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[LVM] "Décrets de 1950 : retour vers le passé"
- Loys
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Par ailleurs certaines de ses propositions évoquent furieusement celles de la Cour des comptes en mai dernier.
Dans les propositions décapantes :
- une formation continue avec par des "professionnels" c'est-à-dire "formateurs extérieurs à l’Éducation nationale" (comprendre que les enseignants ne sont des "professionnels")
- un alignement des obligations de service de tous les enseignants sur celles des PE avec ensuite des pondérations selon le niveau
- la concentration des agrégés dans les lycées à prépas et les "lycées ZEP" avec prépa Sciences-Po (tout en défendant l'égalité...)
- la formation continue obligatoire et hors temps de service (ce qui n'est pas le cas dans le privé...)
etc.
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- Loys
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- Loys
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Quel manque d'audace : doubler les obligations permettrait de diviser par deux le nombre de postes !Rappel des propositions de la Fondation iFRAP :
- Augmenter de deux heures le nombre d’heures des certifiés en collège et lycée, passer de 18 à 20 heures
- Augmenter de cinq heures le nombre d’heures de cours des agrégés enseignant en collège et lycée pour les porter à 20 heures
- Augmenter les professeurs de prépa de deux heures
Cela pourrait se faire avec un système moitié heures supplémentaires, moitié heures tarif normal pour les professeurs déjà en activité [1]. Pour les nouveaux entrants, on pourrait comptabiliser toutes les heures au tarif normal.
L’évaluation réalisée par la Fondation iFRAP en 2011 montrait que si tous les professeurs des collèges et lycées avaient une obligation de cours de 20 heures par semaine, cela permettait d’économiser l’équivalent de 47 000 postes de professeurs…
Faire travailler plus en payant plus (toute ressemblance...), c'est plus rémunérer et non pas "mieux rémunérer". Mieux rémunérer, c'est rémunérer davantage en faisant travailler autant.Cela permettrait aussi de mieux rémunérer les professeurs...
Euh......en optimisant leur temps de travail...
Économiser des postes, des heures supplémentaires et des pensions : les objectifs de l'iFRAP sont essentiellement scolaires....et de réduire à terme le coût des pensions.
Après tout seule une majorité de Français a voté pour un candidat.À condition de vouloir sortir des annonces électoralistes telles que "embaucher 60 000 professeurs".
C'est sûr qu'augmenter les obligations de service, c'est moins rigide et ça reflète mieux les réalités du métier.[...] La gestion des enseignants est régie par un statut vieux de 63 ans, trop rigide, qui ne reflète plus les réalités du métier
La Suède et le Royaume-Uni ont vu leur performance baisser de 6% et de 5% entre 2000 et 2012...[...] Par ailleurs, la France est l’un des seuls pays à gérer son personnel enseignant au niveau de l’État. Dans de nombreux pays, comme en Suède, en Allemagne et au Royaume-Uni, les enseignants sont recrutés soit au niveau des autorités locales (équivalent d’une commune en France), soit directement par les chefs d’établissement qui agissent comme de véritables managers
En Allemagne, depuis 2000, le mouvement est à la nationalisation de l'éducation.
L'iFRAP oublie de préciser dans quelle proportion...Les professeurs du second degré en Allemagne sont certes mieux rémunérés que nos enseignants...
Ce qui est valable dans le Schleswig-Holstein ne l'est pas ailleurs. D'ailleurs pourquoi parler d'"heures de cours" quand ces heures ne sont pas des heures ?...mais ils doivent, par exemple en Schleswig-Holstein, 25 heures de cours (avec des sessions de 45 minutes) par semaine auxquelles s’ajoutent, 1h pour les rencontres hebdomadaires avec les parents (dites "Elternsprechtag"), 1 heure à la surveillance et 1 heure au remplacement des collègues (heures dites "Vertretungsstunden").
L'OCDE (RSE 2012) a communiqué des chiffres sur le temps de service de l'Allemagne. Voici nos tableaux à partir de ces chiffres :
...et être remonté spectaculairement de 9,4 points en 2012... mais à quoi bon le rappeler ici ?[...]La publication de l’évaluation PISA 2012 en début de semaine est venue s’inscrire dans le débat sur la refonte de l’Éducation nationale. L’analyse portée par l’OCDE sur notre système éducatif est particulièrement sévère cette année puisqu’après avoir perdu 10 places en lecture et compréhension en 2009...
Le score moyen du Royaume-Uni ou de la Suède, donnés en exemple plus haut, s'est écroulé respectivement de 26 et 30 points entre 2000 et 2012 (contre 7 points pour la France)......le score obtenu par les élèves français en mathématique s’écroule de 16 points entre 2003 et 2012.
