La réforme de l'orthographe
Loys écrit:
C'est la partie arbitraire dont je parlais tout à l'heure, et qui témoigne du pragmatisme des académiciens qui ont fixé l'état de la langue sans vouloir imposer des néologismes.Typhon écrit: Je donne des exemples qui montrent une divergence entre le représentant le plus courant et ses variantes.
Pragmatisme tout relatif
Le pragmatisme consiste essentiellement à entériner l'usage, et quand l'académie pèche tant par excès de conservatisme que par excès de réformisme, ses recommandations restent lettre morte.
Typhon
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La langue n'est pas un système parfait : pour ma part je parle d'ensemble fonctionnel. Vous trouverez toujours des exceptions, bien sûr.Typhon écrit: Pragmatisme tout relatif
Pour "nénuphar", l'hésitation de l'Académie est bien compréhensible puisque liée à une translittération non codifiée depuis l'arabe (le persan à l'origine). Pour "oignon" j'avoue mon ignorance.
Pour l'orthographe des auteurs du XVIIe et même du XVIIIe, je n'ignore évidemment pas qu'elle est assez différente de l'orthographe conventionnelle d'aujourd'hui : la réforme ne s'est pas appliquée uniformément. Malgré tout, dans l'ensemble, il est très facile de lire du Racine ou du Rousseau dans la langue d'origine, même si ce dernier écrit encore "tems" ou "enfans". La langue que nous connaissons aujourd'hui s'est finalement imposée avec l'école de la IIIe République : excusez-moi d'être lyrique mais c'est une vraie raison d'espérer dans ce que peut l'école quand elle procède d'un vrai projet politique.
La réforme de 1990, pourtant pondérée et supposée simplifier l'orthographe, ne s'est guère imposée.Le pragmatisme consiste essentiellement à entériner l'usage, et quand l'académie pèche tant par excès de conservatisme que par excès de réformisme, ses recommandations restent lettre morte.
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Loys écrit:
La langue n'est pas un système parfait : pour ma part je parle d'ensemble fonctionnel. Vous trouverez toujours des exceptions, bien sûr.Typhon écrit: Pragmatisme tout relatif
Tout ça n'a rien à voir avec la langue, et tout à voir avec les conventions qui régissent son écriture.
Et quand les exceptions se font si nombreuses, est-ce qu'on peut encore parler de règle ?
Pour "nénuphar", l'hésitation de l'Académie est bien compréhensible puisque liée à une translittération non codifiée depuis l'arabe. Pour "oignon" j'avoue mon ignorance.
La justification standard du "ph" employé à la place du "f", c'est que ça permet de distinguer les mots d'origine grecque. On voit mal ce que ça apporte, d'ailleurs, mais en admettant ça, pourquoi diable aller le mettre dans un mot qui dérive du sanskrit via le persan et/ou l'arabe ? La seule réponse, c'est que c'est plus compliqué, donc mieux aux yeux des cuistres pédants qui président aux destinées de nostre belle langue françoise.
La langue que nous connaissons aujourd'hui s'est finalement imposée avec l'école de la IIIe République : excusez-moi d'être lyrique mais c'est une vraie raison d'espérer dans ce que peut l'école quand elle procède d'un vrai projet politique.
C'est amusant cette confusion typique entre la langue et sa représentation écrite. la lang préègzist a son ékritur, ŝer mesje.
La réforme de 1990, pourtant pondérée et supposée simplifier l'orthographe, ne s'est guère imposée.Le pragmatisme consiste essentiellement à entériner l'usage, et quand l'académie pèche tant par excès de conservatisme que par excès de réformisme, ses recommandations restent lettre morte.
Oui, c'est tout à fait ce que je dis. Même une réforme aussi peu novatrice n'a pu s'imposer ; elle l'était encore trop.
Typhon
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Considérer que la langue est un système détaché de l'écriture me semble assez curieux.Typhon écrit: Tout ça n'a rien à voir avec la langue, et tout à voir avec les conventions qui régissent son écriture.
C'est vous qui employez le terme de "règle", pas moi.Et quand les exceptions se font si nombreuses, est-ce qu'on peut encore parler de règle ?
Quant au nombre, on peut comparer concrètement sur la racine "aqu-".
