[LVM] "Décrets de 1950 : retour vers le passé"

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23 Nov 2013 10:27 #8550 par archeboc
Je suis surpris du nombre d'enseignants qui me disent : on se croirait revenu au temps de Claude Allègre.
Le plus étonnant, c'est que c'est à chaque fois pour une raison différente. Cela fait système, et c'est tout à fait inquiétant pour la gauche.

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24 Nov 2013 10:11 - 25 Nov 2013 17:40 #8562 par Loys
Et dans l'actualité, en rapport éloigné avec ce fil : "Le Sénat rabote la niche fiscale des journalistes" dans "Libération" ou dans "Le Monde" : "Niche fiscale des journalistes : un coup de rabot au Sénat, des faits et des clichés" .
Mais non, le Sénat ne "rabote" pas : il réforme et fait évoluer, voyons ! :doc:
Dernière édition: 25 Nov 2013 17:40 par Loys.

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25 Nov 2013 16:56 #8567 par Loys
Les "Cahiers pédagogiques" s'engagent enfin dans la bataille et ça mérite le détour : "Enseigner : comment ça se compte ?" par Patrice Bride (25/11/13)

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25 Nov 2013 17:27 - 25 Nov 2013 17:30 #8568 par Loys

Faisons le contraire : profitons de ces promesses de réforme pour dynamiter l’heure de cours, pierre angulaire de la muraille des emplois du temps.

Tiens, c'est exactement ce que suggérait la Cour des comptes en mai 2013, favorable à un emploi du temps flottant ! :cheers:
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Exigeons que l’on reconnaisse enfin aux enseignants la responsabilité de la gestion des temps d’enseignement devant les élèves.

C'est vrai, quoi, des horaires définis nationalement pour tous les élèves, c'est tellement obsolète.

J’ai beau chercher, je ne trouve pas de profession qui soit soumise à de telles contraintes horaires. Un nombre d’heures fixes à effectuer par semaine, c’est la norme pour la plupart des salariés. Des horaires de début, de fin, ça se comprend. Mais ensuite, des responsabilités découpées en tranches d’une heure, de façon immuable de semaine en semaine pendant une année entière : ça, ça ne se voit que dans un collège ou un lycée. Imagine-t-on un chirurgien n’opérant les appendicites que le mardi de 8 h à 9 h, le mercredi de 11 h à 12 h et le vendredi de 16 à 17 h ? Un ingénieur informaticien se consacrer à un nouveau projet le lundi de 14 h à 15 h, puis de 17 h à 18 h, puis le jeudi de 9 h à 10 h en semaine A ?

L'analogie avec un chirurgien est absurde puisque précisément une opération chirurgicale ne constitue qu'une seule contrainte hebdomadaire pour le patient (quand l'élève en a autant que de disciplines), opération prioritaire devant toutes les autres : le chirurgien ne prend d'ailleurs guère en compte son patient pour la date ou la durée de l'opération puisque celui-ci est anesthésié. Les cours répartis dans la semaine offrent une variété salutaire aux élèves. N'importe quel professeur sait que trois heures d'enseignement dans la même discipline est pénible pour les élèves. Il est même recommandé par la plupart des nouveaux pédagogues de varier les activités dans l'heure de cours même... Les "Cahiers" sont bien peu "pédagogiques" en l'espèce. :shock:

Comment ne pas vouloir trouver une meilleure façon de faire quand il s’agit d’apprendre une langue vivante à des adolescents, ou de les initier à la littérature ?

On attend les propositions de Patrice Bride avec impatience.

Hypothèse de travail : faisons tabula rasa du fonctionnement actuel.

La tabula rasa est l'hybris des nouvelles pédagogies qui méprisent toute tradition scolaire.

Soit 400 élèves d’âge et de niveaux divers, une trentaine d’enseignants pour les prendre en charge : il y aurait mille façons d’organiser les enseignements dans le temps.

Un exemple suffira. On l'attend toujours. :mrgreen:

Je parie ma chemise que celui qui proposerait des grilles hebdomadaires basées sur des heures interchangeables se ferait dénoncer comme un bureaucrate obtus et maniaco-dépressif, indifférent à la dimension humaine de la vie d’un établissement, ignare des nécessités pédagogiques du temps d’apprendre.

