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Inégalités... et discriminations "scolaires"
- Loys
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L'Apartheid désigne une discrimination instituée par l'état Afrikaaner dans les années 50-60, donc inscrite dans la loi, et soutenue par les forces de l'ordre et autres acteurs publics sud-africains.
Constater une ségrégation de fait dans la France actuelle, quelle qu'elle soit, n'autorise donc pas à parler d'Apartheid, à moins que l'on n'ait inscrit cette discrimination dans la Constitution, sans que je ne m'en aperçoive...
Qu'on s'appelle Vals ou Jarraud, l'emploi abusif du mot "Apartheid" est au mieux une erreur, au pire une dérive langagière susceptible de mettre de l'huile sur le feu... Car les mots ont du sens. En abuser, c'est dénaturer la réalité dont on rend compte, avec un amalgame douteux.
"Pas d'amalgame", un bon mot pourtant souvent répété ces temps derniers...
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- Loys
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Le redoublement ne touche pas tous les jeunes de façon égale. [...] Enfin le redoublement a à voir avec l'appartenance ethnique. En 2003, un élève dont la langue des parents n’était pas le français avait une probabilité de redoubler 79 % plus élevé qu’un élève dont les parents parlent le français.
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rue89.nouvelobs.com/2015/01/29/payetonec...achent-lecole-257394
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www.demotivateur.fr/article-buzz/les-20-...e-cadeaux-no-l--1411
Adèle et Grégoire s'en tirent avec les honneurs, tandis que Sabrina et Kévin pataugent lamentablement...
Voilà de quoi révolter François Jarraud et le Café Pédagogique, non ?...
Alors que faire pour remédier à ce triste constat ?
Ma suggestion : pour lutter efficacement contre l'échec scolaire, inutile de s'en prendre aux notes, inutile de vouloir réformer et "méformer" sans cesse, inutile de jouer la sempiternelle lutte entre les réacs-publicains et les pédagos-dingos, inutile de triturer les rythmes scolaires dans tous les sens, inutile de se jeter sur le numérique comme sur le veau d'or 2.0... Non, il suffit d'interdire TF1 et les chaînes débiles de la TNT qui passent en boucle des séries TV stupides qui inspirent les pauvres d'esprit pour prénommer leurs rejetons... Ou plus radicalement, interdisons aux gueux de se reproduire. C'est plus simple et tellement efficace !
Après tout, Swift ne proposait-il pas de manger les enfants pour éradiquer la famine en Irlande ?...
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L'expression "mettre à part une partie de la jeunesse" est d'une violence inouïe. Pourquoi pas "parquer" ?C'est que les lycées professionnels matérialisent de façon éclatante les inégalités scolaires. On a déjà imaginé mettre à part une partie de la jeunesse dans des structures à part au lieu de faire le choix du lycée polyvalent.
Les lycées "d'enseignement professionnel" dans les années 1970 puis "professionnels" dans les années 1980 ont au contraire été créés, quand un quart d'une génération ou moins obtenait le bac (général ou technologique) afin de permettre à une très grande partie de la jeunesse qui quittait l'école après le collège de pouvoir obtenir une qualification en deux ans (BEP) ou quatre ans (bac professionnel). Le succès de cette voie a malheureusement été compromis parce que cette voie a été très rapidement conçue comme une voie de relégation.
Comment en est-on arrivé là ?
D'abord un imaginaire télévisuel et culturel a fait dédaigner de plus en plus aux élèves et à leurs parents une voie professionnelle considérée comme avilissante.
De plus l'idée s'est imposée progressivement dans tous les esprits que tous les élèves devaient pouvoir accéder au "bac", terme vidé de son sens puisque le bac professionnel était en principe une qualification par un diplôme de fin de scolarité quand un bac général ou technologique est une porte d'entrée dans le supérieur : il ne vaut d'ailleurs pas qualification.