Ça apporte qu'on peut identifier les racines...La justification standard du "ph" employé à la place du "f", c'est que ça permet de distinguer les mots d'origine grecque. On voit mal ce que ça apporte, d'ailleurs...
Procès d'intention, quand même. J'attends mieux de vous....mais en admettant ça, pourquoi diable aller le mettre dans un mot qui dérive du sanskrit via le persan et/ou l'arabe ? La seule réponse, c'est que c'est plus compliqué, donc mieux aux yeux des cuistres pédants qui président aux destinées de nostre belle langue françoise.
La langue est cette confusion.C'est amusant cette confusion typique entre la langue et sa représentation écrite. la lang préègzist a son ékritur, ŝer mesje.
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La justification standard du "ph" employé à la place du "f", c'est que ça permet de distinguer les mots d'origine grecque. On voit mal ce que ça apporte, d'ailleurs, mais en admettant ça, pourquoi diable aller le mettre dans un mot qui dérive du sanskrit via le persan et/ou l'arabe ? La seule réponse, c'est que c'est plus compliqué, donc mieux aux yeux des cuistres pédants qui président aux destinées de nostre belle langue françoise.
Ne renversons pas la cause et la conséquence !
Le ph vient des mots écrits avec la lettre phi en grec. C'est une origine, mais on estampille pas le son ph juste parce qu'il est grec, et qu'on veut le faire savoir.
Je ne mettais jamais posé sérieusement la question du pourquoi th, ou pourquoi ph lorsque le mot était écrit en grec avec un thêta ou un phi ? Parce que phi s'écrit avec un 'ph', thêta avec un 'th' ? Ou bien parce que phi s'écrit φ, qui est bien plus proche du 'p' que du 'f' ? Et alors le h permet de créer le son 'f', tout en gardant une graphie assez proche de la graphie d'origine ? Surtout qu'il me semble que le grec a plus circulé en tant que langue écrite qu'en tant que langue parlée. Le thêta s'écrit θ, qui ressemble étrangement au 'th'.
Je dirais donc que c'est plus une dérive naturelle de mettre un th pour écrire dans l'alphabet latin un mot grec écrit avec la lettre thêta.
Il existe des gens de toutes les couleurs, de toute tailles, et on ne réclame pas une uniformisation des tailles et des couleurs. Il y a peut être une origine au fait qu'un noir ait une peau foncée, mais s'il migre dans un pays froid avec moins de soleil, devrait-il se faire éclaircir la peau ? De même pour les mots, dès qu'il rentre dans une langue, est-ce qu'il devrait rentrer dans un moule qui permette de rendre ce mot conforme à un ensemble de règle ?
À propos de système arbitraire et complètement absurde, on peut aussi parler du système métrique, un pur produit administratif et français pour une équité devant l’impôt. Et cela, plus le fait que le mètre est défini au départ par le quart du méridien passant par Paris (la longueur du méridien n'est pas la même selon l'endroit où il passe, puisque la Terre n'est pas ronde), sont une des origines de la grande réticence de pays anglo-saxons à gardes des unités bizarres.Puisqu'on parle de l'orthographe, combien de gens qui l'enseignent ont conscience que c'est une convention parfaitement arbitraire et relativement absurde ?
Le système précédent était beaucoup plus logique, plus pratique ! Prenons un exemple de poivrot, la pinte de bière, on savait exactement combien ça coutait dans n'importe quel bar du pays, toujours la même chose, la seule différence c'était la quantité que représentait une pinte, car le coût de la bière est différent d'un endroit à l'autre.
Et pourtant, le système métrique est bien passé, on aime bien fixer des règles, alors qu'elles sont plus absurdes les unes que les autres (l'histoire du mètre est encore plus absurde que cette histoire de méridien, car pour définir scientifiquement le mètre, une campagne de mesure a été lancée, sauf que le décret qui a définit la longueur du mètre est apparu avant que les calculs des scientifiques soient fini). L'orthographe suit donc cette même tendance, la fixation de règles qui auparavant était plus libres.
Mais pourquoi garder toutes ces différences ? Et ne pas unifier tout en des règles logiques ? Mais parce qu'on aime ces différences, et surtout, oui, il y a des registres de langue, il y a des mots compliqués, il y a des champs lexicaux, il y a des tons, parce qu'il y a des humeurs, des lieux privilégiés, des marques sociales, et pas forcément parce qu'on est des cuistres. Dans la marine, on ne parle pas de cordes, mais de bout, il faudrait que tout le monde appelle un bout une corde, une wassingue une serpillère, un alésage un trou ?