C'est exactement ce que proposait la Cour des comptes. Un emploi du temps annuel est déjà un beau casse-tête organisationnel mais allons-y pour un emploi du temps hebdomadaire ! :cheers:

Alors non, disons-le tout net, puisqu’on nous demande notre avis. Certes, une part importante du travail des enseignants est cachée, non prise en compte dans les services hebdomadaires ; préparer des cours, évaluer les apprentissages, travailler avec les parents, les collègues, monter des projets : oui, ça prend du temps ; mais non, ça ne se chronomètre pas en heures hebdomadaires. Ces tâches professionnelles relèvent de la liberté des enseignants d’organiser leur travail selon les périodes de l’année, selon les besoins, et même, et c’est très bien ainsi, selon leurs envies.

Très bien sur ce point.

C’est le contraire qui doit s’imposer : débarrassez-nous enfin du corset de l’heure de cours !

Le "corset" est un maximum pour les professeurs, et donc une garantie, un acquis social. Et pour les élèves, c'est la garantie de la même offre d'enseignement partout sur le territoire national.

Donnez-nous enfin la responsabilité de nous organiser pour prendre en charge les enseignements des élèves, sans un comptage tatillon du nombre d’heures des uns et des autres !

Voilà qui est effectivement très réaliste. :santa:

Regardons comment fonctionnent d’autres organisations accueillant des groupes de jeunes sur du temps long : une halte-garderie, un centre d’accueil, des colonies de vacances, des centres de formation continue ne s’enferment pas dans des grilles découpant des tranches horaires.

Les exemples sont bien choisis pour montrer comment les "Cahiers" conçoivent l'école moderne. :devil:

Il faut bien sûr une heure d’accueil et une heure de clôture, des temps de présences globaux pour chacun, mais qui peuvent très bien être comptabilisés en journée ou demi-journée. À chaque équipe de s’organiser ensuite pour ajuster les groupes, les durées de prise en charge, de construire des emplois du temps intelligents et souples.

Je pense que tout le monde sera d'accord pour dire que des emplois du temps intelligents, c'est mieux que des emplois du temps idiots. :doc:

Cela ne se fera pas du jour au lendemain, certes. Mais il faudrait d’abord ne pas aller dans le sens inverse en cherchant à définir trop précisément des horaires qui seraient valables en toutes circonstances au nom d’une prétendue égalité de traitement.

"prétendue" effectivement. :doc:

Les formules de type décharges de service comme on l’évoque pour l’éducation prioritaire ne font que renforcer la logique des grilles horaires.

A bas les décharges ! Que chacun travaille comme il l'entend ! :cheers:

Si le métier enseignant a besoin d’être conçu dans un cadre national, c’est dans ses finalités et non dans ses modalités :

Prenons donc exemple sur le privé hors contrat, qui doit devenir un modèle puisqu'il suit le modèle prôné par Patrice Bride.

quelles missions nous demande-t-on de remplir ? Quelle doit être notre contribution aux apprentissages et à l’éducation des enfants et adolescents ? Si le métier enseignant a besoin d’être redéfini, c’est en termes de responsabilités à assumer et non par un carcan juridique.

Et quelles "responsabilités à assumer" exactement. Car tout ceci est très vague, pour ne pas dire nébuleux.

Si le métier enseignant a besoin d’être reconnu, c’est en termes de ressources matérielles et professionnelles mises à disposition par l’institution et non par des gratifications ponctuelles.

Curieux de mettre sur un même plan les ressources et les primes ou décharges des enseignants. :shock:

Refondons l’école : refusons les cloisons carcérales, les panoptiques et les openspace...

Un discours qui sombre dans le délire anti-école, assimilée à une prison.
Et concrètement, que fait-on des cloisons puisqu'on ne veut pas d'openspaces ? :transpi:

...élaborons des temps et des espaces mobiles et modulables, dédiés au bonheur d’apprendre.

"modulables", on comprends, mais des "espaces mobiles", qu'est-ce que cette expression peut bien vouloir dire ? :scratch:
Dans la rhétorique néo-pédagogique ce beau projet nébuleux est forcément une source de "bonheur" car l'école a cette mission surtout : apporter du bonheur. Le reste...
Dernière édition: 25 Nov 2013 17:30 par Loys.