Cette phrase de l'OCDE ne vaut que pour les mathématiques et ne s'applique pas particulièrement à 2012 puisque la baisse est quasiment insensible entre 2009 et 2012 (2 points).Sans céder à la panique et si le niveau général reste bon, l’OCDE dresse un inquiétant constat puisqu’en 9 ans, la France passe « du groupe des pays dont la performance est supérieure à la moyenne […], au groupe des pays dont la performance est dans la moyenne ».
Pour le reste la moyenne en 2012 se calcule avec plein de nouveaux "pays" par rapport à 2000, et des "pays" riches et très bien classés (Shanghai, Hong-Kong et Macao rien que pour la Chine et ne parlons pas du Liechtenstein et de ses 37 000 habitants). Ajoutons qu'en moyenne les pays qui nous devançaient en 2000 ont reculé de 12 points.
Voir notre "Nouvelle livraison de PISA" .
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- Loys
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Emmanuel Davidenkoff gagnerait à interroger les collègues en question.Il y aurait pourtant eu une autre façon de penser – et, qui sait, de panser – le problème. Car tous les enseignants ne fuient pas l'éducation prioritaire ou, plus largement, les élèves en situation de fragilité scolaire ou sociale. Certains sont même tellement attachés à leur mission auprès de ces jeunes que toutes les incitations de la terre ne les amèneront pas à demander une mutation pour des établissements en principe plus tranquilles.
A-t-on seulement cherché à comprendre qui ils étaient, quelle énergie les animait, quelles convictions les portaient, quelles valeurs fondaient leur engagement ?
Non, bien sûr. Heureusement qu'il y a Emmanuel Davidenkoff !S'est-on demandé, un instant seulement, en marge d'une réunion, pourquoi certains restaient au lieu de se demander pourquoi les autres partaient ?
Si tous ces éléments ont de l'importance, pourquoi seulement certains collègues resteraient ?A-t-on analysé de près la culture des établissements dans lesquels ils restent, leur fonctionnement, le rôle que l'équipe de direction ou de la vie scolaire y tenait, le type de partenariat tissé avec les collectivités, la façon de travailler le lien avec les familles ?
Les leçons que donne Emmanuel Davidenkoff, journaliste parisien installé, ont quelque chose d'insultant pour tous les collègues qui en bavent dans les établissements difficiles, souvent dans les académies déficitaires ou en banlieue éloignée.
Et s'ils étaient écœurés par l'éloignement, par l'absence de discipline ou de soutien, par l'accumulation des difficultés, par le renoncement à la mission d'enseignement ?A-t-on vraiment essayé de savoir si ce qui porte ces enseignants ne pouvait pas être diffusé, étendu, transmis, à ceux qui, épuisés par l'ampleur de la tâche à venir, saisissent la première occasion pour quitter l'éducation prioritaire ?
Leur a-t-on, simplement, demandé ce dont ils auraient besoin, à la fois pour eux-mêmes et pour évangéliser leurs collègues ?
La voilà la solution !On y aurait probablement trouvé autre chose que de l'argent, à commencer par une philosophie du métier différente de celle qui s'exprime en "obligations de service" réduites aux heures d'enseignement stricto sensu.
Et que veut dire Emmanuel Davidenkoff ici exactement ? Pourquoi n'est-il pas plus explicite ?
Attention : le meilleur est à venir !
Quelle bonne idée : fixer un temps statutaire de préparation des cours ou de correction des copies ! Et surtout laisser le temps passé dans la classe... à la libre appréciation de l'enseignant !Rappelons qu'un professeur certifié "doit" 18 heures de cours hebdomadaires sur 36 semaines par an : la destination du reste de son temps de travail est laissée à sa libre appréciation ; en outre, qu'il en fasse plus ou moins est indifférent en termes de carrière. Le métier est donc défini, légalement, en fonction du temps passé dans la classe, à faire la classe, l'usage du reste du temps en découlant (on pourrait imaginer, au moins conceptuellement, le raisonnement inverse et considérer que la réussite du cours procède de ce qui se joue en dehors).
