L'anglais à l'université
On pourra autant que l'on veut faire de remarquables cours sur Proust au Collège de France (ou aller faire ces cours à la haute bourgeoisie américaine qui va faire des études de lettres à Stanford ou Columbia), la France et sa culture auront du mal à rayonner effectivement tant qu'on se permettra, par exemple, de dire à un étudiant "nous avons perdu votre dossier de carte de séjour, mais ce n'est pas grave vous n'avez qu'à repartir chez vous à l'autre bout du monde pour demander un nouveau visa".
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À propos de philosophie, voilà un beau sujet pour le bac, dont nous approchons de la saison :
« L'aplomb pallie-t-il l'absence de compétence ? »
Typhon
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- Loys
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DM, votre rapport conflictuel avec la littérature et son enseignement ne cessera jamais de m'étonner.DM écrit: On pourra autant que l'on veut faire de remarquables cours sur Proust au Collège de France (ou aller faire ces cours à la haute bourgeoisie américaine qui va faire des études de lettres à Stanford ou Columbia), la France et sa culture auront du mal à rayonner effectivement tant qu'on se permettra, par exemple, de dire à un étudiant "nous avons perdu votre dossier de carte de séjour, mais ce n'est pas grave vous n'avez qu'à repartir chez vous à l'autre bout du monde pour demander un nouveau visa".
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Quelques constats :
* Antoine Compagnon et Michel Serres enseignent dans de grandes universités privées aux Ëtats-Unis.
* Les études dans ce type d'établissement coûtent très cher (à moins d'être un doctorant financé par un laboratoire).
* Les étudiants américains accumulent des dettes, lesquelles, qui plus est, ne peuvent être supprimées par la faillite civile.
* Ils sont donc encouragés à faire des études ouvrant avec une très grande probabilité sur une profession leur permettant de rembourser leurs dettes. La littérature n'en fait pas partie.
J'en conclus que des gens qui peuvent se permettre d'aller faire des études de littérature ou de philosophie française dans des endroits pareils se recrutent principalement dans la haute bourgeoisie, chez ceux qui n'ont pas peur de ne pas pouvoir rembourser.
Or, pour ma part, si j'ai des doctorants, je dois faire attention à ce qu'ils soutiennent dans les temps et qu'ils trouvent ensuite un emploi.
Nous ne faisons donc pas le même métier, et avons donc des visions différentes de la situation.
Par ailleurs, l'anecdote sur l'étudiant dont la préfecture a perdu le dossier et l'a invité à repartir demander un autre visa est vraie. Inutile de vous dire que cela donne une réputation exécrable à la France.
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Mais que fichait-il en France ? No future, qu'il aille directement aux USA où il apprendra vraiment l'anglais et les sciences d'avenir de première main.DM écrit: Par ailleurs, l'anecdote sur l'étudiant dont la préfecture a perdu le dossier et l'a invité à repartir demander un autre visa est vraie. Inutile de vous dire que cela donne une réputation exécrable à la France.
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- Loys
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Quel rapport entre les cours sur Proust au Collège de France et les étudiants étrangers qui sont renvoyés dans leur pays ? Vous supposez que les sciences humaines n'ont pas d'humanité ?
Même en France vous pensez que l'enseignement des lettres est réservé aux purs esprits de la haute bourgeoisie, qui - privilégiés parmi les privilégiés - ne se destinent à aucun métier... ou bien - à l'extrême rigueur - au métier prestigieux de professeur de français dans les plus défavorisés de nos quartiers ?Or, pour ma part, si j'ai des doctorants, je dois faire attention à ce qu'ils soutiennent dans les temps et qu'ils trouvent ensuite un emploi. Nous ne faisons donc pas le même métier, et avons donc des visions différentes de la situation.
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J'ai du mal à imaginer comment quelqu'un qui n'a pas fait de sciences peut avoir quoi que ce soit de pertinent à dire quant à leur histoire. Surtout qu'il n'est pas non plus historien, stricto sensu.Loys écrit: C'est quand même un philosophe spécialisé dans l'histoire des sciences.
C'est un peu comme un puceau qui aurait lu un précis d'anatomie. Ça n'en ferait ni un sexologue, ni un bon amant.
Typhon
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