L'anti-"déclinisme" : Chroniques d'hier et d'aujourd'hui

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25 Sep 2014 21:25 #11835 par archeboc
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28 Sep 2014 18:51 #11857 par Desbois
Sans problème.
Les transformations du plan ont disparu depuis longtemps : plus d'exercice 1
Idem pour les coniques : plus d'exercice 2
On pourrait détailler pour le problème tout ce qui a disparu, c'est ahurissant...
Et le sujet de 1983 était plus difficile...
C'est décourageant. Mes TS cette année rament sur des fractions, on en est là. Qui peut affirmer sans rigoler que le niveau monte ?

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29 Sep 2014 11:09 #11861 par archeboc

Desbois écrit: C'est décourageant. Mes TS cette année rament sur des fractions, on en est là. Qui peut affirmer sans rigoler que le niveau monte ?

Ils sont en phase avec leur ministre, qui ne se souvient plus de ce qu'est l’hypoténuse, et semble incapable de faire de tête une division par 10.
forum.hardware.fr/hfr/Discussions/Viepra...08_746.htm#t39611872
(notez le titre du topic : de profundis clamavi - je laisse Loys traduire)
Merci pour le sujet de bac d'il y a trente ans. Surprenant : il n'y a pas de dénombrement. Ce n'était pas encore au programme ?

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29 Sep 2014 11:33 #11862 par Jack Mc Coy
Je relève un commentaire de lecteur, assez mal rédigé mais plutôt fondé à mon avis, à la suite de l'article du nouvel obs :
[ La nouvelle ministre doit comprendre qu'il est nécessaire qu'un élève de primaire doit savoir tout simplement LIRE ,ECRIRE et COMPTER.C'est déjà pas mal!Et c'est tout! ]
Je continue à penser qu'il devrait normalement être universellement admis par 100% des français et des profs que l'école devrait apprendre à lire, à écrire et à compter, et que cela n'est pas suffisamment rappelé.
A ce sujet, je constate avec dépit que Loys n'a toujours pas créé de rubrique de propositions positives pour lesquelles les lecteurs pourraient voter. Or, on peut déplorer et critiquer à l'infini avec la subjectivité personnelle propre à chacun, mais ça ne peut en rien remplacer des propositions positives qui, SEULES, permettraient aux bonnes volontés d'avancer réellement dans une meilleure direction.
PS - au passage, je ne vois pas bien l'utilité de dénigrer gratuitement l'enseignement des probabilités et des statistiques : ce sont des matières dont j'ai quasiment le meilleur souvenir de toute ma scolarité et qui, au contraire de la plupart des autres matières du collège et du lycée, peuvent servir dans la vie courante

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29 Sep 2014 12:46 #11863 par archeboc

Jack Mc Coy écrit: PS - au passage, je ne vois pas bien l'utilité de dénigrer gratuitement l'enseignement des probabilités et des statistiques : ce sont des matières dont j'ai quasiment le meilleur souvenir de toute ma scolarité et qui, au contraire de la plupart des autres matières du collège et du lycée, peuvent servir dans la vie courante

J'aimerais des exemples concrets d'usage dans la vie courante. Par ailleurs, il me semble que les probas enseignés il y a 15 ou 30 ans n'ont plus rien à voir avec celles d'aujourd'hui. En particulier la disparition du dénombrement rend totalement impossible le moindre calcul.

