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Le BYOD ou la promotion du smartphone à l'école
- Loys
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ou la promotion du smartphone à l'école
Quand nos meilleurs pédagogues, et jusqu'aux institutions scolaires, promeuvent l'utilisation du smartphone en classe : une recension éclairante sur plus d'une décennie, depuis la démocratisation des smartphones...
La réponse à cette fausse question est bien sûr évidente...
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Commentons un peu cet article révolutionnaire de notre "apprentie chercheuse".
Une remarque de bon sens : l'article commence plutôt bien. Malheureusement, si par la suite les aspects positifs des smartphones sont évoqués, aucune solution n'est proposée pour remédier aux aspects négatifs...L’usage des téléphones mobiles perturbe la classe et déconcentre les élèves, c’est pour cela qu’en France, leur utilisation est le plus souvent interdite dans les établissements scolaires.
Il faut donc en conclure que le smartphone suppose un usage "non programmé" ?D’un autre côté, l’utilisation des nouvelles technologies à l’école est freinée par un problème de moyens ; équiper les établissements avec du matériel récent est très coûteux. De plus, quand le matériel est disponible, c’est souvent fastidieux pour les enseignants de devoir s’organiser pour réserver la salle informatique et cela interdit tout usage non programmé.
Affirmation très discutable... Pour l'instant les élèves possesseurs de ces produits de consommation sont encore très minoritaires et ceux qui possèdent un abonnement data encore plus. La situation est donc très inégalitaire. Mais imaginons que ce soit possible. Et tant pis si un smartphone coûte en moyenne en 2012 entre 30 et 50% du smic puisque ce n'est pas l'école qui paie.Alors pourquoi ne pas utiliser tout simplement ce que les élèves ont déjà en grande majorité avec eux ?
Les smartphones sont tout sauf des ordinateurs, il faut avoir une vision très limitée de l'informatique (généralement restreinte à l'idée de l'accès à internet) pour croire une chose pareille. Une bonne calculatrice programmable peut éventuellement être comparée à un ordinateur, mais pas un smartphone.De plus en plus d’adolescents possèdent des smartphones, véritables ordinateurs de poche, avec des abonnements permettant un accès illimité à Internet. Leur utilisation est flexible, rapidement opérationnelle et les élèves connaissent déjà leur outil.
Mais pour quelles utilisations ?Á quoi un smartphone peut-il servir en classe ? J’ai interrogé les professeurs de mon réseau sur Twitter [1] ils ont plein de suggestions et beaucoup l’utilisent déjà !
Que faut-il vérifier dans un cours ? C'est le principe même du cours source de connaissance qui est ainsi balayé d'un revers de tweet...- pour permettre aux élèves de chercher et de vérifier eux-mêmes des informations
Communiquer avec qui ? Je note qu'on peut parfaitement tweeter sans être clair et synthétique, au contraire même la pensée se retrouve fragmentée, sans construction logique. Le tweet, avec son nombre de signes limité, est précisément de portée pédagogique très limitée. Les élèves doivent apprendre à construire une pensée au lieu de l'exprimer de manière fragmentaire et disparate, comme ils le font naturellement.- pour tweeter, donc produire un écrit clair et synthétique pour communiquer
Remplace donc un dictionnaire ? mais quand a-t-on besoin d'un dictionnaire en classe, si le professeur fait cours ?- pour traduire un mot en anglais
C'est vrai que le papier, c'est ringard et pas écolo. Tellement plus mieux et plus pratique de prendre laborieusement des notes sur un coûteux smartphone.- pour prendre des notes
Concrètement j'aimerais bien savoir à quoi ressemble un cours pendant lequel des élèves consultent des vidéos !- pour consulter une vidéo en lien avec le cours
Où l'on voit que c'est l'objet qui détermine l'usage : puisque le smartphone permet de prendre des photos, on peut prendre des photos. La portée pédagogique de cet acte reste nébuleuse.- pour photographier un travail et en garder la trace
Quel est l'intérêt ?- pour filmer un enchaînement ou une chorégraphie en EPS
Il y a toujours, dans la promotion des TICE, l'idée que le travail des élèves est mis en valeur par la mise en ligne et que la motivation narcissique des élèves s'en trouve accrue. Ce qui est d'abord totalement ridicule car qui dans le monde peut bien trouver un intérêt à regarder les travaux des élèves ? Sans parler du fait que cette idée est associée à la promotion automatique d'une production d'élève, quelle qu'elle soit : tout se vaut, tout mérite d'être publié car l'élève a du talent. Un peu comme les expositions des élèves de maternelle où tout est beau... On entretient donc l'élève dans cette illusion narcissique et en ce sens l'utilisation des TICE est tristement démagogique. A cela s'ajoute que la valorisation ainsi apportée se substitue à l'évaluation du professeur.
