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Bien-être (et bienveillance) à l'école
- Loys
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Standard Error ? Mais comment est-ce calculé ?
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=> www.irdp.ch/edumetrie/lexique/erreur_standard_mesure.htm
C'est plus ou moins calculé mais si on n'a pas les données pour le calculer, on a généralement recours au système standardisé de pifométrie, plus généralement celles listées au chapitre 4.3
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- Loys
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- Loys
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La plage et le dormeur, effectivement tout un symbole !Imaginez
Imaginez – une école qui ne ressemblerait pas à un jour de pluie, mais à un lever de soleil, qui réchauffe le dormeur sur la plage.
Imaginez – une école où on apprendrait d'abord la liberté de vivre, avant la nécessité d'obéir.
C'est vrai que notre école a peur du genre humain...Imaginez – une école qui n'aurait pas peur du genre humain, croirait au contraire dans les vertus infinies de son intelligence.
Visiblement Léon Bellevalle ne sait pas que les élèves français se sentent bien dans leur école (voir plus haut dans ce fil).Imaginez – une école qui n'effraierait aucun élève, pas même celui qui joue au dur pour cacher ses terreurs nocturnes.
La Renaissance, temps barbare ?Cette utopie s'appelle Thélème. Elle est l'oeuvre d'un certain Rabelais, qui savait rire de tout, en ces temps reculés que l'on imagine barbareS.
L'abbaye de Thélème est... une abbaye. En aucun cas une école. D'ailleurs "Ils étaient tant noblement instruits qu'il n'y avait parmi eux personne qui ne sût lire, écrire, chanter, jouer d'instruments harmonieux, parler cinq à six langues et en celles-ci composer, tant en vers qu'en prose." Bref, à relire d'urgence en effet...Elle n'était pas encore possible, mais envisageable – car, arrêtez-moi si je me trompe, un homme l'a bel et bien couché sur le papier. Alors, à tous les désenchantés, relisez vos classiques !
Et où tous ceux qui voudraient devenir médecins pourraient le devenir !Imaginez – une école où, dans une parfaite égalité de traitement, chacun pourrait suivre la voix qui l'appelle.
Imaginez – une école où on ne parlerait plus de salle de cours mais de cours du temps et d'espace de vie.
Imaginez – une école où le temps ne ressemblerait pas à un piano désaccordé, qu'on s'acharne quand même à utiliser, mais à un accordéon se déployant au gré des besoins mélodiques du jour.
La poésie, le rire, des compétences du socle : ça fait rêver, effectivement.Imaginez – une école où le rire, la poésie, la musique, le romantisme seraient des compétences à acquérir plutôt qu'à dissimuler des regards du prof sous ses cahiers, sa table ou sa bonne pomme écrasée d'ennui.
Car l'école, c'est le mal !Si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous devez au mieux me penser un doux rêveur, au pire un détestable anarchiste – mais l'un comme l'autre, je peux l'être ou pas, c'est une question de circonstances. Pour vous en convaincre, méditez sur cet adage vieux comme l'harmonie, qu'on ne peut répondre au mal que par le mal. Ou alors, faites, puisque vous ne savez pas vraiment ce que vous faites : "restaurez l'ordre et la discipline !" et puis enfin, rappelez-moi quand vous aurez accédé à vos jours heureux.
Ce serait plus simple de ne pas imposer d'école du tout.Imaginez – une école où on n'imposerait pas aux nerveux les lymphatiques, aux contemplatifs les sanguins, où les profs pourraient choisir leurs élèves et les élèves leurs profs.
Imaginez – une école où il n'y aurait plus ni violence, ni harcèlement, ni discrimination, car on laisserait libres de monter leur club les amateurs de boxe, leur tabloïd les contempteurs de méchancetés, les professeurs de nationalisme leurs partis politiques.
Un monde où l'infinitif pourrait s'écrire au pluriel.Imaginez – une école où personne n'aurait totalement raison, seulement plus ou moins d'expériences, de savoir-faires...
Car la responsabilité actuelle des enseignants par exemple est illégitime....d'où découleraient plus ou moins de responsabilités légitimes.
Bref, une école lieu de vie...Imaginez, enfin – une école qui ne serait plus une école mais la vie seulement...
