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L’orthographe à l'école
- Loys
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La Croix écrit: Des dictées quotidiennes ?
La ministre Najat Vallaud-Belkacem avait insisté l’an dernier sur la nécessité de prévoir, sous diverses formes, des dictées quotidiennes en primaire.
Le Monde écrit: « Grâce à la recherche scientifique, ces nouveaux programmes ont été pensés pour être plus cohérents, plus progressifs, et surtout mettre véritablement l’accent sur l’apprentissage et la consolidation du français », fait valoir Najat Vallaud-Belkacem, rappelant, entre autres, « l’instauration d’un exercice désormais quotidien de dictée ».
De la même façon, les explications convaincantes d'un professeur en psychologie cognitive (qui du moins souligne la baisse générale des horaires en français depuis des décennies même si ceux-ci ont augmenté... en 2008) dans "L'Express" du 12/11/16 :
Cette difficulté naturelle du français explique, bien évidemment, la baisse des résultats.Michel Fayol écrit: Nous avons des +marques+, telles que le +ent+ à la fin du verbe à la 3e personne du pluriel ou le +s+ des noms et adjectifs au pluriel, qui ne s'entendent pas, contrairement à la plupart des autres langues. Il n'y a aucun autre système comme le nôtre.
Bien sûr, ce genre de considération n'empêche pas qu'on enseigne une seconde langue autrement plus difficile dès le primaire : en anglais, seuls 50% des mots s'écrivent de façon régulière.
Pour un professeur de français dans un lycée de la banlieue est de Paris et formatrice auprès d'enseignants stagiaires dans l'académie de Créteil, un "bagage commun" doit suffire :
C'est vrai que l'école avait vocation à "former de petits grammairiens"...Karine Risselin écrit: Cela fait longtemps que l'école s'est donné d'autres missions que de former de petits grammairiens. On demande aux enfants d'aujourd'hui des compétences qu'on ne demandait pas à ceux d'il y a 50 ans : réaliser des synthèses à partir de plusieurs documents, développer son esprit critique...
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- Orthographe : La nouvelle chute des résultats interroge le statut de l'orthographe
- "Orthographe : Oser une vraie réforme ?"
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"cette enquête n'a pas trop de sens. Ils savent tant de choses aujourd'hui que nous ne savions pas"
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"Réduire l'école à l'apprentissage de l'orthographe. #fatigue"
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"Le soucis est de savoir si c'est si grave que ça."
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"La maîtrise de l'#orthographe est importante. Mais ce n'est qu'un outil. N'en faisons pas une fin en soi et adaptons-le à notre objectif."
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- Loys
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Oui : c'est mieux que d'interroger la chute.Orthographe : La nouvelle chute des résultats interroge le statut de l'orthographe
La question traitée donc avec la désinvolture des anti-déclinistes. Quelle blague, la question de l'orthographe !La France ton orthographe fout le camp.
Mais surtout pas dans l'école.C'est ce que montre une nouvelle étude de la Depp (division des études du ministère). Sur la même dictée d'une dizaine de lignes (67 mots) donnée depuis 1987 et évaluée en Cm2, le nombre d'erreurs a encore progressé. Le pourcentage d'élèves faisant moins de 6 fautes est passé de 31 % en 1987 à 16% en 2007 et 8% en 2015. L'erreur orthographique, longtemps discriminante socialement, est maintenant socialement très partagée. C'est bien le statut de l'orthographe classique dans la société qui est interrogé.
Par "orthographe classique", il faut donc comprendre par exemple l'accord de "tombait" avec "le soir".
Quelle bonne nouvelle !Ce qui est nouveau c'est que les écarts sociaux sont toujours présents mais n'évoluent pas. En 2015 un enfant de retraité ou d'ouvrier fait entre 19 et 20 fautes quand un enfant de cadre en fait 13. Mais ce qui a changé depuis 1987 c'est que le nombre de fautes a doublé chez les enfants de cadre alors qu'il n'a fait qu'augmenter de 3 points chez les retraités.
Si la réduction des écarts prime sur la dégradation généralisée...L'enquête Depp montre même que l'éducation prioritaire réduit l'écart avec le non prioritaire. : 19 fautes contre 13 en non prioritaire en 2007, 21 contre 17 en 2015.
