 200 € à 2 000 € par an), il existe partout des systèmes de quotient familial, des tarifs différents, ou des caisses de solidarité permettant à ceux qui le souhaitent de payer plus pour permettre l’accueil d’élèves issus de familles moins aisées », rappelle Caroline Saliou.

Tant mieux, mais c'est bien dire que cet "accueil" relève de l'exception. L'article n'indique pas la composition sociale moyenne des collèges privés.

Mais lever le frein financier ne suffit pas toujours. C’est la raison pour laquelle l’Apel a signé une convention avec ATD Quart Monde pour « aller chercher les familles les plus éloignées de l’école ». Elle propose entre autres des kits d’animation de rencontres parents-école.

Tout ceci est très théorique et ressemble plus à une opération de communication qu'autre chose.

Le niveau de mixité sociale dépend, en tout cas, assez largement de l’histoire et de l’implantation des établissements.

Un collège privé à Neuilly ou à Rueil-Malmaison est sans doute moins mixte qu'à Colombe ou Courbevoie. Quant à ceux de Gennevilliers ou de Nanterre, on ne le saura jamais puisqu'ils n'existent pas.

De leur volonté politique et de leur effort de communication en ce sens, aussi. « Nous avons beau prendre les inscriptions dans l’ordre d’arrivée, le fait d’obtenir 100 % de réussite au bac nous donne une image élitiste qui détourne de nous certaines familles modestes », estime Philippe Mignot, directeur du collège-lycée La Malassise, à Longuenesse (Pas-de-Calais). Chaque année, il fait le tour des collèges privés des alentours pour convaincre notamment ces parents de « franchir la barrière psychologique ».

Et accessoirement la barrière spatiale et financière, pour ceux dont les enfants sont susceptibles d'être recrutés.

Une coopération plus étroite avec l’éducation nationale
Comme le dit Bruno Poucet, professeur d’histoire de l’éducation à l’université de Picardie-Jules Verne, « cette volonté d’ouverture largement partagée – il en va parfois de la survie économique des établissements – s’accompagne, quoique de manière marginale, de réactions de parents qui, jugeant les écoles privées sous contrat trop mixtes socialement et/ou religieusement, les quittent pour créer des écoles hors contrat ».

Nombre d'établissement hors contrat ont en effet vocation, sous des dehors souvent de pédagogie progressiste, à instaurer une ségrégation ouverte. Notons quand même que ces établissements hors contrat ont le même argumentaire : "nous aussi, nous avons nos pauvres !"

À ses yeux, toutefois, si l’enseignement catholique doit continuer d’avancer avec discernement sur le chemin de la mixité, c’est pour de tout autres raisons : « Il ne faudrait pas par exemple qu’en s’implantant dans des banlieues défavorisées, il contribue à y vider les collèges publics des derniers élèves issus des classes moyennes », met-il en garde.

Ce qui est présenté comme un risque est une réalité déjà constatée dans les villes intermédiaires.

D’où, peut-être, la volonté de l’enseignement catholique et de l’éducation nationale de coopérer plus étroitement dans le cadre d’expérimentations menées dans un département, comme on l’indique au ministère : « La contractualisation avec les établissements privés peut prévoir l’attribution de moyens supplémentaires sur la base de critères sociaux. »

La sélection serait financée une seconde fois...

Imposer des quotas est contre-productif
« Pour que cela fonctionne, il faut que l’enseignement catholique s’engage, avec des objectifs chiffrés », estime Julien Grenet, professeur à l’École d’économie de Paris. « Dans la capitale, où le privé accueille cinq fois moins d’enfants de milieux défavorisés que le public...

Mais le brassage et la volonté d'ouverture sont bien là... :santa:

...on pourrait imaginer qu’il décide de doubler les effectifs de cette catégorie d’élèves », avance-t-il.

Même en atteignant cet objectif lointain, le privé serait loin de refléter la composition sociale moyenne.

« De même, à terme, on pourrait développer des secteurs multicollèges (avec un choix entre plusieurs établissements) et intégrer le privé dans la procédure, même si celui-ci reste libre de son recrutement, libre d’adapter à ses spécificités les critères en vigueur dans le public », suggère ce chercheur. Une piste que souhaite creuser à l’avenir le ministère.

"libre de son recrutement", "ses spécificités" : quels doux euphémismes pour désigner la sélection.

Dans son étude, le chercheur de l’Edhec Pierre Courtioux entend en tout cas prouver que l’imposition de quotas, une idée qui resurgit parfois dans le débat, serait peu opérante, voire contre-productive, en tout cas dans les régions où le secteur privé se caractérise déjà par une (plus ou moins) grande mixité.

Ces quotas ne sont pas très catholiques, en effet ! :mrgreen:
Plaisanterie à part, si les quotas effraient tant le privé catholique, c'est bien que le brassage est limité. S'il indique le pourcentage de collégiens dans le privé selon l’origine sociale, l'article n'indique d'ailleurs nulle part la composition moyenne des établissements privés.
Pour résumer, l'enseignement privé est ici présenté comme un bon exemple de mixité sociale alors qu'il est pratiquement la seule cause de ségrégation institutionnelle à l'école ! :cheers:
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Dernière édition: 10 Mai 2016 18:12 par Loys.

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10 Mai 2016 18:13 - 12 Mai 2016 08:13 #16435 par Loys
Dans "Slate" du 10/05/16 : "L'école privée «bon élève» de la mixité sociale. De qui se moque-t-on?" par Louise Tourret.
Et dans le "Café" du 11/05/16 : "L'enseignement privé : Un obstacle à la mixité sociale"

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Dernière édition: 12 Mai 2016 08:13 par Loys.

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21 Jui 2016 13:55 - 21 Jui 2016 18:13 #16707 par Loys
Dans "Le Monde" du 21/06/16 : "Collèges : « Comparer l’enseignement public et le privé du point de vue de la mixité est illusoire »"

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Titre très mal choisi car très ambigu. En fait, il faudrait renoncer à comparer le public et le privé.
Voir aussi (abonnés) : www.lemonde.fr/campus/article/2016/06/21...4954535_4401467.html
Dernière édition: 21 Jui 2016 18:13 par Loys.

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31 Aoû 2016 19:08 - 06 Sep 2016 16:13 #17023 par Loys
Dans "Le Monde" du 31/08/16 cette charge de Thomas Piketty : "Le gouvernement souhaite-t-il vraiment la mixité sociale ?"

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Pour les abonnés du "Monde", voire aussi : "Thomas Piketty : « La ségrégation sociale dans les collèges atteint des sommets inacceptables »"

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Dernière édition: 06 Sep 2016 16:13 par Loys.

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05 Sep 2016 14:28 - 05 Sep 2016 14:28 #17059 par Loys
Dernière édition: 05 Sep 2016 14:28 par Loys.

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07 Sep 2016 08:19 - 07 Sep 2016 13:10 #17082 par Loys
Dans "Le Monde" la réponse du MEN, sur l'air du "L'État ne peut pas tout" : "Najat Vallaud-Belkacem : On ne peut pas « imposer autoritairement la mixité sociale » au collège"

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Réponse de Paul Vannier du PG : paulvannier.wordpress.com/2016/09/07/mix...olutions-immediates/
Dernière édition: 07 Sep 2016 13:10 par Loys.

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07 Sep 2016 22:00 - 08 Sep 2016 00:06 #17090 par Loys
Dernière édition: 08 Sep 2016 00:06 par Loys.

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