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30 Sep 2014 19:33 - 30 Sep 2014 19:34 #11889 par Desbois
@ archeboc : pour l'absence des dénombrements du sujet de 1983, c'est tout simplement parce qu'alors c'était un sujet parmi de nombreux autres, qui n'est pas tombé cette année là. Il n'y avait alors pas systématiquement un exercice de proba. Aujourd'hui les probas sont incontournables, les sujets sont très prévisibles, sachant que les probas se réduisent à des lois normales ou éventuellement binomiales avec tous les détails fournis, les calculs ne sont plus qu'un exercice de presse-calculatrice, sans aucun intérêt, idem pour les intervalles de fluctuations asymptotiques ou les intervalles de confiance qui sont de grands mots intimidants cachant des exercices totalement répétitifs et sans aucune initiative.
Quant à dire si les probas sont plus utiles dans la vie courante, je n'en sais rien, pour moi l'utilité des maths, si tant est qu'elles dussent en avoir, réside essentiellement dans l'enseignement de la rigueur et de la logique, dans le principe du doute perpétuel face aux affirmations gratuites, ce qu'on parvenait à faire à l'aide de la géométrie, qui a quasiment disparu.
Aujourd'hui les élèves sont dans leur grande majorité des oies qu'on gave de connaissances saupoudrées sans structure, c'est navrant, et tout le monde s'en fout...
Dernière édition: 30 Sep 2014 19:34 par Desbois.

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24 Nov 2014 19:54 #12498 par Loys
"L’indécrottable retour de la vieille école" par Catherine Mallaval dans "Libération" du 9/11/14.

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24 Nov 2014 21:05 - 24 Nov 2014 21:15 #12499 par Loys

L’indécrottable retour de la vieille école

L'adjectif "vieux", dans la langue actuelle, renvoie à tout ce qui est indigne d'intérêt.

RÉTRO Baisse du niveau, égalité et mixité, manque de discipline… Moult ouvrages revisitent les enseignements d’autrefois. Et si c’était mieux maintenant ?

Pourquoi tout amalgamer ? :scratch:

La craie qui crisse. Les plumes Sergent-Major qui glissent de l’encrier au cahier ; les leçons de choses à observer les cotylédons d’un haricot ; les fleuves et les montagnes qui se détachent sur les cartes de Paul Vidal de La Blache ; et puis aussi les bons points, l’instituteur, ce «combattant du savoir» façonné par Jules Ferry, qui pose, fier, avec sa classe de garçons.
Comme un jet de sépia lancé sur des centaines de pages, les ouvrages qui revisitent l’école d’hier défilent. Ainsi, a-t-on pu, cette année, réviser les Méthodes de lecture de notre enfance (de Philippe Simon), enchaîner avec une histoire de Lycéens (de Marie-Hélène Westphalen), prolonger encore récemment avec Une si belle école, nous l’avons tant aimée (de Christian Signol), initialement un roman, qui a cartonné dans les 200 000 ventes. A peine le temps de le refermer que déjà paraissait la Vraie Histoire des instits, signé Olivier Magnan. Que des beaux livres. Un sacré sillon que celui du passé, souvent mâtiné de nostalgie. Creusé, labouré, magnifié par des clichés de gosses dont on inspectait les ongles et les cheveux, qui se tenaient bien en rang avant d’être studieusement penchés sur leurs cahiers, qui savaient lire, compter, décrocher le fameux certif…

Les clichés ont peu d'intérêt. En revanche la réalité du niveau...

A écraser une petite larme avec le revers de son tablier ? Stop. «C’est un classique qui revient régulièrement. Quand on n’a pas d’utopie porteuse, on se réfère à un passé mythique. Comme en ce moment, faute de cap. On a beau parler de refondation de l’école, l’idée ne passe pas dans le grand public et chez une partie des enseignants.

En même temps à quoi bon une "refondation" si l'école va si bien ? La contradiction n'effleure pas notre journaliste. Par, les réformes par elles-mêmes, peuvent être parfaitement critiquables...

Et comme, dans le même temps, la France n’est pas très bien placée dans les classements, notamment dans la lutte contre les inégalités. On en revient à nos mythes, telle l’école de la IIIe République, qui, dans nos esprits, englobe aussi la IVe République», analyse l’historien de l’éducation Claude Lelièvre.

