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Bien-être (et bienveillance) à l'école
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L’ESSENTIEL
Dans leur majorité, les collégiens affirment aimer l’école, mais cette perception s’altère nettement entre le début et la fin du collège ; elle est plus positive chez les filles, sauf en 3e
Près des trois quarts des élèves déclarent se sentir pas ou peu stressés par le travail scolaire ; les filles se définissent bien plus souvent que les garçons comme«beaucoup»stressées
La proportion d’élèves considérant les exigences scolaires comme excessives a significativement diminué entre 2014 et 2018 (de 21,6% à 17,7%), dans tous les niveaux de classe et chez les deux sexes
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Le député Gael Le Bohec propose une expérimentation nationale sur la médiation de pleine conscience à l'école, "travail co-construit avec @education_gouv"
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Suite sept ans après (et même neuf après le premier billet sur le sujet).Loys écrit: Et du coup nouvel article : "À l’école comme chez moi" (11 janvier 2014)
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Dans le "rapport de synthèse du colloque scientifique" intitulé "Quels professeurs au XIXe siècle ?" (téléchargeable à cette adresse ), rédigé sous la direction de Yann Algan et présenté au public le 27/01/21, on peut lire, dans l'introduction présentant le chapitre 2 du rapport :
S'ensuivent toutes les savantes conséquences de cette prémisse... totalement inepte.Chapitre 2: Quelles sont les nouvelles connaissances, compétences et pratiques pédagogiques à développer dans l’École du 21èmesiècle ?
Si les résultats scolaires des jeunes français se situent dans la moyenne de l’OCDE (PISA), cette moyenne cache néanmoins des écarts plus forts qu’ailleurs: d’un côté,une élite excelle,et de l’autre des élèves cumulent les difficultés, avec un fort déterminisme social. Mais surtout, la France se distingue desautres pays par un plus faible investissement dans les méthodes pédagogiques et les compétences socio-comportementales. L’ensemble des enquêtes internationales met en évidence un important déficit des élèves français dans des compétences socio-comportementales de base: sentiment d’efficacité personnelle, perception de ses capacités, persévérance ou encore compétences sociales affectant les relations interpersonnelles, telles que la coopération, le respect et la tolérance. Les élèves français figurent parmi ceux qui ont le moins confiance en leurs propres capacités, sont les plus anxieux et présentent une forte défiance dans le système scolaire en général: moins de la moitié d’entre eux déclarent «se sentir chez eux à l’école», le plus mauvais résultat de l’OCDE.
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Un article qui mérite quelques commentaires.
La bienveillance obligatoire donc : curieuse façon de donner aux élèves de la "confiance en soi"...Depuis quelques semaines, les petits CE1 de Margot, professeur des écoles dans les Yvelines, doivent piocher tous les lundis matin une carte avec le prénom d’un de leurs camarades, avec pour mission d’y écrire dessus un compliment, comme ça, gratuitement. L’idée « est d’améliorer l’ambiance de la classe tout en travaillant implicitement sur la confiance en soi et la fierté, d’apprendre à pointer du doigt chez chacun le positif plutôt que le négatif, explique la jeune enseignante. A force de se valoriser ainsi dans un cadre formel, j’espère que ça deviendra naturel auprès des autres comme auprès de soi-même ».
A noter que cette pratique pédagogique très discutable, dont Margot Lopes a fait la publicité sur les réseaux sociaux sitôt après l'avoir initiée, est ici postulée comme une évidence d'efficacité...
On notera l'étrange confusion entre bienveillance des élèves entre eux et la bienveillance de l'enseignant dans le cadre de l'évaluation.Cette philosophie bienveillante – plus développée sur le tas que lors de sa formation –, Margot l’applique aussi dans le cadre des évaluations où les élèves, moins sûrs d’eux, « ont déjà très peur de se tromper, et avec lesquels il faut rapidement dédramatiser “l’erreur” ». Bref : « C’est dès cet âge-là que se construit la confiance en soi dont ils auront tellement besoin ensuite. »
Sous un air de rébellion, Margot Lopes ne fait, en vérité, qu'appliquer un dogme en vigueur dans l'institution scolaire depuis des années, avec en primaire la suppression des notes, du travail (écrit) à la maison ou du redoublement depuis plus d'une décennie (lors même que les performances scolaires ont par ailleurs chuté de façon spectaculaire) sans même parler de la ludification de l'école, plus récente. L'article le signale d'ailleurs par la suite : la bienveillance est entrée dans les directives scolaires depuis au moins 2013...
