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Carte scolaire et mixité
- Loys
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Bref, prendre pour cible les options est assez absurde...En réalité, voilà déjà plusieurs années qu’on ne peut plus, dans la majorité des cas, déroger au système au motif d’une initiation au chinois ou de l’étude du russe en langue vivante 3.
Tout à fait annexe dans la ségrégation scolaire.Reste aussi la question des collèges privés.
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Najat Vallaud-Belkacem a promis, « d'ici l'été », une expérimentation pour redécouper « des secteurs communs à plusieurs collèges », avec « des critères d'affectation clairs pour les familles » et la prise en compte de l'enseignement privé. Un sujet encore plus délicat que l'actuelle réforme du collège.
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- "Le Monde" (abonnés) : "Le gouvernement étudierait une refonte de la carte scolaire pour plus de mixité sociale"
- "L'Express" : "Carte scolaire: des collégiens affectés en fonction de leur catégorie sociale?"
- "Libération" : "Ecole : l’opération mixité est lancée"
- "France Info" : "Mixité au collège : la carte scolaire bientôt redessinée ?"
- "Le Monde" : "Carte scolaire : la marge de manœuvre limitée du gouvernement"
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Libération écrit: «Oui, enfin quand vous n’avez aucune mixité sociale sur l’ensemble de la ville, vous faites comment ?» questionne Stéphane Troussel.
Citons le rapport du CNESCO : "Dans 45% des collèges, c’est la ségrégation scolaire qui dépasse cette ségrégation «aléatoire» obtenue par les simulation". Mais le CNESCO montrait surtout que cette ségrégation était très faible au collège...Le Monde écrit: Or, dans les faits, la situation des collèges est loin du compte. En mai, le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) indiquait que 45 % des collèges mettaient en œuvre de « manière active » des formes de ségrégation entre les classes.
"avec les collèges "ghettos"" : rien que ça !L'Express écrit: Comme L'Express le révélait dès le mois de janvier, la ministre de l'Education nationale s'est mis en tête d'en finir avec les collèges "ghettos", ces établissements parfois difficiles qui accueillent majoritairement des jeunes issus de milieux défavorisés. Des collèges sans aucune mixité sociale, soigneusement contournés par les parents "bien informés" des classes plus favorisées socialement.
S'agissant des établissements difficile, ce mythe des parents "bien informés" ne laisse de surprendre...
Que donneraient de tels secteurs sur une carte comme celle de l'arrondissement de Nanterre ?Selon Libération, le ministère a décidé de passer la seconde sur ce dossier très sensible. La rue de Grenelle s'apprêterait en effet à annoncer début novembre une série d'expérimentations dans une dizaine de départements. Serait testé grandeur nature le principe des secteurs "multi-collèges", déjà évoqué dans la circulaire de janvier. Parmi les départements-tests, la Seine-Saint-Denis.
Les deux seules possibilités, pour ceux qui peuvent se le permettre : déménager ou choisir le privé.Aujourd'hui et depuis 1963, l'affectation en collège se joue sur l'adresse des parents de l'enfant. Difficile de déroger à cette carte scolaire, même "assouplie" en 2007, à moins de choisir le privé, de déménager ou de demander une option "rare" qui n'est pas proposée par le collège du secteur -et encore, cette dernière possibilité reste très encadrée par les rectorats.
Effectivement.En 2007 et les années qui ont suivi, l'assouplissement de la carte scolaire avait logiquement entraîné une accélération du phénomène d'évitement de certains collèges à la mauvaise réputation, qu'elle soit justifiée ou pas. Une étude du ministère de l'Education nationale en 2013 soulignait également une hausse des inscriptions dans le privé. Pas sûr que l'affectation autoritaire d'un enfant dans un collège éventuellement loin de chez lui sur la base de critères sociaux contribuent à endiguer cette "fuite" vers les établissements privés.
Mais si on considérait que le privé fait partie du problème de la mixité ?
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Problème de formulation ("au sein de", "en collège") : il s'agit bien ici de la ségrégation inter-établissements. L'étude du CNESCO ne constituait nullement une "révélation" de ce point de vue.Pour mesurer le degré de mixité entre des enfants de diverses origines sociales au sein d'un même établissement, les collèges disposent des déclarations des familles lors de l'entrée de l'enfant dans le secondaire.