Unifier le langage sous prétexte d'un arbitraire, de synonymie, de proxénie, supprimerait toutes les différences sociales si nuisibles ?
Pour l'exemple du nénuphar, même s'il n'y a pas de raison d'origine historique, le sens qu'on donne à ce 'ph' dans un mot, un niveau de langue plus soutenu, rend le mot plus joli, et moins commun qu'avec un 'f'. Or le nénuphar est une jolie plante qui mérite cette dose de fantaisie, non ? D'ailleurs,
Un langage de programmation, c'est quelque chose de beaucoup plus logique, et aussi simple par rapports à ces règles d'orthographe et de grammaire d'une langue commune comme le français, et pourtant, c'est bien plus long à comprendre ! Mais ce n'est pas pour autant que les langages de programmation informatique sont dénués de tout arbitraire (pourquoi faut-il finir une ligne de commande par un ';' en langage C ?)
Pour enlever l'arbitraire de la langue, Gérard Klein a simplifié dans un nouvelle nommée "La Loi du Talion" l'oeuvre nommée Andromaque. Vous pouvez voir le résultat sur books.google.fr/books?id=uR0YGQ_ ... &lpg=PT206 Cela a exactement le même sens, suit le même genre d'arbitraire que les règles d'orthographe et de grammaire, et pourtant, j'ai l'impression qu'il y a une perte. Or comment cela est-il possible si toutes ces règles arbitraires n'ont aucun sens ?
En creusant un peu plus profond derrière les absurdités de l'orthographe, on trouve beaucoup de sens, d'histoire du mot, qui est comme toute histoire, très complexe, et ne peut être simplifiée à outrance par simplement le mot d'origine.
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Non.La langue est cette confusion. :papyC'est amusant cette confusion typique entre la langue et sa représentation écrite. la lang préègzist a son ékritur, ŝer mesje.
C'est pourtant la stricte vérité. Une langue peut changer de système d'écriture au gré de l'histoire, comme le turc, ou être écrite dans deux alphabets différents, comme le serbo-croate, ou ne pas être écrite du tout, comme l'immense majorité des langues du monde.Loys écrit:
Considérer que la langue est un système détaché de l'écriture me semble assez curieux.Typhon écrit: Tout ça n'a rien à voir avec la langue, et tout à voir avec les conventions qui régissent son écriture.
D'où j'en conclus que la langue préexiste à son écriture, laquelle ne peut et ne doit être confondue avec ce qu'elle permet de fixer.
Pour la racine "aqu-", ça marche. Pour la racine "équ-" : équestre, équitable, équinoxe, équitation, équation, équin, équanimité... Oups, ça marche pas ! Et ça ne doit pas être la pire.Quant au nombre, on peut comparer concrètement sur la racine "aqu-".
Ce qui est parfaitement inutile quand on ne fait pas d'étymologie...Ça apporte qu'on peut identifier les racines...La justification standard du "ph" employé à la place du "f", c'est que ça permet de distinguer les mots d'origine grecque. On voit mal ce que ça apporte, d'ailleurs...
... et même quand on en fait, puisque de toute façon, il y a pléthore de mots qui ne suivent pas cette convention ("fantasme", "fantaisie"...) et que de toute façon, ça ne permet pas de distinguer les racines homographes, cf <em>supra</em>.
Je l'admets, je suis mauvaise langue.Procès d'intention, quand même. J'attends mieux de vous....mais en admettant ça, pourquoi diable aller le mettre dans un mot qui dérive du sanskrit via le persan et/ou l'arabe ? La seule réponse, c'est que c'est plus compliqué, donc mieux aux yeux des cuistres pédants qui président aux destinées de nostre belle langue françoise.
Mais je serais assez curieux de savoir pourquoi, par exemple on prononce le mot "magyar" avec un G dur, alors que G n'est jamais dur devant y, en temps normal.
Tout ce que peux vous dire, c'est que ça n'est pas la prononciation originale de ce mot. Ça ressemble quand même plus à "madiar".
Si vous avez des explications à ça et au "ph" de nénuphar qui ne reposent pas sur des procès d'intention, je serais curieux de les connaître.