Des enjeux utilitaires d'insertion professionnelle, dès le primaire donc, qui laissent songeur. Quant à imaginer que le milieu professionnel valoriserait la bienveillance et la confiance en soi et que l'école devrait s'en inspirer...Réussite scolaire et professionnelle
Margot Lopes ne croit pas si bien dire, tant s’accumulent depuis quelques années les rapports pointant du doigt la nécessité de mieux prendre en compte et former les élèves – et donc les enseignants – à développer l’estime de soi en classe. Dernier en date : le rapport scientifique issu du colloque « Quels professeurs au XXIe siècle ? » de décembre 2020. Il rappelle « l’important déficit » des élèves français par rapport à leurs camarades de l’OCDE dans les « compétences sociocomportementales de base : sentiment d’efficacité personnelle, estime de soi, persévérance » et la nécessité de développer les pratiques pédagogiques visant à les améliorer. « Il en va de la réussite scolaire des élèves, mais aussi de leur réussite en milieu professionnel, où ces éléments sont de plus en plus valorisés », résume Yann Algan, économiste et auteur du rapport.
On se souvient que l'économiste Yann Algan, auteur de L'Etat en mode startup (2016, préfacé par Emmanuel Macron) a propagé l'erreur de l'OCDE sur le sentiment d'appartenance à l'école au Conseil d'analyse économique (CAE) en 2018 , puis au Conseil scientifique de l'Education nationale (CSEN) en 2021 , et désormais dans les pages du "Monde".
Que la persévérance soit une qualité (scolaire), bien sûr, mais une qualité n'est pas exactement une "compétence". Pour le reste que des sentiments ("sentiment d’efficacité personnelle, estime de soi") soient considérés comme des "compétences" laisse toujours aussi perplexe. Recevoir en primaire des compliments obligatoires ferait donc monter en compétence les élèves...
On ne ridiculise jamais assez, dans les médias, les efforts pour faire acquérir ces réelles compétences en primaire, lesquelles s'effondrent depuis trois décennies : l'urgence serait donc à l'insertion socio-professionnelle des "petits CE1" de Margot. Il est vrai que Margot, influenceuse sur les réseaux sociaux, n'a pas fait mystère - malgré un bac L et des études de lettres - du peu d'importance que revêt la lecture à ses yeux :« Cette compétence sociale de l’estime de soi est aussi “fondamentale” que certaines compétences académiques », confirme la psychologue Agnès Florin. Un clin d’œil aux « enseignements fondamentaux » (lire, écrire, compter…) chers au ministre Jean-Michel Blanquer...
La "compétence", ici définie comme "sentiment d'efficacité personnelle", est de plus en plus subjective....mais aussi à la théorie de psychologie sociale dite « de l’autodétermination », postulant que tout être humain a besoin, pour son développement, de subvenir à ses besoins d’« autonomie », de « compétence » (sentiment d’efficacité personnelle) et d’« appartenance » à un groupe.
Une dialectique en trompe-l’œil : l'un des deux pôles en réalité bien plus important que l'autre. C'est principalement la compétence scolaire qui donne ce qui est appelée ici "compétence" de l'estime de soi. Des élèves qui, entrant au collège, ont peu de compétence en lecture risquent bien plus de voir leur confiance en eux s'effondrer progressivement que des élèves peu sûrs d'eux mais compétents en lecture. Et le phénomène ne peut que s'aggraver si les si risibles "fondamentaux" ne sont pas acquis.La chercheuse a participé à une récente enquête (à paraître fin 2021) montrant les relations entre estime de soi et performances scolaires sur un panel de 14 000 élèves de l’enseignement élémentaire : « Dès la classe de CP, les performances sont liées à l’estime de soi. Mais cette interaction réciproque [une bonne estime de soi induit de bons résultats, les bons résultats renforcent l’estime de soi, et vice versa
Au demeurant, la dialectique postulée ici n'est pas nécessairement vérifiée, comme tous les enseignants en ont l'expérience : des élèves de très bon niveau peuvent aussi manquer de confiance en eux malgré leur réussite, et des élèves trop confiants en eux peuvent voir leur niveau scolaire en être affecté.
Il suffit peut-être d'adresser des billets de compliments aux lycéens !Contrôler ses émotions, son stress
Les petits « billets de compliments » de l’enseignante Margot sont donc un bon point de départ… D’autant plus qu’à l’autre bout de la chaîne, au lycée, jamais sans doute cette compétence n’aura autant été mise à l’épreuve. Si « donner confiance en eux aux élèves, en plus de leur transmettre des connaissances, est au cœur de notre métier, estime Valérie Degoy, professeure de SVT à Rouen et membre du syndicat SNES-FSU, Parcoursup et la réforme du lycée obligent les élèves à se questionner sur leur orientation dès la classe de 2de, et multiplient les moments où il faut faire des choix. Quelle autre démarche nécessite autant chez un adolescent d’avoir une bonne estime de soi » ?