Je vois mal en quoi un niveau qui serait meilleur relèverait du "mythe". Si on observe qu'il y avait moins de chômage avant le premier choc pétrolier, cela relève également du mythe ? :scratch:
Avec le terme "mythe" il s'agit de discréditer toute critique objective. A noter que Claude Lelièvre est moins un historien de l'éducation qu'un acteur engagé de l'école (ayant contribué, par exemple, au programme éducation de l'actuelle majorité).

Mais au fond, par-delà ces ouvrages qui, certes, ne manquent pas de charme, l’air si lancinant du «c’était mieux avant» sonne-t-il juste ? Inspection du passé-présent.
Avant, les écoliers maîtrisaient mieux le français ?
On se pâme sur les belles pages d’écriture, à l’encre bleue ou violette. Comme le raconte l’ouvrage de Christian Signol, «le débat a fait rage, à la fin du XIXe siècle, entre les tenants de l’écriture droite et ceux de l’école penchée : c’est la première qui a été retenue comme mieux à même d’éviter mauvaises postures et scolioses». Belle préoccupation. Belles lignes régulières aussi. Mais quid du contenu et, surtout, des fautes ?

C'est bien de poser la question, c'est mieux d'y répondre. On laisse ici entendre que la forme prévalait sur le fond, comme si l'un et l'autre n'étaient pas indissociables.

Les écoliers ont-ils perdu leur maîtrise de notre si complexe orthographe, avec - entre autres - l’autorisation du stylo-bille en 1965 ?

Un stylo dont l'écriture est plus facile... et plus malpropre.

«La question de l’orthographe est une sorte de totem français. Une obsession qui n’existe que chez nous. Et déjà au début du XXe siècle, on se plaignait d’une crise de l’orthographe. C’est récurrent. C’est encore revenu à l’entre-deux-guerres. A cette époque, on accusait la méthode de lecture globale non pas de ruiner la lecture, comme ce fut le cas dans les années 70-80, mais l’orthographe.»

Avec l'argument du relativisme, qui pose la baisse comme subjective, aucune baisse objective ne pourra jamais être constatée. :xx:

Mais, quand même, on est moins bon qu’avant, non ? «Ce qui est certain, c’est qu’avec l’allongement progressif des vacances, au siècle dernier, la fin des cours le samedi, etc., les écoliers d’aujourd’hui passent quasiment moitié moins de temps à faire du français que sous la IIIe République. Or, l’apprentissage de l’orthographe usuel requiert beaucoup d’heures. Il faut savoir ce que l’on veut, c’est tout.»

Voilà qui est en même temps un aveu de l'effondrement et en même temps que l'aveu qu'on pourrait bien se passer d'exigences aussi inutiles. On se demande bien pourquoi "Libération" accorde encore autant d'importance à l'orthographe d'ailleurs...

Avant, le niveau était globalement plus haut ?
Dites «niveau», et voilà des clichés du feu sacro-saint certificat d’études qui déboulent. «Mais de quel niveau parle-t-on ? Quelles générations compare-t-on précisément ? Sur quelles matières ?» balaie Claude Lelièvre.

La langue, voilà qui suffit bien, puisque sa maîtrise conditionne tous les apprentissages. Le relativisme est ici très orienté.

«Dans les faits, seule une minorité décrochait le fameux certif, enchaîne Olivier Magnan...

Dans les années 30 la moitié d'une génération déjà...

... qui rapporte une expérience décoiffante : En 1986, parce qu’on a mis la main sur 3 000 copies de certificats d’études, de 1873 à 1877 dans la Somme, on décide de faire passer (tous biais corrigés) les mêmes épreuves à 3 000 élèves dans toute la France.» Et ? «C’est la fin du XXe siècle qui l’emporte ! rapporte Magnan...