Il a suffi de pousser ensuite les jeunes en difficulté scolaire à suivre cette voie, selon une politique du chiffre, à et à repousser de fait l'âge de la scolarité obligatoire à dix-huit ans pour atteindre les mythiques 80% d'une classe d'âge au niveau bac : dans cette logique des élèves en rupture de scolarité (rupture dont il est nécessaire d'analyser la cause) se sont de plus en plus trouvés encouragés à poursuivre une scolarité malgré eux, d'autant que le choix de la filière professionnelle est conditionnée - logiquement - par certains résultats scolaires. Certaines filières professionnelles (les filières tertiaires pour ne pas les nommer : secrétariat, comptabilité etc.) ont été créées pour offrir une formation encore un peu générale à des élèves qui n'étaient pas aptes à en suivre une : ces filières sont un scandale puisqu'en réalité elles n'offrent pas de vraie qualification tout en en donnant l'illusion. Avec un quart des élèves concernés, elles ont contribué à jeter le discrédit sur l'ensemble de la voie professionnelle. Le discrédit a également été jeté quand le BEP a été supprimé, que le bac professionnel est devenu la norme, que son cursus a été réduit de quatre à trois ans, et que - comme pour tous les bacs - l'obtention de celui-ci est devenu une quasi formalité. Le CAP, lui, devient de plus en plus marginal et l'apprentissage en général est de plus en plus délaissé.
Bref le "bac" professionnel a permis de créer une sorte d'illusion démocratique puisque près d'un quart d'une génération en 2014 obtenait ce diplôme.
Le "choix du lycée polyvalent" (en réalité 38,5% des LP en 2012 étaient déjà des lycées polyvalents ) n'est qu'une façon bien hypocrite de masquer ce problème sans attaquer le mal à la racine puisque les inégalités sociales se perpétueront dans les filières. Tout comme donner un "bac" qui n'est pas un bac.
La seule vraie solution pour revaloriser la voie professionnelle, c'est de s'attaquer à l'échec scolaire bien en amont au lieu de masquer cet échec en aval.
La voie professionnelle a évidemment sa dignité : simplement, ce n'est idéalement pas l'origine sociologique qui doit déterminer l'orientation dans un lycée professionnel, mais les aptitudes propres et le souhait des élèves. Il est nécessaire de lutter contre les représentations sociales (le bac sinon point de salut, voire le bac général sinon point de salut).
Malheureusement on est exactement en train de faire le contraire, en poussant par exemple les bacheliers professionnels à poursuivre dans le supérieur. De même en poussant à la généralisation de "lycées polyvalents" pour fonder un lycée unique sur le modèle du collège unique.
En rappelant que l'effort de l’État est plus grand pour ces élèves travaillant dans des ateliers et en petits effectifs (sauf dans les filières tertiaires précisément). Par définition la voie professionnelle est (dans une certaine mesure) conditionnée par les besoins en emplois. Certaines filières sont plus élitistes, d'une certaine manière, que la voie générale et technologique, avec une exigence : le niveau et l'engagement scolaires.Et on sait que ces lycées sont largement alimentés en élèves qui n'ont pas voulu y être voire qui sont changés de branche professionnelle au gré des capacités d'accueil.
Pour ce qui est des "élèves qui n'ont pas voulu y être", que faut-il faire : accéder à leur désir simplement parce que c'est leur désir ? La plupart d'entre eux n'ont pas de réel projet d'orientation, un désintérêt pour l'école (quand ce n'est pas un rejet). La voie professionnelle, plus courte puisque n'engageant pas en principe vers des études longues et apportant une variété dans l'enseignement, est souvent apparue comme la solution évidente pour permettre à ces élèves de poursuivre leur scolarité.
Termes scandaleux. Jamais l'orientation dans la voie professionnelle n'est fondée sur des critères sociaux ou ethniques. Seul le niveau scolaire et l'aptitude à poursuivre ou non des études dans la voie générale est source de discrimination.A cette mise à l'écart scolaire, déjà choquante, s'ajoutent la segrégation sociale et ethnique.
La seule vraie discrimination est celle du niveau scolaire. Tant que ce constat n'est pas fait, rien n'est possible.