En réalité, on voit mal le glissement du primaire, où l'évaluation est de toute façon sans enjeu, au lycée, où elle est décisive. Il est vrai qu'on peut déplorer que le stress de l'affectation post-bac, jusqu'ici réservé aux filières sélectives, concerne désormais toutes les orientations du fait de la sélection généralisée dans Parcoursup. Mais rien de ceci n'a à voir avec la pédagogie ou le manque de bienveillance des enseignants : en suivant la logique de l'article, c'est la non obtention d'une affectation indépendamment de son niveau qui manquerait de bienveillance...
A noter que - contrairement à ce que laisse penser l'article - comme au primaire, la bienveillance est largement entrée au lycée depuis une décennie : les notes subissent une inéluctable inflation, les blâmes et avertissements ont été retirés des bulletins, ainsi que les compliments et félicitations qui stigmatisaient ceux qui en étaient privés. Dans l'école bienveillante, on a bien compris que les félicitations devaient s'adresser à tous les élèves : c'est d'ailleurs ce qui se passe avec l'explosion des records au bac (records d'accès, records de réussite, records de mentions). Mais - étrangement - cette réussite spectaculaire, dont ils mesurent bien le caractère factice - ne s'accompagne pas d'une prise de confiance des élèves.
La logique de cette dernière analyse laisse perplexe : face à la guerre ou à la faim, l'estime de soi est-elle également "un facteur de résilience important" ?Le « grand oral » peut-être, serait-on tenté de lui répondre ? La nouvelle épreuve du baccalauréat, que les terminales étrennent cette année, « met évidemment [aussi] en jeu, parmi d’autres compétences psychosociales, la confiance des jeunes en eux-mêmes à travers la mise en scène de soi, la gestion de ses émotions et de son stress, etc. », complète le chercheur en sciences de l’éducation et inspecteur de l’éducation nationale Christophe Marsollier. Des jeunes dont le mal-être psychologique lié à la crise sanitaire est aujourd’hui bien documenté. Un mal-être et une « vulnérabilité » qui portent entre autres atteinte… à l’estime de soi, alors même que celle-ci doit être un facteur de résilience important « face à un avenir incertain ».
Le glissement vers le grand oral, nouvelle épreuve du bac, est encore plus étrange, d'autant qu'est faite l'hypothèse qu'il permettrait d'améliorer la confiance en soi (davantage donc que les autres épreuves, majoritairement écrites). En réalité, il y a tout à penser que ce sera le contraire : le grand oral, préparé sans aucun horaire spécifique, favorisera les élèves ayant le plus confiance en eux...
Les notes, avec les commentaires qui les accompagnent, sont des "feed-back"... Mais attention : les "feed-back" ne doivent être que "positifs" !Sur fond de prise en compte croissante du bien-être des élèves et de leur parole, les enseignants sont heureusement « depuis une quinzaine d’années » un peu plus sensibilisés durant leur formation initiale à ces questions, selon Christophe Marsollier, « même si l’on manque peut-être encore de formation à la psychologie dans les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation [Inspé] ». Les plus jeunes professeurs ont de grandes chances d’avoir croisé durant leur parcours les travaux du chercheur néo-zélandais John Hattie sur les facteurs de réussite scolaire, au premier rang desquels les « retours réguliers » individuels (feedbacks) positifs de l’enseignant sur le travail de l’élève, et la « relation de confiance » établie avec lui.
Faut-il pour le reste imaginer que les professeurs n'auraient jamais voulu établir de relation de confiance avec leurs élèves ? On voit ici ce que "la bienveillance" veut dire...
C'est ici très contradictoire : il faut des "feed-back" de l'enseignant mais l'élève doit pouvoir "s'auto-évaluer" (dans la plus pure tradition constructiviste). On pourrait pourtant penser à quel point l'idéologie constructiviste, avec l'élève s'auto-évaluant en autonomie, peut conduire d'abord à une perte de confiance en l'enseignant puis, par une confrontation retardée avec la réalité, à une perte de confiance en soi.Ce sont ces éléments qui permettent entre autres au jeune de contrôler ses émotions liées à la confrontation à la difficulté et à l’erreur, « de s’autoévaluer pour calibrer l’effort à fournir la prochaine fois, et de peaufiner l’image qu’il se fait de lui-même », commente la philosophe spécialiste de la métacognition Joëlle Proust, coordinatrice du groupe « métacognition et confiance en soi » au sein du Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN). Ce dernier publie régulièrement depuis deux ans des ressources, inspirées de la recherche en sciences cognitives, sur les gestes professionnels favorisant la confiance en soi des élèves et leur « engagement » dans les apprentissages. Ils visent notamment à faire prendre conscience aux élèves des processus cognitifs d’apprentissage et de leur marge de manœuvre en la matière.
