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Inégalités... et discriminations "scolaires"
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Dans le "Café" : "Langues anciennes, LV2 et élitisme"
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En quoi les langues anciennes seraient "réservées à quelques-uns" ?"Je ne me satisfais pas de le réserver à quelques uns...
D'une fausse démocratisation, puisque faux enseignement.Il s'agit de généraliser et non de supprimer cet enseignement. Le latin sera un EPI au lieu d'une option facultative". Devant la Commission des affaires culturelles, la ministre a fait de la démocratisation des enseignements optionnels son cheval de bataille.
Mais tout ceci ne mérite pas d'être considéré.Bien loin de supprimer ces enseignements, il s'agit pour elle de les sortir de l'élitisme. Une proposition qui fait bondir les associations de spécialistes qu'ils s'agisse de la Cnarela pour les langues anciennes ou de l'ADEAF pour l'allemand. Mais qu'en est-il vraiment ?
La Cnarela met en avant le rapport des inspecteurs généraux Klein - Soler qui aurait écarté l'idée d'un élitisme des langues anciennes. En effet, le rapport souligne la progression des langues anciennes dans l'académie de Créteil. Et François Martin, le vice président de la Cnarela, lui-même enseignant en Rep, confirme les apports des langues anciennes à la culture des élèves. Elles sont fortement créditées aussi bien pour la maitrise du français, un vrai enjeu social, que pour leur dimension citoyenne. La démocratie, après tout, est un mot qui vient de Grèce.
"Utilisées" par qui ? "Construire la ségrégation" dans quel but ? Et "construire" comment puisqu'il n'y a, sauf exception, pas de classes latinistes ou hellénistes ?L'argument élitiste ne peut pourtant pas être écarté aussi facilement. Plusieurs études sociologiques montrent que les options, et particulièrement les langues anciennes et les secondes langues, sont utilisées pour construire la ségrégation sociale dans les collèges.
Sans doute, les classes sociales les plus favorisées ayant conscience de l'importance du travail scolaire et des langues anciennes. Mais les professeurs travaillent à ce que ceux que leurs parents ne pousseraient pas à étudier ces langues puissent le faire..."Les options ne sont pas prises de manière égale par les élèves des différentes classes sociales.
Par ailleurs, dans les établissements moyens, ces options sont de nature à conserver des publics qui n'y viendraient pas : pour le dire autrement, elles permettent de lutter contre la ségrégation entre les établissements. Et dans les établissements les plus difficiles, où les élèves choisissent les options de langues anciennes, l'homogénéité sociale contredit ce raisonnement.
Le choix d'option étant libre, il n'y a aucune "ségrégation", juste des inégalités constatées.Les plus aisés prennent plus souvent le latin ou l'allemand par exemple", explique Son Thierry Ly, auteur avec Eric Maurin et Arnaud Riegert d'une étude sur la ségrégation dans les collèges franciliens. Selon cette étude, "pour 62% des élèves ségrégués socialement (et 70% scolairement), la répartition des élèves selon leurs choix d'option et de langues suffit à expliquer la segmentation observée". En 3ème c'est 76% des élèves.
Et Son Thierry Ly n'explique en rien sa méthodologie pour obtenir des chiffres si précis, ni en quoi des élèves non-latinistes dans une classe dont une partie est latiniste seraient "ségrégués"...
La conclusion serait d'ouvrir des sections de grec ancien en priorité dans les collèges défavorisés. Mais non : la solution, c'est de supprimer les options de langues anciennes dont bénéficiaient ces élèves : logique !Une autre étude, celle de François Baluteau, souligne le rôle du latin grec. 74% des collèges défavorisés proposent le latin mais 53% des favorisés ont latin grec.
Absolument pas puisqu'il n'y pas de classes latinistes.Les enseignants de langues anciennes ou d'allemand ne sont évidemment pas responsables de cette situation. Mais sur le marché scolaire, ces options sont bien utilisées dans les stratégies familiales ou celles d'établissement pour regrouper les élèves les meilleurs ou ceux des familles moins défavorisées.
... qui n'existent pasPour le ministère cette situation "n'est pas contestable", nous a-t-on dit. "L'objectif de la réforme c'est de revenir sur ces pratiques...
En les vidant de tout contenu....et d'ouvrir plus largement ces options".
Les options de langues ne permettent pas de contourner la carte scolaire.Ainsi la réforme du collège supprime ce qui est emblématique dans les stratégies familiales ou d'établissement : les sections européennes, les classes CHAM, les options de langues.