Le calcul mental a donc besoin d'un téléphone intelligent ?… sans compter l’utilisation d’une multitude d’applications permettant de faire du calcul mental, de la géométrie, de la physique, d’apprendre des langues étrangères, de remplacer les traditionnelles calculatrices...
Ou comment réinventer le fil à couper le beurre. Si le portable permet "d'apprendre les langues étrangères", à quoi bon un professeur de langue ?
Parce que l'un (à supposer qu'il soit vérifié, ce dont je doute) remplace l'autre ?De nombreuses questions seraient intéressantes à explorer : Est-ce qu’une utilisation en classe ne serait pas une façon de faire changer l’outil de statut, il ne serait plus un jeu mais un instrument de savoir ?
Ça, on a bien compris que c'est le but. On peut même se demander à quoi sert le professeur, au fond. Et c'est vrai qu'on n'est jamais autant autonome que quand on dépend d'un téléphone...Est-ce que son usage favorise l’autonomie des élèves ?
Il n'y a qu'à essayer pour voir. D'ailleurs ça change déjà beaucoup de choses et pas forcément en bien.Qu’est-ce que cela change dans la façon de travailler en classe ? Quels effets sur le rôle du professeur ?
Peut-on comparer des écoliers ou des collégiens à des étudiants ? Toujours cette idée si moderne que les enfants sont comme des adultes.Sur cette vidéo, on voit également comment le smartphone est utilisé dans le cadre des études de médecine dans une faculté en Angleterre ; il sert à l’évaluation des étudiants et leur permet un accès permanent à des livres de médecine numérisés.
Beaucoup de mots compliqués, dans le plus pur style pédant-pédagogiste, pour finalement promouvoir la marque à la pomme.En France, une recherche est actuellement menée par Florent Carlier et Valérie Renault (2011) [2] sur l’évolution des pratiques pédagogiques vers des supports mobiles et des difficultés d’interactions asynchrones en étudiant deux scénarios complémentaires : l’un dédié à l’expérimentation de la mobilité de l’agent sur une plateforme Moodle et le second à l’aide au tuteur via un système mobile, tel qu’un iPhone.
Mais d'où vient cette pétition de principe ? Cette nécessité qu'on nous impose parce que c'est le progrès technique ? On n'est pas loin d'une certaine forme de scientisme, d'incantation technologique.Le smartphone est l’outil incontournable de la mobilité et de l’informatique dans les nuages (cloud computing), l’enseignement ne peut ignorer ce phénomène dans les opportunités qu’il offre et les nouvelles problématiques en terme de posture de l’enseignant et de gestion du temps et de l’espace qu’il ne manquera pas de poser.
Édition du 05/08/18 : Stéphanie de Vanssay (SE-Unsa) qui a longtemps promu le BYOD scolaire découvre qu'il laisse l'équipement à la charge de familles (et ignore visiblement le sens de "own").
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- Loys
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Sous ce titre provocateur, une réflexion de fond :
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Et le 23/11/2009 dans "Libération" : "Des élèves menacent la prof qui les empêche d'utiliser leurs portables"
Les élèves d’une terminale technologique du lycée Jean Lurçat à Paris (13ème arrondissement), qui voulaient changer de professeur d’anglais parce qu’elle leur interdisait l’usage des téléphones portables en classe, ont été rappelés à l’ordre lundi par l’inspecteur d’académie.
«J’ai rencontré la classe lundi matin, non pas pour un dialogue avec eux mais pour les sermonner», a dit à l’AFP Philippe Fatras, inspecteur d’académie chargé du second degré à Paris.
«Je leur ai dit combien la communauté éducative était solidaire de la professeure, combien leur action était inacceptable, inqualifiable, puérile, lâche et que nous continuons à rechercher les auteurs de ces actions, pour autant que ce soit possible», a-t-il ajouté.
Ce professeur d’anglais de 58 ans, Claudine Lespagnol, souhaitait pouvoir faire ses cours dans de bonnes conditions, et donc adressait des remarques aux lycéens qui utilisaient leurs téléphones et envoyaient des SMS en classe.