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Elle est surtout centrale dans une perspective libérale (voir "Le fabuleux rapport de la Cour des comptes" ), mais pas dans une perspective pédagogique : c'est même tout le contraire.Repenser la fonction enseignante
Le ministre de l’Éducation nationale, Vincent PEILLON, a récemment ouvert avec les partenaires sociaux des « discussions » sur les métiers de l’enseignement. Il s’inscrit ainsi dans la continuité de ce qu’avaient entrepris Luc CHATEL avec son « pacte de carrière » et avant lui, Xavier DARCOS à la suite du rapport POCHARD. Gilles de ROBIEN avait quant à lui, abrogé en février 2007 les décrets statutaires de 1950 (rétablis par Nicolas SARKOZY en août 2007). Si les quatre derniers ministres de l’Éducation nationale ont, en moins de huit années, tenté d’aborder la question de la redéfinition de la fonction enseignante, c’est – au-delà de la différence des approches politiques qui les distinguent, voire les opposent – parce que cette question devient centrale dès lors que l’on cherche les moyens d’améliorer l’efficacité de l’école de notre pays.
Ce n'est pas dans PISA que la France décroche : voir "Nouvelle livraison de PISA" .Chacun sait que la France « décroche » dans les grandes comparaisons internationales des capacités et performances des élèves du primaire comme du collège (PIRLS, PISA).
Eh bien non la France remonte en 2012 (de la 25e à la 24e place) et réalise son meilleur score depuis 2006... Quels experts, à l'iFRAP !Non seulement notre système éducatif descend dans les classements...
C'est sûr que les pays qui n'inscrivent pas leurs élèves dans le secondaire sont plus égalitaires !...mais il présente en outre la singularité d’être l’un des plus inégalitaires des pays hautement développés.
Car l'iFRAP se préoccupe beaucoup du pacte républicain.Pour une école régulièrement célébrée comme le ciment du pacte républicain, c’est à la fois paradoxal et préoccupant !
Et la qualité des enseignants est liée à leur fort niveau de qualification et à leur conditions de rémunérations. Citons l'OCDE en 2013 :Or les études internationales (notamment le rapport de l’OCDE de 2005) montrent que l’un des facteurs explicatifs essentiels des performances d’un système éducatif est la qualité de ses enseignants et leur mobilisation au service des apprentissages.
PISA 2012 écrit: Des pays qui ont amélioré leurs résultats aux épreuves PISA, tels que le Brésil, la Colombie, l’Estonie, Israël, le Japon et la Pologne, ont par exemple entrepris d’améliorer la qualité du personnel enseignant, et ce par la mise en œuvre de diverses politiques qui ont entre autres consisté à ajouter parmi les exigences à satisfaire par les enseignants celle d’être titulaires d’un certificat d’aptitude pédagogique, à inciter les sujets brillants à embrasser la profession d’enseignant, à accroître la rémunération des enseignants pour rendre la profession plus attractive et retenir plus d’enseignants, ou à prendre des mesures pour encourager les enseignants à suivre des activités de formation continue. Bien rémunérer les enseignants n’est qu’un aspect de la question, certes, mais revaloriser les salaires peut aider les systèmes d’éducation à persuader les meilleurs candidats de s’orienter vers la profession d’enseignant. Il ressort des résultats de l’enquête PISA que, parmi les pays et économies dont le PIB par habitant est supérieur à 20 000 USD, les systèmes d’éducation très performants tendent à rémunérer davantage les enseignants par rapport à leur revenu national par habitant.
C'est forcément une mauvaise implication des enseignants, ce ne peut pas être lié à la crise de recrutement.Est-ce à dire que les enseignants français seraient moins « bons », et moins impliqués que ceux des pays qui ont de meilleures performances que nous ?
Trop aimable.C’est difficile à croire s’agissant de personnels recrutés à bac + 5, par concours, contrôlés par des corps d’inspection et qui sont pour l’immense majorité d’entre eux, habités par le désir de faire réussir leurs élèves et portés par des valeurs et une éthique solides.
Ah... C'est curieux. Quelles sont donc les sources de l'iFRAP ?Serait-ce alors qu’ils ne seraient pas assez nombreux ou plutôt qu’ils auraient à encadrer plus d’élèves que leurs collègues européens ? Pas davantage, les « taux d’encadrement » ne cessent de s’améliorer de décennie en décennie.
Car d'après RSE 2013 les classes en Finlande sont moins nombreuses de plus de trois élèves en primaire et de plus de quatre élèves au collège. De même le ratio d'élèves par enseignant est bien plus élevé que la moyenne de l'OCDE de la maternelle au collège.
On ne peut plus clairement.Du reste la Cour des comptes dans son rapport « gérer les enseignants autrement » du 22 mai 2013 a très clairement indiqué...
Est-ce à dire qu'il en faut moins ?...qu’il ne fallait pas toujours plus d’enseignants...