Et comment ceux qui n'avaient que ces sections d'excellence à proposer pourront désormais attirer des publics inquiets.Suffit-il de les supprimer pour voir disparaitre la ségrégation scolaire ? Probablement pas. Il sera intéressant de voir comment les établissements utiliseront leur nouvelle autonomie pour se défendre sur ce qui est bien un marché scolaire.
Et pour cause : ce "renouvellement" est pour partie la raison de sa mort aujourd'hui.Dans certaines zones, où la concurrence entre établissements est importante, il est vital pour l'établissement de prendre en compte la demande sociale d'entre soi des familles.
Curieusement, professeurs de langues anciennes et d'allemand ne mettent pas en avant le renouvellement complet de leur enseignement en quelques années pour le rendre plus accessible aux élèves.
On leur a surtout demander de renoncer à enseigner une langue...En passant du latin aux "langues et cultures de l'antiquité", les professeurs ont changé leur façon d'enseigner...
Elles sont bien récompensées !...et le paradoxe veut que langues anciennes et allemand soient souvent les disciplines qui appliquent les "nouvelles façons d'enseigner" que demande la ministre.
Donc sauvons un latin qui ne sera plus du latin. Logique.C'est souvent dans ces disciplines que se manifeste le plus d'invention et de génie pédagogique. Il ne faudrait pas que la réforme casse cela.
Pour résumer, pour lutter contre une ségrégation fictive à l'intérieur des établissements scolaires, on va créer une ségrégation réelle entre les établissements.
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Où l'on retrouve le même terme impropre et insultant pour l'école d'"apartheid".La chronique de Véronique Soulé : Plaidoyer contre l’apartheid scolaire
C'est effectivement d'une grande tristesse mais "accepter", ce n'est pas organiser.«Dans mon lycée, j’ai des classes que de Noirs. Et on ne fait rien, on accepte… ».
L'apartheid est une politique de ségrégation raciale...L’intervention d’Eric Dogo, proviseur adjoint du lycée professionnel Charles Baudelaire d’Evry (Essonne), n’était pas passée inaperçue le 21 mars lors de la journée du Café pédagogique sur la Fraternité à l’école. Il était venu dénoncer une situation d’apartheid. Oui, d'apartheid. Il s’en explique ici.
On peut en effet le croire.«En bac pro Accueil, j’ai quasiment 100% de filles noires, j’emploie ici le terme Noirs exprès, plutôt que Black qui me parait hypocrite, explique Eric Dogo interrogé au téléphone. Or cette non mixité est extrêmement grave. Cela induit un comportement et nourrit des stéréotypes chez ces élèves que l’on regroupe, convaincus qu’ils ne sont pas dans la norme».
"Laisser entre eux", ce n'est pas conduire une politique délibérée de ségrégation...Obligé d'interdire le "tchip"...
Le proviseur adjoint ne mâche pas ses mots : il s’agit bien d’«apartheid», pour reprendre l’expression du premier ministre Manuel Valls. «Comment permettre à ces jeunes d’acquérir d’autres codes, notamment ceux du monde du travail, si on les laisse ainsi entre eux ?», lance-t-il.
Pour le reste, bien sûr.
Un cas éclatant de racisme scolaire !«Comment leur faire croire qu’ils sont des Français lambdas et qu’ils doivent se comporter comme tels ?».
Cela encourage aussi des comportements communautaires, «le tchip» (sifflement de reproche, ndlr) par exemple. «A Charles Baudelaire, nous avons été l’un des premiers établissements du bassin d’Evry à interdire le «tchip». On s’était aperçus que les élèves «tchipaient» leurs professeurs. Mais ils nous répondaient : «ça n’est pas grave, ils ne s’en rendent pas compte, ils ne sont pas africains».
Est-ce à dire que l'esthétique n'intéresse que les "Blanches" (sic) ? M. Dogo ne donne aucune explication.Une orientation qui s'ethnicise...
Le proviseur adjoint précise que la mixité varie selon les filières. Son établissement, classé «Lycée des Métiers», est spécialisé dans le tertiaire et les services – Services à la personne, Aide à la personne, Coiffure, Commerce, Vente… En bac pro Esthétique, les élèves, quasiment toutes des filles, sont pour l’essentiel des Blanches, souvent de classes moyennes.
Même observation. M. Dogo pourrait préciser si ces deux derniers bacs sont demandés à égalité et proposent autant de places.A l’inverse du bac Accueil où ce sont des Noires, de milieux très modestes.
C'est effectivement la question.Le Commerce est l’une des rares filières où existe une mixité à la fois de genre – filles et garçons –, de milieux et d’origines.
Comment expliquer cela ?