Typhon
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- Loys
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Votre raisonnement vous conduit à penser que Victor Hugo a voulu écrire ceci :Typhon écrit: Une langue peut changer de système d'écriture au gré de l'histoire, comme le turc, ou être écrite dans deux alphabets différents, comme le serbo-croate, ou ne pas être écrite du tout, comme l'immense majorité des langues du monde.
D'où j'en conclus que la langue préexiste à son écriture, laquelle ne peut et ne doit être confondue avec ce qu'elle permet de fixer.
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Ça marche autant puisqu'on retrouve dans tous vos mots deux racines latines évidentes (aequus> équitable, équinoxe, équation, équanimité etc. et equus> équestre, équitation, équin etc.). Quand je vous dis que le système est très fonctionnel.Pour la racine "aqu-", ça marche. Pour la racine "équ-" : équestre, équitable, équinoxe, équitation, équation, équin, équanimité... Oups, ça marche pas ! Et ça ne doit pas être la pire.
L'étymologie est au programme dès l'école primaire, avec le concept de "famille de mots".Ce qui est parfaitement inutile quand on ne fait pas d'étymologie...Ça apporte qu'on peut identifier les racines...
Bien sûr que si : vous voyez bien que "équitable" n'appartient pas au même réseau lexical que "équestre".... et même quand on en fait, puisque de toute façon, il y a pléthore de mots qui ne suivent pas cette convention ("fantasme", "fantaisie"...) et que de toute façon, ça ne permet pas de distinguer les racines homographes, cf <em>supra</em>.
Une piste : étudier le corpus précédant la fixation, pour voir dans quelle mesure cette graphie était en usage. D'après le TLFi la graphie "nenuphar" était déjà en usage au Moyen-âge et même en latin médiéval.Mais je serais assez curieux de savoir pourquoi, par exemple on prononce le mot "magyar" avec un G dur, alors que G n'est jamais dur devant y, en temps normal.
Tout ce que peux vous dire, c'est que ça n'est pas la prononciation originale de ce mot. Ça ressemble quand même plus à "madiar". Si vous avez des explications à ça et au "ph" de nénuphar qui ne reposent pas sur des procès d'intention, je serais curieux de les connaître.
Pour "magyar", à rechercher : les mots transposés de langues étrangères ont souvent un itinéraire compliqué.
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Frist écrit: Le ph vient des mots écrits avec la lettre phi en grec. C'est une origine, mais on estampille pas le son ph juste parce qu'il est grec, et qu'on veut le faire savoir.
Je ne mettais jamais posé sérieusement la question du pourquoi th, ou pourquoi ph lorsque le mot était écrit en grec avec un thêta ou un phi ? Parce que phi s'écrit avec un 'ph', thêta avec un 'th' ? Ou bien parce que phi s'écrit φ, qui est bien plus proche du 'p' que du 'f' ? Et alors le h permet de créer le son 'f', tout en gardant une graphie assez proche de la graphie d'origine ? Surtout qu'il me semble que le grec a plus circulé en tant que langue écrite qu'en tant que langue parlée. Le thêta s'écrit θ, qui ressemble étrangement au 'th'.
Je dirais donc que c'est plus une dérive naturelle de mettre un th pour écrire dans l'alphabet latin un mot grec écrit avec la lettre thêta.
En grec ancien, φ transcrivait le son /pʰ/ et θ rendait le son /tʰ/, qui s'opposaient au variantes non-aspirées /p/ écrit Π et /t/ écrit T.
L'usage d'écrire "Ph" et "Th" est une habitude latine pour transcrire la prononciation de ces consonnes.
Usage repris en français, de façon inopportune à mon avis, étant donné que le H est devenu muet, et généralisé à des mots qui ne viennent pas du grec, comme Nénuphar.
Merci de vous documenter, plutôt que d'imaginer des explications.
Il existe des gens de toutes les couleurs, de toute tailles, et on ne réclame pas une uniformisation des tailles et des couleurs. Il y a peut être une origine au fait qu'un noir ait une peau foncée, mais s'il migre dans un pays froid avec moins de soleil, devrait-il se faire éclaircir la peau ? De même pour les mots,dès qu'il rentre dans une langue, est-ce qu'il devrait rentrer dans un moule qui permette de rendre ce mot conforme à un ensemble de règle ?
C'est systématiquement le cas.