«Cessez de faire des remarques à chaque fois que l’on a un téléphone entre les mains»
Après avoir demandé au proviseur du lycée un changement de professeur, sans succès, des élèves ont écrit à Mme Lespagnol une lettre d’insultes, signée de «la TSTG2» (terminale sciences et technologies de la gestion 2), dans laquelle ils lui demandaient de changer de comportement.
«Nous vous conseillons de procéder à un changement d’attitude, et de cesser de faire des remarques à chaque fois que l’on a un téléphone entre les mains car cela est une perte de temps», selon cette lettre dont l’AFP a eu copie.
«S’il n’y a aucun effort de changement de votre part, nous n’avons plus que quelques mots à vous dire: allez vous faire enc.!», ajoutaient les lycéens, en se justifiant aussi d’avoir «volé» à leur professeure une clé USB.
Jeudi après-midi, en signe de solidarité avec leur collègue, les enseignants du lycée avaient débrayé. Ils avaient alors exprimé le sentiment de ne pas être soutenus, ni par la direction de l’établissement, ni par le rectorat de Paris.
L'enseignante porte plainte
«Nous demandons que M. le recteur d’académie porte plainte auprès du procureur de la République contre la classe incriminée et que, par mesure conservatoire, les cours de cette classe soient suspendus jusqu’à nouvel ordre», ont ensuite demandé les professeurs vendredi.
«Cet état de fait n’est qu’un élément d’un contexte plus global de malaise grave au travail qui touche à la fois les agents techniques et de service et les enseignants. Toutes les démarches entreprises depuis octobre 2009 sont restées pour l’instant sans effet significatif», ont-ils ajouté.
L’inspecteur d’académie a apporté lundi son soutien aux enseignants du lycée mais n’a pas pris de sanction contre la classe. «Juridiquement, on ne peut pas prendre de sanction collective», a-t-il expliqué.
L’enseignante, appuyée par le proviseur, a en revanche porté plainte pour menaces et pour le vol de la clé USB, a-t-il dit.
(Source AFP)
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- moi
Je suis étudiant en école d’ingénieur, et bien que nous ayons dû acheter un ordinateur, nous ne l'utilisons jamais en cours!
Tous les polys sont distribués sous forme papier, alors que dans certains cours (statistiques, bases de données, physique, économie ...) nous pourrions l'utiliser pour réaliser des calculs, des modélisations, rechercher des informations complémentaires. Aujourd’hui quel article sur internet ne propose pas des liens vers du contenu additionnel.
Pour l'instant le cours qui m'a le plus plu, c'était la programmation, un sujet avec quelques pistes qui donne un but (calcul de balistique par exemple) devant mon pc, avec les pages d'aide du logiciel, les fonctions données en cours, j'ai vite dépassé les compétences du prof, j'allais aider les autres élèves, j'avais souvent un point de vue différent pour résoudre les problèmes. Malheureusement j'étais l'un des seuls a faire ça les autres étaient sur Facebook pendant le cours et ne comprenaient rien, par contre, et bizarrement ceux qui étaient assis à côté de moi et qui me voyaient travailler sont vite devenus bons parce qu'au final c'est simple quand quelqu'un prend le temps d'expliquer. Oui, quand on est un peu perdu, on lâche la corde et puis on ne comprend plus rien, on perd son temps (c'est ce que je fais dans d'autres matières), on trouve que tout est dur, sorte de cercle vicieux. mais je m'égare.
Pour en revenir aux téléphones en cours, c'est certes un moyen de distraction, mais aussi un d'information, de même que sur une feuille de papier, on peut dessiner, faire des morpions, sur un smartphone on accède à l'ensemble des connaissances qui se trouvent sur internet et à la puissance de calcul d'une calculatrice. Pour ma part je pense que cet outil est diabolisé parce qu'il est nouveau. Alors qu'en dehors de l'école TOUT LE MONDE l'utilise. La différence entre le milieu pro et scolaire est tellement grand. Les élèves n'écoutent pas : c'est que le cours est chiant ou qui ne trouvent pas d’intérêt à le suivre. C'est sur ce point qu'il faut travailler. Aujourd’hui je n'aime pas aller à l'école, j'y vais parce que j'ai besoin du diplôme (c'est ce que l'on me dit, j'ai pas été voir par moi même), j'y vais parce que c'est comme ça (je déteste ces derniers mots).
