Le BYOD ou la promotion du smartphone à l'école

Encore sur "EducaVox" du 23/06/17 : "AVAN (Apportez vos appareils numériques) et espaces de la classe"

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Suite à l’équipement en tablettes depuis la rentrée 2011 et en lien avec les programmes, l’idée d’intégrer l’utilisation des smartphones en cours d’Arts plastiques s’est imposée. [….] Il nous a semblé pertinent, et riche en apprentissages, de permettre la connexion des appareils au réseau pédagogique sécurisé (par le biais de proxys)...

Les smartphones ne peuvent bien sûr se connecter qu'au seul "réseau pédagogique sécurisé"...

Une pétition : collectif.alerte-enfants-ecrans.org/cont...ones-ecoles/message/

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En pratique, il suffit de demander aux élèves d’éteindre leur téléphone portable et de le laisser au fond du sac, tant qu’ils sont dans l’établissement.

Problème : c'est déjà le cas dans la plupart des établissements...

Dans "L'Express" du 13/09/17 :

Jean-Michel Blanquer écrit: L'usage des téléphones portables est interdit en classe. Avec les principaux, les professeurs et les parents, nous devons trouver le moyen de protéger nos élèves de la dispersion occasionnée par les écrans et les téléphones.

Réaction ulcérée dans le "Café pédagogique" du 15/09/17 : "Réforme du programme de français : Ce que les professeurs en disent..." par Jean-Michel Lebaut.

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Il y aurait beaucoup à dire. A commencer par le lien étrange qu'établit M. Lebaut entre didactique des lettres et modernité du smartphone...

Dans l’Express du 13 septembre 2017, le même Jean-Michel Blanquer fait de nouvelles annonces : nouveaux programmes de français fondés sur la chronologie des courants et des œuvres, suppression de la notion de prédicat, interdiction du téléphone portable au collège… Les réactions de beaucoup de collègues interrogés oscillent entre consternation et colère. Rapide synthèse de propos qu’on peut résumer à une question : pourquoi tant de haine ?

Les "collègues interrogés" appartiennent bien à la mouvance pédagogique très minoritaire qui a applaudi (et même participé avec M. Zakhartchouk des "Cahiers pédagogiques" par exemple) aux nouveaux programmes de 2016. Pour le reste, ces programmes avaient provoqué la "consternation" et ont d'ailleurs été rejeté au Conseil supérieur de l'Éducation du 8/10/15, ce que M. Lebaut se garde bien de rappeler.

Pourquoi tant de haine envers le français ? Cette matière, depuis des décennies, tente de se réinventer peu à peu, ce que saluent beaucoup d’enseignant.e.s. Pour que l’enseignement de la langue cesse d’être un apprentissage formaliste de la grammaire et devienne une pratique de classe, réelle et formatrice, à l’oral comme à l’écrit. Pour que l’enseignement de la littérature cesse de faire de celle-ci un simple objet scolaire, sous forme d’un parcours chronologique dans une histoire littéraire officielle (qui participe à sa façon, rappellent certains, du « roman national »).

C'est vrai qu'un "simple objet scolaire" est nécessairement digne de mépris. Pour le reste on apprend donc qu'il existerait une "histoire littéraire officielle", que défendraient donc des nationalistes de la littérature : difficile de faire plus consternant et plus insultant.
de même pour la grammaire : la formule "une pratique de classe, réelle et formatrice", en plus d'être nébuleuse, est insultante pour l'ensemble des collègues qui ne seraient pas de l'avis de M. Lebaut. L'implicite est bien que le prédicat avait pour vocation d'empêcher "un apprentissage formaliste de la grammaire", ce qui laisse pour le moins perplexe.

Pour que la littérature, qu’elle soit d’hier ou d’aujourd’hui, patrimoniale ou contemporaine, retrouve ainsi du sens à l’Ecole en devenant une expérience, authentique, diversifiée, réflexive, du monde, de soi, des autres.

Des aspirations aussi vagues que creuses...