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28 Nov 2013 16:05 #8598 par Loys
A lire dans le "Café pédagogique" du 28/11/13 : "Changer le métier d'enseignant : Un quinquennat perdu ?"

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28 Nov 2013 16:17 #8599 par Loys

Changer le métier d'enseignant : Un quinquennat perdu ?

Cet article a le mérite de montrer que le "Café pédagogique" est dans la ligne du rapport Pochard.

La réforme Pochard proposait d'appliquer ce qui fait recette chez nos voisins. D'abord une large autonomie des établissements dans le recrutement des enseignants et même dans la définition d'un dixième des enseignements.

De nombreux pays appliquent ces choix et cela ne fait pas "recette" chez eux...

La commission recommandait aussi d'augmenter le temps de présence des enseignants dans les établissements de façon à mieux encadrer les élèves

.
L'autre possibilité pour mieux encadrer, c'est d'avoir plus d'enseignants. Les taux d'encadrement en France souffrent beaucoup de la& comparaison avec les pays de l'OCDE. :fur

Elle recommandait la bivalence, de façon à limiter le décrochage.

Quel rapport ? :scratch:

Le rapport Pochard mettait aussi en avant l'annualisation des services.
C'est une vraie rupture que proposait Marcel Pochard. Ou si l'on préfère, un alignement sur la situation dominante en Europe.

"L'alignement sur la situation dominante", ça pourrait être aussi de mieux payer les enseignants, non ? Mais non, ça, ça serait une vraie rupture... :devil:

'Nulle part ailleurs on a un système où l'enseignant dans sa classe ne se situe que par rapport à des normes nationales, un programme et des obligations de service définis nationalement", disait-il.

Alors qu'on voit bien que c'est quelque chose de lamentable. :doc:

"Ça ressemble à la façon dont les révolutionnaires de 1789 concevaient la démocratie : un rapport direct entre les citoyens et la loi. Pas de corps intermédiaire. Il y a un peu de cela chez les enseignants. Dans cette optique, ce qui importe c'est la liberté complète de l'enseignant. Ce modèle là n'existe que chez nous sous cette forme aussi tranchée", nous disait M Pochard en 2008.

Et nous pouvons en être fiers ! :cheers:

C'est à l'aune de cet échec que l'on mesure la modestie de la réforme Peillon. L'annualisation, la bivalence sont écartés, tout comme la hausse du temps de présence dans l'établissement. Alors que la France attend les résultats de Pisa, elle ne semble pas prête à affronter un Pisa Choc.

Le "Café pédagogique" devient décidément décliniste. :devil:
Évidemment, les raisons du déclin ne peuvent pas avoir partie liée avec la transformation de l'école sous l'effet des nouvelles pédagogies, ni avec les taux d'encadrement calamiteux en primaire ni avec les salaires de plus en plus honteux de ceux à qui la Nation confie ses enfants.

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28 Nov 2013 16:25 #8600 par Loys
A lire dans le "Café pédagogique" du 28/11/13 : "Evolution du métier : A quoi doivent s'attendre les enseignants ?"

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28 Nov 2013 16:25 #8601 par Loys

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05 Déc 2013 11:34 #8705 par Loys
A lire dans "La lettre de l'éducation" du "Monde" du 25/11/13 : "Jean-Louis Auduc : « Il serait judicieux d’annualiser le temps d’enseignement »"

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09 Déc 2013 21:31 - 10 Déc 2013 14:14 #8765 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Avec deux mois de recul
Quand j'ai écrit cet article sur les décrets de 1950 en octobre, je n'avais pas pensé qu'une des façons de revenir sur ces statuts seraient de supprimer les décharges prévues. Il n'y a pour l'instant pas de décision mais des négociations visant, parmi d'autres, à supprimer les heures de première chaire ou d'effectifs pléthoriques pour la remplacer par des pondérations. D'après estimation, le MEN peut ainsi espérer économiser plusieurs milliers d'heures équivalent temps-plein.
Avec le recul c'était pourtant une solution évidente pour porter atteinte à ces décrets à moindre coût politique. :spider:
Le site aideauxprofs (pour la reconversion) donne une bonne idée des économies à réaliser avec cette recension : www.aideauxprofs.org/index.asp?affiche=N...a_GRH&ArticleID=3092
Dernière édition: 10 Déc 2013 14:14 par Loys.

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