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- Loys
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Comment refuser aux élèves de faire ce qu'ils veulent lors des pauses, en particulier de midi à 14h ou ils ont jusqu'à 3 (le plus souvent 2) heures à rien faire ?
Et comment appliquer cette interdiction ? Avec un portique à l'entrée ? Scolarisé au lycée Saint-Louis, on nous demande de présenter notre carte d'étudiant à l'entrée, et cela crée une file d'attente pour entrer dans le lycée. Avec un portique, il faudrait plusieurs personnes pour contrôler les élèves, et il faudrait les fouiller. Puisqu'un élève transporte le plus souvent du métal : règle en métal, ses clés, un compas, sa ceinture, etc.. Les élèves devraient arriver très tôt pour être à l'heure, et il faudrait employer des gens pour ça.
Pourquoi ne pas faire confiance aux élèves ? Par exemple lorsque le cours s'arrête et repasse sur un point déjà vu et compris par certains, ils pourraient tout à fait vaquer à leurs occupations, sous leur bureau. Cela ne gène pas les autres, et limite même le bavardage, qui lui, dérange. Cela leur apprend de plus une qualité qui sera nécessaire par la suite : savoir faire deux choses à la fois. Dans d'autres cas le téléphone permet de remplacer avantageusement d'autres outils, comme le cours en lui même (l'élève ne peut pas transporter la totalité de son cours depuis le début de l'année), une calculatrice, un dictionnaire, bref lui permettre de trouver par lui même des réponses à des questions annexes qui ne valaient pas la peine d'être posées.
Certes, en cours de français quasiment rien de tout cela ne peut s'appliquer, mais en cours de sciences, le climat tout à fait détendu qui règne dans mon lycée est bien plus propice que celui du précédent où nos moindres faits et gestes étaient sans cesse traqués.
A propos de la triche : dans toutes les matières scientifiques ou la calculatrice est autorisée, le portable n'est qu'un outil ridicule. Ces calculatrices peuvent parfois contenir plusieurs milliers de pages de cours, avec une typographie parfaite (vecteurs, matrices, indices et exposants, fractions..). Le cours peut alors être directement utilisé pour résoudre le problème de manière interactive : par exemple la calculatrice remplacera une formule du cours par les expressions de l'exercice et les calculera, résolvant complètement le-dit exercice.
Et l'avantage majeur c'est que leur usage est parfaitement autorisé pour la plupart de ces épreuves de maths et physique.
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Je ne suis pas en désaccord profond avec votre analyse. Mais c'est parce que j'ai quitté le lycée le smartphone n'existait pas et je n'ai pas suffisamment de recul et d'ouverture d'esprit pour accepter l'usage du smartphone en classe . Mais bon je pense qu'on va y venir malgré tout.
Par contre, un passage de votre analyse m'a fait bondir.
Loys écrit:
L’usage des téléphones mobiles perturbe la classe et déconcentre les élèves, c’est pour cela qu’en France, leur utilisation est le plus souvent interdite dans les établissements scolaires.
Les smartphones sont tout sauf des ordinateurs, il faut avoir une vision très limitée de l'informatique (généralement restreinte à l'idée de l'accès à internet) pour croire une chose pareille. Une bonne calculatrice programmable peut éventuellement être comparée à un ordinateur, mais pas un smartphone.De plus en plus d’adolescents possèdent des smartphones, véritables ordinateurs de poche, avec des abonnements permettant un accès illimité à Internet. Leur utilisation est flexible, rapidement opérationnelle et les élèves connaissent déjà leur outil.
Un smartphone peut complètement être assimilé à un ordinateur. L'architecture de l'ordinateur que j'utilise n'est pas fondamentalement différente de l'architecture d'un smartphone. Sauf que mon smartphone est très orienté réseau. De plus sur un smartphone on peut installer pratiquement les mêmes application que sur mon ordinateur portable. Certains smartphone ont même la puissance nécéssaire pour héberger des serveurs à faible charge .
Et puis surtout ,on se dirige d'ailleurs doucement mais surement vers la convergence du smartphone et de l'ordinateur. Savez vous qu'il est envisagé d'utiliser le smartphone à la place des unités centrales que nous connaissons actuellement ? L'ordinateur ne serait plus qu'un réceptacle sur lequel serait branché clavier,souris et écran. Le smartphone que l'on branche également à ce réceptacle servirait de processeur, mémoire vive , espace disque et bientôt carte graphique. Cette chercheuse est complètement dans le vrai en comparant le smartphone à un ordinateur de poche.
