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L'anti-"déclinisme" : Chroniques d'hier et d'aujourd'hui
- Loys
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Comme dit si bien Michel Delord, si tout va bien, à quoi bon "refonder" l'école ?
Pendant que nous y sommes, continuons de recenser également les articles qui continuent de fustiger le "déclinisme" ou bien, à rebours, ceux qui accusent l'école de n'avoir pas changé.
Sur l'anti-déclinisme, on peut également lire avec profit les fils de discussion suivants :
- L'enquête PIAAC
- L'illettrisme selon les générations
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- Loys
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Voir aussi : "L'âge d'or n'a jamais existé" dans "Libération" du 5/09/2002. Le niveau en français a-t-il baissé ?
Denis Paget écrit: On n'en sait rien. Il n'existe pas d'instrument de mesure rigoureux pour l'affirmer. Même la comparaison que cite Luc Ferry à partir du certificat d'études de 1920 est tronquée : à l'époque, les instituteurs ne présentaient que leurs meilleurs élèves à l'examen.
…Mais n'en restons pas là : disons aussi que dans d'autres domaines, les élèves sont meilleurs. C'est vrai en mathématiques.
Autre exemple dans le "Café pédagogique" du 30/09/2011 : "Quelques rappels historiques" par Jean-Louis Auduc.
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blogs.mediapart.fr/spinoza1670/blog/1711...l-baisse-ou-il-monte
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- Loys
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Michel Delord a analysé de manière magistrale cet article en 2003 et je recommande chaudement la lecture de son analyse que l'on peut télécharger à cette adresse : "C. Thélot – P. Joutard – B. Dancel – J. Chupin ou Et propter vitam, vivendi perdere causas. Pour vivre, perdre la raison de vivre"
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Les choses ont bien changé en dix ans...
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Ce constat serait donc sans appel et le niveau des élèves moins bon qu’il y a vingt ans, dix ans ou même quelques années ? Difficile de conclure autre chose de ces travaux. Reste peut-être juste à glisser qu’il est des disciplines (langues vivantes, sciences économiques et sociales) où le niveau monte un peu ! Preuve qu’au fil du temps l’école s’adapte et ses savoirs aussi. La limite de ces bouleversements étant évidemment de maintenir une maîtrise suffisamment fine de sa langue maternelle pour bâtir d’autres savoirs dessus…
Dans "Le Monde" du 26/06/13 : "Au certificat, seul un élève sur deux réussissait l'histoire" avec Claude Lelièvre
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Et notamment ces considérations de Jean-Pierre Jaffré :
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Et en 2008 : "Faut-il en finir avec la pédagogie ?" , conférence donnée dans le cadre du GREP, le 22 novembre 2008 à Toulouse
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- Loys
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www.laviemoderne.net/veille/cursus-et-ex...-bas-bruit-l-expressEmmanuel Davidenkoff écrit: Cette évolution se nourrit de deux représentations solidement ancrées. La première est bien résumée par le dicton selon lequel "ce qui est rare est cher". En se banalisant, le bac aurait perdu de sa valeur - variante de la même représentation: "le niveau baisse".
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Autre article qui m'avait échappé : "Education : l’école à Papa ? C'était la cata !" par Véronique Radier du "Nouvel Obs" du 9/09/14.
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C'est le nouvel argumentaire pour concilier naufrage de l'école et progressisme réformiste : l'école est peut-être en faillite mais c'était pire avant. Brillant !
A noter que le déni de la faillite continue d'exister mais n'empêche pas de proposer des solutions que rien pourtant ne rend nécessaire.
Et qu'en pense le "Nouvel Obs" ? Citons certains de ses articles de 2013 :Le niveau baisse… Les jeunes d'aujourd'hui ne savent rien. Le bac, donné à tout le monde, ne vaut plus tripette. Combien en sont convaincus et… consternés.
- "La France parmi les mauvais élèves du Pisa 2012"
- "Pisa: la France recule vers la moyenne, les inégalités scolaires creusées"
- "Pisa : la France championne des inégalités à l'école ?"
etc.
C'est effectivement sur le constat des bases qu'il faut réfléchir puisque c'est le seul élément de comparaison avec "l'école à Papa". mais ça, le "NouvelObs" s'en garde bien.Comme chaque rentrée, des essais retentissant le proclament haut et fort : "Tableau noir" pour le très virulent Jean-Paul Brighelli qui hurle à la faillite, au désastre de notre école : "On ne donne même plus les bases".
Même les progressistes s'en alarment, pour la lecture par exemple.
Tiens, un curieux conditionnel...Le linguiste Alain Bentolila lance, lui, un cri de colère : "Comment sommes-nous devenus si cons ?", criant lui aussi à la faillite d’une école qui tirerait les élèves vers le bas.