"Mieux formés" et "mieux gérés", ce sont deux choses bien distinctes....mais des enseignants mieux formés, mieux gérés, mieux employés, mieux évalués.
Quand l'iFRAP parle d'efficacité ou de qualité de l'enseignement, on peut s'inquiéter.Mais alors, que faire ? Quelles pourraient être les mesures que le Gouvernement devrait prendre pour moderniser la fonction enseignante dans notre pays, afin d’améliorer la qualité de notre enseignement ?
Est-ce que l'iFRAP réalise que le "premier degré" comprend les enseignants de maternelle (voir "La force d'iFRAP du Figaro" ) ?Avant d’aborder cette question et de dessiner des pistes pour une réforme en profondeur de la condition enseignante, il faut se remettre en mémoire un certain nombre de données (source DEPP « État de l’école 2013 ») :
Type de personnel Effectifs
Premier degré public 323.449
Premier degré privé 43.590
Second degré public 381.902
Second degré privé 92.726
Total enseignants 841.667
Administration, encadrement, vie scolaire, santé, technique 110.221
dont aides éducateurs et assistants d’éducation 90.754
Total 1.042.642
Grosse maladresse : les aides-éducateurs et assistants d'éducation sont inclus, puis ajoutés aux personnels d'administration.
Chose plus curieuse encore : les chiffres ne sont pas les mêmes qu'à l'automne.
Source : www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/09...ultats-mediocres.phpPersonnels administratifs et de support (y compris TOS) : 220 514
Assistants d'éducation et pédagogiques : 68 321
.Les personnels enseignants de l’enseignement scolaire public sont des fonctionnaires.
Eh oui : c'est tout le problème. Si seulement...
Ce n'est un "blocage" que si on veut augmenter ces obligations : on peut aussi les diminuer.Leur carrière se déroule dans le cadre de leur statut particulier. Il existe 6 types de statuts pour le corps enseignant : professeur des écoles, professeur certifié, professeur d’éducation physique et sportive, professeur de lycée professionnel, professeur agrégé, professeur de chaire supérieure. (Les conseillers principaux d’éducation, directeurs de centres d’information et d’orientation et conseillers d’orientation psychologues ont également des statuts particuliers, mais n’appartiennent pas au « corps enseignant » proprement dit).
Si le nombre de statuts peut paraître limité, leurs contenus, notamment en ce qui concerne les obligations réglementaires de service (O.R.S) sont aujourd’hui un facteur de blocage pour le système éducatif. Qu’on en juge :
Les ORS sont définies – par référence aux décrets originels du 25 mai 1950 - en « maximum de service hebdomadaire »
Quelle idée rétrograde aussi de penser qu'un professeur ne peut pas assurer convenablement plus de 18h par semaine.
Un système "léonin" ? Les décharges sont accordés par privilège et sans aucune contrepartie ?Soit, par exemple : 15 heures pour les agrégés, et 18 heures pour les certifiés. Un système léonin de décharges horaires (« première chaire », classes chargées, cabinet d’histoire géographie, etc.) modifie cependant les ORS (et coûte environ 20.000 équivalents temps pleins par an à la collectivité).
Exemple très mal choisi : les professeurs de lettres classiques enseignent dans trois disciplines distinctes.A cela s’ajoute le fait que certains corps sont monovalents – mais dans certaines disciplines seulement (maths et lettres, par exemple pour les certifiés et agrégés)...
C'est vrai qu'être polyvalent au niveau primaire ou au niveau lycée, c'est la même chose !... tandis que d’autres sont bivalents, comme les professeurs d’histoire-géographie et les professeurs d’enseignement général des lycées professionnels, voire polyvalents comme les professeurs des écoles.
L'iFRAP serait avisé se renseigner : des professeurs certifiés peuvent enseigner en LP.Ces corps sont bien entendu spécialisés pour certains niveaux d’enseignement : les professeurs des écoles ne peuvent pratiquement pas enseigner dans les collèges, les PLP n’enseignent pas dans les LEGT et les certifiés et agrégés n’enseignent pas dans les LP, ni à l’école primaire…
C'est vrai que c'est complexe : un professeur de primaire enseigne dans le primaire, un professeur du secondaire général enseigne dans le secondaire général etc.Pour ajouter encore un peu de complexité...
Des spécialités pour l'essentiel dans l'enseignement professionnel. Mais sans spécialité ce serait tellement mieux pour améliorer l'efficacité et la qualité de l'enseignement....on rappellera enfin qu’il existe 150 spécialités d’enseignement dans l’enseignement scolaire français.