Pourquoi tant de haine envers « les acteurs » de l’Ecole ? Envers tous ceux et toutes celles qui, quelles que soient leurs tâches (enseignement, formation, recherche, inspection …), participent depuis des années à la vitalité de la discipline. « Notre expertise de professeurs de lettres est-elle moindre que celle d’un ancien directeur d’école commerciale ? », interroge un collègue, outré. N’est-ce pas en particulier mépriser les enseignant.e.s, fait remarquer un autre, que de leur demander de changer les contenus un an seulement après la mise en place de nouveaux programmes, dont la plupart ont adhéré à l’esprit, même s’ils en ont parfois contesté tel ou tel détail ou les modalités de mise en œuvre ?

Qu’en est-il de ce « temps long » que le Ministre évoquait dans sa lettre de juillet ? Des professeur.e.s de lycée renchérissent : ils espéraient que notre discipline continue à être « en marche » et que cette marche, collectivement travaillée, débouche sur une rénovation des programmes de français en seconde et en première. Patatras ?

Vu comme les programmes ou la réforme du collège ont été accueuillis dans la profession, on peut douter de l'enthousiasme des collègues à poursuivre la "Refondation" au lycée dans les mêmes conditions.

Pourquoi tant de haine envers la modernité ? Au sujet des smartphones, certains collègues rappellent la loi au Ministre de l’éducation, en l’occurrence un article du Code de l’éducation en vigueur depuis juillet 2010 qui en proscrit déjà l’usage : « Dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges, l'utilisation durant toute activité d'enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par un élève, d'un téléphone mobile est interdite ». Selon Jean-Michel Blanquer, « en Conseil des ministres, nous déposons nos portables dans les casiers avant de nous réunir. » Certes, mais « comparaison n’est pas raison », objecte une professeure : l’Ecole n’est pas l’Elysée, la classe n’est pas la chambre d’enregistrement de projets élaborés à l’avance, mais un espace d’apprentissage, de construction et d’échange.

C'est en effet une circonstance aggravante...
A noter que toute critique rationnelle envers ce qui est bien un objet de destruction massive d'attention ne peut être que l'expression d'une "haine envers la modernité"...

Dans cette perspective, est-il souligné par plusieurs, le « téléphone intelligent », ou « ordiphone », peut être un outil de travail très précieux (recherche internet, écriture partagée, travail sur l’image ou sur l’oral …). Le démontrent de nombreuses expériences AVEC (« Apportez Votre Equipement personnel de Communication ») actuellement en cours en France et ailleurs, y compris avec le soutien de l’administration.

Si elles sont "en cours", on se demande bien comment elles ont pu apporter une quelconque démonstration. M. Le baut se garde bien de donner des liens montrant que ces pratiques innovantes sont efficaces...

C’est qu’en la matière aussi, éduquer, ce n’est pas forcément interdire, c’est surtout apprendre : apprendre des usages nouveaux et créatifs de l’outil, en développer l’utilisation la plus adaptée et réfléchie possible, faire alors de la classe une véritable Ecole de l’attention et du discernement.

Les écrans qui permettraient l'avènement d'une "véritable École de l'attention"...
M. Lebaut cède à la rhétorique enthousiaste de "l'outil" numérique, sans jamais émettre l'égard de ces objets le moindre regard critique : c'est presque la définition du numérisme.
Clé utilisateur/ secrète de la configuration non valide

Rappelons que le SE-Unsa plaide pour "en finir avec le filtrage du réseau dans les établissements" et le Sgen-CFDT pour l'interdiction du "filtrage des sites de réseaux sociaux".
Dans "La Croix" du 14/09/17 entretien avec Philippe Watrelot : "Saisir l’opportunité que représente cet outil pédagogique" .

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15/09/17 sur "Ecole de demain" : "Téléphones en classe au collège : témoignage"

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Et rediffusion sur Ludomag : www.ludovia.com/2017/09/telephones-en-cl...-college-temoignage/

Michel Guillou sur son blog du 22/09/17 : "Des nouvelles toutes fraîches de l’école des Lumières"

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La critique ? C'est celle des "nouveaux inquisiteurs" (sic).

"Ludovia Magazine" du 29/09/2017 : "Le BYOD au collège Olympe de Gouges d'Ingwiller"

video.lefigaro.fr/figaro/video/faut-il-i...llege/5600168487001/