Dommage : cette "expérience n'est consultable nulle part. :scratch:
S'agirait-il plutôt de cette expérience de la DEPP dont parle Michel Delord, comparant des élèves des années 20 et des élèves de 1995 ? A consulter ici l'analyse de celui-ci : michel.delord.free.fr/cep96.pdf

...avant d’ajouter : Plutôt que de parler de niveau, on devrait se pencher sur les nouvelles compétences demandées aux élèves : expression orale, écrite, recherche d’information, informatique, ouverture sur le monde…»

L'expression orale et l'expression écrite sont de "nouvelles" compétences ? Les élèves ont des compétences "informatiques" ? 'L'ouverture sur le monde" est une compétence ? :shock:
C'est vrai qu'il est plus prudent de ne pas parler des "anciennes compétences", comme la lecture, l'écriture et le calcul, qui ne servent plus à rien dans le monde actuel.
A noter la logique étrange de M. Magnan : les élèves de la fin du XXe siècle auraient un meilleur niveau que ceux de la fin du XIXe mais "plutôt que de parler de niveau, on devrait"...

Avant, les filles et les garçons étaient bien rangés par sexe ?
On débat aujourd’hui d’une école chargée de lutter contre les stéréotypes de genre. On a raison, quand on observe que les filles réussissent mieux que les garçons dès l’école primaire, mais qu’à l’arrivée, 28% seulement des diplômes d’ingénieurs sont décrochés par des femmes. «Mais on revient de loin, comme le souligne Olivier Magnan. Si le mot mixité est entré dans le dictionnaire en 1842, les textes officiels de l’Education nationale ne l’utiliseront qu’à compter de 1957 !» «L’école républicaine ne pouvait pas lutter contre tout, modère Claude Lelièvre. Elle a lâché sur la mixité face à l’Eglise, qui redoutait des comportements sexuels débridés. Finalement, la mixité a commencé à s’instaurer au début des années 60, donc avant 1968. Derrière cela, il y avait l’idée que les filles soient moins godiches et les garçons moins violents.» Tiens, tiens, qui a dit qu’il fallait lutter contre les stéréotypes ? En tout cas, s’il s’en trouve aujourd’hui pour crier à la confusion des sexes, la mixité est bien installée. Et ce, n’en déplaise au défunt écrivain Jean Dutourd, qui sur ce sujet déclarait : «Que croyaient-ils qu’il sortirait de la mixité sinon une grande valse des pucelages et la transformation méthodique des lycées en bordels ?»

Je ne crois pas avoir jamais rencontré quelqu'un qui réclamerait le retour à une école non mixte... :shock:

Avant, l’école était plus disciplinée ?
Oreilles longuement tirées par un maître qui sait se faire respecter, coups de règle de bois ou de fer, et puis le bonnet d’âne : pas un livre sur l’école d’antan ne manque d’afficher la tête d’un gosse mortifié sous le fameux couvre-chef. Comment regretter cette sévérité passée, ces dérapages d’autorité, bref cette forme de pédoplégie, soit la pédagogie par les coups ?

Poser la question, c'est y répondre.
Bon, aujourd'hui, ce sont les professeurs qui prennent les coups : comme quoi le progrès est bien avancé ! :papy:

«La IIIe République avait pourtant d’emblée banni les châtiments corporels à l’école», explique Olivier Magnan, avant d’ajouter : «La tolérance de la gifle ou du tirage d’oreilles a pourtant reçu la "compréhension", pendant des décennies, des familles, complices dans une certaine limite de l’éducation par les coups.» Et aujourd’hui ? Selon Olivier Magnan (1) : «Si un ou une instit reste un être humain dont la patience pédagogique connaît des limites, l’immense majorité des sanctions se réduit à des punitions à faire signer ou à des détours par le couloir.» Encore un bon point pour aujourd’hui.

Voire l'absence de sanctions réelles dans les établissements les plus difficiles...
Dernière édition: 24 Nov 2014 21:15 par Loys.

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17 Déc 2014 10:17 #12729 par Loys
Dans la même veine, Louise Tourret sur Slate du 17/12/14 : "La vraie recette d'un débat bien ringard sur l'école" .