Considérée telle... par l'iFRAP.Plusieurs facteurs expliquent pourquoi cette situation statutaire est aujourd’hui considérée comme dommageable :
On attend la démonstration avec impatience.Les statuts et les ORS ne traduisent plus du tout la réalité des métiers de l’enseignement d’aujourd’hui ;
Par "bon fonctionnement" et "efficacité", il faut comprendre au sens économique du terme.Les statuts et ORS actuels font obstacle au bon fonctionnement et à l’efficacité des écoles et établissements ;
Ce qui fait surtout obstacle à une "gestion modernisée des personnels enseignants", c'est la quasi-absence de gestionnaires, comme le reconnaît la Cour des comptes elle-même sans en tirer aucune conclusion.Les statuts et ORS actuels font obstacle à une gestion modernisée des personnels enseignants.
Comme c'est dommage.Depuis 1950, le métier, les métiers de l’enseignement, ont totalement changé : Ce n’est pas ici le lieu d’énumérer ce qui, dans les conditions de l’enseignement - s’est amélioré ou au contraire ce qui s’est dégradé...
Pour accéder à l'un il faut passer par l'autre. Ces métiers différents concernent donc les mêmes personnes....l’essentiel est de constater que s’il y a bien une profession d’enseignant, il y a aussi une multitude de « métiers » de l’enseignement : professeur de collège de centre-ville ou d’éducation prioritaire...
Alors qu'auparavant cette différence n'existait pas.... d’école rurale, , de lycée classique
Ces postes sont réservés à des personnels spécifiques....de lycée professionnel, de lycée des métiers, de classes de primo-arrivants, d’ULIS, de SEGPA
Il faudrait donc créer des professeurs pour les "classes multiculturelles". Comme c'est intéressant....de classes multiculturelles...
Ces postes ont toujours fonctionné selon un recrutement particulier....de classes préparatoires aux grandes écoles, etc.
Que d'erreurs factuelles pour un institut qui prétend parler scientifiquement de l'école.
Autant de modalités d'enseignement qui entrent dans le cadre des obligations de service. A noter que s'il y a une chose qui a bien "évolué", c'est la suppression des dédoublements.Si les contextes sont multiples, les actes professionnels aussi ont beaucoup évolué : cours magistraux, classes dédoublées, ateliers, aide personnalisée...
Si c'est vrai, il n'y a qu'à mieux rémunérer les enseignants pour toutes ces tâches supplémentaires....projets personnalisés de réussite éducative, groupes de besoins ou de compétences, suivi individualisé, travail en équipe sur projet, environnements numériques de travail, évaluations normées, relations avec les parents d’élèves, avec les personnels « éducatifs » : auxiliaires de vie scolaire, aides éducateurs.
Voilà quelque chose qui gagnerait à être creusé par l'iFRAP...Enfin, la pression sociale exercée sur le corps enseignant a beaucoup augmenté en même temps que le statut social des enseignants se « banalisait »
L'iFRAP mélange un peu tout ici.... pression sur les résultats aux examens – le baccalauréat tout particulièrement – pression sur la diminution du redoublement, pression sur l’organisation du travail : équipe, projets, conseils, réunions, pressions « culturelles » mettant en cause la laïcïté dans certains quartiers ou dans certains enseignements (histoire, EPS, arts, biologie). Pression institutionnelle sur les performances de l’établissement…
C'est surtout que les effectifs des ressources humaines sont indignes d'une si grande administration.Gérer, affecter, noter, promouvoir des personnels aux situations aussi diverses relève du casse-tête et de l’exploit annuel pour les services administratifs des académies.
Et sur quoi se fonde cette "adéquation" ?Cette « gestion de masse » interdit quasiment une recherche de l’adéquation « poste – personnel » dans les établissements...
De quelle "souplesse" s'agit-il exactement ?...car le recours –indispensable- aux barèmes et un système de gestion ultra-concerté où des organisations syndicales donnent le « la », rendent toute souplesse impossible.
C'est vrai que les professeurs du secondaire sont ravis de pouvoir choisir d'être affectés dans les académies déficitaires.
C'est vrai, quoi : affecter nationalement des professeurs recrutés avec un diplôme national, c'est contraire à l'intérêt des élèves. Alors qu'avec les propositions de l'iFRAP...Les écoles, les établissements, leurs projets éducatifs et pédagogiques et donc leurs élèves sont les grands perdants de cette gestion « aveugle » et strictement statutaire.