Nous y voilà : la note, ennemie de la bienveillance.Tyrannie de la note
Voilà un jugement (non étayé) qui n'est guère bienveillant envers les enseignants, lesquels ont toujours souligné de façon équilibrée le négatif comme le positif. Mais il faut conclure ici que les enseignants doivent oublier les fautes et les insuffisances et souligner les seuls progrès des élèves : et tant pis s'il n'y en a pas !Mais dans une école française qui a longtemps brillé pour sa propension à pointer chez les élèves les insuffisances et les fautes plus que les progrès...
Tout comme la confiance en soi n'est pas une "compétence", la bienveillance n'est pas une "pédagogie". Ou alors c'est dire ce qu'est devenue la pédagogie......la pédagogie « bienveillante »
Caricature ici de l'école : la bienveillance n'a jamais été gros mot, elle a même toujours été souhaitable. C'est son dévoiement, dont l'article donne ici une bon exemple, qui est à condamner......à même de renforcer, voire de reconstruire l’estime de soi, est, aussi, un peu moins un « gros mot » qu’avant.
Il y aurait donc, dans cette vision curieuse, des enseignants revendiquant l'absence de bienveillance...Elle est même apparue dans les textes officiels avec la loi pour la refondation de l’école de 2013. Considérée comme incantatoire par certains enseignants, cette pédagogie est désormais défendue bec et ongles par d’autres.
Il est vrai que, dans les débats sur l'école, certains pédagogues se revendiquent également comme seuls pédagogues. Ce sont souvent les mêmes que ceux qui se réclament de la bienveillance..
Tout ceci relève de l'évidence (sauf peut -être, en fin de parcours scolaire, la "déconstruction du rapport à l'erreur"). Mais un blâme ou un avertissement relèvent-ils, par exemple de ce qui peut être blessant ? La note elle-même et sa "tyrannie" ?« Donner confiance aux élèves doit être une posture au quotidien, il n’existe pas de “leçon” d’estime de soi », avance l’une d’eux, Soline Bourdeverre-Veyssiere, professeure d’histoire-géographie en collège et autrice de L’Education positive dans la salle de classe (De Boeck, 2019). Cela repose « sur une valorisation systématique des points positifs de l’élève avant les points négatifs, mais sans jamais exagérer », sur les mots employés « qui ne doivent jamais être blessants, malgré les tensions », sur une déconstruction du rapport à l’erreur, « mais aussi des représentations négatives que l’enfant a de lui-même et de sa scolarité parfois depuis longtemps ».
Le problème n'est donc pas dans la note, mais dans sa réception par les élèves...Reste que cette démarche de « bienveillance » n’est sur le terrain « pas toujours facile à mettre en œuvre », tempère Sophie Audoubert, enseignante de lettres dans un lycée parisien, autrice et scénariste. « Même en essayant de mettre en avant prioritairement dans les bulletins scolaires les éléments positifs, même en cherchant à valoriser la réflexion des élèves plutôt que la réponse – bonne ou mauvaise – qu’ils donnent dans un exercice ou à l’oral, on leur donne in fine une note sur laquelle ils se focalisent, à laquelle ils s’identifient, qui gonfle ou égratigne la confiance en eux », décrit-elle.
Il y a quand même quelque chose d'inquiétant à concevoir une école dans laquelle "la réponse bonne ou mauvaise" n'aurait plus d'importance, et de penser que la réflexion peut être évaluée indépendamment de sa pertinence...
C'est un problème distinct de la note (et un vrai problème) : le contrôle continu et la sélection généralisée. Sans la "tyrannie de la note", il faut croire que cette sélection serait bien plus bienveillante...Un biais accentué, affirme-t-elle, par la réforme du lycée et le contrôle continu au bac qui « multiplie les rendez-vous d’évaluation ». De quoi continuer à alimenter, selon elle, le « rapport malsain que l’école française, les enseignants, les parents et les élèves eux-mêmes continuent à entretenir avec la note ». Et qui risque de ralentir un peu encore l’avènement d’une école de la confiance… en soi.