Certaines spécialités, étant plus demandées, sont plus sélectives.Pour les lycées pros, il n’y a pas de carte scolaire (qui affecte les élèves selon leurs lieux d’habitation, ndlr). On s’y inscrit en fonction des spécialités proposées (et de la place…).
Volontaire, puisqu'il s'agit d'un "apartheid".Eric Dogo pointe une mauvaise orientation...
Ah : c'est déjà un peu différent......un manque d’informations...
A partir du moment où il a fallu, conformément à la volonté politique, scolariser au lycée des élèves qui n'en avaient pas le niveau, c'était inéluctable. De fait, au lycée professionnel, certaines filières sont sélectives et très demandées, d'autres ne sont ni très sélectives ni vraiment souhaitées......alors que ces familles, souvent très éloignées de l’école, en auraient le plus besoin, enfin la survivance d’un lycée professionnel fonctionnant comme «un lycée-poubelle».
"Accueil" remplaçant "secrétariat", c'est pourtant un moindre mal : un bac pro secrétariat ne permettait pas de devenir secrétaire (de même qu'un bac pro "comptabilité" ne permettait pas de devenir comptable : à la différence que le nouvel intitulé ("gestion administration") est toujours aussi trompeur...)«En bac pro Accueil, nous avons beaucoup de jeunes filles congolaises, indique-t-il, j’ai parlé avec des familles et je me suis aperçu que beaucoup croyaient que leurs filles allaient pouvoir devenir hôtesses de l’air. Soit elles sont mal informées soit on les laisse avec leurs clichés».
cf eduscol.education.fr/cid47640/le-baccala...t-professionnel.html
Voir il y a une dizaine d'années les intitulés de BEP ("bioservices" ou "carrières sanitaires et sociales" etc.)
Et voilà : plus qu'un problème d'orientation, c'est un bête problème de filières plus ou moins sélectives. La ségrégation qui s'opère est donc fondée sur le niveau scolaire.Il faut en effet remplir les sections Accueil, plus nombreuses que les sections Esthétique plus demandées, et où l’on manque de places.
La ségrégation n'a donc pas lieu à l'école...Les jeunes filles noires pourraient aller davantage en Coiffure. «Mais pendant longtemps les patrons n’en voulaient pas, assure Eric Dogo, aujourd’hui on ne l’entend plus, en tout cas ouvertement.
Elles seraient donc actrices de leur propre ségrégation...Par ailleurs, si elles veulent faire coiffure, c’est généralement pour être embauchées dans les salons afros.
Je serais curieux de vérifier cette affirmation dans les programmes de CAP...Or dans nos CAP, on travaille sur du cheveu caucasien, c’est-à-dire blanc.
Il existe une mention spéciale "cheveux africains" ?Pour les cheveux africains, il faut s’inscrire dans une mention spéciale».
Et cette mention s'enseigne séparément ?
Nous avons pourtant vu qu'il ne s'agissait pas d'un problème d'information...Quand les élèves intègrent l'apartheid...
Pour faire bouger les lignes, Eric Dogo, qui a présidé une association en faveur de l’insertion professionnelle des minorités visibles, ne reste pas les bras croisés. Avec son proviseur et avec le soutien de sa hiérarchie, le lycée Baudelaire a laissé tomber les secondes spécialisées et propose, depuis cette année, des secondes plus généralistes. «Cela laisse le temps aux jeunes de découvrir les différents métiers et de choisir leur orientation en connaissance de cause».
Par ailleurs Affelnet ne répartit donc pas les demandes en fin de 3e : comment sont-elles réparties en fin de 2nde ?
On voit enfin qu'ici la réalité de la formation bac pro est réduite à deux ans : la première et la Terminale (contre quatre auparavant).
Le problème n'est pas le choix mais 1. les places disponibles 2. le niveau scolaire des élèves.Il va aussi dans les collèges pour explique le panel de choix.
Changer les mentalités, ce serait de dire "tu n'as pas la moyenne, tu iras quand même en générale" ?Mais il ne peut pas déplacer des montagnes, ni changer des mentalités et des pratiques ancrées. «On regroupe dans nos lycées pros des élèves en difficultés scolaires à qui on a dit au collège : «tu n’as pas la moyenne, tu iras en pro».
Si l'on veut vraiment changer les mentalités, il faudrait davantage dire "ton niveau est insuffisant pour réussir en pro" au lieu de proposer des filières qui recrutent en faisant abstraction de toute exigence scolaire.
il faut également prendre acte que certains élèves préfèrent des études courtes et valoriser ce fait au lieu de faire le contraire en proposant aux bacheliers professionnels de poursuivre les études.