Si c'est le cas, le système républicain a été conçu ainsi : il n'a donc rien "perdu de vue".Tout se passe comme si le système avait ici perdu de vue qu’il est au service des élèves et non pas de ses agents…
Il faudrait savoir : l'iFRAP vient de dire que les affectations se faisaient au seul intérêt des personnels.Mais ceux-ci ne sont pas au fond bien mieux traités, car ils sont eux aussi l’objet d’une gestion quasi aveugle...
La double notation des professeurs ne sert à rien en effet......point ici de reconnaissance du mérite, de l’engagement.
Encore une fois l'iFRAP témoigne de sa méconnaissance profonde du fonctionnement de l'école. Ces dispositions existent (avancement au choix ou grand choix, hors-classe, promotion par liste d'aptitude etc.) mais ne sont pas étendues... faute de moyens budgétaires. L'iFRAP va-t-il proposer des moyens supplémentaires ?Point d’encouragements indemnitaires ou d’accélération de carrière...
Ça va être difficile d'individualiser avec aussi peu de ressources humaines : un agent seulement pour 143 personnels dans l’Éducation nationale. Les agents de gestion sont bien plus nombreux dans les autres ministères (et même plus de deux fois plus nombreux dans le secteur privé).... point de gestion individualisée des compétences et des parcours professionnels.
Il suffit de l'affirmer.Un système de notation obsolète...
Par manque de moyens......des contrôles et évaluations très espacés
par manque de moyens......peu de perspectives d’évolution...
Par manque de moyens...une formation continue à la portion congrue…
Et dans la diminution exceptionnelle dans l'OCDE de ses conditions de rémunérations. Mais ça, l'iFRAP se garde bien d'en parler : www.laviemoderne.net/veille/etre-enseign...tance-bien-francaisela morosité du corps enseignant, qui semble être une constante depuis des décennies, trouve là aussi une de ses sources.
Et de la réformer façon iFRAP.Devant ce paysage navrant, le statu quo est la pire des solutions, les ajustements marginaux, consistant par exemple à définir par simple arrêté les compétences attendues des enseignants (arrêté du 1er juillet 2013) ont certes leur utilité mais esquivent le cœur du problème et ne font que retarder l’échéance et rendre plus aigüe le besoin de réformer la fonction enseignante.
Ah... les "leviers"...Les pistes d’une authentique « refondation » : réformer la fonction enseignante
Il est possible d’agir sur plusieurs « leviers » simultanément :
Trop aimable !Pour le « stock », c’est-à-dire les professeurs déjà titulaires :
Tiens comme les pédagogistes le réclament. Où l'alliance pédago-libérale se fait de nouveau jour.La refonte complète des décrets statutaires actuels sur la base d’une nouvelle définition de l’emploi de professeur conduirait à distinguer trois types de « métiers » : professeur de l’école fondamentale (école et collège, en liaison avec l’objectif prioritaire de maîtrise du socle commun des connaissances et des compétences par 100% des élèves)...
Et comment se ferait concrètement cette sympathique refonte ? Un actuel enseignant du primaire pourrait enseigner l'allemand à des 3e ?...professeur des lycées (y compris professionnels), professeurs du premier cycle de l’Université (Licence).
Soit combien d'heures au total ? Et comment sont fixées les heures de conseil, d'orientation ou de réception des parents ? Quel bel exemple de "souplesse"...A chaque catégorie d’emploi correspondraient des ORS différentes, annualisées sur la base d’une moyenne de 710 à 750 heures devant élèves, à quoi s’ajouteraient des heures de tutorat, d’orientation, de conseil et de réception des parents.
La "qualité" et "l'efficacité" de l'enseignement y gagneraient, on peut en être sûr.Les services des P.E –déjà partiellement annualisés- resteraient inchangés à ce stade, mais les professeurs de collège pourraient intervenir couramment dans les écoles et inversement.
Les PE, puisqu'ils sont "polyvalents", pourraient enseigner toutes les disciplines au collège.Les professeurs des collèges et des lycées (pré bac seulement) seraient bivalents.
Et la "souplesse" alors ?Les agrégés seraient exclusivement affectés dans les lycées et le post-bac.
De nombreux agrégés sont affectés au collège pour raison de service.
Les effets positifs de ce train de mesures seront sensibles du point de vue budgétaire, mais aussi du point de vue de la gestion des ressources. La « spécialisation des emplois par niveaux permettra une professionnalisation renforcée.
Bien sûr : un professeur du secondaire qui enseigne deux disciplines et peut être affecté en primaire est plus "spécialisé par niveau".