Dès qu'un mot est adopté dans une langue, il se plie à cette langue.
La différence, c'est qu'il y a des langues qui vont retranscrire dans l'orthographe leur adaptation du mot, et d'autres qui vont le laisser tel quel.
Mais je vous garantis que votre prononciation des mots d'emprunt n'a absolument rien à voir avec leur décalque original. Personne ne prononce "referendum" comme en latin, "sauna" comme en finnois, "coran" comme en arabe.
À propos de système arbitraire et complètement absurde, on peut aussi parler du système métrique, un pur produit administratif et français pour une équité devant l’impôt.
Je vous arrête tout de suite. Le système métrique est totalement arbitraire, mais il est parfaitement cohérent. Ce qui explique son succès dans le monde entier à l'exception des USA (et encore, tout les scientifiques américains s'en servent), et de deux-trois autres pays du tiers-monde.
Mais parce qu'on aime ces différences, et surtout, oui, il y a des registres de langue, il y a des mots compliqués, il y a des champs lexicaux, il y a des tons, parce qu'il y a des humeurs, des lieux privilégiés, des marques sociales, et pas forcément parce qu'on est des cuistres. Dans la marine, on ne parle pas de cordes, mais de bout, il faudrait que tout le monde appelle un bout une corde, une wassingue une serpillère, un alésage un trou ?
Unifier le langage sous prétexte d'un arbitraire, de synonymie, de proxénie, supprimerait toutes les différences sociales si nuisibles ?
Pour l'exemple du nénuphar, même s'il n'y a pas de raison d'origine historique, le sens qu'on donne à ce 'ph' dans un mot, un niveau de langue plus soutenu, rend le mot plus joli, et moins commun qu'avec un 'f'. Or le nénuphar est une jolie plante qui mérite cette dose de fantaisie, non ? D'ailleurs,
Vous oubliez un léger détail : il y a des dizaines de langues dont l'orthographe est plus rationnelle que le français.
Est-ce que vous allez me dire qu'il n'y a pas de mots compliqués, de champs lexicaux, de vocabulaire spécifique ou régional en Espagnol, en Italien, ou en Finnois ?
Je trouve assez insultante la suggestion que rendre l'orthographe plus simple rendrait la langue plus bête et lui enlèverait sa poésie, parce que ça sous-entend que les langues qui emploient des systèmes plus cohérents sont plus stupides et moins poétiques que le français. Et après on s'étonne que les Français aient la réputation d'être arrogants.
En outre, simplifier l'orthographe ne supprime absolument pas la richesse du vocabulaire.
Un langage de programmation, c'est quelque chose de beaucoup plus logique, et aussi simple par rapports à ces règles d'orthographe et de grammaire d'une langue commune comme le français, et pourtant, c'est bien plus long à comprendre ! Mais ce n'est pas pour autant que les langages de programmation informatique sont dénués de tout arbitraire (pourquoi faut-il finir une ligne de commande par un ';' en langage C ?)
Parce qu'en C, le saut de ligne n'est pas considéré comme marquant la fin d'une expression.
C'est comme ça, c'est arbitraire.
Au passage, l'idée qu'un langage de programmation est nécessairement plus logique qu'une langue naturelle est fausse et risible. La seule différence, c'est que les langages de programmation ne sont pas ambigus (enfin, théoriquement), mais sinon, il y a des tas de choses qui ne sont pas logiques dans les langages de programmation.
En creusant un peu plus profond derrière les absurdités de l'orthographe, on trouve beaucoup de sens, d'histoire du mot, qui est comme toute histoire, très complexe, et ne peut être simplifiée à outrance par simplement le mot d'origine.
En creusant un peu plus profond derrière les absurdités de l'orthographe, on trouve les fantasmes (ou "phantasmes" ?) des grammairiens du passé, les conventions orthographiques des moines copistes et leurs erreurs, la prononciation du français tel qu'on le parlait en l'an 1000, des racines grecques et latines, et tout plein de choses très intéressantes, sur lesquelles vous gagneriez à vous documenter, mais dont on ne parle quasiment jamais aux élèves du CP jusqu'à la Terminale, de sorte que toute cette richesse est perdue pour eux.
Loys écrit: Votre raisonnement vous conduit à penser que Victor Hugo a voulu écrire ceci :
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Non, non.