A noter que pour François Jarraud, la "mise à l'écart scolaire" (sic) sur la base de critères scolaires est donc "choquante". L'affectation dans la voie professionnelle ne peut pas être volontaire et bénéfique pour les élèves. Voilà comment le "Café pédagogique" travaille consciencieusement à la "valorisation" de la voie professionnelle. L'enfer discriminatoire est en réalité pavé de bonnes intentions égalitaires.
La réalité de ce constat (en partie vrai seulement) n'empêche pas la fausseté du diagnostic.Quand on visite ces établissements on est face à cette réalité d'établissements dont les élèves et souvent les enseignants appartiennent aux "minorités visibles" comme on dit dans l'éducation nationale.
Ben si, dans de nombreux aspects de la réalité, malheureusement : il suffit de se promener dans certains quartiers, ou d'observer certaines professions...Tout le monde ferme les yeux sur cette réalité. Elle n'en demeure pas moins extrêmement choquante. Nulle part la coupure de la société est plus visible.
La réalité est que les "minorités visibles" ressortissent davantage à des catégories sociologiques et que cette appartenance conditionne les destins scolaires. C'est contre cette reproduction sociologique que l'école doit lutter.
Reformulons plus clairement : le rectorat de Paris serait responsable d'une ségrégation "ethnique et sociale" dans l'affectation de remplaçants.Encourageons cette arrivée du monde réel dans le discours officiel. F Hollande et la ministre ne manquent pas de parler de laïcité et d'égalité voire de fraternité. Ce sont des paroles qui font plaisir. Mais la réalité du moment, celle qui touche les parents, c'est l'inégalité dans l'enseignement. Elle est bien visible actuellement avec l'épidémie de grippe. C'est dans les quartiers populaires de Paris par exemple que depuis une semaine des parents réagissent pour protester face aux enseignants non remplacés.
Rien sur le fait que, en raison de la crise de recrutement, les remplaçants sont affectés de plus en plus sur des postes à l'année et qu'il s'agit donc d'un problème général.
Par la volonté (discriminatoire) du rectorat de Créteil ?C'est à Gennevilliers que les parents avaient entrepris la ministre sur la même question dès son arrivée. C'est dans le 93 que revient régulièrement la question de ces collèges où il n'y a aucun prof titulaire.
Certaines académies, où les conditions d'enseignement sont objectivement plus difficiles, sont déficitaires dans les mouvements d'affectation. Les professeurs y sont plus souvent absents, du fait même des ces conditions difficiles d'enseignement.
"Les quartiers ne sont pas égaux devant l'offre éducative" mais bizarrement François Jarraud ne pose jamais la question de la ségrégation occasionnée par les établissements privés subventionnés par l’État et libre de choisir leurs élèves, selon des critères de niveau scolaire dès le collège, voire des critères réellement discriminatoires (voir plus haut dans ce fil)...Les quartiers ne sont pas égaux devant l'offre éducative.
Dans leurs discours, le président de la République, les membres du gouvernement tentent de répondre aux questions de l'égalité, de la société fraternelle. On aimerait plutôt des réponses à des questions toutes simples mais urgentes. A la rentrée 2015, il y aura-t-il des assistantes sociales , des infirmières dans les établissements et les écoles des quartiers populaires ? Mieux, il y aura-t-il simplement des professeurs devant les élèves ? C'est la réponse à cette question qui donnera ou pas du poids aux discours.
Sur les lycées pro, voir aussi : www.laviemoderne.net/veille/cursus-et-ex...cee-eric-charbonnier
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- Loys
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Et sur "France Inter" ce 07/02/15 toujours François Dubet, qui reconnaît que le titre de son livre correspond peut-être à "une formule peut-être excessive"...Loys écrit: Dans "L'Obs" du 20/01/15 : "L’école française, une "machine à fabriquer des inégalités"
Les exemples d'"acteurs" pris par François Dubet sont... les parents !François Dubet écrit: Les acteurs à l'école ont plutôt intérêt à l'inégalité.
On a peu entendu François Dubet sur le moindre effort républicain à l'occasion du passage au collège unique, ou plus récemment de la réforme des rythmes scolaires se faisant toujours à horaire minimal dans les écoles.François Dubet écrit: La priorité, c'est les élèves faibles.
Pas un mot sur la démocratisation du bac...
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