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17 Déc 2014 10:39 - 17 Déc 2014 11:11 #12730 par Loys
Quelques observations :

D’après l’Éducation nationale, 140 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme et sans qualification professionnelle.
Partez de ce constat-là, c’est le seul moment du débat qui sera constructif et apaisé.

101 000 en fait, et moins si on ne compte pas le brevet.

Il est plus compliqué de débattre sur comment améliorer l’école –par exemple en évaluant mieux pour faire progresser les élèves– que de lancer un débat «pour ou contre la suppression des notes». Donc optez pour le deuxième. Surtout quand on sait pertinemment que ces notes, elles, ne seront jamais totalement supprimées étant donné que le bac reste un examen noté et que le lycée vit dans l’attente du bac. Bref, c’est le tour de magie à appliquer au débat scolaire: un coup de baguette et toute réflexion devient opposition binaire.

En l'occurrence la suppression du redoublement est bien binaire : il n'est rien proposé en échange. :fur

On l’a vu avec le redoublement –avant de le revoir avec les notes–: une pratique beaucoup plus répandue en France que dans les autres pays développés. Globalement, le redoublement coûte cher (une année de scolarité en plus, n’a pas un coût négligeable: 1,6 milliards par an) et produit peu, voire pas d’effets positifs sur le niveau des élèves, comme l’explique le Conseil national de l’évaluation du système scolaire).

Et si le CNESCO l'a dit... :doc:

Les spécialistes de tous bords, les experts réunis dans la commission mise en place pour phosphorer sur la Refondation à l’été 2012, et les politiques qui se sont penchés sur la question, comme, par exemple, l’ancien ministre de droite Luc Chatel en 2010, s’accordent à dire qu’il faut remplacer le redoublement par des pratiques de remédiation plus efficaces comme le suivi individuel des élèves.

Comprendre donc que le débat n'a pas lieu d'être. :santa:

Ce qui n’a pas empêché Europe 1 de sortir un dossier comme un scoop en octobre dernier, titré «La fin du redoublement ?» en évoquant un tremblement de terre dans l’Éducation nationale, alors qu'experts de droite et gauche étaient d'accord... et que le texte de loi était prêt depuis 18 mois. Le syndicat SNALC, important mais tout de même minoritaire, prend alors la parole, et occupe logiquement la moitié de la plupart des débats comme ici.

Ah ces gens qui ne savent pas ce qui est bon pour l'école...
En l'occurrence le Snalc n'a fait que pointer que le redoublement n'était remplacé... par rien.

On passe de: «le redoublement fonctionne mal et sa pratique doit être très limitée» (elle l’est déjà) à «pour ou contre»… C’est d’ailleurs le sujet du Ce soir où jamais du 6 décembre finement titré «école en crise, faut-il supprimer le redoublement?»

Mais puisque le redoublement est déjà très limité dans sa pratique depuis trente ans, comment se fait-il que les progrès ne se soient pas faits sentir ? :santa:

Bon, trois minutes après l’animateur se demandait s’il fallait ou non supprimer le stylo:

Certains ont bien prétendu qu'il fallait le faire.. . :mrgreen:

Quand on prononce le mot école, les individus sont replongés dans un passé ancien, mythifié et très personnel. Il ne faut pas oublier de laisser aller chacun à ses souvenirs émus.

Les journalistes comme les autres, malheureusement.

Augustin Trapenard, normalien et agrégé, dit très rapidement, sans que l’on comprenne si c’est en tant qu’ancien élève ou ancien prof, qu’il n’a pas eu de problème avec les notes. Il n’y a donc pas de problème avec les notes.

L'argument de l'intime n'est retenu qu'à charge ici...

Récemment lors d’une conférence organisée par la Ligue de l’enseignement j’entendais mon collègue Emmanuel Davidenkoff s’interroger: «Si l’école ne change pas c’est parce que pour la plupart des gens, elle fonctionne très bien.»

C'est fou ! Pourtant tout le monde sait que le taux d'échec au bac est monstrueux !