Ne nous interrogeons pas sur les programmes précédents (2002 et 1995)...Le déclin des compétences orthographiques est continu et avéré. En 2007 déjà c'était l'orthographe grammaticale qui avait décliné par rapport à 1987. Ni la "refondation" de l'orthographe lancée par Luc Chatel en 2012, ni les programmes de 2008, qui pourtant insistent sur l'orthographe, n'ont changé les choses. Rappelons que les élèves de Cm2 évalués en 2015 n'ont connu que ces programmes de 2008.
Les mêmes déclinistes qui s'inquiétaient "bruyamment" du niveau quand les anti-déclinistes s'en amusaient.Cela n'empêchera probablement pas les adeptes du traditionalisme de se manifester bruyamment...
C'est intéressant puisque les programmes viennent d'être mis en application.La ministre réunit le 9 novembre une grande conférence sur l'apprentissage du français, réunissant de nombreux spécialistes, parmi lesquels de véritables spécialistes de l'apprentissage de l'orthographe, comme Catherine Brissaud et Michel Fayol.
On ne sait puisque l'AFEF ne représente qu'elle-même...V Youx : Faire un choix de société
Pour Viviane Youx, présidente de l'Association française des professeurs de français (AFEF), interrogée par le Café pédagogique...
Bien sûr : les terminaisons de l'imparfait sont très complexes....cette baisse des performances orthographiques tient à "un système orthographique très complexe...
De quelle façon simplifier l'imparfait ou les règles d'accord ?...qui gagnerait à être simplifié
Visiblement, pour Vivianne Youx, l'accord de l'imparfait reste une "exigence orthographique […] très forte". A noter qu'on ne parle pas de "la société" ici, mais du niveau orthographique à la sortie du primaire....et en parallèle une société française dans laquelle la vigilance orthographique baisse alors que l'exigence orthographique reste très forte.
Un bel effort de relativisme, très contant chez l'AFEF.
Car les règles n'ont pas de sens : un verbe ou un adjectif qui s'accorde, ça n'a évidemment pas de sens.L'orthographe est encore largement enseignée par des règles à appliquer alors qu'il faudrait l'enseigner comme un système qui ait du sens pour les élèves.
Tout va bien, alors ! Mais pourquoi réunir une conférence avec des spécialistes aujourd'hui ?Les nouveaux programmes vont dans ce sens".
En réalité, ce point mériterait à lui seul un long examen.
La tournure "Si on considère que la question de l'orthographe est essentielle (et elle l'est)" est rassurante pour l'enseignement du français.Mais V Youx interroge aussi la société. "Si on considère que la question de l'orthographe est essentielle (et elle l'est, non en soi comme le respect d'une norme, mais comme élément de compréhension de l'écrit et comme moyen de communication,...
Mais, mais... et les nouveaux programmes ?...les carences orthographiques sont pénalisantes) alors, il faut y consacrer des moyens forts au détriment d'autre chose. Si la société ne veut pas faire ce choix, la situation a peu de chances de se renverser".
Orthographe : Oser une vraie réforme ?
Avec la publication de la récente évaluation de l'orthographe des écoliers de Cm2, le moment est-il venu d'une vraie réforme orthographique ? C'ets à dire pas seulement des améliorations marginales de l'écriture des mots mais une refonte des méthodes d'apprentissage de l'orthographe et une nouvelle définition des règles adaptées à la communication de masse. Car qui aujourd'hui a encore le temps de vérifier l'orthographe exacte des innombrables textes qu'il publie quotidiennement sous des formes variées (Sms, mails, notes, lettres, listes, articles etc.).
Pas qu'une affaire de règles
La question de l'apprentissage de l'orthographe, est clairement posée depuis 2007. Elle a suscité des travaux poussés qu'il n'est pas inutile de rappeler pour comprendre la crise orthographique.
Danièle Cogis et Catherine Brissaud, co-auteures avec JP Jaffré, C Pellat et M Fayol de "Comment enseigner l'orthographe aujourd'hui", expliquaient que l'apprentissage de l'orthographe n'est pas qu'une simple affaire d'apprentissage des règles. " C’est un point important : l’idée qu’il ne suffit pas d’avoir des connaissances mais qu’il faut savoir les utiliser dans le feu de l’écriture, quand on a plein d’autres choses à gérer, a fait son chemin", disaient-elles. "Les enseignants avec lesquels nous travaillons nous interrogent souvent : leurs élèves savent les règles, ils ont des connaissances mais tout se passe comme s’ils les oubliaient quand ils écrivent un texte. L’école doit apprendre aux élèves à mobiliser leurs connaissances dans des tâches d’écriture variées de plus en plus longues, à utiliser les outils que les adultes (nous en tout cas !) utilisent quotidiennement (correcteur, dictionnaire, grammaire, etc.).