Vous avez gagné, je vais finir le texte sur une orthographe phonémique possible du français que j'avais commencé voici longtemps, et je vais la poster, pour donner des frissons à tout ceux pour qui l'orthographe est une vache sacrée (Et vu le mal que j'ai à tolérer les gens qui font des fautes à répétition, je vous prie de croire que j'en frissonne aussi).
Mais en tout cas, ce n'est pas "mon raisonnement", c'est la stricte vérité linguistique. Du reste, vous faites fi des graphies de Voltaire, de Rousseau, de Rabelais, de Villon. Ils n'écrivaient pas en orthographe standardisée du XIXème siècle. Si moderniser leur orthographe à eux n'est pas un mal, alors changer l'orthographe de Victor Hugo n'est pas un mal.
Ça marche autant puisqu'on retrouve dans vos deux mots deux racines évidentes (aequus> équitable, équinoxe, équation, équanimité etc. et equus> équestre, équitation, équin etc.). Quand je vous dis que le système est très fonctionnel.Pour la racine "aqu-", ça marche. Pour la racine "équ-" : équestre, équitable, équinoxe, équitation, équation, équin, équanimité... Oups, ça marche pas ! Et ça ne doit pas être la pire.
Là, c'est vous qui êtes de mauvaise foi. La racine aequus n'est pas évidente dans "équitable", puisque le a est tombé. Le système est fonctionnel quand on est familier avec le latin.
Il n'y a aucun moyen de distinguer les deux racines en français moderne.
Bien sûr que si : vous voyez bien que "équitable" n'appartient pas au même réseau lexical que "équestre".... et même quand on en fait, puisque de toute façon, il y a pléthore de mots qui ne suivent pas cette convention ("fantasme", "fantaisie"...) et que de toute façon, ça ne permet pas de distinguer les racines homographes, cf <em>supra</em>.
Non, je ne le vois pas bien.
Je le sais, parce que je sais ce que veulent dire les deux mots.
Quelqu'un qui maîtriserait bien le français sans avoir fait de latin pourrait en toute bonne fois suspecter une parenté étymologique lointaine.
Une piste : étudier le corpus précédant la fixation, pour voir dans quelle mesure cette graphie était en usage. D'après le TLFi la graphie "nenuphar" était déjà en usage au Moyen-âge et même en latin médiéval.Mais je serais assez curieux de savoir pourquoi, par exemple on prononce le mot "magyar" avec un G dur, alors que G n'est jamais dur devant y, en temps normal.
Tout ce que peux vous dire, c'est que ça n'est pas la prononciation originale de ce mot. Ça ressemble quand même plus à "madiar". Si vous avez des explications à ça et au "ph" de nénuphar qui ne reposent pas sur des procès d'intention, je serais curieux de les connaître.
Pour "magyar", à rechercher : les mots transposés de langues étrangères ont souvent un itinéraire compliqué.
"magyar", c'est la même orthographe qu'en hongrois (ça veut dire "hongrois"). Peut-être que le mot est passé par l'anglais ou l'allemand. Ou peut-être que la perception de l'occlusive palatale voisée était plus proche 'd'un /g/ pour les français du XIXème siècle.
Typhon
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Ce n'est pas une vache sacrée : c'est juste que Victor Hugo a écrit son poème dans cette langue et qu'on ne peut pas changer cette forme sans porter atteinte à l'intention poétique. Un poème ne se traduit pas, mais j'ai hâte de lire votre version pour me donner tort.Typhon écrit: Vous avez gagné, je vais finir le texte sur une orthographe phonémique possible du français que j'avais commencé voici longtemps, et je vais la poster, pour donner des frissons à tout ceux pour qui l'orthographe est une vache sacrée (Et vu le mal que j'ai à tolérer les gens qui font des fautes à répétition, je vous prie de croire que j'en frissonne aussi).
J'ai déjà répondu plus haut.Du reste, vous faites fi des graphies de Voltaire, de Rousseau, de Rabelais, de Villon. Ils n'écrivaient pas en orthographe standardisée du XIXème siècle. Si moderniser leur orthographe à eux n'est pas un mal, alors changer l'orthographe de Victor Hugo n'est pas un mal.