Le Goût de la tradition
Surtout, plus encore que vos propres souvenirs, convoquez ceux de vos grands parents, de l’époque où tout le monde connaissait le nom des affluents et des confluents de l’hexagone et où les départements et chefs lieux de France et de Navarre n’avaient de secrets pour personne. L’école des Choristes peut-être.

Caricaturer la tradition scolaire, c'est sans doute la meilleure façon d'organiser un débat bien ringard sur l'école...

Peu importe si l'école qui n’a jamais été très égalitaire (oui oui même et surtout sous la IIIe République...

Qui a dit le contraire ? Mais ce qui devrait inquiéter, c'est que l'école a bien changé et que néanmoins les inégalités n'ont fait que se creuser.

Pourtant, l’idée que l’école «c’était mieux avant», semble bien ancrée dans les esprits et pour les conservateurs, le problème c’est que l’école a déjà beaucoup trop changé!

Sur certains points objectifs, le «c’était mieux avant» est difficile à nier pourtant...

Caricaturer ceux qui ont pensé critique sur cette évolution, c'est également organiser un débat bien ringard. Comme pratiquer l'amalgame.

Ceux du Figaro Magazine par exemple qui publiait pratiquement le même dossier sur l’enseignement de l’histoire à la rentrée 2011 et à la rentrée 2012 avec des illustrations issues de manuels… des années 50 ou 60, l’enfance des grands parents d’aujourd’hui. L’époque de Jules Ferry, elle, est encore associée, souvent de manière floue, à un âge d’or de l’école. Il faudrait revenir aux méthodes de lectures d’antan, à l’instruction plus qu’à l’éducation… à l’école de nos grands parents ou arrière grands parents.

Personne ne croit à un âge d'or de l'école et personne ne veut revenir à la troisième république. En revanche il serait temps de prendre conscience que cette école républicaine était plus efficace s'agissant des enseignements fondamentaux . Et à cela il y a de nombreuses raisons, dont certaines sont assez évidentes.

C’est ce que défend Natacha Polony dans le même Figaro.
Mais l’école de la troisième République c’est 1 à 5% d’une classe d’âge au bac. En 1970 on en était à 20%. Si c’était mieux avant, ça l’était pour moins de monde.

On note que, pour Louise Tourret, la seule réussite possible est le bac. Effectivement, dans cette perspective, avec 77,3% d'une génération obtenant le bac, on s'approche d'une école idéale : l'âge d'or, c'est maintenant ! Mais si c'est le cas, pourquoi se plaindre de la France "championne des inégalités" ?

Et puis cette école adulée et adorée est impossible à faire revivre telle quelle, plus personne n’a envie voir des enfants mis au coin avec des bonnets d’ânes ni n’accepterait l’idée qu’un prof frappe ou humilie.

Re-caricature des républicains, adeptes donc des châtiments corporels.

L’historienne Mona Ozouf a publié cette année un court ouvrage sur Jules Ferry, il y a un an, au forum «l’année vue par l’histoire» (France Culture-Le Nouvel Obs) elle parle de «chimère anachroniques».
François Hollande a commencé son mandat sous la statue de Jules Ferry. Mais Nicolas Sarkozy aussi avait parlé de Jules Ferry pendant la campagne de 2012. La référence est tellement utilisée à toutes les sauces qu’elle permet surtout d’économiser une réflexion qui devrait davantage concerner l’avenir de l’école. C’est de la belle et courageuse ambition de la République des Jules qu’il faut s’inspirer, pas de son école. Pour inventer les recettes d’aujourd’hui.

Pour inventer les recettes d'aujourd'hui, il faudrait ouvrir les yeux sur la réalité de l'école, de la baisse objective de niveau, des conséquences du pédagogisme. Et ne pas caricaturer ceux qui veulent sauver en elle ce qui reste à sauver. :fur
Dernière édition: 17 Déc 2014 11:11 par Loys.

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