Il faut simplifier la langue, a dit Vivianne Youx !Mais ces compétences de haut niveau ne peuvent s’exercer que si préalablement des connaissances existent. Les connaissances de base sont celles, précisément, que nous avons ciblées dans notre ouvrage : l’accord dans le groupe nominal, l’accord sujet-verbe, les formes en /E/, la distinction de certains homophones. C’est un programme déjà conséquent !
Oui, enfin l'effondrement est constaté en fin de primaire par la DEPP...Il y a aussi et surtout la manière de se mobiliser sur ces compétences et c’est pour nous très important. Si l’on admet qu’apprendre à faire l’accord sujet-verbe dans des contextes variés prend plusieurs années (nos propres travaux l’ont montré, tout comme ceux de la psychologie cognitive), on peut travailler progressivement en sériant les problèmes".
Elles posent ainsi la question de l'investissement du système éducatif dans ce travail orthographique. Or dès 2007, Danièle Manesse, co-auteure avec D Cogis de "Orthographe à qui la faute", montrait que la rupture entre école et collège nuit à un apprentissage de l'orthographe.
Le reste de la société ne se préoccupait pas de l'orthographe avant la "société de communication".Une question de statut
Mais c'est aussi le statut de l'orthographe qui est interrogé. Jean-Pierre Jaffré nous disait : "Le statut social de l'orthographe n'est plus aujourd'hui comparable à ce qu'il fut naguère, les demandes faites désormais à l'école ne sont plus du même ordre et le profil des enfants auxquels l'école à affaire n'est plus le même non plus. Pour relativiser cette notion de baisse de niveau, il convient par conséquent de ne pas se laisser enfermer par la relative objectivité des chiffres mais d'accepter l'idée d'une société en mouvement qui, sans renoncer à certaines options traditionnelles, accentue leurs limites."
C'est que pendant longtemps la production écrite , et donc l'orthographe, a été une affaire de corps spécialisés (clercs, imprimeurs, correcteurs etc.). Or la société de communication fait exploser le statut de l'écrit. Jamais il n'a eu l'importance qu'il a aujourd'hui.
En supprimant ce qui fait la difficulté, on supprime la difficulté : il fallait y penser !Une mutation orthographique nécessaire
Pour lui, " les sociétés futures vont devoir apprendre à ne plus raisonner en termes de monographie, avec une orthographe officielle valant pour toutes les situations.
Finalement, un effondrement vertueux, en somme !Ce faisant, l'écrit exploite un potentiel qui l'apparente aux divers registres de l'oralité : la forme d'un message peut varier avec les situations. Plus que d'un déclin orthographique, finalement très relatif, nous avons plutôt affaire à une mutation orthographique qui retrouve les vertus de la variation, sinon dans un même texte, comme ce fut le cas jadis, du moins dans des textes dont le but et le statut social sont distincts...
Car la "masse" est capable de "variations", mais pas d'une orthographe commune.L'iconoclasme relativisme dans tous ses ravages...
Je ne trouve personnellement pas aberrant de considérer que toute époque doit disposer des outils les mieux adaptés à ses modes de vie et plus généralement aux besoins qui sont les siens. Or l'orthographe du français, sous la forme que lui ont donné les grammairiens, les imprimeurs, les Académiciens, etc., n'est pas adaptée aux besoins d'une communication de masse".
Visiblement, une toute petite place.Par ces mots, JP Joffré interroge aussi l'apparente permanence de l'orthographe à travers les siècles. Voilà l'Ecole mise devant des choix et à travers elle toute la société. Devant l'étendue croissante des connaissances à transmettre, quelle place doit être donnée à l'orthographe et comment l'ajuster à cette place ?
Au contraire, de grands "progrès" ont été menés dans ce sens : jamais les "variations" vertueuses n'ont été aussi nombreuses dans l'école moderne, comme en témoigne cette étude de la DEPP. La "sensation de pluriel", par exemple, a été valorisée dans les formations de collège 2016.C'est ce débat là que la société française n'a pas réussi à mener depuis 30 ans.
Quelle belle opportunité !Le fait que la crise orthographique touche maintenant tous les jeunes , y compris ceux des milieux les plus privilégiés, nous donne peut-être l'opportunité de poser la question ?
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Article non daté (dans Google 10/11/16) : www.meirieu.com/ARTICLES/ENTREE_ECRIT.pdf
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