L'anglais à l'université
Je fais des constats généraux (que d'ailleurs ni vous ni Loys ne contestez) sur le fait que dans le monde développé, ou du moins qui a les moyens de financer des travaux ou études scientifiques (j'exclus ici h dlas une bonne partie de l'Afrique francophone), on lit peu le français, tandis qu'au delà d'un certain niveau de compétence tout le monde lit l'anglais (bien que cela soit plus ou moins laborieux: les japonais sont souvent assez redoutables de ce point de vue). Si vous voulez recruter un doctorant, dans certaines disciplines, vous ne trouvez pas de français; et les chinois ou indiens qui sont disponibles ne parlent pas français.
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DM écrit: Contrairement à ce que vous semblez penser, je ne travaille pas chez Wikimedia et n'ai jamais été rémunéré à aucun titre par eux.
Je fais des constats généraux (que d'ailleurs ni vous ni Loys ne contestez) sur le fait que dans le monde développé, ou du moins qui a les moyens de financer des travaux ou études scientifiques (j'exclus ici h dlas une bonne partie de l'Afrique francophone), on lit peu le français, tandis qu'au delà d'un certain niveau de compétence tout le monde lit l'anglais (bien que cela soit plus ou moins laborieux: les japonais sont souvent assez redoutables de ce point de vue). Si vous voulez recruter un doctorant, dans certaines disciplines, vous ne trouvez pas de français; et les chinois ou indiens qui sont disponibles ne parlent pas français.
Mais un constat ne vaut ni analyse, ni réflexion, ni explication, pire votre "constat" (utilitariste sans doute ?) est trompeur quand il laisse entendre insidieusement que l'hégémonie de l'anglais serait un phénomène naturel contre lequel il conviendrait de ne pas s'opposer (de même on entend souvent dire que la disparition des langues régionales serait "naturelle", imaginez comment ça me révolte). Défendre une langue à l'époque moderne est une question politique, et on voit bien que le français ne sera pas défendu par nos politiciens, la preuve la plus évidente est leur attitude dans les assemblées internationales où le français est langue officielle et où ils se couchent systématiquement. Pourtant une simple Généralité (même pas un Etat donc) comme la Catalogne (espagnole) démontre qu'avec de la détermination politique on peut faire respecter sa propre langue, et pour boucler sur la digression de Loys remarquez qu'ils imposent le catalan comme langue d'enseignement, dans les écoles et les universités. Et les "Espagnols" de Madrid ils font comment dans ces universités ? Ils apprennent le catalan !
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Dans cette optique, une mesure qui forcerait les étudiants à suivre des cours en anglais serait totalement contre-productive, parce que l'immense majorité des étudiants français, qui a déjà du mal à suivre les cours dans sa langue maternelle, serait totalement incapable de les suivre en anglais. Le taux d'échec en licence grimperait à 80 %.
Pour le reste, comme David Monniaux le fait remarquer, l'anglais est depuis longtemps la langue internationale de la recherche scientifique, en dehors de quelques exceptions comme Laurent Lafforgue.
Typhon
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Pourtant, j'expliquais clairement qu'il faut distinguer d'une part les cours niveau L1/L2, d'autre part les cours de M2 et les thèses en sciences exactes.
Vous m'évoquez la Catalogne et ses universités. Très bien, je connais justement des gens là-bas, qui font de la satisfiabilité et de l'optimisation modulo théorie. Je regarde les thèses soutenues, prenons par exemple celle de Miquel Bofill (Miquel est l'équivalent catalan de 'Michel', on peut donc conjecturer que ce monsieur est catalan):
ima.udg.edu/~mbofill/Site/Miquel ... esis.ps.gz
Observez qu'elle est rédigée en anglais, ce qui lui permet d'avoir un lectorat non réduit à son laboratoire d'origine.
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J'aime beaucoup votre tendance décidément confirmée au sophisme, ai-je dit quelque part que les universités catalanes ne rampent pas devant la "colonisation" anglophone ? J'ai seulement dit qu'elles démontrent la faisabilité de la défense d'une simple langue "régionale", ce qui prouve que les Etats auraient eux largement les moyens de défendre leur propre langue s'ils le voulaient, mais ce n'est visiblement pas le cas. C'est pourtant aberrant de prétendre faire de la Science (ou quoi que ce soit d'autre) dans une langue qui n'est pas la sienne, et ça coûte quoi de traduire ou faire traduire son travail ? En fait tout est excuse pour ramper devant le plus fort...DM écrit: Vous m'évoquez la Catalogne et ses universités. Très bien, je connais justement des gens là-bas...
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La langue française ne sera pas mieux défendue si les chercheurs de notre pays (une petite minorité d'intellectuels sans grand poids social la plupart du temps) arrêtent de publier en anglais. La langue française sera "défendue" le jour où l'école recommencera à l'enseigner efficacement aux enfants.