Heureusement que la vie ne se résume pas à des bulletins...... cette vie que tous les gamins de France, Navarre et Outre-Mer ne demandent qu'à saisir – alors même qu'avec leurs bulletins, on leur laisse à penser qu'elle est presque inaccessible.
Donc ceux qui ne s'accordent pas avec cette vision néo-pédagogique libertaire n'aiment pas leur métier ?Bonne nouvelle – mauvaise pour tous les tristes sires de la Terre – elle existe, cette école, on ne l'aide pas mais elle existe, partout où les profs aiment leur métier, protégés par des cadres responsables et humanistes.
C'est tout à fait l'école : merci, M. Bellevalle !Imaginez seulement deux secondes qu'on lui donne les moyens d'être dans toute sa splendeur. Non, ce ne sera pas la fin des problèmes, quel ennui, mais quand même, ça tombe sous le sens, ce sera mieux qu'un Monde régi par l'ignorance et la peur.
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La nécessité d'obéir, à l'école comme en d'autres endroits, procède de son équilibre économique : pour permettre à coût serré d'instruire le maximum d'enfants, on les entasse à quelques dizaines dans une classe sous [strike]l'autorité[/strike] la responsabilité d'un seul adulte. Cela ne peut fonctionner que si tout le monde marche d'un même pas.Loys écrit:
Imaginez – une école où on apprendrait d'abord la liberté de vivre, avant la nécessité d'obéir.
On peut ensuite rêver toutes les thélèmes et tous les clistènes, pour le moment, on ne sait pas faire mieux, à grande échelle que le modèle standard. Et le modèle standard ne fonctionne que si tout le monde apprend à obéir. Cette obéissance est d'ailleurs une compétence utile à la société. Sortie de l'école, elle concourra au respect de la loi, à la discipline militaire, au civisme fiscal, etc.
Quoi qu'il en soit, ce refus des vertus de l'obéissance est l'axe de cet article, et sa faiblesse de principe.
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"L'école où on apprendrait d'abord la liberté de vivre, avant la nécessité d'obéir", c'est "Libres enfants de Summer Hill" d'A.S. Neill. Utopie généreuse qui a connu des (in)fortunes variées pour ne pas dire douteuses... Laissons Thélème à Rabelais, il y a prescription. Quant au collège Clisthène, tant mieux pour ceux qui s'y épanouissent...archeboc écrit:
La nécessité d'obéir, à l'école comme en d'autres endroits, procède de son équilibre économique : pour permettre à coût serré d'instruire le maximum d'enfants, on les entasse à quelques dizaines dans une classe sous [strike]l'autorité[/strike] la responsabilité d'un seul adulte. Cela ne peut fonctionner que si tout le monde marche d'un même pas.Loys écrit:
Imaginez – une école où on apprendrait d'abord la liberté de vivre, avant la nécessité d'obéir.
On peut ensuite rêver toutes les thélèmes et tous les clisthènes, pour le moment, on ne sait pas faire mieux, à grande échelle que le modèle standard. Et le modèle standard ne fonctionne que si tout le monde apprend à obéir. Cette obéissance est d'ailleurs une compétence utile à la société. Sortie de l'école, elle concourra au respect de la loi, à la discipline militaire, au civisme fiscal, etc.
Quoi qu'il en soit, ce refus des vertus de l'obéissance est l'axe de cet article, et sa faiblesse de principe.
Cela dit, je serais curieux de voir un dispositif Clisthène en action dans ces établissements scolaires où selon le vers d'Hugo, repris en titre dans l'excellent roman de Jonquet, "ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte"... Parenthèse.
L'éducation en milieu scolaire exige le respect de règles de vie commune pour que l'enseignement se passe dans de bonnes conditions. Cela donne lieu à des frictions souvent, car les élèves veulent faire entendre leurs différences, , leurs individualités, leurs rébellions. Mais même les plus rebelles savent en leur for intérieur que l'éducation ne peut se faire dans le chaos. Qu'ils acceptent plus ou moins le contrat scolaire qui brime leurs pulsions, c'est un fait. Qu'on propose un fonctionnement éducatif différent qui vise leur adhésion en est un autre.