Comparer les compétences des générations (en référence à l'enquête PIAAC de l'OCDE en 2013) est problématique comme le montre cette analyse.Les jeunes plus compétents que les seniors… en moyenne
Ils ont tout faux ! L’OCDE nous révèle en effet dans son édition 2014 de Regards sur l'Education, que les jeunes générations à travers le monde sont en réalité bien plus compétentes que leurs aînés, formés à cette fameuse école "d'avant".
S'ils n'ont perdu de leur valeur, pourquoi le niveau de la France dans PISA reste-t-il stable sur la période 2000-2012 quand le taux d'accès au bac (+15%) ou le taux de mentions (pratiquement +100%) explosent sur la même période ? Et comment se fait-il que le diplôme protège de moins en moins du chômage ?Plus diplômées, on le savait déjà, mais ces diplômes, loin d'avoir perdu leur valeur en étant obtenus par un plus grand nombre, répondent bien à un meilleur niveau. Ainsi, les 25-34 ans sont bien plus nombreux à obtenir le score maximal en littéracie (capacité à comprendre un texte écrit à en analyser les informations (18%) que les 55-64 ans (5%), soit 13 points d’écart, dans les 24 pays étudiés.
Quelle est la durée moyenne de scolarisation et le niveau d'études atteint par les 55-64 ans (pour ceux qui ont bien été scolarisés en France) ?... En France aussi
C’est bien sûr également vrai en France où l’écart de compétence entre les générations atteint 11 points. Et nous partions de bien bas, avec 3% seulement de très "compétents" parmi les 55-64 ans, contre 14% chez 25-34 ans.
Heureusement puisqu'on atteint des taux de diplomation du supérieur records... Depuis un quart de siècle le nombre d’inscrits dans le supérieur a ainsi bondi près de 40%.Bonne nouvelle, loin des élèves vers le bas notre école a réussi à rapprocher les plus jeunes désormais de la moyenne internationale dans ce domaine.
Un écart très facile à combler, s'agissant de l'attribution des diplômes...Vous avez dit excellence ?
L’OCDE nous avait déjà révélé voici une quinzaine d’années que nous n’étions pas, comme nous le pensions un pays très éduqué et savant, puisque la part des diplômés de l’enseignement supérieur en France était très inférieure par exemple à celle des Etats-Unis.
Quel scoop ! Il fallait attendre 2014 et un rapport de l'OCDE pour le découvrir. Quels experts de l'éducation, au "Nouvel Obs" !Cette fois elle nous apprend que notre mythique école "d’autrefois", celle qui était censée conférer à tous une certaine excellence, laissait en réalité l’immense majorité des élèves à un faible niveau de compétence.
Mais au fait, quand Brighelli parle du naufrage de l'école, il parle bien des "bases", pas du taux de diplomation. Voilà qui permet de bien noyer le poisson...
Et certains qui ont suivi l'apprentissage, par rapport à ceux qui obtiennent le bac aujourd'hui ?Avec, chez nous, des écarts plus importants de compétence entre les adultes selon leur niveau d'étude qu'ailleurs. Autrement dit, ceux qui n'ont pu poursuivre dans le secondaire ou le supérieur sont d'avantage pénalisés dans leur capacité à s'adapter, à évoluer, à trouver ou retrouver un emploi.
Mais ça n'a rien à voir avec la "valeur" des diplômes, bien sûr.Pire, a niveau égal, les Français se révèlent moins compétents qu’ailleurs : seuls 19% de nos diplômés du sup obtiennent le score maximal en littéracie, contre plus de 30% en Australie, Finlande, Pays-Bas ou encore en Suède, et 25% en moyenne à travers les pays enquêtés.
En France tous les élèves accèdent au niveau secondaire, ce qui est loin d'être le cas de tous les pays de l'OCDE...Et ce mauvais score national se retrouve parmi ceux qui ont seulement suivi des études secondaires, ou primaires, quelle que soit la génération : là aussi leurs niveaux de compétence sont inférieurs à la moyenne de l’OCDE.
C'est vrai : il est urgent de former les 55-64 ans (qui travaillent tous bien sûr) pour les préparer à la vie professionnelle !L’organisation internationale nous invite en conséquence, à former les plus âgés et les moins qualifié des salariés. Une urgence sociale mais aussi économique.
En fait toute la mauvaise foi de l'article repose sur l'ambiguïté d'un système inégalitaire... dont on fait croire qu'il n'était pas efficace.
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Quelle est la compensation ? Savent-ils autre chose ? Je ne sais pas... Je ne vois pas. Certes, je ne connaissais pas les lois normales et autres joyeusetés statistiques, mais ce ne sont que des compétences presse-calculette sans fondement théorique ni formateur. Étonnant, non ?
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