Vu la médiocrité époustouflante de nos hommes politiques, non seulement incapables d'égaler les orateurs du passé, mais émaillant leurs "éléments de langage" de tournures fautives et de barbarismes grossier, je crois qu'on peut dire que le beau style est mort. Il ne reviendra pas.
Typhon
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Sachez que traduire un document de recherche scientifique nécessite de maîtriser un vocabulaire et des tournures de phrase très spécifiques du domaine étudié. Le plus souvent, le cas échéant, ces documents ne sont pas traduits par des traducteurs professionnels, mais par des professionnels de la discipline, afin d'éviter les contre-sens (nous pouvons ainsi nous amuser de l'interprète du Collège de France traduisant field par « champ » dans l'exposé de Moshe Vardi).
Enfin, les délais pour les publications scientifiques sont souvent très courts, et rajouter un intermédiaire créerait des problèmes supplémentaires. Par ailleurs, il n'y a pas de budget traduction; je vous rappelle que l'université française est un monde où l'on vous demande si vous avez acheté vos tickets de métro à l'ancien ou au nouveau tarif pour vous les rembourser, j'imagine la catastrophe s'il fallait payer des honoraires à des traducteurs.
Prenons un exemple concret. J'ai été invité dans deux jurys de thèse à Brno (République tchèque). Les thèses étaient rédigées en anglais et la soutenance avait lieu en anglais, ce qui me permettait de suivre. Je ne lis pas le tchèque ; la seule façon d'avoir des traductions anglaises aurait été de demander de les traduire à un scientifique du domaine et lisant le tchèque... vu les manques de disponibilité des uns et des autres, il aurait probablement fallu que les doctorants eux-mêmes s'y collent. Dans ce cas, quel intérêt de la version en tchèque, sinon moisir dans une bibliothèque universitaire?
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Vous êtes tellement approximatif dans chacun de vos posts que je me demande comment vous survivez dans un contexte scientifique...DM écrit: Sachez que traduire un document de recherche scientifique nécessite de maîtriser un vocabulaire et des tournures de phrase très spécifiques du domaine étudié...
"Sachez que traduire un document de recherche scientifique nécessite de maîtriser un vocabulaire et des tournures de phrase très spécifiques du domaine étudié."
Parce que traduire de la poésie c'est fastoche peut-être ? Et que penser des risques de la traduction d'un contrat commercial portant sur des millions d'euros (pardon dollars) ?
"Enfin, les délais pour les publications scientifiques sont souvent très courts..."
Utilitarisme quand tu nous tiens, et vous publiez tant de travaux que ça pour ne pas avoir le temps de les traduire ?
La Science participe au formatage de la pensée, vous êtes interchangeable avec n'importe quel chercheur tchèque c'est très bien nous avançons vers le monde aseptisé rêvé par Typhon ! ]"Dans ce cas, quel intérêt de la version en tchèque, sinon moisir dans une bibliothèque universitaire?"[/i]
Si vous faites la même chose que les américains, comme les américains et en américain, laissez tomber vous ne servez à rien, ils n'ont pas besoin de vous.
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Wikibuster écrit: Utilitarisme quand tu nous tiens, et vous publiez tant de travaux que ça pour ne pas avoir le temps de les traduire ?
Vous sous-entendez que quand un chercheur ne pisse pas de la copie, il est nécessairement en train de glander ?
C'est bien gentil de faire étalage de votre ignorance, mais c'est un peu lassant à la longue. Bientôt vous allez nous expliquer que la terre est plate.
Typhon
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Maintenant, je vous demande où trouver des traducteurs qui maîtrisent le vocabulaire très spécialisé de la mathématique, avec parfois la polysémie des mots claire par le contexte mais qui demande la compréhension de celui-ci ? Je n'en connais pas.
Quant aux délais, encore une fois vous semblez avoir une curieuse vision de la vie du chercheur scientifique. Entre le temps passé avec les doctorants et post-doctorants (c'est une différence avec les lettres et SHS, où l'on encadre souvent très peu), le temps de réflexion, l'expérimentation, la bataille permanente avec l'administration, la bibliographie, etc., sans parler des cours, de la gestion de l'enseignement et des batailles contre l'administration de l'enseignement pour ceux qui enseignent, on a déjà du mal à caser un moment pour se poser et rédiger calmement. J'aimerais donc savoir quand nous serions censés rédiger à la fois en français et en anglais ; peut-être allez vous me proposer un doublement du budget, la réforme de l'administration, l'embauche massive de traducteurs dans les laboratoires?
Quand on rédige un article scientifique qui doit être soumis à une revue ou une conférence pour une date donnée, c'est pour la date donnée (qui plus est typiquement avec une limite de pages, donc rédiger succinctement) ; ce n'est pas cinq mois après le temps qu'on ait passé un appel d'offres pour trouver un traducteur (demander 3 devis), que le travail soit fait, etc.
Enfin, je n'en reviens pas qu'un anonyme qui visiblement parle de ce qu'il ne connaît pas se permette de mettre en cause les compétences d'un scientifique parfaitement identifié.
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