Comme ils ont suivi un cursus dans le primaire et dans le secondaire, en dehors de toute considération de niveau...Beaucoup viennent donc par défaut.
Parce que la classe socio-professionnelle est liée à l'immigration...Et on retrouve du même coup des jeunes d’origine immigrée. Tant que ce sera comme ça, on aura du mal à avancer».
Difficile d'accuser l'école de racisme après cela...Le pire, selon Eric Dogo, c’est que l’on s’est habitué à cette situation. «Une fois je suis entré dans une classe et je n’ai vu que des filles noires. Cela m’a frappé. J’en ai parlé au prof ensuite. Il ne l’avait pas remarqué, il ne le voyait plus »…
Le terme "complicité" est un terme très grave.«Il faudra un jour s’interroger sur notre complicité à tous, acteurs de l’éducation», ajoute-t-il.
Pour le coup d'accord : mais accuser le système d'"apartheid" avec des "complices", ce n'est pas les aider...Même accoutumance, ou résignation, chez les élèves. Ils se replient dans leurs quartiers, et il faut les pousser pour qu’ils en sortent et montent à Paris. «Ils intègrent cette ségrégation. Dès lors comment s’étonner de les entendre dire : «je ne suis pas français, je suis malien»….
C'est certainement vrai.Arrivé au lycée Baudelaire en 1995 comme prof d’éco-gestion, Eric Dogo a pu mesurer la détérioration. «Lorsque j’ai commencé, il y avait encore de la mixité dans les classes. Nos anciens élèves, quand ils reviennent, disent d’ailleurs qu’ils ne reconnaissent plus le lycée. On sent aussi la montée de la précarité, avec des problèmes d’hygiène».
Bien sûr mais pour cela il faudrait poser le bon diagnostic. C'est parce que l'école n'apporte plus l'instruction qu'elle fait ségrégation.L’école, lieu de brassage social ? On en est loin. Dommage, car pour inculquer les valeurs républicaines, leitmotiv du moment, il faudrait les voir vivre.
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En concurrence avec des populations dont les parents ont fréquenté le lycée, ceux dont les parents ne sont pas allés plus loin que le niveau 4e ne peuvent que se trouver déclassés. Le rattrapage n'est pas possible, du moins pas à grande échelle.
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Loys écrit: Dans le "Café" du 31/03/15 : "La chronique de Véronique Soulé : Plaidoyer contre l’apartheid scolaire"
[strike]Plaidoyer contre l’apartheid scolaire[/strike]
«Dans mon lycée, j’ai des classes que de Noirs. Et on ne fait rien, on accepte… ». L’intervention d’Eric Dogo, proviseur adjoint du lycée professionnel Charles Baudelaire d’Evry (Essonne), n’était pas passée inaperçue le 21 mars lors de la journée du Café pédagogique sur la Fraternité à l’école. Il était venu dénoncer une situation d’apartheid. Oui, d'apartheid. Il s’en explique ici.
«En bac pro Accueil, j’ai quasiment 100% de filles noires, j’emploie ici le terme Noirs exprès, plutôt que Black qui me parait hypocrite, explique Eric Dogo interrogé au téléphone. Or cette non mixité est extrêmement grave.
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L’école, lieu de brassage social ? On en est loin. Dommage, car pour inculquer les valeurs républicaines, leitmotiv du moment, il faudrait les voir vivre.
Véronique Soulé
DANS MON LYCÉE, IL N'Y A (PRESQUE) QUE DES BLANCS...
Non que nous y pratiquions un racisme de mauvais aloi, puisque l'affectation en LP ne dépend pas de nous mais d'Affelnet...
Est-ce à dire que l'institution via la procédure automatisée pratique une discrimination volontaire, je l'ignore, mais j'ose croire que non ! C'est pourquoi l'emploi du mot "apartheid" me semble pour le moins déplacé, car cela supposerait qu'il y ait une volonté supérieure qui oriente sciemment les élèves en fonction de leur origine ethnique.
Que l'on constate a posteriori une ségrégation de fait n'induit pas qu'il y ait une intention discriminatoire en amont. Ce n'est pas parce que Monsieur Valls a employé une terminologie excessive et provocatrice qu'il faut la reprendre comme parole d'Évangiles !
S'il n'y a guère que des Blancs dans mon établissement actuel, c'est que nous nous situons dans des filières qui séduisent davantage les ruraux que les urbains. À noter aussi qu'il y a moins de 5% de filles dans mon lycée, car lesdites filières intéressent rarement les filles. Il n'y a pas non plus d'Asiatique, hélas (pourquoi personne ne parle-t-il jamais des Asiatiques ? Quel scandaleux oubli...) Et on note une présence excessive de montagnards, puisque l'établissement est situé en situé en zone montagneuse. Venez à nous gens des plaines, n'ayez pas peur !