Quand j'étudie Villon, j'étudie le texte d'origine, bien entendu, avec si nécessaire une version modernisée en regard pour la compréhension. Mais même pour un poète du Moyen-âge les différences avec le français modernisé sont assez minimes en comparaison avec les orthographes alternatives radicales qui sont proposées aujourd'hui. Chez Rousseau ou Voltaire, dont la plupart des textes sont en prose par ailleurs, ces différences deviennent si faibles qu'on peut se passer du français modernisé.
Bien sûr qu'elles sont évidentes une fois qu'on appris à les reconnaître : pas besoin d'être latiniste pour établir une relation lexicale entre "équitable" et "équation". Mais vous avez raison : le latin pour tous serait un plus !Là, c'est vous qui êtes de mauvaise foi. La racine aequus n'est pas évidente dans "équitable", puisque le a est tombé. Le système est fonctionnel quand on est familier avec le latin. Il n'y a aucun moyen de distinguer les deux racines en français moderne.Ça marche autant puisqu'on retrouve dans vos deux mots deux racines évidentes (aequus> équitable, équinoxe, équation, équanimité etc. et equus> équestre, équitation, équin etc.). Quand je vous dis que le système est très fonctionnel.
Techniquement le a de aequus n'est pas tombé.
On s'en moque puisque le but n'est pas de maîtriser l'étymologie mais de la mettre au service de la compréhension du français. On comprend mieux ce qu'est une "équation" quand on sait que aequus signifie "égal".Non, je ne le vois pas bien.Bien sûr que si : vous voyez bien que "équitable" n'appartient pas au même réseau lexical que "équestre".
Je le sais, parce que je sais ce que veulent dire les deux mots.
Quelqu'un qui maîtriserait bien le français sans avoir fait de latin pourrait en toute bonne fois suspecter une parenté étymologique lointaine.
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Au contraire c'est très utile pour comprendre le sens des mots techniques, souvent d'origine grecque, comme par exemple "apothéose" ou "théocratique".Typhon écrit: En grec ancien, φ transcrivait le son /pʰ/ et θ rendait le son /tʰ/, qui s'opposaient au variantes non-aspirées /p/ écrit Π et /t/ écrit T.
L'usage d'écrire "Ph" et "Th" est une habitude latine pour transcrire la prononciation de ces consonnes. Usage repris en français, de façon inopportune à mon avis, étant donné que le H est devenu muet, et généralisé à des mots qui ne viennent pas du grec, comme Nénuphar.
Des mots comme "nénuphar", je n'en connais pas beaucoup... On pourrait faire une petite liste des mots avec -th- qui ne viennent pas du grec.
Oui mais l'anglais, dont l'orthographe lexicale est encore plus compliquée que celle du français, s'est imposé au reste du monde. Comme quoi, la nécessité de la simplification est tout sauf une évidence.Vous oubliez un léger détail : il y a des dizaines de langues dont l'orthographe est plus rationnelle que le français.
Est-ce que vous allez me dire qu'il n'y a pas de mots compliqués, de champs lexicaux, de vocabulaire spécifique ou régional en Espagnol, en Italien, ou en Finnois ?
Je ne vous suis plus... Au contraire, l'orthographe française a été simplifiée et rendue plus cohérente avec les travaux de l'Académie, avec toutes les limites soulignées ici bien sûr.Je trouve assez insultante la suggestion que rendre l'orthographe plus simple rendrait la langue plus bête et lui enlèverait sa poésie, parce que ça sous-entend que les langues qui emploient des systèmes plus cohérents sont plus stupides et moins poétiques que le français. Et après on s'étonne que les Français aient la réputation d'être arrogants.
On n'arrivera pas à vous convaincre que le système de la langue, avec ses imperfections, est très fonctionnel : à chaque fois que vous donnez une liste de mots, je vous en montre la cohérence profonde mais ça ne vous convient pas et vous me sortez "magyar" ou "nénuphar"...En creusant un peu plus profond derrière les absurdités de l'orthographe, on trouve les fantasmes (ou "phantasmes" ?) des grammairiens du passé, les conventions orthographiques des moines copistes et leurs erreurs, la prononciation du français tel qu'on le parlait en l'an 1000, des racines grecques et latines, et tout plein de choses très intéressantes, sur lesquelles vous gagneriez à vous documenter, mais dont on ne parle quasiment jamais aux élèves du CP jusqu'à la Terminale, de sorte que toute cette richesse est perdue pour eux.
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