En France, cette ségrégation est "importante" en collège et lycée, bien que l'objectif de mixité sociale soit inscrit dans la loi sur l'école de 2013, révélait en mai une étude de deux chercheurs de l'Ecole d'économie de Paris, Son Thierry Ly et Arnaud Riegert.
Pour la ségrégation intra-établissement, selon le CNESCO, "la composition des classes a un effet relativement limité sur la ségrégation sociale, puisqu’elle ne représente que 20% de la ségrégation totale."
Ces "secteurs" ne concerneront pas l'enseignement privé...Une piste évoquée par le ministère est la création de secteurs multi-collèges, accompagnés de critères d'affectation des élèves.
Ne sont "affectés" par définition que les élèves du public.Actuellement, les collégiens sont affectés, par l'académie et le département, dans un établissement donné en fonction de leur adresse.
L'enseignement privé, lui, ne sera pas affecté.
Les sections bilangues et l'option latin ne permettent en rien ces stratégies. Au contraire, elles contribuent à la mixité entre les établissements.Dans les grandes villes principalement --beaucoup moins en milieu rural--, ce critère se traduit par le regroupement d'enfants d'un même milieu au sein d'un établissement. Et le recours par les mieux informés à des stratégies de contournement de la carte scolaire (choix d'une option qui permet d'aller dans le "bon collège"), et surtout un départ dans le privé.
Seules dérogations éventuelles possibles : "les élèves qui doivent suivre un parcours scolaire particulier (dans un collège à recrutement spécifique : une classe à horaire aménagé, une section internationale, une section sportive, un dispositif pour les élèves intellectuellement précoces.) "
Reste à savoir si cette mesure ne sera pas considérée comme "coercitive" : on peut en douter puisqu'à l'imposition d'un établissement s'ajouter son éventuel éloignement.Pas question cependant de demander à des jeunes de fréquenter un collège à des kilomètres de chez eux pour obtenir une mixité des populations. Le ministère pourrait donc s'orienter vers la création de secteurs multi-collèges: plusieurs établissements pour un secteur donné et des critères (sociaux?) pour la ventilation des enfants dans ces écoles.
Pour Julien Grenet, chercheur au CNRS et à l'Ecole d'économie de Paris, les logiques "coercitives" sont souvent vouées à l'échec. Il prône la création de "secteurs multi-établissements avec des choix des familles régulés": les parents émettent des voeux d'affectation au sein des trois ou quatre collèges du secteur, le rectorat distribue les élèves en tenant compte des desiderata et de l'origine sociale des enfants.
Il faut donc supprimer l'enseignement privé, dont la raison d'être est cette absence de mixité...Mais au fait, est-il souhaitable d'avoir plus de mixité sociale à l'école? La ségrégation sociale est nuisible pour les apprentissages des élèves les plus en difficulté, elle renforce les apprentissages des élèves les plus favorisés et elle est neutre pour les autres, selon la sociologue Nathalie Mons. "En revanche, elle nuit à tous les élèves en termes de cohésion sociale, attitude citoyenne et tolérance".
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Soit il s'agit de mettre les élèves des quartiers défavorisés dans d'autres établissements, et c'est bien difficile : problème de transports, stigmatisation (ils seront les étrangers du nouvel établissement) et discrimination (comment choisira-t-on dans un quartier donné ceux qui resteront dans l'établissement le plus proche et ceux qui seront affecté dans l'établissement plus lointain ?).
Soit il s'agit de faire l'inverse : mettre les élèves des établissements favorisés dans les établissements de quartiers défavorisés. Et la mesure est vouée à l'échec parce que les parents s'y opposeront (dérogation et recours au privé).
En fait il faudrait vraiment faire de ces bahuts "difficiles" des établissements d'excellence, susceptibles de garder les meilleurs élèves "locaux" et d'attirer ceux de l'extérieur de la zone pour arriver à un plus grand mélange. Il faudrait également s'attaquer réellement à la concurrence faussée du privée. Mais ça demanderait volonté et moyens. Mieux vaut faire du bruit...
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- Loys
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Accuser une poignée de professeurs de latin ou d'allemand de "ségrégation", c'est moins de dangereux que de s'attaquer à celle de l'enseignement privé.
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