En effet, il me semble que l'école traditionnelle respecte le for intérieur de l'élève : tu te plies à des règles de sociabilité nécessaire, mais tu penses ce que tu veux. En revanche, une école qui voudrait absolument faire adhérer totalement un élève à son projet me semble beaucoup plus pernicieuse, intrusive, malsaine.
Au risque de passer pour un paranoïaque, cela me rappelle les institutions scolaires soviétiques et fascistes : propagande, manipulation mentale, "brainwashing", vision totalitaire de l'éducation...
Bref, d'un point de vue philosophique, ça pue... Question à approfondir.
PS : n'est pas forcément anar celui qui le proclame à tue-tête. Proudhon pensait que l'éducation à la liberté exigeait de la rigueur et des efforts, pas un joyeux laisser-aller vitaliste !
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- Loys
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Cette organisation n'est pas un dressage au sens de Foucault, un moyen pour les classes supérieures de faire obéir et faire produire. En réalité, comme Loys l'a dit dans son échange sur Twitter, l'école est émancipation, non par son organisation mais par le but même de son organisation : l'élévation de l'élève hors de sa condition. Là où il n'y a pas école, il n'y a pas émancipation, mille exemples historique et géographique le montrent. Je n'aime pas tout, loin de là, chez Finkielkraut mais j'aime cette phrase (de mémoire) : "l'école est là pour enseigner les belles choses". Et l'on chercher en vain dans la prose de notre poète blogueur cité par Loys un peu de cette ambition.
D'accord, et mille fois même d'accord, avec le fait que l'école laisse à l'élève la liberté de l'esprit en ne cherchant pas à le faire adhérer à tout prix, au contraire de ce que certaines pédagogies "nouvelles"donnent l'impression de prôner. De ce point de vue, la peur de l'ennui est le symptôme d'une école qui se donne pour unique objectif d'occuper les élèves.
Lorsque l'on a revu le règlement intérieur de mon lycée, j'y ai fait intégrer, dans la rubrique "droits et devoirs de l'élève" que le droit premier de l'enfant à l'école est de recevoir une éducation en conformité avec ses besoins, tels que définis par la Nation (je cite de mémoire). Affirmer cela - qui n'était dit nulle part - est à mon sens important et je ne suis pas peu fier de l'avoir fait.
C'est une chose qui m'a toujours frappé, en tant que professeur d'ECJS, en faisant le cours traditionnel sur l'école laïque, gratuite et OBLIGATOIRE, L'école étant obligatoire, assimilée à un devoir, les enfants (ou leurs parents, ou ceux qui parlent en leurs noms) réclament en contrepartie des droits, au motif que droits et devoirs doivent en démocratie s'équilibrer. En gros : "puisque je fais déjà l'effort de venir, j'ai rempli ma partie du contrat et vous devez en échange me donner des droits". Et l'institution de s'échiner à (faire semblant de) donner des droits qui, dans la réalité, ne peuvent guère s'exercer (ex. les droits des délégués en conseil de classe) et qui ne génèrent que des frustrations. On le voit avec les impasses des "machins" genre CVL qui, de fait ne servent à rien.
Car c'est bien évidemment l'inverse qui est vrai. L'école est un droit pour l'élève qui, en contrepartie, doit accepter des devoirs (assiduité, respect de règles, etc.). Cela figure en toute lettre dans le Code l'éducation mais curieusement, bien rares sont les textes applicatifs, les règlements intérieurs, les cahiers d'éducation civique, etc., qui le rappellent. Curieusement, en n'assumant plus l'obligation, l'école semble avoir honte d'elle-même.
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- Loys
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C'est une très jolie idée !Hervé écrit: Lorsque l'on a revu le règlement intérieur de mon lycée, j'y ai fait intégrer, dans la rubrique "droits et devoirs de l'élève" que le droit premier de l'enfant à l'école est de recevoir une éducation en conformité avec ses besoins, tels que définis par la Nation...
Une chose malgré tout : le lycée aristotélicien (près du temple d'Apollon lycien) était davantage une institution universitaire qu'une école secondaire, comme nos collèges et nos lycées. C'est tout le paradoxe de ceux qui accusent le collège d'être un petit lycée mais qui voudraient dans le même temps faire de nos élèves des étudiants du supérieur !
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