Par contre autant je suis mesuré sur l'usage du smartphone en classe autant la tablette numérique je dis oui . Remplacer la prise de note sur papier par une prise de note direct sur tablette pourquoi pas ? Franchement au lycée je me suis retrouver avec des feuilles volantes de partout. Je n'ai jamais su gérer mes documents imprimés. Je me suis retrouver à la fin de mes années lycées avec pas mal de classeurs mal rangés qui me prenaient une place de dingue. Mes documents numérisés sont, quand à eux, bien rangés dans des dossiers, répartis sur plusieurs copies pour éviter les pertes. Et bon sang si j'avais eu une tablette numérique à la place de tous ces bouquins et classeur dans le sac je ne me serai pas autant casser le dos. Alors oui la prise de note numérique demande un apprentissage. La gestion ( classement des docs numériques, duplication correct pour éviter les pertes ) demande aussi un apprentissage. Mais une fois sortie de l'école, les élèves auront bien souvent à faire à des docs numérisés dans le monde professionnelle. Initier l'apprentissage de la gestion des documents numériques par un encouragement à utiliser le numérique à la place du papier serait une bonne chose. Mais c'est un avis personnel et ça ouvre pas mal de question ( notamment sur l'accès pour tous les élèves au support numérique qui peut être source d'égalité ).
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j'ai découvert ce soir ce blog qui est très intéressant, pertinent et très bien écrit !
Je voudrais réagir sur le sujet des téléphones portables, en élargissant un peu. En effet, je suis tout à fait d'accord avec l'article, et je voudrais souligner le comportement général des nouvelles générations d'élèves qui me semble vraiment inquiétant...
Pour le contexte, j'ai 22 ans, et j'ai une petite soeur de 12 ans qui est en 4e, et mes parents font partis (apparemment) des rares derniers qui tentent de garder un semblant de valeurs par rapport à l'éducation. Par exemple, par rapport aux téléphones portables, ma petite soeur n'en a pas, et mes parents lui prêtent un portable quand elle n'est ni à la maison ni en cours (comportement que je trouve complètement justifié et que j'approuve par rapport au contexte dans lequel elle est).
Cependant, et c'est souligné dans l'article, une des raisons principales pour lesquelles les parents craquent est de céder à la communauté, à la majorité... malheureusement c'est un choix qui peut finir par être compris. Ma soeur et quelques rares autres à son collège font partie des élèves, que vous et moi considéreront comme tout à fait normaux, mais qui passent pour des extraterrestres à l'école, que ce soit par rapport aux portables ou n'importe quoi d'autre quasiment. On pourrait condamner les parents/enfants qui suivent le mouvement tels des moutons pour faire "cool", mais d'après ce que me rapportent mes parents, dans le cas de ma soeur (et elle n'est pas la seule je pense bien), c'est quasiment une pression psychologique qu'elle subit. Elle a beau être parfaitement normale (en tout cas autant que moi quand j'étais au collège), avoir d'excellentes notes, elle et quelques uns de ses amis sont traités comme des "nazes" (les termes utilisés sont plus forts apparemment) à l'école, et elle est assez mal dans sa peau. Je n'arrive pas à comprendre ça, comment la situation peut s'être inversée à ce point là entre nos deux générations, les élèves indisciplinés, égocentriques et méchants sont devenus la population principale du collège.
Rien qu'un autre exemple encore plus vieux, quand elle était en primaire encore, mes parents ont hésité à lui acheter une DS (la console de jeu portable), car elle se sentait complètement exclue pendant les récréations, tous les élèves étant concentrés à jouer sur leur DS. C'est quand même hallucinant ! Quand je pense à toutes les activités que nous avions pendant les récréations en primaires... Encore un exemple complètement dingue du laxisme des parents et de l'envahissement des technologies qui n'ont rien à faire à l'école...
Je me suis un peu éloigné des portables, mais ça me semble ahurissant que mes parents que je trouve plein de bonnes valeurs notamment en ce qui concerne l'éducation, et que ma soeur qui est plein de qualité, bien que sans doute trop timide et stressée, se retrouvent dans une position de soumission forcée, presque de défaite face à cette nouvelle génération : résultat, ma soeur est à la limite de la phobie scolaire (sans exagérer), et mes parents sont en constante remise en question. Ce ne serait JAMAIS arrivé à mon époque, pourtant pas si lointaine...