Quel sens pratique et quel machiavélisme ! Bon, des "économies" surtout réalisées sur le dos des élèves.Ces mesures supposent un important travail législatif et réglementaire et pourront susciter de fortes résistances syndicales, mais elles pourront être accompagnées de mesures catégorielles de revalorisation par « redéploiement » d’une partie des économies réalisées.
Résumons : un statut aboli, des obligations accrues pour le service et la formation. Il est amusant de constater que l'iFRAP demande une formation continue obligatoire pour les enseignants, en dehors du temps de service, alors que la même formation est facultative et sur le temps de travail dans le privé.Un changement de cette ampleur ne peut avoir d’effets bénéfiques sur la qualité de l’enseignement que s’il est accompagné d’un puissant effort de formation continue. À ce titre, des actions spécifiques, réalisées en dehors du temps dû aux élèves devront être méthodiquement organisées et leur budget « sanctuarisé ».
C'est tellement plus "moderne", effectivement !En fonction du contexte politique, une mesure alternative immédiate pourrait être arrêtée : l’augmentation simple des ORS des certifiés et des agrégés de deux heures (une heure « statutaire » et une heure supplémentaire obligatoire de plus).
A noter que l'iFRAP se contredit elle-même puisqu'elle proposait il y a un mois d'augmenter les obligations des agrégés de cinq heures. Mais elle garde les chiffres des gains obtenus...
Voilà : l'objectif, c'est moins d'enseignants, lors même qu'il y a déjà moins d'enseignants par élève en France que dans les pays voisine (Allemagne, Royaume-Uni).Cette mesure « technique », simple à mettre en œuvre, produit des économies d’équivalents temps pleins (emplois publics) substantielles (environ 40.000) et donne des marges de manœuvre dans le cadre de la revalorisation de la profession.
Le concept d'"affectation contractuelle" est assez savoureux. Un peu comme "entrepreneur associatif"...En matière de gestion des enseignants du second degré, leur affectation « contractuelle » dans les établissements sur la base d’une adhésion au projet d’établissement pourrait être progressivement généralisée à partir du lycée.
C'est vrai qu'être formateur, c'est revalorisant. Et si le grade de "professeur expérimenté" permet d'être affecté dans les établissements difficiles, il va avoir beaucoup de succès.Enfin, de nouveaux « grades » visant à revaloriser la fonction seraient créés : professeur expérimenté, professeur formateur, professeur émérite…
Après le "stock"... Vive le management moderne, qui considère les personnes comme des produits.Pour le flux, c’est-à-dire pour les futurs professeurs.
Quelle bonne idée pour revaloriser la profession. Tout ce qui valait pour les anciens ne vaudrait donc plus pour eux.Il peut être envisagé de changer de modèle et de passer d’une fonction enseignante statutaire à des emplois contractuels.
Ça tombe bien : c'est ce vers quoi on se dirige. Vive la gauche socialiste qui fait le travail de la droite la plus libérale !Ceci supposerait un « tarissement » progressif des recrutements par concours et la création de diplômes nationaux d’aptitude à l’enseignement délivrés par les universités après le master (à la façon des avocats ou des architectes).
Nul doute que la crise de recrutement serait ainsi résolue, puisque même en garantissant cet emploi, les candidats ne se bousculent pas au portillon.Ce diplôme ne donnerait pas automatiquement accès à un emploi.
Le but de l'IFRAP ne serait-il pas de préparer sciemment le naufrage délibéré de l'école ?
C'est vrai quoi : les professeurs du primaire et du secondaire doivent préparer dès le plus jeune âge une main d'oeuvre correspondant aux demandes des "employeurs".La formation initiale des enseignants serait réalisée par les universités avant délivrance du diplôme national sur la base d’un cahier des charges élaboré par les employeurs.
Comme dans le privé, finalement. Sauf que le privé choisit aussi son public.Le recrutement et l’emploi serait du ressort des établissements.
La territorialisation et la fin de l'éducation nationale est en marche : vive l'iFRAP !Ceci interviendrait dans le cadre d’un élargissement notable de leurs responsabilités et de leurs compétences en matière de GRH). Les rectorats conserveraient ces compétences le temps que les équipes de direction s’approprient les savoir-faire indispensables à l’exercice de leurs nouvelles responsabilités. Les collectivités territoriales enfin seraient concernées pour les personnels enseignants des lycées professionnels et des lycées des métiers.
Trop aimable. Pourquoi pas 15, après tout ?L’embauche serait réalisée sur la base de CDD pouvant évoluer en CDI après 6 années.
Et possibilité de renvoi si la "base contractuelle" ne convient pas.Là aussi les ORS seraient annualisées et la bivalence la règle, mais le service de l’enseignant serait arrêté par le chef d’établissement sur une base contractuelle.