Un article décidément bien décousu, et parfaitement illogique : la bienveillance (dévoyée) est entrée dans l'école depuis bien longtemps. Et que constate-t-on aujourd'hui ? Que cette "bienveillance" peut s'apparenter à un effroyable mensonge, qui n'a plus rien de bienveillant : mais, après tout, ce qui compte, n'est-ce pas cette nouvelle "compétence" remarquable : le "sentiment d'efficacité personnelle" ?
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Loys écrit: Et du coup nouvel article : "À l’école comme chez moi" (11 janvier 2014)
Et ça continue avec Pascal Clerc, professeur des universités en géographie : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...distante/23351#23351
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Dans "La Croix" (abonnés) du 31/08/21 : "Éduquer aux émotions, nouvelle mission de l’école" .
Et dans "VousNousIls" du 23/09/21 : "Global Teacher Prize : deux Françaises parmi les meilleurs profs du monde"
Extrait :
Le travail de Gaëlle Assoune, professeure de français dans un collège Rep+ à Nice, s’articule autour de la manière dont l’empathie peut se développer en classe et dans la société pour favoriser le bien-être des enfants et donc leur réussite. Pour y parvenir, elle mise sur les neurosciences affectives et sociales. Elle a, par exemple, conçu un livret d’objectifs (téléchargeable gratuitement sur son site) pour aider le jeune à travailler sur un aspect socio-émotionnel de son comportement qui peut poser problème (apprendre à gérer sa colère, à être patient, à ne pas répondre…). On y trouve aussi des stratégies attentionnelles pour y parvenir. « Au lieu de lui donner une punition, on rencontre les parents pour leur remettre ce livret. L’objectif pour l’élève, c’est de comprendre quelque chose sur lui-même et de travailler pour s’améliorer. Grâce aux stratégies attentionnelles fournies, s’il s’énerve, il apprend qu’il peut masser son ventre dans le sens des aiguilles d’une montre. Pour se recentrer en cours, avec l’accord des profs, il peut colorier un mandala… », explique la professeure. Les progrès de l’élève sont validés dans son cahier grâce à des cartes forces et les adultes tout comme l’élève peuvent y mettre des mots agréables.
Dans le cours de français de Gaëlle Assoune, tous les supports (texte, pub, vidéo, peinture…) se prêtent à l’analyse d’œuvre. Elle a inventé une méthode qu’elle nomme « l’enquête du sens », basée sur la démarche d’investigation scientifique. Un moyen de commencer en douceur l’argumentation et d’aiguiser leur sens de l’analyse pour être fin prêts en 3ème. « Je me suis rendu compte que même si l’on avait la meilleure pédagogie et la meilleure séquence possible, ce qui comptait vraiment c’était de donner envie, de permettre aux élèves d’exercer leur esprit critique. C’est important que ça vienne d’eux », déclare-t-elle. Pour favoriser la lecture, elle s’appuie par exemple sur des outils numériques comme Lalilo, Tacit… Et là encore, la famille est partie prenante et contrôle que l’élève s’est bien connecté. L’important, selon elle, est de pouvoir organiser la classe pour favoriser l’autonomie d’un côté et de l’autre l’accompagnement personnalisé de l’élève.
Agir au-delà de la classe
Pour élargir son champ d’action et aider au mieux les élèves et leur famille, Gaëlle Assoune a créé l’association BE-N-Joy. Cela lui permet d’interagir avec les acteurs jouant un rôle dans la politique de la ville. Son association propose ainsi des ateliers de philosophie, d’empathie, des ateliers parents-enfants, des médiations par l’art, la culture et la pleine conscience… « Cette approche me permet d’agir au-delà de mes cours. Le cerveau d’un enfant se développe parfaitement dans un environnement bienveillant. Il est alors plus apte à apprendre et l’enfant ira moins vers la violence et la délinquance. Chez BE-N-Joy, l’accompagnement se fait en relation tripartite selon les champs d’action. Au-delà de l’école, travailler avec les politiques de ville, voire nationales est essentiel. La France est encore très mal classée dans les enquêtes PISA, TALIS sur des thématiques comme la persévérance, le taux d’anxiété chez l’élève, la discipline, les burn out et le stress chez les enseignants… », glisse-t-elle. Si elle remporte le Global Teacher Prize, à long terme, elle souhaite fonder un grand domaine dans lequel familles et enseignants pourraient se former et être accompagnés dans leur rôle éducatif. A court terme, elle pourra dispenser des ateliers gratuits au sein des établissements, ou des programmes de réussite éducative au sein des villes.
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