Pour revenir un peu sur le sujet, il y a un réel problème avec les téléphones portables. Changeons de contexte : je suis moi-même étudiant en école d'ingénieur. Un lieu où on est censé rencontré des élèves sachant vraiment travailler, et motivés pour le faire : nous venons pour la plupart d'écoles prépa, peut être un des rares endroits où la triche est minime (en tout cas sûrement pas récompensée). Nous n'avons pas une quantité astronomique de travail, et nous sommes là pour apprendre un travail. Et bien un grand nombre d'élèves (beaucoup trop grand nombre) passe son temps à tricher pendant les partiels, ce qui est énooormément facile, comme nous faisons les partiels en amphi et comme plus de 90% des élèves ont un smartphone. Et si ça se limitait là... ce sont ces mêmes élèves qui font beaucoup de soirées, ratent beaucoup de cours, font tout pour pomper les projets sur les années précédentes, et surtout... ce sont les premiers à se plaindre auprès des profs. "On a trop d'heures de cours", "Tel prof n'enseigne pas bien", "les partiels sont trop durs", "on n'a rien compris à ces exercices"...
Je ne comprend absolument pas cette mentalité. Je fais des soirées, je rate des cours.... mais j'assume. Tricher en école d'ingénieur n'a aucun sens, on est là pour apprendre un métier, on ne pourra pas tricher dans le monde du travail. (quoi que si, mais bon ce débat devient sans fin). J'ai réellement l'impression que les prochaines générations sont de plus en plus remplies de cette mentalité, de plus en plus tôt. Je me demande VRAIMENT ce que ça va donner quand ces générations arriveront aux études supérieures, je n'arrive même pas à imaginer ça... il y a un vrai problème d'éducation. (et de portables)
PS : je m'excuse pour mon usage abusif des parenthèses, et ma tendance à écrire comme je parle !
PPS : Par rapport au post précédent, je rejoins ben pour les smartphones : ce sont presque des ordinateurs par définition, ils possèdent un processeur, un systême d'exploitation, etc.
PPPS : Du coup je n'ai même pas répondu au sujet : je suis bien évidemment contre l'utilisation pédagogique des portables en classe. Ca marchait très bien avant sans, non que dis-je : ça marchait même mieux avant qu'ils n'existent. Les élèves n'ont pas besoin de savoir les utiliser, ils baignent dedans dès le plus jeune âge dès maintenant. Je n'ai pas envie de redire tout ce qui a été déjà dit dans l'article sur le blog, car je suis d'accord avec tout. Les raisons citées sur ce sujet sont bien ridicules (hahaha filmer les chorégraphies d'EPS, c'est une blague ??!!) On court à la perte si on commence à faire ça !
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ps: bravo pour ce blog très intéressant.
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- Loys
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Je suis défaitiste de cœur, depuis que j'ai ouvert les yeux face à l'incapacité de cette société de réagir face à tous ces maux, chers à Loys via son blog, que je viens au passage de découvrir.
Le témoignage de Nicolas dans son long post renforce cette constatation d'un monde basé sur l'égocentrisme et le matérialisme à outrance, on n'est pas près de se ressaisir, à l'écoute de la réaction des parents quand on les invite à réfléchir à un environnement scolaire sans tous ces artifices technologiques.
C'est vraiment le bordel cette société, je suis loin d'être un rétrograde et même, éventuellement, considéré comme érudit ou geek dans mes domaines de prédilection, mais utiliser des outils avancés de communication à des fins aussi futiles que "passer le temps", sans qu'aucune autorité ne réagisse de façon radicale, ça fait mal.
Pour tous les arguments concernant l'évolution technologique du cours, bien entendu qu'on y viendra, on aurait même pu y venir depuis longtemps, à l'image de certains pays, mais par pitié, sous le contrôle du corps enseignant !
Les profs, ça n'a jamais été ma grande passion, mais face à ces générations de décérébrés (victimes du laisser-aller de leurs parents), j'ai choisi mon camp, merci Loys ! (aparté, j'ai enfin pu lire la fameuse lettre des élèves qui voulaient faire virer leur prof d'anglais, grâce à ce blog, merci, en tout cas j'ai replongé).
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