Et pourquoi cet ingénieux système n'est-il pas appliqué dans le privé ?Tous les remplacements, sauf ceux de longue durée (maternité/paternité, maladie), seraient obligatoirement et contractuellement assurés par les personnels de l’établissement et rémunérés.
En plus de leurs obligations accrues, les enseignants devront donc se former de façon obligatoire ("partie intégrante du contrat d’emploi") sur leur temps libre.Là aussi, il faut insister sur le facteur décisif qu’est la formation continue (partie intégrante du contrat d’emploi) en matière de qualité des pratiques d’enseignement.
La naïveté de l'iFRAP s'agissant de l'importance de la formation continue dans les métiers de l'enseignement est touchante.
Et une inégalité réelle entre les élèves. Imaginons un instant à quoi ressemblerait le recrutement des établissements difficiles, qui, malgré un système d'affectation nationale ou académique, peinent déjà à pourvoir tous les postes.Ces mesures offriraient une souplesse réelle aux établissements, aux services déconcentrés, aux collectivités.
Le système proposé par l'iFRAP s'inspire du privé parce qu'il s'agit de se décharger d'une partie de la mission de l'éducation nationale.
Alors qu'aujourd'hui...Elles mettraient à la disposition des établissements scolaires tout le potentiel des ressources pédagogiques, du savoir-faire, de la créativité et de l’inventivité des enseignants pour le plus grand bénéfice de la qualité des enseignements, des apprentissages et de leurs résultats.
Ça pour être "valorisant", c'est valorisant.Ces mesures permettraient aussi une gestion modernisée, individualisée, juste et valorisante du corps des enseignants.
Et pour être "juste", c'est juste puisque le temps de travail est fixé par chaque établissement.
Ce cadre existe mais l'iFRAP préfère ignorer qu'il manque de moyens.Elles rendraient possible la différenciation en matière d’évaluation du mérite, de rémunération et offriraient un cadre « professionnel » à la reconnaissance de l’investissement professionnel des personnels.
Alors que naturellement le professeur "fonctionnaire" s'en désintéresse nécessairement.Du point de vue du professeur, cette nouvelle situation professionnelle incite naturellement à l’engagement professionnel, au développement des compétences, à la recherche de bons résultats.
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C'est le système du secteur privé : lorsqu'il y a une absence, on demande aux collègues de faire des heures sup.Et pourquoi cet ingénieux système n'est-il pas appliqué dans le privé ?Tous les remplacements, sauf ceux de longue durée (maternité/paternité, maladie), seraient obligatoirement et contractuellement assurés par les personnels de l’établissement et rémunérés.
Mais peut-être veux-tu dire privé non pas au sens d'"entreprise privé", mais dans celui d'"école privé" ? Pour le coup, je pense que l'exemple les écoles privés est un mauvais exemple d'entreprise privée en ce qui concerne le statut des enseignants. De plus en plus, les enseignants du privé sont gérés comme les enseignants du public. Exemple : ils ont un système de mutation, et les chefs d'établissement ont de moins en moins le libre choix de leurs enseignants.
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- Loys
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Qu'on le demande montre bien que ce n'est pas une disposition obligatoire et contractuelle, non ?archeboc écrit:
C'est le système du secteur privé : lorsqu'il y a une absence, on demande aux collègues de faire des heures sup.Et pourquoi cet ingénieux système n'est-il pas appliqué dans le privé ?Tous les remplacements, sauf ceux de longue durée (maternité/paternité, maladie), seraient obligatoirement et contractuellement assurés par les personnels de l’établissement et rémunérés.
Dans l'E.N. on peut déjà le demander aux professeurs volontaires, voir leur imposer (voir en ligne ). Malheureusement dans la pratique c'est un dispositif presque impossible à mettre en place.
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- Loys
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- "Les Echos" du 06/02/14 : "Accord en vue sur le statut des enseignants"
- "La Tribune" du 07/02/14 : "Le nouveaut statut des enseignants, c'est pour bientôt"
- "Le Monde" du 08/02/14.
Vincent Peillon écrit: Nous avons revu presque tous les métiers, avec des avancées pour chacun, signes de notre respect, et nous sommes en train d'aboutir avec le secondaire sur la réécriture des décrets de 1950. L'essentiel, j'y veille, c'est de permettre l'adhésion des enseignants et de tous les personnels à la refondation.
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- Loys
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Communiqué du SE-UNSA ce 12/02/14 : "Missions des enseignants du 2nd degré :des textes plus en phase avec la réalité du métier"
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