L'orientation en BAC PRO est une orientation choisie, en fonction des appétences des élèves, de la proximité de l'établissement et du niveau des candidats (évidemment, encore qu'en LP, on ne soit franchement guère sélectif, puisque nous accueillons non seulement des volontaires mais aussi tous les élèves qui n'ont pas le niveau ou les capacités pour suivre en lycée général).
Qu'envisage Éric Dogo pour lutter contre cette absence de mixité qu'il constate à raison ?
Des quotas ethniques, des quotas sexuels ?... Ce serait absurde, infécond et dictatorial !
Si une élève choisit une filière coiffure ou hôtesse d'accueil, on ne va tout de même pas l'affecter d'autorité en maçonnerie ou en bûcheronnage !... Bref, qu'Éric Dogo déplore l'uniformité sexuelle dans certaines filières, je le conçois, mais ça se comprend aussi, me semble-t-il... À moins qu'on ne passe à un système d'affectation autoritaire de type soviétique, où la parité serait imposée ex cathedra :
"Garçon, tu veux faire de la mécanique ?... Désolé mon gars, mais Affelnet t'a malicieusement affecté en matériaux souples (couture) ! Tu vas adorer..."
Pour éviter la concentration ethnique, que faire d'autre sinon ventiler les élèves dans tous les lycées de France et de Navarre afin de créer du brassage social ?... Internat obligé. Pourquoi pas ? Mais ce serait bien compliqué et lourd financièrement.
Éric Dogo songe-t-il à cela ?
Dans mon précédent LP, 80% des élèves étaient Maghrébins, Arméniens, Comoriens, etc. Autres filières, autre situation géographique. Je n'ai jamais regardé mes élèves comme des éléments allogènes, je les considérais comme des élèves. Point. Que les parangons de l'antiracisme cessent donc d'en suspecter là où il n'y en a pas...
Je me souviens d'ailleurs d'un élève qui se morfondait en BEP comptabilité, il y a une dizaine d'années. Je lui ai demandé ce qu'il aurait préféré faire. Il m'a répondu : conducteur Poids lourds. Je lui ai alors dit : mais pourquoi n'avoir pas candidaté dans le LP idoine ? Il m'a répondu que ledit établissement était trop loin (1/2heure de transport en commun en plus, certes...)
Que propose Éric Dogo pour pallier ce problème ? Abolir les distances ?...
Quant au manque d'information à l'orientation, c'est un sujet qui risque de devenir agaçant sous peu : on en fait déjà tellement en 3° via les INFO3, les Portes Ouvertes, les infos sur Internet et la disponibilité des COP, que si un élève se trompe, il y a probablement un bug quelque part ! D'ailleurs, à ce sujet, la fermeture de nombreux CIO n'est-elle pas envisagée actuellement ?
Qu'Éric Dogo veuille combattre la ségrégation de fait et le déterminisme social ou ethnique, je le rejoins dans ce combat. Car ça doit être celui de l'École.
En revanche, Éric Dogo se trompe de champ de bataille : ce n'est pas au niveau scolaire que la ségrégation se met en place, c'est plutôt au niveau des territoires, de la répartition de la population et de sa ghettoïsation : des ghettos de riches, style Auteuil-Neuilly-Passy, des ghettos de Pauvres à Mantes-La-Jolie & Co. Si l'État imposait des amendes plus élevées aux communes qui ne respectent pas l'obligation légale qui leur est faite de construire des logements sociaux, peut-être qu'il y aurait à terme davantage de mixité sociale dans nos territoires. Peut-être qu'il y aurait aussi à la longue davantage de mixité sociale et ethnique dans les collèges de France...
Bref, le combat contre la ségrégation est davantage politique que scolaire.
Incriminer l'école, c'est s'en prendre aux conséquences plutôt qu'à la cause.
En ne traitant pas le vrai problème, on est sûr de ne pas pouvoir le résoudre.
Et qu'on arrête de galvauder le mot "apartheid", merci !
PS1 : dans les établissements agricoles que je connais aussi, il n'y a quasiment que des ruraux, très peu de filles et encore moins de personnes de couleur. Qui dénoncera un jour cet odieux [strike]apartheid[/strike] état de fait ?
PS2 : quand s'insurgera-t-on enfin du fait qu'il y a décidément trop d'Alsaciens en Alsace ?
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